Le progressisme vire à droite

4 mars 2010
Article publié dans L'Action Française 2000

Le congé maternité en débat au Parlement européen.

L'UE s'achemine vers l'allongement de la durée minimale du congé de maternité. La Commission européenne avait proposé qu'elle soit portée de quatorze à dix-huit semaines (contre seize en France). Un progrès jugé insuffisant par la commission des Droits de la femme du Parlement européen, qui s'est prononcée le mardi 23 février pour une durée minimale de vingt semaines. Par dix-neuf voix pour, treize contre et une abstention, elle a adopté le rapport sur la santé et la sécurité des travailleuses enceintes rédigé par la Portugaise Edite Estrela, membre du groupe de l'Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates (S&D).

En vertu de la directive actuellement en vigueur, les femmes sont déjà tenues de prendre deux semaines de repos, avant ou après l'accouchement. Le projet de révision imposerait six semaines après la naissance de l'enfant, dont l'allaitement se trouverait ainsi facilité. Dans un communiqué, le Parlement européen souligne que « les États membres devraient encourager l'octroi de congé dans cette perspective ». Selon la commission parlementaire, ils devraient également « veiller à ce que les pères soient habilités à prendre un congé de paternité entièrement payé d'au moins deux semaines » (onze jours dans l'Hexagone).

Cela tranche avec le féminisme auquel nous avaient habitués les arcanes européens. Le secrétaire national de l'UMP s'en est ému : selon Philippe Juvin, ces propositions « stigmatisent les femmes dans leur rôle de mère. Ce texte n'est que l'aboutissement d'un lobbying des intégristes de tout crin et ne permettra pas de promouvoir l'émancipation des femmes dans nos sociétés ». « Avec le rapport Estrela, ajoute-t-il, la gauche réenferme la femme dans le modèle opprimant de la maternité exclusive. »

Que la "droite" se rassure : rien n'est encore joué. Le 25 mars, les députés seront appelés à s'exprimer en session plénière. Il faudra ensuite solliciter l'accord du Conseil des ministres, où la Grande-Bretagne affichera vraisemblablement ses réticences. « La directive devrait mettre en place des standards minimum au niveau européen pour la santé et la sécurité des femmes enceintes et ne pas ajouter de coûts supplémentaires sur la feuille de paye pour les entreprises déjà surtaxées et les systèmes de santé nationaux », a indiqué le directeur de la chambre de commerce britannique cité par AP (Euractiv, 26/02/2010).

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