La laïcité, voilà l'ennemi !

15 janvier 2014
Article publié dans L'Action Française 2000

Regard critique sur la loi contre la burqa, qui aurait préparé les esprits à bannir les crèches de Noël de tous les espaces ouverts au public.

Une crèche de Noël « porte-t-elle atteinte au principe de laïcité dans les lieux publics » ? La question a été posée par l'AFP, et reprise par plusieurs de nos confrères, après qu'un usager de la SNCF se fut plaint d'une représentation de la nativité dans la gare de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron). Or, l'envisager, c'est méconnaître la nature de la laïcité telle qu'elle est définie dans le droit français.

Jugeant cette polémique « ridicule », le socialiste Jean-Louis Bianco, président de l'Observatoire de la laïcité, a dû le rappeler : « La neutralité s'applique seulement à l'État et aux bâtiments de la fonction publique, comme les mairies ou les écoles. » En conséquence, a-t-il souligné, « il n'y a pas d'impossibilité à installer une crèche dans une gare, car si l'entreprise est privée avec une mission de service public, le lieu de la gare est un espace public, un peu comme la rue ».

De l'école à la rue

La rue où, précisément, le port du voile intégral est proscrit depuis le 11 avril 2011 et l'entrée en vigueur de la loi votée à cet effet. Cela en vertu de la laïcité, s'imagine-t-on vraisemblablement. Prétendant lutter contre une pratique  marginale, au risque d'en faire la promotion, le président Sarkozy et sa majorité auront distillé l'idée que, dorénavant, la laïcité ne devrait plus s'imposer seulement à l'école, mais dans tous les lieux ouverts au public. De là à s'indigner de croiser un curé en soutane, il n'y qu'un pas... Potentiellement blessés par des lois dirigés à leur encontre, nos compatriotes musulmans assistent, de plus, au spectacle d'une France en prise avec sa religion historique. À ce petit jeu-là, personne n'a rien à gagner, sinon quelque politiciens exploitant avec démagogie la hantise croissante de l'islam, sans craindre d'en légitimer les propagateurs les plus radicaux. Chapeau !

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