Le gouvernement veut interdire les statistiques sexuelles
16 mai 2015
Alors qu'un scandale portant sur des statistiques ethniques vient d'éclater à Béziers, le gouvernement entend doter la France des instruments juridiques qui lui permettront de réprimer avec la même fermeté la constitution de fichiers distinguant les individus selon leur sexe.
« Toutes les discriminations doivent être traitées sur un pied d'égalité »,a déclaré Mme Christiane Taubira, ministre de la Justice. « Les statistiques sexuelles se nourrissent des stéréotypes de genre autant qu'elles les entretiennent », a déploré Mme Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. En cela, a-t-elle expliqué, elles constituent « un obstacle à l'égalité réelle entre les hommes et les femmes ». Il faut en finir avec « le caractère fictionnel d'une théorie qui partage l'humanité entre deux groupes de sexe différent », ont martelé les représentants du gouvernement, citant, entre autres, les travaux du sociologue Mathieu Trachman, chercheur à l'Ined.
Christiane Taubira et Marisol Touraine ont promis qu'elles travailleraient d'arrache-pied pour présenter un texte dans les plus brefs délais. « Un projet de loi sera soumis à l'Assemblée nationale avant les vacances parlementaires », ont-elles annoncé. Une fois n'est pas coutume, son adoption devrait bénéficier d'un large consensus politique. À moins qu'une bataille s'engage sur les amendements déposés par l'UMP ?
« L'opposition ne se satisfera pas de demi-mesures », a prévenu Mme Marie-Jo Zimmermann, député de la Moselle. « Interdire les discriminations dans les statistiques, c'est bien », a-t-elle concédé. « Mais il faut aller plus loin. Des violences de genre sont infligées aux enfants dès leur plus jeune âge. Cette loi devra les faire cesser. Seuls des prénoms neutres devraient être attribués aux enfants à leur naissance. C'est seulement à leur majorité, après avoir construit leur identité de genre en toute liberté, que nos enfants devraient se choisir un prénom la reflétant. » Jean-Marie Andrès, président des Associations familiales catholiques, a d'ores et déjà mis en garde contre « une nouvelle intrusion de l'État dans la vie des familles ». Affaire à suivre... ou pas, selon que la réalité rattrape ou non la fiction ! 😉