Faut-il se méfier à chaque fois qu'on ouvre un livre ?

30 mai 2015

Petit coup de gueule à la lecture des premières pages... d'un manuel de mécanique auto.

Lu dans Technologie fonctionnelle de l'automobile (Dunod, tome I, septième édition) : « Les ressources en pétrole ne sont pas éternelles. [...] Les constructeurs réfléchissent depuis longtemps aux moteurs qui peuvent fonctionner avec un autre carburant. L'électricité n'étant pas très pratique, c'est pour l'instant l'hydrogène qui a leur faveur. »

D'accord, la première édition de ce livre remonte à 1981. Mais celle que nous avons en main a tout juste un an ! Or, en mai 2014, et même avant, on croisait déjà des Renault Zoe et quelques Tesla... sans parler des Bluecar de Bolloré, mises à la disposition des Parisiens depuis la fin 2011 ! À l'inverse, les véhicules fonctionnant à l'hydrogène demeurent rarissimes, la Toyota Mirai venant à peine d'être commercialisée. Dès l'avant propos, un inspecteur de l'Éducation nationale n'en salue pas moins  l'« investissement personnel et le cœur » que l'auteur aurait « mis à réaliser la mise à jour du présent ouvrage ». À lire le « bref historique de l'automobile » qui nous est proposé, on se demande si pareil éloge est bien mérité : apparemment, il ne se serait plus rien passé depuis 1985, sinon le développement des monospaces... Comme si ceux-ci n'avaient pas été en partie éclipsés par les SUV au cours de la décennie écoulée !

Dans un manuel destiné à de futurs techniciens, il y a plus gênant cependant : en l'occurrence, l'opposition établie entre « l'électricité » et « l'hydrogène », qui n'a  aucun sens. De fait, ce qui distingue fondamentalement une Mirai d'une Zoe, c'est le recours à une pile à combustible plutôt qu'à une batterie pour alimenter le moteur... qui fonctionne à l'électricité dans chacun des cas.

Bref, l'entrée en matière laisse à désirer. Il faut espérer que les pages qui suivent auront été écrites ou révisées avec davantage de soin. D'autant que nous n'aurons pas forcément la compétence pour le dire. Si tel était le cas, il est bien évident que nous n'aurions pas acheté un tel bouquin...

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