Qui veut la peau du Père Noël ?
27 décembre 2009
L'AFE s'attaque au Père Noël ; nous prenons sa défense ! Sans craindre la polémique, mais en rappelant à nos petits camarades qu'elle peut stimuler les intelligences en marge de toute inimitié. 😉
À l'approche de Noël, tandis que la joie gagne spontanément bien des cœurs, quelques grincheux se manifestent parmi les inconditionnels de la messe de minuit. Chantres d'une austérité que récuseraient vraisemblablement des catholiques plus conséquents, ils observent avec dédain la ferveur envahissant des foyers illuminés avec faste par les « infidèles » (sic) : le Christ, lui, s'était contenté d'une étable, nous rappellent-ils avec véhémence.
L'AFE leur a ouvert son blog, versant dans un obscurantisme déplacé. « Athéisée », la fête de Noël se trouverait réduite de ce fait à une « mascarade d'une vulgarité abjecte » selon F. Magellan. Elle serait d'autant moins porteuse de sens que l'humanité s'imaginerait « née d'un enchainement de coups de bol chimiques ». Noël, propriété créationniste ? Fichtre !
Ces outrances jettent le discrédit sur une critique du consumérisme par ailleurs compréhensible, à laquelle nous aurions pu souscrire en partie si elle avait été explicitée : qu'on juge la valeur d'un cadeau à son prix nous désole ! Cela dit, c'est moins le dévoiement de la fête que sa sécularisation qui incommode notre gardien du temple. La tradition façonnée par l'Église se perpétue dans une société déchristianisée ; avec vigueur même ! C'est en ce sens qu'elle constituerait « le comble du délire ».
En toute logique, les nostalgiques devraient se féliciter d'une telle survivance : la France demeure ancrée dans son passé chrétien, et si l'on s'affaire dans les magasins pendant l'avent, c'est tout de même pour choyer ses proches ; c'est autre chose que la frénésie des soldes ! Qu'importe aux yeux des nouveaux croisés, jaloux de leur monopole, oublieux peut-être des enseignements de leur propre religion : ils ne sauraient tolérer que le profane cohabite avec le sacré.
Aussi dressent-ils le Père Noël contre Leur-Seigneur-Jésus-Christ-agneau-de-Dieu, affublant le vieillard ingénu de défauts insoupçonnés : il serait l'« allégorie sublime de la goinfrerie consumériste, de la pseudo-égalité destructrice [et] de l'iniquité démocratique libérale ». Sans doute était-il trop convenu d'y voir un symbole de l'amour filial... Son innocence l'a rendu consensuel. Une tare inexcusable : ignorant ses aïeux chrétiens, ses détracteurs le dénigrent avant tout par snobisme.
Cette posture infantile nous aurait arraché un sourire si elle n'avait pas été teintée d'un si virulent sectarisme. Lequel met en cause nos valeurs, mais aussi la "concorde sociale"... Politique d'abord, merde !
2 commentaires pour "Qui veut la peau du Père Noël ?"
lucien lacour
Le 28 décembre 2009 à 3 h 40 min
Je viens de laisser un commentaire sur le site AFE qui va dans votre sens. Bon courage ! Et à bientôt.
GD
Le 29 décembre 2009 à 22 h 03 min
Votre commentaire ne ne m'avait pas échappé. 😉