Associations de malfaiteurs
3 septembre 2014
Article publié dans L'Action Française 2000
Quand l'Éducation nationale parraine des associations, à l'image du Refuge luttant contre l'"homophobie".
Se donnant pour mission de lutter « contre l'homophobie et la transphobie », l'association Le Refuge bénéficie désormais de l'agrément de l'Éducation nationale pour intervenir en milieu scolaire, comme elle a commencé à le faire depuis 2010 dans des lycées du Languedoc-Roussillon, et plus récemment en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en région parisienne. L'année dernière, l'association dit avoir « sensibilisé plus de mille cinq cents élèves aux problématiques de l'homosexualité et de l'homophobie, dont mille cent vingt-sept dans le Sud de la France ». Ses interventions sont jugées « indispensables » par son président, Nicolas Noguier, selon lequel « les préjugés et les stéréotypes sur l'homosexualité et la transsexualité sont très ancrés chez une majorité de lycéens ».
Inventaire à la Prévert
Plus d'une centaine d'associations s'invitent ainsi dans les établissements scolaires avec la bénédiction de la Rue de Grenelle. Quelques-unes poursuivaient d'ores et déjà des objectifs similaires à ceux du Refuge, tels SOS homophobie, mais aussi Contact et Estim'. Le féminisme n'est pas en reste : le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, le Centre national d'information sur les droits des femmes et des familles, Femmes et Ingénieurs, Femmes et Sciences, le Mouvement du Nid (contribuant « à l'information et à la connaissance des réalités du système de la prostitution »), Ni putes ni soumises, sont autant d'associations bénéficiant d'un agrément national.
Dans la liste publiée par le ministère de l'Éducation nationale, elles côtoient, outre des associations humanitaires, SOS racisme, Ensemble contre la peine de mort, le Mouvement européen... Selon les points de vue, leurs interventions relèveront de la propagande plutôt que de l'éducation... Dans un registre plus insolite y figurent également la Fédération française des motards en colère, ainsi que les Naturalistes de Mayotte, dont la présence apparaît à nos yeux plus légitime, tout comme celle de l'Association française d'astronomie, par exemple, susceptible de participer à la transmission de savoirs, et non d'inculquer des valeurs (républicaines) plus ou moins partagées.
Un précieux label
Selon le code de l'Éducation, « l'agrément est accordé après vérification du caractère d'intérêt général, du caractère non lucratif et de la qualité des services proposés par ces associations, de leur compatibilité avec les activités du service public de l'éducation, de leur complémentarité avec les instructions et programmes d'enseignement ainsi que de leur respect des principes de laïcité et d'ouverture à tous sans discrimination ». Toutefois, il ne constituerait rien d'autre qu'un label. Comme le souligne l'académie de Montpellier, « c'est le chef d'établissement ou le directeur d'école qui autorise l'intervention d'une association agréée dans le respect de la réglementation et des orientations définies par le conseil d'administration ou le conseil d'école ». Afin d'esquiver un débat délicat, certains chefs d'établissement se réfugieront vraisemblablement derrière l'avis du ministère. De fait, à la faveur de son agrément national, le Refuge espère doubler ses interventions en milieu scolaire au cours de l'année qui vient de s'ouvrir.