Déchéance de nationalité : la gauche fidèle à ses idéaux
3 décembre 2015
N'en déplaise à certains socialistes indignés, déchoir des Français de leur nationalité participerait d'une démarche typiquement progressiste.
À l'instant, sur France Info (Les Informés, émission animée par Jean-Mathieu Pernin, 3 décembre 2015), un certain nombre d'intervenants s'étonnent – et même s'émeuvent – qu'un pouvoir socialiste envisage de déchoir de leur nationalité des individus nés français. En effet, un projet de révision de la Constitution devrait être présenté prochainement en ce sens.
François Hollande et son gouvernement ne sont pas animés par des motivations idéologiques, mais politiques : il s'agit de flatter une opinion publique xénophobe, donner l'illusion d'une action résolue contre le terrorisme, couper l'herbe sous le pied de l'opposition, etc. Cependant, n'est-est-ce pas à gauche, un peu plus qu'ailleurs, qu'on nous explique qu'être français, ce serait, précisément, adhérer à des "valeurs", en l'occurrence celles de la République ?
Dans cette perspective, la participation à l'organisation d'un attentat exprimant manifestement leur reniement, c'est tout naturellement qu'elle devrait se traduire, juridiquement, par la déchéance de nationalité. Autrement dit, il s'agirait de prendre acte d'un choix délibéré, en application d'une conception volontariste de la nationalité.
Ce serait donc une mesure progressiste, émancipant l'individu d'un héritage imposé par sa naissance. Tout comme la lutte contre les "stéréotypes" est censée l'affranchir de déterminismes sociaux, voire biologiques, par exemple.
De notre point de vue, cela n'est pas à son honneur, mais force est de le constater : sous la houlette de François Hollande, la gauche demeure fidèle à ses idéaux.