Régionalisme en ligne

21 juin 2012
Article publié dans L'Action Française 2000

Une petite révolution s'annonce sur la Toile, où les domaines de premier niveau vont se multiplier.

Dans les méandres de l'internet, les utilisateurs se repèrent avec des adresses dont la variété des "terminaisons" était jusqu'à présent limitée : on comptait une vingtaine d'extensions génériques, dont la plus populaire demeure le ".com", et deux cent cinquante extensions territoriales, environ, tels le ".fr" associé à la France, mais aussi le ".tv", théoriquement réservé aux Tuvalu, un archipel de l'océan Pacifique.

Le 13 juin 2012, l'Icann, l'organisme californien qui contrôle les domaines, a annoncé avoir reçu près de deux mille dossiers éligibles à de nouvelles extensions personnalisées. « Personne n'a demandé ".facebook" ou ".twitter", même pas les deux entreprises qui visiblement n'y voient aucun intérêt », rapporte Libération. À l'inverse, Google pourrait saisir l'opportunité de colmater une faille de sécurité, selon Stéphane Van Gelder, un collaborateur de l'Icann. Aujourd'hui, explique-t-il, la société dépend d'un tiers en charge du ".com". « Or, Google fait sûrement davantage confiance à ses propres techniciens et ne dépendra plus de personne s'il obtient le ".google". Une extension personnalisée peut aussi avoir un intérêt majeur pour les banques. La Société générale pourra dire à ses clients : "N'ouvrez aucune page qui ne possède pas l'extension .sociétégénérale." »

Nos confrères ont recensé soixante-six dossiers déposés par des organisations régionales, portant notamment sur les ".paris", ".corsica" et ".bzh". L'obtention par la Bretagne d'un domaine de premier niveau « valorisera et donnera une visibilité nouvelle aux activités économiques, sociales, culturelles », veut croire le Conseil régional. C'est beaucoup espérer d'une simple extension, même si, symboliquement, la décentralisation en France se décide manifestement aux États-Unis. Rappelons toutefois que des domaines étaient déjà dédiés à l'Outre-mer français : dix extensions associées à la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte, la Réunion, Saint-Barthélémy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, aux Terres australes et antarctiques françaises, et à Wallis et Futuna.

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