Premières miscellanées d'été
26 juin 2015
En bref : l'idéologie poussée à son comble ; les électeurs du Front national moins jacobins qu'on aurait pu le craindre ; une réforme en Suisse sur le financement de l'audiovisuel public.
Idéologie
Le mois prochain devrait se tenir le procès d'un ancien responsable du Front national de Seine-et-Marne, accusé, entre autres, d'avoir incendié pas moins de treize voitures dans la nuit du 7 au 8 avril derniers. Cela afin d'illustrer l'insécurité censée régner dans sa commune de Mitry-Mory ! Ce type a fait très fort, mais il n'est pas le seul à agir de la sorte. Témoignage personnel : des militants d'extrême nous ont déjà rapporté avoir diffusé des autocollants avec la mention « on va te niquer ta race sale français » – pour « faire réagir nos concitoyens », comme ils me l'avaient expliqué. Preuve que la réalité n'y suffisait pas... Les tenants de la "réinformation" s'inscrivent dans leur sillage. Surpris à véhiculer de fausses informations (visant à dénigrer Najat Vallaud-Belkacem ou nos compatriotes musulmans, par exemple), ils se justifient sans trop de complexes en arguant de la prétendue crédibilité des rumeurs. Crédibilité qui n'a de valeur qu'au regard de leur idéologie, dont tout cela illustre, précisément, l'acception la plus caricaturale.
Régionalisme
« 72% des Français se disent favorables à la reconnaissance officielle des langues régionales. » Chez les sympathisants du Front national, cette proportion atteindrait même 76 % ! Peut-être les électeurs du FN sont-ils moins jacobins que les dirigeants du parti ne prétendent l'être eux-mêmes ? Selon Florian Philippot, en effet, la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires ne constituerait rien de moins qu'un « nouvel attentat contre l'unité de la France et l'indivisibilité de la République ». Les populistes ont le sens de la mesure !
Redevance
« Les électeurs suisse ont adopté de justesse une modification du système de redevance pour la radio télévision qui fera que tout foyer devra payer même s'il n'a ni téléviseur ni radio. » Appliquée en France, une telle mesure ne ferait pas les affaires de votre serviteur. Mais si l'entretien d'une télévision publique relevait effectivement du bien commun (avec des si...), l'ensemble des contribuables ne devraient-ils pas participer à son financement ? La situation actuelle s'avère manifestement aberrante. Loin de nous, cependant, l'idée qu'il conviendrait de racketter les quelques marginaux réfractaires à l'achat d'un téléviseur. Que l'État se débarrasse plutôt du boulet de France Télévision ! La production de Plus belle la vie payée par les impôts, franchement, ça craint...