Belgique : une autre collaboration

6 juillet 2016
Article publié dans L'Action Française 2000

Un livre signé Luc Beyer de Ryke.

Tandis qu'on commémore le centenaire du premier conflit mondial, se souvient-on que la Belgique fut « un des rares – sinon le seul – pays à avoir connu une collaboration dès la Grande Guerre », comme le rappelle Luc Beyer de Ryke ?

À cet égard, le nationalisme flamand constitua un « vivier » que ne manqua pas d'exploiter à chaque fois l'occupant allemand. Lequel fut accueilli comme un « libérateur » par certains militants indépendantistes, emprisonnés à titre préventif... Leur défiance était entretenue au sein même de l'armée belge, où « des intellectuels [...] s'indignèrent de l'état de sujétion auquel était réduite la piétaille des tranchées » – « la plupart du temps rurale, flamande et patoisante ». La hantise du communisme aidant, la Flamenpolitik « exerça des ravages », rapporte Luc Beyer de Ryke.

Observant « la braise toujours incandescente [...] de la collaboration », il en a rencontré les acteurs ou leurs descendants, livrant leurs témoignages dans un style vivant, brossant des portraits souvent pittoresques. Francophone de Flandre, l'auteur s'est attaché à « mieux comprendre l'histoire [des] fractures et [des] déchirements » de son pays. Dans l'espoir, sans doute, de mieux en protéger la fragile unité.

Luc Beyer de Ryke, Ils avaient leurs raisons, éditions Mols, mars 2016, 205 pages, 21,50 euros.

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