Sur le front de l'euro
3 mars 2011
Article publié dans L'Action Française 2000
Critique du mécanisme de "solidarité" européenne.
Le nouveau gouvernement irlandais, issu des élections législatives du 25 février, devrait renégocier les conditions du soutien financier proposé à l'Eire par l'Union européenne et le FMI. En cause, notamment : l'ampleur des taux d'intérêt associés aux prêts.
Outre l'opinion publique allemande, des économistes libéraux jugeaient déjà la solidarité européenne déplacée. Tel Guillaume Vuillemey, chercheur associé à l'Institut Turgot, pour qui « le défaut de paiement d'un État joue un rôle économique essentiel. Non seulement il est une sanction pour ceux qui ont mal utilisé des ressources, mais aussi pour ceux qui ont apporté des capitaux sans prendre suffisamment de précautions. » De son point de vue, « créer un fonds européen pour se prémunir contre tout défaut d'un État supprime une discipline essentielle. [...] Le risque est collectivisé et la responsabilité individuelle diluée. [...] Quant au problème de fond [...] il n'est pas réglé, seulement transféré à un niveau plus élevé... »
Bruno Gollnisch serait-il du même avis ? Intervenant devant le Parlement européen le 15 février, il a critiqué la pérennisation du Fonds européen de stabilité financière. En effet, s'est-il demandé, « qu'est-ce que ce fonds, sinon la possibilité de créer une dette européenne, assumée finalement par des États déjà surendettés et qui pourraient se voir dans l'obligation de la rembourser avant de rembourser leurs propres dettes ? C'est en quelque sorte la politique financière du sapeur Camember, ce soldat, objet d'un livre humoristique en France, qui se voit ordonner de boucher le trou dans la cour de la caserne et qui, pour le boucher, en crée un autre aussitôt à côté. »
Dans ces conditions, on comprend que la tension perdure sur les marchés financiers.