Genre : en route vers la dictature ?

11 novembre 2014
Article publié dans L'Action Française 2000

Un énième rapport « relatif à la lutte contre les stéréotypes » a été remis au gouvernement.

S'exprimant au nom du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH), ses auteurs promeuvent « la budgétisation sensible à l'égalité femmes-hommes, et en particulier le mécanisme d'"éga-conditionnalité" des financements publics », en vertu duquel ceux-ci seraient subordonnés « au respect de l'égalité femmes-hommes et à la lutte contre les stéréotypes de sexe ».

« Les biens et services publics financés doivent bénéficier de manière égale aux femmes et aux hommes », soutiennent les rapporteurs, qui donnent en exemple la ville de Toulouse, dont la municipalité « s'est donné pour objectif d'opérer un rééquilibrage de l'attribution des subventions en faveur des associations sportives de femmes ». Selon eux, une telle démarche devrait inspirer l'ensemble des politiques publiques. Naturellement, la priorité est donnée à l'École : « à court terme », les collectivités locales finançant l'achat de manuels scolaires devraient veiller à ce que ceux-ci assurent, entre autres, « la valorisation des femmes dans l'histoire des savoirs ». L'enjeu serait « de faire coexister un moyen terme entre le respect du principe constitutionnel de la liberté d'expression [...] et le principe constitutionnel du respect de la dignité de la personne humaine ». Vraisemblablement aux dépens du premier de ces principes. « Hormis le début de caractérisation du sexisme ordinaire en droit du travail », déplorent les rapporteurs, « les propos, "blagues", ou comportements sexistes, ne sont pas visés en tant que tels par le droit ».

« La budgétisation sensible à l'égalité femmes-hommes ne constitue en aucune manière une remise en question de l'universalisme républicain », se défendent-ils. De leur point de vue, « tant que l'égalité n'est pas atteinte, et que les réalités des femmes et des hommes sont différentes et inégalitaires, alors les politiques publiques ne peuvent être neutres ». Quant aux inquiétudes soulevées par la poursuite d'une pareille utopie, elles sont balayées avec mépris : la hantise « de l'indifférenciation des sexes et du risque du déséquilibre psychique et social » ne serait qu'une « ritournelle historique ». Vraiment ?

Ayatollah – Dans les années quatre-vingt, Yvette Roudy, ministre des Droits des femmes, avait proposé une législation « antisexiste » ouvrant la voie à de nouvelles poursuites pénales, comme le rappelle le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) dans le rapport présenté ci-dessus. Adopté en conseil des ministres, ce projet de loi avait « provoqué chez les médias une réaction unanime d'une rare violence ». Si bien qu'il ne fut jamais inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. « Les journaux comparèrent Yvette Roudy à l'ayatollah Khomeny », rapporte le HCEFH. Preuve que les temps ont changé, nos confrères de Valeurs actuelles se sont exposés aux pires suspicions pour avoir fait de même avec Najat Vallaud-Belkacem... Depuis 2004, souligne d'ailleurs le HCEFH, « l'intégralité des dispositions de ce projet de loi figure dans notre législation ».

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