Le parasite et la fourmi

7 juin 2012
Article publié dans L'Action Française 2000

Petite pique en direction de François Hollande, thuriféraire des eurobonds.

D'une pauvreté affligeante, les premières conférences de presse du président Hollande lassent davantage que celles de son prédécesseur, qui ne ménageait pas nos confrères, mais savait ponctuer ses interventions de quelques touches d'humour.

Le 23 mai, le nouvel hôte de l'Élysée s'est fendu d'une question qui se voulait rhétorique : « Est-il acceptable que certaines dettes souveraines pour être financées soient obligées de consentir des taux d'intérêts à plus de 6 % et que d'autres pays [puissent] accéder à des financements à des taux d'intérêts voisins de zéro dans la même Union monétaire, budgétaire ? » Or, si l'Union monétaire constitue une réalité, certes chaotique, l'union budgétaire demeure un fantasme. Lequel se réaliserait à la faveur d'une mutualisation des emprunts obligataires promue par François Hollande. En Europe comme en France, sans doute s'agit-il de faire payer les riches – comprenez l'Allemagne. On imagine avec quelle facilité celle-ci va se laisser convaincre : la fourmi n'est pas prêteuse... Autant parasiter ouvertement les sommets internationaux !

Dans un accès de magnanimité, Berlin semble enclin à inscrire aux calendes grecques l'introduction des "eurobonds". On attend avec impatience les conclusions du prochain Conseil européen, dont le chef de l'État se gargarisera vraisemblablement comme il fit de celles du G8, après y avoir glissé une coquille vide – en l'occurrence, le mot "croissance". « Je considère que le mandat que j'avais reçu du peuple français a été, dans un premier temps, déjà honoré », a-t-il déclaré, fort de son succès diplomatique. Rien de plus "normal" !

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