Nouvelles de Francophonie

15 novembre 2012
Article publié dans L'Action Française 2000

Tandis que le président de la République célèbre la Francophonie avec un certain enthousiasme, apparemment grisé par l'idéologie, son ministre délégué consolide les liens unissant la France et la Louisiane.

Dans un discours prononcé à l'occasion du sommet de l'OIF, le président de la République a loué « cette belle et grande cause, qui s'appelle la Francophonie ». « Nous n'aurons de cesse » de la défendre, a-t-il promis. « En le faisant, nous n'honorons pas simplement une langue, la langue française, nous faisons en sorte que le français puisse apporter, non seulement un message, mais une part de beauté au monde. » Un lyrisme terni par quelque idéologie : « Parler le français, c'est une façon de penser, de concevoir le monde », a souligné François Hollande. « C'est un message de liberté. C'est en français, que les révolutionnaires de 1789 ont proclamé, et donc écrit, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen », s'est-il félicité. « C'est en français, en 1948, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qu'a été rédigée la Déclaration universelle des droits de l'homme. C'est en français que s'exprimaient les combattants africains pour l'indépendance, ceux qui refusaient la souffrance des peuples asservis. » Mais n'est-ce pas également en français qu'écrivait Maurras, par exemple ?

Dans le même discours, le chef de l'État s'est prononcé en faveur de quatre priorités assignées à l'OIF : « multiplier les échanges, dans l'espace francophone entre les jeunes, entre les étudiants, les enseignants, les chercheurs, les artistes, les créateurs » ; « faire de la francophonie un outil au service du développement » ; « contribuer au règlement des crises, chaque fois que nous sommes concernés et notamment ici en Afrique » ; « porter la démocratie, les droits de l'homme, le pluralisme, le respect de la liberté d'expression, l'affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants ». Des lubies trop bien connues ! Souhaitant faciliter la circulation dans l'espace francophone, il a annoncé, par ailleurs, que la France défendrait, au niveau européen « la publication des comptes des entreprises minières, extractives, forestières pour que, pays par pays, projet par projet, sans exception, nous puissions être sûrs qu'il n'y a pas de prédation dans les pays d'accueil ».

Le 17 octobre 2012, au lendemain du sommet de de Kinshasa, Yamina Benguigui, ministre délégué chargé de la Francophonie, a présenté au Conseil des ministres un « plan d'action » dont l'application sera censée « mieux fédérer les énergies autour d'une francophonie dynamique, moderne et tournée vers la jeunesse et la société civile ». Le gouvernement entend poursuivre trois objectifs : donner un nouvel élan à la politique en faveur du français, accentuer le rayonnement de la francophonie dans le monde et populariser la francophonie sur le territoire national. Sont annoncés, plus concrètement : la contribution à la formation d'enseignants ; la mobilisation de la diplomatie française pour encourager, à travers le monde, l'enseignement d'au moins deux langues étrangères à l'école ; l'organisation du premier Forum mondial des femmes francophones ; le développement de l'offre pour l'apprentissage du "français des affaires" ; l'organisation des Jeux de la Francophonie à Nice en 2013. En outre, il est question de promouvoir « le rôle du français comme facteur d'intégration ».

Le même jour, Mme Benguigui a reçu Jay Dardenne, lieutenant-gouverneur de Louisiane. À cette occasion, plusieurs accords de coopération éducative, linguistique et culturelle ont été signés entre la France et la Louisiane. Ils prévoient, notamment : un programme de formation initiale de professeurs louisianais francophones en partenariat avec des universités françaises ; la création d'un label qualité des écoles d'immersion et l'extension de ce modèle au lycée ; la certification de compétences linguistiques des élèves avec un diplôme français. Selon le Quai d'Orsay, « ce renforcement de la coopération éducative et linguistique constitue une étape importante de la coopération engagée avec la Louisiane depuis quarante ans ».

Sur l'agenda du ministre délégué chargé de la Francophonie figuraient également, dernièrement : un voyage au Liban les 26 et 27 octobre, afin de participer à l'inauguration du salon du livre francophone de Beyrouth, qui fête cette années ses vingt ans ; l'ouverture le 28 octobre à Addis-Abeba (Éthiopie) d'un cycle de quatre séminaires consacrés aux enjeux des opérations de maintien de la paix, s'inscrivant « dans le cadre d'un programme de mobilisation des francophones en faveur des opérations de paix », organisés conjointement par les ministères des Affaires étrangères, de la Défense, l'OIF et le Centre de politique de sécurité de Genève.

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