SEAE : un appel au bon sens

29 avril 2010

Tandis que les Vingt-Sept prétendent s'être accordés sur les fondations du Service européen pour l'Action extérieure, Michel Foucher fustige la pression exercée par le Parlement européen afin de le soustraire à l'influence des États.

« Ceci risque de retarder l'entrée en fonction du Service, qui ne devrait sans doute pas arriver avant l'automne », a-t-il confié à notre confrère Marek Kubista. « Le Parlement commet une erreur en estimant que des politiques communes pourraient être bâties en court-circuitant les États. C'est l'inverse : il faut faire converger des politiques nationales pour édifier des lignes de force d'intérêt collectif européen. [...] Je ne crois pas du tout qu'à Pékin, Washington ou Moscou, la vieille diplomatie soit complètement obsolète, bien au contraire. Les positions communes européennes ne peuvent exister que si les États, et particulièrement les grands, l'élaborent à partir de leurs positions nationales. »

Preuve que le bon sens n'est pas étranger à nos élites, dont les souverainistes stigmatisent trop hâtivement l'européisme. Michel Foucher, que nous découvrons à cette occasion, dirige notamment la formation à l'IHEDN. Entre 1998 et 2002, si l'on en croit la biographie que lui consacre Wikipedia, il fut conseiller en charge des affaires politico-stratégiques au cabinet d'Hubert Védrine – un chantre du "réalisme" alors ministre des Affaires étrangères, parfois taxé d'euroscepticisme. Mais cela n'empêche pas M. Foucher de codiriger par ailleurs le rapport Schuman sur l'état de l'Union !

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