Critique du volontarisme
11 septembre 2011
Causeur a publié jeudi dernier, 8 septembre 2011, une contribution de Georges Kaplan que nous serions prêt à signer pratiquement sans réserve. Extrait.
« La question n'est pas de savoir si l'État peut ou ne peut pas légiférer, contrôler, inciter et contraindre ; ça n'a jamais été le problème. Le vrai problème, tel qu'il a toujours été, consiste à comprendre et à anticiper les conséquences des législations, des contrôles, des incitations et des contraintes. [...] Le discours politique, à de très rares exceptions près, ne restera jamais rien d'autre qu'une suite de mots mis bout à bout par un politicien qui cherche à nous vendre du rêve contre notre suffrage. Chaque politique volontariste est une nouvelle rustine destinée à colmater les fuites provoquées par les politiques volontaristes précédentes et qui provoquerons bientôt elle-même de nouvelles fuites que nous devrons à leur tout colmater avec de nouvelles politiques volontaristes. C'est le cycle sans fin d'autojustification de l'intervention publique qui déclenche des crises, les attribue au marché et recommence. N'en déplaise aux apôtres de la toute puissance de l'État, la réalité c'est le marché. Même en Union soviétique, le marché existait toujours et ses lois continuaient à s'imposer au planificateur. La raison en est très simple : c'est que le marché, voyez vous, c'est nous ; le marché c'est le produit de nos réflexions, de nos raisonnements et de nos actions. Tant que les êtres humains disposeront d'une volonté propre et seront disposés à coopérer pacifiquement entre eux, aucune politique, aussi volontariste et coordonnée soit-elle, ne pourra jamais réussir à s'affranchir de cette réalité. »