Ministre fédéraliste
24 septembre 2009
Hervé Morin affiche sans complexe ses convictions fédéralistes.
Quelques passages nous ont interpellé dans l'intervention prononcée ce jeudi matin par le ministre de la Défense, Hervé Morin, dans l'amphithéâtre Foch de l'École militaire : « Je vais en choquer certains », a-t-il averti, mais « j'espère qu'un jour l'Europe sera une construction fédérale ». Dans cette perspective, "l'Europe de la défense" n'apparaît « pas seulement comme une construction technique », mais comme « un instrument d'une construction politique ».
Le ministre mesure-t-il les conséquences de son ambition ? Apparemment : « Nous acceptons l'idée d'avoir des dépendances mutuelles » en matière d'armement, a-t-il affirmé sans ambiguïté ; car « nous ne pourrons pas construire l'Europe de la défense en maintenant l'ensemble des savoir-faire en France. »
Serait-il possible, alors, de les conserver sans la construire ?
Ce discours s'inscrivait dans une série d'interventions consacrées aux « nécessaires progrès de l'Europe de la défense », prononcées à l'invitation de la a fondation Robert Schuman. Nous reviendrons sur cette journée, où nous avons salué le très sympathique Jean Dominique Merchet. 🙂
Un commentaire pour "Ministre fédéraliste"
Catoneo
Le 25 septembre 2009 à 10 h 07 min
Hervé Morin est d'abord un politique du marais centriste qui héberge traditionnellement les fédéralistes rebutés par l'Internationale Socialiste. Devant la Fondation Robert Schumann, il ne pouvait pas faire mieux que de brosser l'auditoire dans le sens du poil.
Son challenge réel est le Livre Blanc qui met le mouchoir dans la poche aux principes pour se concentrer sur l'optimisation de la défense nationale à périmètre budgétaire constant (quoiqu'il soit déclaré par ailleurs).
La mutualisation des ressources et moyens en Europe n'est pas une si mauvaise idée générale. Le diable n'est que dans les détails.