Esbroufe gaulienne

30 septembre 2009

Dominique de Villepin revient à la une des médias. Nostalgie...

Le procès Clearstream va-t-il remettre en selle Dominique de Villepin ? Il est vrai que ce poète au verbe flamboyant en impose à côté du président de la République. Lequel porte un nouveau coup à la dignité de sa fonction en manifestant – y compris devant la justice, voire au mépris du droit – toute l'animosité que lui inspire son rival.

Ce duel prend volontiers une tournure politique. Nicolas Sarkozy vient d'installer le général Abrial à la tête de l'Allied Command Transformation. Une infamie ! Jusqu'alors, nos officiers arpentaient les couloirs de l'Otan sans responsabilités... À l'opposée ressurgit le souvenir d'un ministre français bravant l'impérialisme américain à la tribune des Nations Unies, tandis que l'oncle Sam se préparait à envahir l'Irak. Son courage fut d'autant plus méritoire qu'il caressa l'opinion dans le sens du poil et qu'un sniper américain le guettait dans Manhattan.

Soyons honnête : à l'époque, l'enthousiasme nous avait emporté, et même aujourd'hui, la nostalgie ne nous épargne pas tout à fait ; c'est pourquoi ce billet sonne comme une repentance. L'AF enseigne la méfiance à l'égard du romantisme ; mettons son catéchisme en pratique ! L'arrogance du discours flatte les sentiments, mais les gesticulations masquent mal l'impuissance qui fut la nôtre à influencer nôtre allié américain. Sans jamais envisager le divorce, la France a multiplié les scènes de ménage, prenant la planète entière à témoin, pour quel résultat ? N'en déplaise aux fanatiques de l'esbroufe gaullienne, la politique n'est pas (seulement) une affaire de posture.

Hélas, serions-nous tenté d'ajouter, car la raison peine à tempérer toutes les ardeurs du chauvinisme !

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