Europe : les États n'ont pas dit leur dernier mot

5 juillet 2014

Considérations sur la dimension intergouvernementale de l'Union européenne.

« L'Allemagne et le Royaume-Uni sont les meilleurs ennemis de Bruxelles », rapporte Euractiv. « Les deux pays sont ceux qui ont adopté le plus souvent des votes opposés », expliquent nos confrères. « Dans 16 % des cas », précisent-ils, Berlin et Londres « ont adopté des positions contradictoires lors des réunions qui regroupent les ministres européens ».

Autrement dit, les deux États s'opposant le plus souvent au sein du Conseil s'accordent tout de même dans 84 % des cas.

Ces chiffres ne devraient-ils pas interpeller les souverainistes ? Ils donnent matière à s'interroger sur le mythe d'une Europe imposant son diktat aux États. N'en déplaise aux idéologues volontaristes, ceux-ci, à commence par la France, semblent bel et bien consentants...

À la veille des élections européennes, des européistes ont d'ailleurs regretté le poids qui leur était conféré par le traité de Lisbonne. « Donner un chef » au Conseil européen, c'était « lui donner plus de pouvoir », a regretté, par exemple, l'écologiste belge Isabelle Durant. « Garder la présidence tournante aurait garanti le respect de l'intérêt commun et de la méthode dite communautaire », a-t-elle expliqué à Euractiv. De son point de vue, résument nos confrères, Herman Van Rompuy a brossé « une caricature de la nouvelle méthode de travail introduite par le traité de Lisbonne. Dans un souci de recherche de consensus, il fait valoir l'intérêt de chaque État membre au lieu de faire avancer la cause européenne ».

Entre les européistes qui rêvent d'une Europe fédérale, et les souverainistes qui en font des cauchemars, la différence n'apparaît pas bien grande en définitive !

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