Un diktat imaginaire
19 septembre 2009
Convaincue de la perversité des institutions européennes, la presse "europhobe" leur attribue hâtivement certains méfaits.
La méconnaissance des institutions européennes est patente dans les milieux souverainistes et réactionnaires. Nouvel exemple rapporté le 18 septembre par Le Salon Beige, qui cite le numéro de Présent à paraître le lendemain : « Le Parlement européen s'est exprimé jeudi [...] sur une loi lituanienne de protection des mineurs jugée "homophobe". [...] L'Union européenne a ainsi imposé son diktat "anti-homophobe" contre une loi qu'elle exècre... »
Inspiré par une idéologie que nous réprouvons, le Parlement européen a certes réaffirmé « l'importance pour l'Union de lutter contre toutes les formes de discrimination, en particulier celles qui sont fondées sur l'orientation sexuelle ». Précisons toutefois qu'il l'a fait dans le cadre d'une résolution. Une majorité de députés "européens" désapprouvent cette loi et le font savoir. Cela avec la complicité de représentants lituaniens, soit dit en passant : l'assemblée européenne aura vraisemblablement servi de tribune à l'opposition nationale, comme pour la loi "Hadopi" en France. Mais l'histoire s'arrête là. Peut-être rebondira-t-elle à la faveur de tel ou tel aspect du droit communautaire, mais, le cas échéant, le vote intervenu à Strasbourg aura surtout contribué à médiatiser l'affaire. Dans ces conditions, prétendre que l'UE a « imposé son diktat » relève de la désinformation.