Fabius dans les pas de Védrine

20 décembre 2012
Article publié dans L'Action Française 2000

Dans la continuité du rapport Védrine, Laurent Fabius entend préserver le statut de la France dans l'Otan, tout en construisant l'"Europe de la Défense".

La France continuera de jouer les empêcheurs de tourner en rond : telle est, en substance, la promesse formulée par Laurent Fabius dans l'International Herald Tribune du 5 décembre 2012. Évoquant les relations de Paris avec l'Alliance atlantique, le ministre des Affaires étrangères martèle que « la France est un allié exerçant sa responsabilité de membre fondateur, engagé au service de valeurs communes, mais qui n'hésite pas, si nécessaire, à faire valoir loyalement ses différence ». Autrement dit : « allié oui, aligné non ». La France n'en demeurera pas moins au sein du commandement intégré de l'Otan : « il n'est pas question d'organiser un va et vient permanent », prévient M. Fabius.

Chantre de « l'Europe de la défense », qu'il juge « indissociable du projet d'Union politique » - et donc tout aussi vaine selon nous -, le ministre des Affaires étrangères soutient que « c'est l'Union européenne, en tant que telle, qui devrait agir lorsque les intérêts de sécurité des Européens sont d'abord en jeu ». Dès à présent, il nous faudrait « agir en ce sens, alors que notre pays, mobilisé ces dernières années par son retour dans le commandement intégré de l'Otan, s'est montré plutôt parcimonieux dans les moyens consacrés à l'Europe de la défense. Nous allons poursuivre le travail de conviction auprès des institutions et de l'ensemble de nos partenaires européens, y compris britanniques. »

Ceux-ci se sont farouchement opposés à toute revalorisation du budget de l'Agence européenne de défense, fût-ce pour compenser l'inflation. C'est dire l'ampleur de la tâche que prétend s'assigner le gouvernement français. En revanche, Londres demeure ouvert aux coopérations bilatérales. À ce titre, un niveau d'intégration inédit a été atteint avec l'embarquement pour plusieurs mois d'un détachement aéronautique britannique à bord d'une frégate de la Marine française. Ironie de l'histoire, c'est depuis le Surcouf qu'opère, ces jours-ci, un hélicoptère Lynx de Sa Majesté.

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