Je suis féministe, je sauve le climat !

21 octobre 2015

À l'approche de la COP 21, la priorité devrait être donnée à l'égalité hommes-femmes, nous disent les sénateurs.

Le président de la République l'avait annoncé le 27 septembre, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies : « Je demanderai que dans les moyens financiers que nous dégagerons dans la conférence de Paris, les projets présentés par les femmes soient considérés comme prioritaires. » Voilà qui devrait satisfaire Mme Chantal Jouanno (UDI), auteur d'un rapport d'information « sur l'égalité entre hommes et femmes pour la justice climatique », établi au nom de la délégation aux droits des femmes du Sénat, qui vient tout juste d'être rendu public.

« Il est [...] indispensable que l'égalité entre femmes et hommes et la prise en compte des conséquences pour les femmes des changements climatiques soient une dimension spécifique de la COP 21 qui s'ouvrira dans quelques semaines à Paris », explique-t-elle notamment. « Comme l'a souligné la représentante d'ONU Femmes-France », poursuit-elle, « l'égalité doit être un "principe central, directeur et transversal de l'accord" ; "les droits des femmes devront figurer dans chaque partie opérationnelle du texte" ». Cette démarche s'inscrirait apparemment dans la continuité du « tournant » qui s'était « manifesté lors de la COP 18 de Doha, avec la décision de tenir une "journée du genre" dans les sessions à venir ». Cependant, regrette le rapporteur, « un tiers seulement des contributions nationales à la COP 21 déposées à ce jour mentionnent l'égalité entre hommes et femmes comme principe directeur du futur accord de Paris ». Ça craint, n'est-ce pas ?

« Le lien particulier entre le renforcement de l'autonomie et des droits des femmes et la lutte contre le réchauffement climatique n'est toujours pas universellement reconnu », déplore encore Mme Jouanno. Quelle surprise ! Quoi qu'elle en dise, à la lumière des arguments (si l'on peut dire) présentés dans son rapport, cela n'a vraiment rien d'évident... Ainsi les « conséquences du réchauffement climatique sur la santé des femmes » apparaitraient-elles « par exemple à travers leur exposition à la pollution de l'air domestique, accentuée par l'utilisation d'énergies polluantes pour la cuisson des aliments et le chauffage ». Or, dans le cas présent, ce n'est pas le réchauffement climatique qui est en cause, mais la qualité de l'air, preuve que la démonstration se veut très rigoureuse...

Entre autres recommandations, il est dit que « le soutien des savoir-faire traditionnels doit être renforcé dans la mise en œuvre des mesures d'adaptation et d'atténuation, car cette orientation met en valeur les compétences des femmes ». S'il convient effectivement de lutter contre le réchauffement climatique, et s'il s'avère que des savoir-faire traditionnels peuvent y aider, alors, oui, soutenons leurs dépositaires ! Mais pour leur valeur propre, pas en fonction du sexe de ceux qui les perpétuent... Nos sénateurs marchent sur la tête !

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