L'école d'un nouveau genre

7 octobre 2010
Article publié dans L'Action Française 2000

L'idéologie du genre pénètre peu à peu dans les établissements scolaires. Les conclusions d'une mission officielle sur les « discriminations à l'École » confirment tout l'intérêt que lui portent les élites républicaines. Aperçu.

Parmi les priorités de l'Éducation nationale figurent « la prévention et la lutte contre la violence et les discriminations ». Soucieuse, peut-être, de donner quelque gage aux ligues de vertu, la Rue de Grenelle avait sollicité la direction générale de l'Enseignement scolaire au printemps 2009 afin d'appréhender, plus particulièrement, les « discriminations à l'École ». Coordonnée par Mme Anne Rebeyrol, la mission créée à cet effet a présenté ses conclusions le 22 septembre.

De fausses accusations

Synthétisant des témoignages, ce travail « n'est pas étayé scientifiquement et ne saurait représenter une réalité [...] confirmée par la rigueur de l'enquête sociologique », préviennent les rapporteurs. Lesquels prennent le risque de froisser les chantres de l'antiracisme le plus primaire : tandis que « les enfants d'immigrés ne semblent souffrir ni de discrimination en matière d'orientation, ni en matière d'évaluation », ils soulignent que « les personnels de l'Éducation nationale [...] se trouvent parfois désarmés face à des accusations de "racisme" souvent infondées, mais qui sont utilisées pour justifier, par exemple, une mauvaise note à un devoir ».

Selon leur constat, « intervenir contre l'homophobie en milieu scolaire est le plus souvent assimilé à un acte de prosélytisme, ce qui rend l'action difficile et la communauté scolaire frileuse ». Cependant, « les associations impliquées dans la lutte contre les LGBT-phobies [sic] s'accordent à reconnaître que le ministère a porté une attention toute particulière à la question, plus précisément depuis 2008 ». Ce faisant, des réponses douteuses seraient apportées à un malaise bien réel : « Si, chez les 12-25 ans, les sujets homo, bi ou transsexuels représentent 6 % de la population générale masculine, ils constituent 50 % de l'ensemble des garçons décédés par suicide pour la même tranche d'âge. » « Le sentiment de honte et de mésestime de soi de nombreux adolescents et jeunes adultes homosexuels vient du fait, selon les témoignages, que l'institution scolaire ne leur a jamais présenté l'homosexualité comme une possible orientation sexuelle parmi d'autres. » Mais l'homosexualité n'est-elle pas condamnée, quoi qu'il arrive, à une certaine marginalité ?

Déconstruction

Condamnant le « sexisme », les rapporteurs stigmatisent « le stéréotype dominant » qui « consiste à penser que la différence des sexes induit des aptitudes et des intérêts différents, perçus comme étant l'expression de différences naturelles ». La testostérone serait donc étrangère au caractère « sexué » de la violence scolaire : « 77 % des violences envers autrui ont pour auteur un ou des garçons, contre 18 % par une ou plusieurs filles. La violence des élèves est majoritairement portée contre des personnes du même sexe. Cependant, comme les garçons sont beaucoup plus impliqués que les filles dans les phénomènes de violence, ils restent majoritaires parmi les agresseurs de filles et surtout des personnels féminins : les garçons sont ainsi à l'origine de 54 % des violences commises envers les filles et de 71 % des agressions faites aux femmes travaillant dans le secondaire public. » Serait en cause le « parcours de virilisation des petits garçons et de féminisation des petites filles qui, de manière plus ou moins consciente, innerve l'éducation, forme les représentations, construit les rapports sexistes et définit les contraintes du genre ». Sans craindre de déstabiliser les enfants, les rapporteurs assignent aux établissements scolaires une mission de « déconstruction des préjugés ». Ainsi l'École devrait-elle encourager les jeunes filles « à poursuivre leurs trajectoires et à ne pas minorer leurs ambitions » alors que « l'anticipation d'un certain fonctionnement de la famille les pousse à des choix de compromis ».

Les rapporteurs s'inquiètent, enfin, du développement d'« une culture machiste de jeunes garçons qui ont tendance à occuper l'espace public ». Tandis qu'ils dénoncent « diverses formes de replis communautaires », on devine, dans leur collimateur, des adolescents issus de l'immigration. « L'honneur des garçons de la cité leur commande de frapper leurs sœurs quand l'honneur français interdit à un homme de lever la main sur une femme », a résumé Cyril Bennasar, commentant sur Causeur, le 29 septembre, un documentaire diffusé le soir-même sur Arte. Hélas, loin de réduire « ce décalage des civilisations », l'apologie de la "diversité" contribuera vraisemblablement à l'entretenir.

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