La défense européenne vue par le nouveau CEMA
17 juin 2010
Article publié dans L'Action Française 2000
Loin de partager les convictions fédéralistes du ministre de la Défense, le chef d'état-major des armées semble privilégier les coopérations bilatérales.
Intervenant le 2 juin au Conseil économique de la Défense, l'amiral Guillaud, chef d'état-major des armées (CEMA), a jugé « très positif » le bilan d'une Europe de la défense qui se construit, agit, s'engage et réussit « à petits pas comptés ». Selon lui, le contexte économique devrait encourager les Européens à « "serrer les rangs" et créer une nouvelle dynamique autour de quelques avancées concrètes ». « Mais ne nous faisons pas d'illusions, ces avancées ne se feront pas à vingt-sept », a prévenu l'amiral, qui privilégie les coopérations bilatérales. D'autant que « les coopérations sous contraintes ont toujours été des coopérations de compromis aux résultats hasardeux. N'est-ce pas le cas aujourd'hui du NH90, de l'A400M, voire du Tigre ? »
Le CEMA a par ailleurs observé « que le qualificatif d'opérations européennes est parfois un peu étrange », par exemple « quand un seul pays fournit plus de 50 %, voire 60 % des capacités ». Mais il y a pire : un pays extérieur à l'Union, en l'occurrence la Turquie, est devenu le premier contributeur de l'opération EUFOR Althea, la mission militaire "européenne" de stabilisation en Bosnie (Bruxelles 2, 03/06/2010).