Les marchés ont bon dos

6 janvier 2011

Timide immixtion dans le domaine financier.

Dans une tribune publiée par L'Action Française 2000, Jean-Claude Martinez appelle au non-remboursement des dettes publiques « Les États ont [...] le choix », affirme-t-il : « ou faire payer des millions de femmes et d'hommes, en leur enlevant le nécessaire vital, ou faire payer quelques milliers de traders, de banquiers, de financiers, en diminuant les moyens de leur luxe outrancier ».

Vision manichéenne, sinon simpliste, que l'auteur semble lui-même démentir quand il observe que «  les créanciers  prêteurs des États ne sont plus des banquiers lombards ou des Templiers bien identifiés ». Les acteurs intervenant sur les marchés financiers  n'étant pas des individus mais des personnes morales, cela rend peu opérantes les accusations de cupidité, et pour le moins légère la mise en cause d'une caste de privilégiés.

« Banques, fonds de pension, compagnies d'assurance, institutions financières ne sont pas de simples prêteurs, mais des concurrents, voire des adversaires des États, qui règnent déjà en maîtres sur les marchés mondialisés, en n'obéissant à aucun droit », écrit encore le professeur Martinez, que nous soupçonnons de forcer le trait. Quid des règles prudentielles, en vertu desquelles les banques fuient les obligations d'État les moins bien notées, alimentant de facto la crise des dettes souveraines ? Les marchés ont bon dos ! Plutôt que de désigner un bouc émissaire, nous voudrions décrypter leur fonctionnement. Peut-être quelques lecteurs pourront-il nous y aider ! 😉

2 commentaires pour "Les marchés ont bon dos"

  1. Catoneo

    Le 7 janvier 2011 à 12 h 28 min

    Au premier abord, je me suis dit : on va faire le coup des emprunts russes ! N'importe quoi ! Au second rabord, j'ai conclu à l'impossible. Et mon étonnement crût ! C'est de la politique "hors-sol" pour au moins une raison, limpide dès qu'on saute de la mongolfière : nous créerons ce faisant notre propre cordon sanitaire de lépreux car nous n'avons de production en propre que l'agriculture et la bancassurance. Les services sont tous greffés sur des flux financiers qui se tariront rapidement. L'industrie est devenue une vaste usine de montage dans laquelle nous importons quasiment tous les composants. Le Défaut proné par M. Martinez condamne déjà l'industrie qui, sauf à détenir des devises internationales pour règlement cash, ne sera pas livrée.
    La bancassurance aura émigré dans la journée à Londres ou à Zurich comme le fit Moussa pour la Banque de Paris et des Pays-Bas en 1981.
    La crise économique et sociale profonde obligera l'Etat en faillite - les fonctionnaires ne seront pas payés sinon en certificats émis par les TPG - à mettre l'épargne populaire sous sequestre et à bloquer tous les transferts. Le moteur français s'arrêtera et les préfectures brûleront... Seul effet positif, immigration zéro !
    Contredire l'article de JJ Martinez revient à écrire un billet de même longueur. Ce serait abuser de l'hospitalité du blogue Eurosceptique. Quant à l'Union latine transocéanique, elle me fait penser aux aveugles de Brueghel, les plumes en plus.

  2. Catoneo

    Le 7 janvier 2011 à 12 h 32 min

    Ceci dit, des noeuds gordiens qu'il veut trancher, il en est qui méritent la hache, le CGI et la Commission de Bruxelles en premiers.

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