Des militaires au service du gender

13 octobre 2010

L'Otan se préoccupe du "genre", y compris sur le théâtre afghan.

Nous n'en revenons pas : deux conseillers « pour les questions de genre » sont affectés à l'ISAF, la Force internationale d'assistance à la sécurité engagée en Afghanistan. L'Otan s'en réjouit : c'est « une première » dans une opération placée sous sa responsabilité. À cet effet, le capitaine Ella van den Heuvel a suivi une formation spécifique aux Pays-Bas, complétée par un stage en Suède, avant de rejoindre Kaboul, « où elle aide les commandants pour ce qui est de la prise en compte de la dimension de genre ».

« Il est encore très difficile d'intéresser les femmes à la carrière militaire », déplore cet officier. « Je pense que c'est parce qu'elles se font encore des idées fausses sur l'armée. Lorsque je raconte mon expérience, et que je précise que j'aide les femmes afghanes, la plupart de mes collègues féminines me disent qu'elles aimeraient en faire autant. Mais la dimension de genre n'est pas seulement l'affaire des femmes... » Effectivement : « La dimension de genre devrait faire partie intégrante des activités de chaque division, de chaque opération, qu'elle soit planifiée ou en cours d'exécution ; elle devrait aussi être prise en compte dans les ressources, le renseignement, le budget et les finances », selon l'amiral Giampaolo di Paola, président du Comité militaire de l'Otan.

Dans l'Armée nationale afghane (ANA), la première femme sous-officier viendrait de prendre ses fonctions au commandement des forces multinationales. Sa tenue tranchera avec celle de ses compatriotes, dont l'écrasante majorité portent la burqa (du moins en Kapisa). Mais l'Otan ne gagnera pas « le cœur et les esprits » de la population en s'attaquant de la sorte aux mentalités locales. Bien que ce discours s'adresse vraisemblablement aux opinions occidentales, on s'inquiète de voir l'idéologie pénétrer jusque dans les rangs des armées.

Un commentaire pour "Des militaires au service du gender"

  1. Stéphane

    Le 16 octobre 2010 à 17 h 17 min

    C'est en effet totalement renversant !
    On peut se laver l'esprit de telles conneries en lisant sur le sujet les excellentes pages de Martin Van Creveld ("Les femmes et la guerre"), de Stephanie Gutman ("The Kindler, Gentler Military") ou de Kingsley Browne '"Co-ed combat"). Pauvre OTAN.

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