Vers les étoiles

15 juillet 2010
Article publié dans L'Action Française 2000

Un nouveau commandement militaire est créé tandis que l'Assemblée nationale doit ratifier un traité de coopération avec l'Inde.

Le Commandement interarmées de l'espace (CIE) a été créé le 1er juillet, conformément aux orientations fixées en 2008 par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Il compte vingt-cinq militaires – un effectif doublé par rapport aux structures de l'état-major des armées dédiées jusqu'alors au domaine spatial.

Ce commandement stratégique devra coordonner des capacités et des acteurs en nombre croissant ; il sera l'interlocuteur privilégié des armées étrangères partenaires, de l'UE et de l'OTAN pour les questions spatiales militaires. Le contrôle opérationnel des moyens existants reste toutefois à la charge des organismes qui en étaient déjà responsables : la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (DIRISI) pour les télécommunications ; la Direction du renseignement militaire (DRM) pour l'observation ; le Commandement de défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) pour la surveillance de l'espace.

Observation par satellite

Le spatial civil n'est pas en reste : l'Assemblée nationale a été saisie d'un projet de loi autorisant l'approbation d'un accord-cadre censé encourager la coopération entre la France et l'Inde, dans la continuité d'un traité signé en 1977. Via le CNES (Centre national d'études spatiales) et l'ISRO (Indian space research organisation), Paris et New Delhi mènent le développement conjoint de satellites d'observation, grâce auxquels ils se livrent à une étude approfondie des échanges d'énergie et d'eau dans l'atmosphère tropicale. Ils organisent également le rapprochement de leurs équipes scientifiques afin d'exploiter des données relevées en orbite.

Dans le cas des programmes Megha-Tropiques (étude du climat tropical) et SARAL (altimétrie océanographique) lancés cette année, le CNES fournit la charge utile (les instruments d'observation) tandis que l'IRSO livre la plateforme du satellite (propulsion, panneaux solaires, télécommunications) et assure le lancement. Un schéma analogue continuera à prévaloir pour les futures missions ; autrement dit, les contributions procèdent d'apports en nature. Ce faisant, le gouvernement escompte un essor des activités à l'exportation des grands groupes industriels français (EADS Astrium, Thales), voire de PME en charge de la fabrication de sous-systèmes.

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