Matière(s) à polémique
4 février 2011
Article publié dans L'Action Française 2000
Le volontarisme présidentiel pointe la spéculation.
S'il a ajouté l'« humilité » à l'« ambition », lors de sa conférence de presse du 24 janvier, le président de la République n'en continue pas moins de cultiver son "volontarisme". Dans son collimateur apparaît désormais la spéculation sur les matières premières. Un nouveau bouc émissaire aux yeux de moult observateurs, pour qui les prix sont déterminés, en premier lieu, par l'équilibre de l'offre et de la demande.
C'est l'occasion d'une nouvelle polémique entre Paris et Bruxelles. Dans un rapport dont la publication a été différée, la Commission européenne ne relevait « aucun élément probant » attestant « d'un lien de causalité entre les marchés des dérivés et la volatilité excessive et la hausse des prix sur les marchés physiques » (La Tribune, 26/01/2011). Un constat balayé avec ironie par Nicolas Sarkozy, dont la quête de transparence – gage de prévisibilité – s'avère plus consensuelle.
Quant au secrétaire général de l'OCDE, le Mexicain Angel Gurría, s'il a salué « la décision du gouvernement français de faire de l'instabilité des prix [un] des axes prioritaires de sa présidence du G20 », il annonce également que « dans l'avenir, les échanges revêtiront une importance croissante pour la sécurité alimentaire », les marchés les plus actifs étant jugés moins volatiles. « Pour toutes ces raisons, poursuit-il, il est essentiel que les négociations de Doha menées dans le cadre de l'OMC aboutissent. » Les pourfendeurs du libre-échangisme sont prévenus.