La guerre d'Algérie n'est pas finie
19 juillet 2010
Quarante-huit ans après l'accession de l'Algérie à l'indépendante, nostalgiques du FLN ou de l'OAS continuent de se livrer bataille.
En témoigne la proposition de loi enregistrée à la présidence du Sénat le 7 juillet 2010, dont l'exposé des motifs dénonce « un détournement de la vocation du Mémorial national du quai Branly ».
Soutenu par une vingtaine de collègues, le communiste Guy Fischer demande que soient retirés les noms des victimes de la fusillade de la rue d'Isly, qui figurent sur la colonne centrale depuis le 26 mars 2010. Mais il propose également que soient « interdites les cérémonies honorant la mémoire des membres de l'OAS lorsqu'elles se déroulent devant les monuments aux morts, à l'intérieur ou aux abords de cimetières et en d'autres lieux publics et qu'elles s'accompagnent de prises de parole tendant, soit à ériger les membres de cette organisation en martyrs et héros de l'Algérie française, soit à valoriser les actes dont ils se sont rendus coupables ». N'est-ce pas souffler sur les braises ?
Le sénateur du Rhône entendrait « prévenir les initiatives [...] susceptibles [...] de nuire à la réconciliation des mémoires et à l'apaisement des rapports entre la France et l'Algérie ». Préoccupation légitime, dont on doute de la sincérité tant il nous semblerait préférable de laisser les nostalgiques vaquer discrètement à leurs occupations, plutôt que de les mobiliser par des provocations. De toute façon, « l'apaisement » recherché par M. Fischer supposerait un effort de compréhension davantage qu'une nouvelle stigmatisation.
Hélas, les communistes ne sont pas les seuls à pratiquer ce jeu malsain. Nous en savons quelque chose à l'Action française, où la tentation de ruminer les ressentiments historiques demeure si pressante !