COP21 : il n'y a pas de miracle
3 décembre 2015
Article publié dans L'Action Française 2000
Regard désabusé sur l'ouverture de la grand-messe du climat.
Le COP21 s'est donc ouverte lundi dernier, 30 novembre 2015. Ce jour-là, près de deux cents États étaient représentés, pour la plupart au plus haut niveau. « Cet événement constituera la plus grande conférence jamais organisée en France depuis la signature de la déclaration universelle des droits de l'homme à Paris en 1948 », avait annoncé le Quai d'Orsay. Tout son réseau avait été mobilisé en conséquence. Y compris à Kaboul, où les poules de l'ambassade de France ont été mises « au service de lutte contre le changement climatique ». Jean-Michel Marlaud, ambassadeur de France en Afghanistan, l'explique très sérieusement dans les Carnets diplomatiques du ministère des Affaires étrangères.
Des poules et des centrales
Ironie mise à part, peut-être l'Exécutif s'inscrit-il dans la tradition d'un certain messianisme français. D'autant que Paris a été le seul à se porter candidat à l'accueil de cette conférence. D'autres considérations s'avèrent plus prosaïques : il pourrait s'agir de donner des gages aux Verts, ou de soutenir l'industrie nucléaire où la France excelle. Mais pourquoi les chefs d'État ou de gouvernement ont-il répondu si nombreux à l'appel ? Sans doute n'ont-ils rien à y perdre. Comme l'explique Carole Mathieu, chercheur à l'IFRI, « l'économie mondiale va nécessairement connaître de profonds changements dans les quinze prochaines années en raison de la croissance de la demande d'énergie et de produits agricoles et forestiers mais aussi de l'essor de la population urbaine » ; or, poursuit-elle, « orienter vers la construction d'une économie sobre en carbone » les investissements nécessaires « serait à peine plus onéreux ».
Aussi François Hollande nous a-t-il promis un accord « universel, différencié et contraignant ». Contraignant ? « La contrainte, ce sera l'engagement international, l'obligation de transparence, l'effet sur la réputation », décrypte la négociatrice française Laurence Tubiana, citée par Sciences et Avenir. Laurent Fabius a beau saluer « l'engagement de grandes autorités spirituelles et religieuses », nulle révolution ne devrait bouleverser la marche du monde à l'issue de cette COP21.