Le pays légal pète les plombs !
27 janvier 2015
À quel jeu les pouvoirs publics sont-ils donc en train de s'adonner ? Que Valls se fasse mousser à travers Dieudonné, cela passe encore, celui-ci ayant accepté son rôle de bouffon en toute connaissance de cause, quoiqu'il soit la victime d'une raison d'État quelque peu dévoyée... Mais l'heure n'est plus à l'agitation médiatique. Ces jours-ci, ce sont des enfants qui trinquent !
Lu sur Nouvelles de France : « Nantes. Une jeune fille prend le tramway avec ses sœurs et une amie. Des contrôleurs se présentent et demandent leur titre de transport. Après une altercation verbale, la plus jeune leur lance "On est les sœurs Kouachi, on va sortir les kalachnikovs". Les contrôleurs appellent la police, elle est mise en garde à vue puis présentée à un juge en comparution immédiate qui la met en examen pour apologie du terrorisme. Elle a quatorze ans... Toujours à Nantes. Décidément... Un lycéen publie sur son mur Facebook une caricature qu'il trouve particulièrement "marrante" selon ses propres termes. En juillet 2013, Charlie Hebdo sort une couverture qui montre un Égyptien se faire trouer de balles malgré un Coran tenu devant lui avec la légende "Le Coran, c'est de la merde, ça n'arrête pas les balles". Le lycéen trouve sur Internet une parodie de cette caricature qu'il publie. Elle montre un journaliste tenant ce même exemplaire de Charlie Hebdo, troué de balles, avec la légende "Charlie Hebdo, c'est de la merde, ça n'arrête pas les balles". Quelques jours plus tard, il est interpellé par la police chez lui et placé en garde à vue puis déféré le lendemain. Le parquet, requiert son placement en liberté surveillé et sa mise en examen pour apologie du terrorisme. Il a seize ans...
Lu dans le même article : « Jeudi 8 janvier. Un collégien fait une minute de silence avec sa classe en hommage aux victimes des attentats. Vendredi, le professeur de français propose à ses élèves un débat sur ce qui vient de se passer. N'ayant pas bien compris qu'il s'agissait autant d'un piège que d'une réelle volonté de débattre avec les élèves, l'enfant lève la main et dit "ils ont eu raison". Au lieu de demander des explications, d'écouter, puis d'expliquer comme tout bon professeur aurait dû le faire, le censeur lui ordonne immédiatement : "si tu penses ça, sors de ma classe". La suite est hallucinante. L'élève se rend chez la conseillère Principale d'éducation qui lui explique pourquoi il était interdit de penser que les terroristes "ont eu raison". Dimanche, l'enfant va à son match de foot. Il fait une minute de silence avec ses camarades. "C'était bien, on était tous en rond, on se tenait par le cou", raconte-t-il. Lundi matin à l'école, il est convoqué chez le principal. Mardi matin, il est reconvoqué. L'enfant s'excuse et exprime ses regrets. Mardi, le principal le convoque à nouveau, avec ses parents cette fois. Il leur apprend que leur enfant est exclu pour une semaine, "une mesure conservatoire"... En attendant le conseil de discipline où il risque une exclusion définitive. Mercredi, le principal, grand pédagogue devant l'éternel va porter plainte contre l'enfant au commissariat. Jeudi, l'enfant et ses parents se rendent à la convocation de la police "pour être entendu". L'enfant est alors arrêté et placé en garde à vue. Il va passer vingt-quatre heures dans les geôles de la république nationale socialiste. Vendredi matin, menotté, il est présenté au juge pour une mise en examen d'apologie du terrorisme. »
Lu chez Jean-Marc Morandini : « Quatre collégiens français vont être convoqués devant un juge des enfants pour "apologie du terrorisme". Ils risquent théoriquement jusqu'à trois ans et demi de prison. Le message, inscrit en surimpression en bas d'une photo de groupe, a été découvert mardi par un de leurs camarades qui l'a signalé à la direction du collège. Les ados avaient écrit : "On n'est pas Charlie et on saura jamais, bande de petites putes. On sème ce qu'on récolte". Placés en garde à vue puis relâchés, ils sont convoqués le 25 mars devant le juge des enfants "aux fins de mise en examen pour apologie d'actes de terrorisme au moyen d'un réseau public de télécommunications", a indiqué le parquet de Meaux. »
Nous sommes effaré. Tantôt incrédule, tantôt révolté. Quelqu'un pourrait-il nous expliquer quel est le phénomène à l'œuvre ? Un juriste au fait des procédures en cours et des sanctions déjà prononcées pourrait-il nous éclairer sur leur caractère apparemment surréaliste ? Dans l'immédiat, nous n'avons rien trouvé de mieux à faire que publier nous aussi cette image blasphématoire. Disons que que c'est la traduction d'une colère exprimée en toute modestie.