Faire un islam bien français

14 septembre 2016

Soucieux de "franciser" l'islam, le Gouvernement va créer une nouvelle fondation. Cette expérience sera-t-elle plus fructueuse que les précédentes ?

La France « s'enorgueillit que l'islam soit la deuxième religion du pays ». Du moins le Premier ministre, Manuel Valls, l'a-t-il prétendu dans les colonnes du Huffington Post (5 septembre 2016). Cette religion n'en demeure pas moins étrangère à la nation aux yeux des pouvoirs publics : dans un entretien à La Croix (28 août 2016), Bernard Cazeneuve n'a-t-il pas exprimé sa volonté de « réussir la construction d'un islam de France » ? Cela « dans le respect des valeurs de la République », ce qui rend la tâche d'autant plus ardue... « C'est une cause nationale », martèle Jean-Pierre Chevènement. C'est à lui qu'il appartiendra de présider la Fondation pour l'islam de France, créée à cet effet.

Un aveuglement sidérant

À l'automne 1999, alors qu'il était ministre de l'Intérieur et jetait les bases du Conseil français du Culte musulman (CFCM), il semblait faire preuve d'humilité : « le temps est passé où l'État pouvait, en une telle matière, dicter sa volonté », avait-il reconnu. Dans un rapport d'information (5 juillet 2016), les sénateurs Nathalie Goulet et André Reichardt se montrent dubitatifs quant à la capacité de l'État à façonner l'islam. D'autant qu'il pourrait être tenté de choisir des interlocuteurs adhérant à sa propre conception de l'islam, cela « au risque de conforter une illusion ».

Il est vrai que les pouvoirs publics n'ont pas toujours fait preuve d'une grande clairvoyance – c'est le moins que l'on puisse dire. Comme le rappelait Solenne Jouanneau, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Strasbourg, dans un entretien à La Vie des idées (26 mai 2015), « dans les années 1970, Paul Dijoud, secrétaire d'État aux travailleurs immigrés, considérait même qu'il existait un intérêt à favoriser le maintien de la pratique religieuse chez les étrangers, celle-ci étant de nature à favoriser le retour de ces derniers ». Par ailleurs, comme le soulignent les rapporteurs du Sénat, « jusqu'à la fin des années 1980, l'État français abordait ses relations avec la "communauté musulmane" à travers le prisme des pays d'origine de la plupart des musulmans vivant dans notre pays ».

Dans les années quatre-vingt-dix, cependant, l'État entreprit de « donner un "visage" à l'Islam de France ». Il se tourna d'abord vers la Grande Mosquée de Paris, à laquelle il accorda, quelque temps durant, le monopole du contrôle des abattages rituels. Mais il fit preuve « d'inconstance au gré des changements de ministre de l'intérieur ». De ces tâtonnements émergea finalement le CFCM. Lequel apparaît, aux yeux des parlementaires, « comme le champ des luttes d'influence qui se jouent entre les fédérations et, à travers elles, plusieurs pays étrangers ». Sa légitimité s'avère très contestée : parmi les représentants d'associations musulmanes auditionnés par Nathalie Goulet et André Reichardt, « plusieurs d'entre eux ont opposé les "bledards"en situation de responsabilité dans les instances dirigeantes des fédérations musulmanes aux musulmans nés en France, développant leurs actions par des structures de terrain ».

Un produit de l'intégration

Les temps changent. « Avant les années 1990 », par exemple, « les boucheries halal étaient rares », rappelle Florence Bergeaud-Blackle, anthropologue, dans un entretien au Point (31 août 2016). « Certains musulmans fréquentaient les boucheries casher », explique-t-elle ; « d'autres abattaient à la ferme, mais d'autres encore, et on a tendance à l'oublier, considéraient également comme licite la viande des boucheries conventionnelles ». Autrement dit, l'islam d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier. Il est le produit paradoxal d'une certaine intégration. « L'islam qui est pratiqué en France est un islam profondément français », affirme même Solenne Jouanneau. « Car l'islam pratiqué en France n'est pas un islam hors sol », explique-elle ; « il se nourrit de la confrontation des musulmans aux structures juridiques, socio-culturelles, politiques de la société française ». Pour le meilleur ou pour le pire : n'est-il pas question, ces jours-ci, du dévoiement, au profit du terrorisme islamiste, du féminisme occidental ?

NB – Il s'agit d'une version légèrement plus longue de l'article publié dans L'Action Française 2000.

Détricoter la Toile islamiste

3 août 2016
Article publié dans L'Action Française 2000

Facebook et Twitter sont pointés du doigt tandis que leurs services sont mis à profit par les propagandistes islamistes.

Tandis que se multiplient les attentats terroristes, certains de nos confrères ont annoncé qu'ils ne diffuseraient plus ni les noms, ni les photographies des islamistes responsables de ces forfaits. Les députés Marine Brenier (LR) et Meyer Habib (UDI) ont même déposé une proposition de loi afin d'y contraindre tous les médias. De leur point de vue, « refuser un nom et un visage aux terroristes, c'est leur refuser la victoire » ; « il faut cesser d'entretenir le phénomène malsain de starification des criminels », ont-ils expliqué, soulignant toutefois que cela n'empêcherait pas « d'accomplir un véritable travail d'enquête et de fond sur les profils des terroristes ». Dans les colonnes du Monde, Patrick Eveno, président de l'Observatoire de la déontologie de l'information, s'étonne que « des élus garants des libertés fondamentales se rallient à cette demande de censure, quand ils ne la suscitent pas » ; de toute façon, cela lui semble « illusoire au temps des réseaux sociaux ».

Des blocages administratifs sans conséquence

Dans un rapport enregistré à la présidence de l'Assemblée nationale le 13 juillet dernier (2016), Kader Arif, député (PS) de la Haute-Garonne, déplore, à ce propos, « la facilité avec laquelle il a pu accéder en quelques clics aux publications françaises de Daech ». « Chaque jour », précise-t-il, « trois nouvelles vidéos rattachées à Daech sur des réseaux comme Facebook ou Youtube sont diffusées, leur publicité étant assurée notamment sur Twitter ». Un « djihadiste facilitateur » affirme d'ailleurs qu'il « attrape partout sur Facebook » !

En réaction, les pouvoirs publics ordonnent des blocages administratifs, en application de la loi du 13 novembre 2014. Avec un résultat mitigé : « en plus des nombreuses possibilités de contournement des blocages, les sites terroristes effectivement bloqués ne sont en fait pas du tout visités », observe le rapporteur ; de mars à décembre 2015, moins de cinq cents tentatives de connexion auraient ainsi été mises en échec. Comme le rappelle Kader Arif, la loi du 24 juillet 2015 prévoit, quant à elle, la mise en place de « dispositifs techniques d'interception automatique visant à repérer au sein du flux massif de données de communications les métadonnées identifiant des comportements suspects en matière de terrorisme ». Or, déplore-t-il, « les plateformes semblent très réticentes envers le développement de tels outils, estimant qu'il est difficile de qualifier en amont des contenus terroristes et qu'une contextualisation du contenu est nécessaire ».

D'un contexte à l'autre

Selon le contexte, en effet, un même contenu pourra être diffusé à des fins d'apologie ou de dénonciation. « Il est ainsi mentionné dans les conditions générales d'utilisation de certains de ces réseaux sociaux, que les contenus apologétiques en matière de terrorisme ou de violences ne peuvent être retirés que lorsqu'ils ne sont pas accompagnés d'un commentaire de l'auteur de la publication désapprouvant formellement ces contenus » ; faut-il le regretter avec le rapporteur ? Tous les contributeurs de la "réinfosphère" ne partagent pas son avis. En février dernier, la mésaventure de l'abbé Guy Pagès y avait suscité l'indignation : prétendant lutter contre l'islam à la lumière des atrocités commises en son nom, ce prêtre avait mis en ligne des images insoutenables, si bien que les serveurs hébergeant son site Internet avaient été saisis ; cela « sous les auspices des nouvelles dispositions légales relatives à la lutte contre le terrorisme », si l'on en croit son témoignage rapporté par Riposte laïque.

En tout cas, aux yeux du rapporteur, il apparaît « nécessaire de renforcer le contrôle sur les réseaux sociaux, qui [...] ne jouent pas toujours le jeu ». En février, Twitter a révélé qu'il avait suspendu cent vingt-cinq mille comptes depuis le milieu de l'année dernière. Il emploierait à cet effet une centaine de personnes. C'est « extrêmement peu compte tenu le volume de contenus et de signalements des utilisateurs », dénonce Kader Arif. Selon lui, « ce manque de moyens humains peut expliquer qu'une vidéo comme celle revendiquant les meurtres de Magnanville le 14 juin 2016, postée sur Facebook Live en direct, n'ait été [...] retirée de Facebook que onze heures après sa diffusion ».

Censure pudibonde

Ce manque de réactivité peut sembler trancher avec la fermeté qu'observe Facebook à l'égard des utilisateurs coupables de braver le puritanisme américain. Les Femen en ont déjà fait les frais, par exemple, tous comme leurs détracteurs accompagnant d'une illustration sans floutage ni artifice la dénonciation de leurs manifestations "topless". La censure d'une reproduction de L'Origine du monde, le célèbre tableau de Gustave Courbet, a même suscité une bataille judiciaire dont l'un des enjeux a été de déterminer si les institutions françaises étaient compétentes pour juger Facebook. Cela renvoie à « la nature même des outils numériques, c'est-à-dire leur caractère transnational », que ne manque pas de souligner le rapporteur. Selon lui, « la coopération internationale doit donc être accrue sur ces sujets », en premier lieu au niveau européen, « afin d'éviter de donner la possibilité aux acteurs de jouer entre les différents pays pour se protéger des blocages techniques mis en œuvre localement ».

Mais si Facebook et Twitter sont aujourd'hui des outils fondamentaux de la propagande djihadiste, cela n'a pas toujours été le cas, comme le rappelle Marc Hecker, chercheur au Centre des études de sécurité de l'Ifri (Institut français des relations internationales) : « Nombre de djihadistes se montrent méfiants à l'égard des grands réseaux sociaux, créés aux États-Unis et soupçonnés par les radicaux d'être mités aux services de renseignement américains. La donne change réellement à partir de 2012, année où le djihad en Syrie commence à attirer un flux important de volontaires étrangers. Parmi eux se trouvent des centaines puis des milliers de jeunes occidentaux, habitués à utiliser Facebook, Twitter et Youtube. » McDonald's finira-t-il par ouvrir un restaurant dans les territoires conquis par l'État islamique ? Ironie mise à part, l'islamisme apparaît à bien des égards comme un produit typique de la mondialisation.

Jean-Yves Camus : « Il est d'autant plus question de République depuis que se pose la question de la radicalité islamiste en France »

16 juillet 2015
Article publié dans L'Action Française 2000

Observateur attentif des droites radicales, Jean-Yves Camus est politologue, chercheur associé à l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques).

« Protéger les jeunes du risque d'endoctrinement anti-républicain » : tel était l'objet du séminaire organisé par France Stratégie (le "laboratoire d'idées" du gouvernement, héritier du Commissariat général au Plan), auquel vous avez participé le jeudi 2 juillet 2015. Les royalistes étaient-ils visés ?

Cette formulation émane d'une administration. Or, mon regard est celui d'un universitaire. Sur la forme républicaine du gouvernement, chacun a son opinion, mais je crois, honnêtement, que le coup de force n'est pas pour demain. Que l'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, le sujet, aujourd'hui, ce n'est pas le mouvement royaliste ! Ce qui importe, c'est de regarder les mouvements qui posent un danger pour la sécurité intérieure et extérieure de la France. Au cours de cette réunion, 80 % des discussions ont donc porté sur l'islamisme. L'interdiction des mouvements comme le vôtre serait absurde. De toute façon, l'objet des discussions n'était en aucun cas d'évoquer des mesures de répression : seul le gouvernement peut décider de mesures de dissolution, qui ne pourraient en aucun cas supprimer une école de pensée.

Intervenant en tant que « spécialiste des nationalismes et extrémismes en Europe », vous avez pris la parole aux cotés de la directrice générale du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam. L'extrême droite et l'islamisme représenteraient-ils un danger commun pour les institutions ou la société, comme le suggère la dénonciation de « l'islamo-fascisme » ? Y aurait-il des points communs, voire des passerelles, entre l'islamisme et les droites radicales ?

L'islamo-fascisme est un concept parfaitement creux, dont l'emploi peut, à la rigueur, permettre à des publicistes de "clasher" dans les débats télévisés, mais scientifiquement, il ne tient pas. Cela étant, il y a effectivement des points de convergence entre tel ou tel groupuscule – je dis bien groupuscule – d'ultra-droite et les discours délirants qu'on peut trouver chez les salafistes radicaux : sur le complot international, le rôle caché de tel ou tel groupe de pression qui dirigerait le monde en tenant les ficelles... Il y a également quelques cas rarissimes – on doit les compter sur les doigts de la main – de gens qui, tout en ayant eu un engagement à l'ultra-droite, sont passés ensuite à un engagement islamiste. Mais aujourd'hui, le problème qui se pose, ce sont les conversions, pas les passages de l'ultra-droite au salafisme !

La République est sur toutes les lèvres, comme en témoignent l'organisation de ce séminaire ou le changement de nom de l'UMP. Son invocation ne serait-elle pas le paravent "politiquement correct" d'une certaine "islamophobie" ?

Je fais partie des gens qui utilisent le terme d'islamophobie. Je n'en ai jamais nié la pertinence lorsqu'il s'agissait de parler d'une forme de détestation de l'islam qui constitue, au sens clinique, une phobie. Quand on a une phobie de l'islam et des musulmans, sans se demander si les gens se définissent eux-mêmes comme musulmans, ni s'ils sont totalement intégrés à la Nation française, quand on part du principe que tous les musulmans forment une cinquième colonne dans la République, alors on est un islamophobe. Cela étant, le terme est parfois aussi utilisé pour entraver la liberté que l'on doit avoir de questionner l'islam, de critiquer l'islam, comme on peut également questionner et critiquer le catholicisme, le judaïsme, tout type de croyance philosophique et religieuse. Je ne dirai pas que l'invocation de la République sert de paravent à l'islamophobie. Cependant, il est d'autant plus question de République, d'une façon parfois un peu totémique, depuis que se pose la question de la radicalité islamiste en France, et qu'une interrogation réelle se fait jour sur la place qu'on doit donner à l'islam dans notre pays.

« En Europe occidentale », expliquiez-vous à L'Humanité en 2012, « les populismes d'extrême droite ont réussi à détourner le logiciel idéologique de la gauche sur les questions sociétales ». Qu'en est-il du Front national ? Sa critique relativement mesurée du "mariage pour tous" participe-t-elle de ce phénomène ? Par ailleurs, Marine Le Pen aurait-elle rompu avec son père parce que l'antisémitisme ne lui semblerait plus rentable ?

Tout ce mouvement-là est lié à la question de l'islam : défense des homosexuels dans leurs droits en tant que minorité, parce qu'on explique que, dans les pays d'islam, ils n'ont aucun droit, et qu'ils sont menacés ici même par la montée du fondamentalisme musulman ; défense des femmes, parce que l'islam les opprime et les force à porter le voile ; défense de la laïcité, parce que l'islamisme cherche à la détruire ; réappropriation de toutes les valeurs sociétales qui étaient portées auparavant par la gauche, parce que certains milieux laïcs considèrent qu'aujourd'hui, il y a, dans les pays européens un nouveau totalitarisme qui s'exprime, le totalitarisme islamiste. On vient défendre les libertés individuelles, les libertés des minorités, contre ce totalitarisme-là. C'est vrai à ce point que Pim Fortuyn et Geert Wilders ont pris aussi la défense des Juifs des Pays-Bas, dont ils expliquent qu'ils sont menacés par le totalitarisme islamiste, ce qui n'était quand même pas l'optique dominante à l'ultra-droite il y a encore quelque temps... Que l'évolution du Front national s'inscrive dans la même logique, cela ne fait aucun doute. Mais il faut être très clair : l'antisémitisme, électoralement, cela n'est pas rentable du tout ! D'ailleurs, cela n'est pas davantage rentable que le supposé vote juif. Une étude de Jérôme Fourquet (Ifop) sur « les votes juifs » montre combien il est statistiquement insignifiant et divers.

« La France n'est pas que la République », a déclaré Marion Maréchal-Le Pen, dans un entretien à la revue Charles. Pensez-vous, comme l'annonce Bruno Roger-Petit dans Challenges, qu'il s'agisse d'« un cri de ralliement lancé à ce que l'extrême droite française a toujours produit de pire depuis deux siècles » ?

Ce qu'il y a de pire dans l'histoire des extrêmes droites, c'est le national-socialisme... La république est la forme de gouvernement qui, je crois, rassemble la majorité des Français. Regardons toutefois la carte de l'Europe, ou, plus précisément, celle de l'Union européenne : la Belgique est une monarchie, le Danemark aussi, tout comme l'Espagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou la Suède... Tous ces pays n'en sont pas moins des démocraties. Autrement dit, la royauté et la démocratie peuvent aller de pair, même si, évidemment, dans le cas du journal que vous représentez, la critique de la démocratie est principielle... D'ailleurs, je crois que c'est aussi la force de la République de tolérer que soient critiqués les fondements même de nos institutions.

Quel regard portez-vous sur l'Action française ?

Par rapport à son histoire, évidemment, j'ai des divergences énormes, qui portent en premier lieu sur l'antisémitisme d'État. En effet, si jamais cela ne laissait pas entendre qu'il existerait des Juifs anti-nationaux (ou non nationaux), le terme de juif national m'irait assez bien : je suis français, je suis patriote, je suis attaché à mon pays, au modèle civilisationnel qu'il y représente, y compris dans la période antérieure à 1789 ! Je suis par ailleurs clairement de cette gauche qui n'oublie pas la Nation. L'histoire de France est indivisible à mes yeux, et ses racines sont bien plus lointaines que la Révolution française. Cela dit, j'ai toujours expliqué que l'Action française ne se résumait pas aux gens tombés dans la collaboration pro-nazie, que Maurras avait condamnés, et qui avaient condamné Maurras. D'ailleurs, on redécouvre le rôle des militants d'Action française dans la Résistance. Toute l'AF ne tient pas dans la dérive idéologique de Brasillach, Rebatet et quelques autres. Maurras fait partie du patrimoine intellectuel français. Mais comme toujours, comme dans la pensée de tous les auteurs – y compris Voltaire –, on est amené naturellement à retrancher. Sur l'antisémitisme d'État, les choses ont été faites assez clairement, notamment par Boutang, assez tôt après la guerre. Incontestablement, on peut tout dire de Maurras, sauf que c'est un écrivain ou un philosophe insignifiant.

Christian Estrosi promeut la loi des suspects

3 mai 2015

L'hystérie sécuritaire aidant, le "fascisme" s'incarne de façon éclatante parmi les Républicains de l'UMP.

S'exprimant sur France 3 dimanche dernier, 26 avril 2015, Christian Estrosi, député-maire de Nice, a fustigé « l'islamo-fascisme » dont les « cinquièmes colonnes »  seraient infiltrées « dans nos caves, dans nos garages ». La proposition de loi qu'il a déposée à l'Assemblée nationale, avec le soutien d'une quarantaine de collègues parlementaires (parmi lesquels figure le souverainiste Jacques Myard), donne une traduction juridique à ce délire paranoïaque.

« Face à des personnes présentant des caractéristiques laissant à penser qu'elles pourraient se rendre coupables d'actes terroristes, mais pour lesquelles aucun commencement d'exécution ne peut être prouvé, la loi ne permet pas de protéger la population », déplorent les signataires de ce texte. Aussi conviendrait-il, selon eux, de créer « un délit de participation à une entreprise terroriste encouru par ceux qui ont commis des actes composant un faisceau d'indices concordants pouvant laisser craindre qu'ils soient susceptibles de passer à l'acte ». En conséquence, serait passible de  de sept ans d'emprisonnement et de 100 000 euros d'amende tout individu inscrit, en vertu d'une simple suspicion, sur le fichier "Système de prévention des actes terroristes", et qui chercherait, par ailleurs, à « recueillir des renseignements sur des lieux ou des personnes », qui voudrait « se former au maniement des armes ou à toute forme de combat », voire « au pilotage d'aéronefs ou à la conduite de navires », ou bien qui consulterait régulièrement des publications faisant « l'apologie du terrorisme ».

Naturellement, en complément de cette "loi des suspects", « des dérogations aux règles de droit commun de procédures pénales » devraient être instaurées « afin de permettre aux forces de l'ordre d'assurer la sécurité du territoire national à tout moment, et notamment en cas d'urgence absolue ». Par exemple, « quand une bombe [...] doit exploser dans une heure ou dans deux heures », selon l'hypothèse formulée par Marine Le Pen, dont l'imagination n'est apparemment pas la seule à se nourrir des aventures de Jack Bauer et autres fictions télévisées américaines... En tout cas, des islamistes ou des Républicains de l'UMP, on se demande parfois quels sont les plus "fascistes". No pasaran !

Christian Estrosi : ennemi des libertés, complice des islamistes

18 avril 2015

Tentant d'exploiter à leur profit la hantise croissante de l'islam, des députés UMP le stigmatisent sans craindre de promouvoir ses déclinaisons les plus radicales, ni de sacrifier les libertés – et cela à l'aide d'une argumentation pour le moins inconséquente.

L'UMP n'en finit pas de verser dans le populisme islamophobe. Une trentaine de députés, Christian Estrosi en tête, ont ainsi présenté une proposition de loi « visant à transformer en délit le port du voile intégral ». Dans leur esprit, la liberté des uns ne s'arrête pas là où commence celle des autres, mais à la frontière d'un « pacte républicain » défini à leur convenance. Dans cette perspective, étant donné qu'il traduirait « un refus ostensible de l'égalité entre les hommes et les femmes », le port du voile intégral constituerait « une atteinte à la dignité de la personne », et cela « qu'il soit subi ou accepté ». Les femmes portant atteinte à leur propre dignité devraient être punies en conséquence : un an de prison et 20 000 euros d'amende.

De toute façon, comme l'expliquent M. Estrosi et ses collègues, héritiers fidèles de Créon, « la loi de la République doit être supérieure à toutes les lois ». Et de marteler que « ce n'est pas la République qui doit être en conformité avec la spiritualité mais le contraire ». Autrement dit, il ne s'agirait pas d'assurer la cohabitation de l'une et de l'autre, mais d'exercer la tutelle de celle-là sur celle-ci. « Le législateur a le devoir d'être vigilant afin de protéger le caractère laïc de notre République », se justifient les signataires. Appliquée aux seules institutions, la laïcité est un principe de tolérance ; étendue à la société dans son ensemble, elle sert de paravent à des velléités totalitaires.

Selon les démagogues de l'UMP, « la sauvegarde de notre pacte social et de notre nation » imposerait au législateur « de prendre toutes les mesures permettant de lutter contre des pratiques communautaristes radicales ». À commencer, donc, par le port du voile intégral, dont ces imbéciles font pourtant la publicité à mesure qu'ils prétendent l'interdire. Ils reconnaissent d'ailleurs leur échec à demi-mot : « paiement des amendes par d'autres personnes que les contrevenants, récidive, communication sur les failles du système répressif... sont autant d'éléments qui constituent un défi envers notre République et ses valeurs ». Voyant le mur approcher, les élus de la République proposent d'accroître la pression sur l'accélérateur – chapeau !

L'inconséquence s'avère tout aussi patente dans leur argumentation : « en portant le voile intégral dans l'espace public », constatent les députés, « l'auteur agit volontairement en faisant un acte interdit par la loi » ; ce faisant « il défit [sic] la République et ses valeurs » ; « l'élément intentionnel de cette infraction est donc caractérisé » ; « il doit donc être sanctionné plus lourdement ». À ce petit-jeu-là, nul n'étant censé ignoré la loi, ce sont l'intégralité des infractions qui devraient être sanctionnées plus lourdement. La cour d'assises pour un PV de stationnement, c'est pour quand ? En toute logique, c'est bien ce que devraient proposer M. Estrsoi et ses collègues. C'est dire la haute estime qu'ils nous inspirent.

Mosquées : Florian Philippot et l'épouvantail islamiste

6 avril 2015

En matière de démagogie, comparé aux autres partis, le Front national, c'est pareil en pire.

Opposé à la construction de nouveaux lieux de culte musulmans, Florian Philippot, vice-président du Front national, s'est justifié en paraphrasant la Française des jeux : « 100 % des lieux de radicalisation sont des mosquées », a-t-il prétendu sur le plateau d'Itélé – sans même susciter la réaction de notre confrère Bruce Toussaint !

Or, selon Pierre Conesa, par exemple, « 80 % des types qui partent en Syrie ne sont passés ni par la prison, ni [par] la mosquée ». C'est dire l'efficacité de la politique prônée par le Front national contre l'islamisme. En la matière, rappelons-le, Marine Le Pen avait déjà proposé que les policiers  s'inspirent des méthodes à l'œuvre dans les séries télévisées américaines, à commencer par 24 heures chrono. Bref, c'est du sérieux.

NB – Les sentiments (à certains égards légitimes) visés par la démagogie frontiste préoccupent le gouvernement et ses fonctionnaires. En témoigne le séminaire qui se tiendra jeudi prochain, 9 avril 2015, consacré précisément à l'« insécurité culturelle », organisé à l'initiative de France stratégie, le think tank de Matignon.

L'islamophobie, un devoir civique

2 avril 2015

Galvanisés par leurs élites politiques, quelques citoyens exemplaires se décident enfin à en venir aux mains pour défendre les valeurs de la République.

Une femme enceinte aurait été agressée à Toulouse « à cause de son voile islamique », rapporte Le Figaro. Curieusement, précisent nos confrères, Manuel Valls, « a fait part de son "indignation" ». Ces derniers temps, pourtant, le Premier ministre nous avait habitué à davantage de fermeté. Peut-être s'est-il épuisé à vilipender le Front national ? Au moins Nicolas Sarkozy a-t-il gardé la tête froide : « la France est une République, pas seulement une démocratie », a-t-il martelé. « Dans une démocratie, chacun fait ce qu'il veut tant que cela ne fait pas de mal aux autres », a-t-il expliqué. Mais « dans une République, on est plus exigeant ». Or, a-t-il rappelé, « la République, c'est la laïcité ».

À l'UMP, quelques personnalités sont manifestement en passe d'en devenir les champions. Dernièrement, François Fillon s'est heureusement distingué de l'ancien président de la République : « la laïcité ce n'est pas l'oppression des religions, c'est le respect des différences », a-t-il déclaré. C'est pourtant un ministre de son gouvernement, Luc Chatel, qui avait banni des sorties scolaires les mamans les moins enclines à se promener cheveux au vent. C'est également en son nom qu'avait été présenté le projet de loi « interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public ». L'islamophobie aidant, les libertés les plus élémentaires s'avèrent faciles à piétiner !

D'autres exemples ? En juin dernier, s'inscrivant dans la continuité de cette politique, Richard Trinquier, maire UMP de Wissous (Essonne), avait chassé d'une plage éphémère deux mères de famille coupables de porter un voile recouvrant non seulement les cheveux... mais aussi les oreilles – un vrai scandale ! Quant à l'inénarrable Nadine Morano, au mois d'octobre, elle s'était empressée de dénoncer à un policier la femme intégralement voilée qu'elle avait croisée gare de l'Est, après l'avoir sommée, en vain, de rendre son visage à la vue du public. 

Remarquable initiative, dont on apprend donc aujourd'hui qu'elle a peut-être fait quelques émules, à l'image de ces républicains exemplaires qui viennent, paraît-il, d'agresser la malheureuse Toulousaine. Découvrant qu'elle était enceinte, ils auraient décidé de l'épargner. C'est dommage : sans doute cela les privera-t-il de la Légion d'honneur. Qu'on se le dise : la République, ça se mérite !

Chassons la République de nos assiettes !

1 avril 2015
Article publié dans L'Action Française 2000

Attisant le feu du communautarisme, Nicolas Sarkozy espère vraisemblablement tirer profit de la hantise suscitée par l'islam, au risque de priver les Français d'origine étrangère de toute perspective d'assimilation.

La République s'accommode mal de la diversité. Jadis, à la grande époque des hussards noirs, les petits Français surpris dans la cour de récréation à parler un patois familial étaient passibles d'une punition. Demain, les enfants refusant le porc qui leur sera proposé à la cantine seront-ils systématiquement montrés du doigt ? « Dans les cantines d'écoles publiques, je suis opposé à ce qu'on appelle les repas de substitution où, en fonction de l'origine des enfants, de la religion des parents, on choisit des repas différents », a déclaré Nicolas Sarkozy, interrogé le mois dernier par nos confrères de TF1. Ainsi l'ancien président de la République s'est-il engouffré dans la brèche médiatique ouverte quelques jours plus tôt par Gilles Platret, maire UMP de Chalon-sur-Saône, qui venait d'annoncer qu'un « menu unique » serait servi dans les écoles de sa commune à la rentrée prochaine. Ce faisant, rapporte Le Figaro, l'édile « a mis fin à une pratique vieille de trente et un ans, au nom, explique-t-il, du "principe de laïcité" et du "vivre-ensemble" ».

La laïcité dévoyée

Or, selon l'Observatoire de la laïcité, celle-ci « ne saurait être invoquée pour refuser la diversité des menus ». En effet, selon son acception à laquelle demeure cantonnée la majeure partie du droit, elle requiert la neutralité des institutions, mais protège la liberté des individus. Nul n'est dupe des ressorts de la confusion entretenue aujourd'hui par Nicolas Sarkozy : « parler de laïcité devient une façon de revendiquer une France blanche et chrétienne, où tout le monde partage la même culture et les mêmes mœurs », comme l'observe le sociologue François Dubet, cité par nos confrères du Monde ; en résumé, c'est « une façon de dire qu'on ne veut pas des musulmans ».

Cela étant, s'agit-il effectivement de protéger une identité millénaire, ou bien d'en construire une nouvelle, fondée non pas sur le respect d'un héritage, mais sur la hantise de l'islam ? Jusqu'à présent, les rondelles de saucisson et autres bouteilles de pinard n'avaient jamais figuré sur aucun étendard national... « Voilà que les jupes longues, les tenues sombres ou amples sont suspectées d'être des signes religieux », s'inquiète notre consœur Aurélie Collas ! Revigoré par l'islamophobie, le laïcisme menace d'ailleurs les traditions d'origine chrétienne les plus sécularisées, comme en ont témoigné, ici ou là, les tentatives de bannir les crèches de Noël de lieux réputés "publics". Or, quelles perspectives d'assimilation peut offrir un pays reniant ainsi sa propre histoire ?

L'apaisement, vraiment ?

Pire : tandis que le chef du gouvernement prétend s'inquiéter d'un « apartheid » social, d'aucuns voudraient délibérément susciter la ségrégation scolaire ! Le communautarisme a tout à y gagner, sous ses formes les plus variées. Ainsi Allain Bougrain-Dubourg, Aymeric Caron et Franz-Olivier Giesbert viennent-ils d'appeler « à ce que la loi française impose dans chaque cantine scolaire, mais aussi dans les restaurants universitaires et les administrations, une alternative végétarienne, voire végétalienne ». De leur point de vue, « il s'agirait d'une avancée citoyenne majeure et d'un geste fort en faveur de l'environnement et de ce "vivre-ensemble" que tant invoquent sans rien faire pour le promouvoir ». N'en déplaise à M. Platret, selon lequel les cantines scolaires devraient « redevenir des espaces de neutralité », cet objectif ne pourra être approché que dans le respect des aspirations de chacun. Cela peut s'accommoder d'une relative indifférence à l'égard de la religion : nulle prière n'est requise pour servir du poisson à un petit musulman. En revanche, le politique ne saurait l'ignorer au point de nier sa prégnance.

Thibaud Collin l'avait expliqué en décembre 2013 dans les colonnes de L'Action Française 2000 : « La laïcité est un régime de fermeture dans le sens où elle procède par abstraction. Je considère telle personne en faisant abstraction de ses croyances pour ne voir en elle que son humanité ou son statut de citoyen. Cela implique donc de se fermer, c'est-à-dire d'ignorer volontairement et consciemment une dimension pourtant essentielle de la personne humaine, pour mieux faire ressortir un aspect commun censé être principe de cohésion sociale. » Disons que la laïcité procède d'une conception potentiellement sectaire, sinon totalitaire, du fameux "vivre-ensemble". Sans doute a-t-elle contribué aux dizaines de morts survenues, à l'étranger, lors des manifestations consécutives à la publication d'une nouvelle caricature de Mahomet dans Charlie Hebdo, dont la France tout entière se revendiquait alors... Indiscutablement, comme le dit le Premier ministre Manuel Valls, « la laïcité, c'est donc l'apaisement ».

NB – Nouvelle illustration de l'invocation de la laïcité à tort et à travers : « la RATP retoque un soutien aux chrétiens d'Orient sur une affiche », comme le rapportent nos confrères du Figaro.

Source de l'illustration : http://large.canalblog.com/archives/2010/04/22/17655849.html

EIIL : quand la paranoïa islamophobe se mêle du vocabulaire

28 septembre 2014

Faut-il parler de "Daech" ou de "l'État islamique" ? Préférer une expression à l'autre peut donner lieu à des interprétations délirantes.

Depuis quelque temps, dans les communiqués du Quai d'Orsay, il n'est plus question de « l'État islamique », ni de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), mais de  « Daech ». « C'est de la novlangue », a dénoncé Jean-Yves Le Gallou, lundi dernier (22 septembre 2014), au micro de Radio Courtoisie. Selon lui, ce choix aurait été fait « pour éviter d'utiliser le mot islamique dans un sens négatif ».

Curieuse interprétation, émanant d'une esprit devenu tordu à force de se complaire dans la « réinformation » nourrie, entre autres, par la haine de l'islam et la conviction délirante que nos élites lui seraient délibérément soumises.

Si l'on en croit Libération, effectivement, le gouvernement a « instamment prié la presse de cesser d'utiliser l'expression "État islamique" ». Mais cela parce qu'elle serait « trop valorisante ». Ce que confirme Wikipedia, dont les contributeurs estiment que "Daech", son substitut officiel, est « utilisée de manière péjorative ». Dans l'esprit de tout un chacun (sauf à l'extrême droite, donc) un "État" s'avère a priori éminemment plus respectable qu'un groupuscule terroriste. Est-il vraiment nécessaire d'expliquer pourquoi ?

« Nous avons décidé de ne plus employer telle quelle l'expression "État islamique" », a déclaré Michelle Leridon, directrice de l'information à l'AFP.  « Désormais », a-t-elle annoncé, « l'AFP utilisera l'expression "l'organisation État islamique" ou "le groupe État islamique" ». « Dans les titres des dépêches ou dans les "alertes" », a-t-elle précisé, « nous utiliserons si possible l'expression "jihadistes de l'EI" ». Quant au terme "Daech", « l'acronyme de l'EI en arabe qui a été choisi notamment par le gouvernement français pour désigner l'organisation », il est jugé « difficilement compréhensible pour le plus grand nombre ».

N'en déplaise aux "réinformateurs", force est de le constater, nos confrères sont loin de suivre toutes les directives du pouvoir politique. D'ailleurs, dans un sondage en ligne, Le Figaro a demandé à ses lecteurs s'ils jugeaient « suffisante la condamnation des musulmans de France » après l'assassinat d'Hervé Gourdel. Comme s'ils avaient à s'excuser ! La condescendance avec laquelle sont accueilles les condamnations en question nous inspire une réprobation morale, mais aussi une interrogation plus politique, teintée d'inquiétude : si les "porte-parole" de l'islam de France se soumettent trop ouvertement aux pressions d'une opinion publique islamophobe, ne risquent-il pas de perdre le peu de crédibilité dont ils bénéficient auprès de leurs coreligionnaires, et cela au profit des plus radicaux d'entre eux ?

L'islamophobie paranoïaque à l'assaut des manèges

29 août 2014

Récit des mésaventures d'un petit cochon aperçu à Istres, dont la disparition n'a pas manqué d'inquiéter des esprits devenus crédules, tant ils sont convaincus d'être les victimes d'un "islamisme rampant".

La rumeur, qui remontre vraisemblablement à l'hiver dernier, s'est apparemment amplifiée pendant l'été, sous l'impulsion de quelques internautes peu scrupuleux : à la demande du maire d'Istres (Bouches-du-Rhône), un cochon aurait été retiré d'un manège pour répondre à la demande d'administrés musulmans.

De fait, si le cochon a effectivement disparu, c'est pour laisser la place à un carrousel traditionnel, dont la location avait été commandée à l'issue d'un appel d'offres, mais dont la livraison n'avait pas été assurée dans les délais impartis. Les chevaux de bois n'étant pas arrivés à temps pour l'inauguration du centre-ville rénové, les animaux de la ferme s'y étaient donc substitués quelques mois durant, jusqu'à novembre dernier et l'installation du carrousel programmée de longue date.

C'est en tout cas l'explication qui vient de nous être rapportée par le cabinet du maire François Bernardini, avec lequel nous avons pris contact par téléphone. Nous pardonnera-t-on de lui accorder davantage de crédit qu'aux ragots colportés par les blogueurs du dimanche ?