Une lecture politique de Star Wars : magnanimité à l'égard d'un déserteur
10 décembre 2015
The Clone Wars, saison 2, épisode 10, Le Déserteur. « Alors qu'il se trouve sur une planète éloignée, le capitaine Rex fait la rencontre d'un clone déserteur. » Un appel à la tolérance ?
Blessé, le capitaine Rex est recueilli dans une ferme, au sein d'une famille dont le chef s'avère être un clone lui aussi. « Tu est un déserteur ! », lui lance-t-il, indigné. « Ma foi », lui répond Cut Lawquane, « j'avoue que je préfère dire que j'utilise légitimement mon libre arbitre ».
« J'ai choisi de ne pas tuer pour vivre », lui explique-t-il. Son foyer étant assailli par des droïdes séparatistes, il n'en risque pas moins sa vie pour sauver sa femme et ses enfants. Attendri par ces derniers, constatant le courage de leur père et sa détermination à les défendre, Rex renonce à le dénoncer auprès des autorités de la République : « tu restes un déserteur Cut, mais tu n'es certainement pas un lâche », lui concède-t-il finalement.
Y a-t-il une morale à cette histoire ? « Tu as le droit de vivre ta vie exactement comme tu en as envie », enseigne Cut Lawquane a sa petite fille, arrachant presque l'approbation du capitaine Rex. En cela, cet épisode pourrait constituer un appel à la tolérance. D'autant que ce clone ne vit en anarchiste que pour enseigner l'altruisme à ses enfants : « nous aidons toujours les personnes qui ont besoin de nous », annonce son petit garçon, suscitant sa fierté.
Cependant, la guerre rattrape sa famille, et c'est finalement à la République, ou du moins à l'aide de l'un de ses plus valeureux serviteurs, que celle-ci doit son salut. Autrement dit, si chacun est libre de mener son existence comme il l'entend, nul n'échappe à son destin ni ne peut vivre sans la protection d'une institution.
D'ailleurs, si la société peut s'accommoder de certaines comportements plus ou moins déviants, c'est précisément parce que ceux-ci demeurent marginaux. En effet, à l'image de la plupart des soldats clones, le capitaine Rex témoigne d'une loyauté indéfectible. Son engagement se veut même réfléchi : « je me trouve à un tournant fondamental et absolument historique de la République », explique-t-il à Cut ; « si jamais nous échouons, alors nos enfants et leurs enfants pourraient bien avoir à vivre sous un joug tyrannique que nous aurions du mal à imaginer ».
Ironie de l'histoire, la menace séparatiste n'aura été agitée que pour jeter les bases d'un empire maléfique... C'est bien connu : l'enfer est pavé de bonnes intentions.