29 décembre 2015
Il n'existe pas de woman tax, nous dit le gouvernement,
selon lequel le marketing sexué renchérirait néanmoins le coût des
produits de consommation courante.
Un
rapport « sur les différences de prix entre certains produits
et services selon le genre » vient d'être publié par le
gouvernement, officiellement à l'intention du Parlement.
À propos des rasoirs, déodorants et crèmes hydratantes,
« il apparaît que des différences de prix existent tour à tour
sur les produits destinés aux femmes et sur les produits destinés aux
hommes ». Quant aux déménageurs, garagistes et autres
serruriers, ils ne percevraient aucune "woman tax" aux dépens de leurs clientes.
Cependant, déplore le gouvernement, « la segmentation
des marchés en produits plus spécifiquement adressés aux femmes ou aux
hommes » ne serait pas seulement coupable
« d'entretenir les stéréotypes ». En effet,
« les produits faisant l'objet de campagnes publicitaires
ciblées (vers les femmes ou vers les hommes) sont susceptibles d'être
affectés d'un surcoût, expliqué principalement par des objectifs de
mercatique ». Aussi le gouvernement annonce-t-il qu'il va
« engager une concertation avec les acteurs pour lutter contre
ce phénomène ».
Qu'en est-il en Corée du Nord ? Un bon connaisseur de
cet État pourrait-il nous le préciser ? Peut-être y aurait-il
quelque leçon à tirer de l'expérience communiste poursuivie dans ce
pays, préservé en conséquence des méfaits du capitalisme...
Ironie
mise à part, sans doute y aurait-t-il d'autres économies à faire, à
commencer par celle de ce genre de rapport aux conclusions fumeuses !
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17 décembre 2015
Article publié dans L'Action Française 2000
Au-delà des films, séries et romans développent l'univers de Star Wars.
On y parle notamment de pacifisme et de démocratie.
La galaxie lointaine dépeinte dans La Guerre
des étoiles s'étend bien au-delà des films découverts au
cinéma. Notamment dans des séries d'animation. Rebels,
dont la deuxième saison est en cours de diffusion, est servi par un ton
drôle et léger, mais cède, sans surprise, à la facilité du
manichéisme : à l'opposé des rebelles, altruistes, on y voit
des fonctionnaires à la botte de l'Empire renverser l'étal d'un
maraîcher, exproprier un malheureux fermier et même assoiffer la
population de Lothal – tout cela sans raison.
Il faut choisir son camp
Moins plaisante à suivre, la série The Clone Wars
s'avère plus politique. Le pacifisme y fait l'objet de débats
récurrents. Ici, il est tourné en dérision : alors que les
Séparatistes s'apprêtent à perpétrer un génocide, le chef du village
menacé, un vieillard borné, refuse, par principe, de prendre les
armes ; c'est donc contre sa volonté que les Jedi doivent
protéger la population (saison 1, épisode 14, Les
Défenseurs de la paix). Ailleurs, le pacifisme apparaît
comme une noble utopie, à certains égards bénéfique : il
expliquerait la prospérité de Mandalore, une planète ayant renié ses
vieux démons militaristes sous l'impulsion de la duchesse Satine
(saison 2, épisode 12, Le Complot de Mandalore).
Prenant la tête des systèmes neutres, celle-ci se retrouve malgré tout
mêlée à la guerre : sollicitant le soutien des Séparatistes
(une puissance étrangère donc), des opposants tentent de la
renverser ; elle ne doit son salut qu'à l'intervention
d'Obi-Wan Kenobi. Un émissaire du Conseil Jedi, derrière lequel on
croit reconnaître les traits d'une Amérique messianique : nul
système ne saurait demeurer libre sans sa protection bienveillante –
tel est le message délivré.
Conviendrait-il, cependant, de répandre la démocratie aux
confins de la galaxie ? L'inénarrable Threepio s'y essaie avec
un succès mitigé (saison 4, épisode 6, Les
Droïdes nomades). Errant d'une planète à l'autre, il fait la
rencontre de curieuses créatures. Par maladresse, il provoque la mort
de leur chef. Aussi lui demandent-elles de prendre sa succession.
Flatté, mais néanmoins impatient de retrouver les palais dorés de la
République (c'est un droïde de protocole !), il décline leur
offre, les invitant à désigner leur nouveau chef à la faveur d'une
élection. Cela tourne au pugilat... Constatant la pagaille qu'il a
semée, Threepio se montre d'autant plus impatient de prendre la fuite...
Despotisme éclairé
Dans certains romans, narrant les événements censées se
dérouler dans les années puis les décennies suivant la bataille d'Endor
(où l'empereur trouva la mort), tout particulièrement dans ceux du Nouvel
Ordre Jedi, la Nouvelle République semble fatalement
corrompue, gangrénée par la démagogie, minée par les intrigues ourdies
notamment par Borsk Fey'lya, un politicien de la pire espèce... Par
comparaison, le "despotisme éclairé" né des Vestiges de l'Empire,
incarné par l'amiral Pellaeon, apparaît sous un jour bien
favorable ! Mais cette histoire-là a été balayée du "canon"
officiel de Star Wars tandis qu'était
mise en chantier la nouvelle trilogie. Qu'en restera-t-il dans Le
Réveil de la Force et les épisodes qui vont
suivre ? Peut-être l'idéalisme des rebelles sera-t-il mis
l'épreuve... Puisse la Force se montrer bonne inspiratrice auprès des
scénaristes !
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17 décembre 2015
Article publié dans L'Action Française 2000
Spontanément, en toute autonomie, des amateurs enrichissent et
protègent l'univers dont ils sont passionnés.
La Toile regorge de sites Internet animés par des passionnés
de La Guerre des étoiles. En ligne
depuis dix-huit ans, par exemple, Star Wars Universe
témoigne d'un dynamisme qui ne se dément pas. Ses contributeurs rendent
compte des actualités, mais diffusent aussi des œuvres originales.
Romans, bandes dessinées, adaptations théâtrales, films d'animation ou
en prises de vues réelles... La créativité des fans s'exprime sur tous
les supports !
Pallier les institutions
Ce faisant, les amateurs ne se contentent pas d'enrichir
l'univers balisé par Lucasfilm et ses licences commerciales :
ils contribuent parfois à sa préservation, palliant, en quelque sorte,
la défaillance des institutions. La communauté gravitant autour du site
Internet Original Trilogy s'inscrit, à ce titre,
dans une démarche significative. Ses membres proposent des montages
alternatifs des films, et s'efforcent surtout d'en sauvegarder – et
même d'en restaurer – les versions d'origine. Celles-ci n'ayant jamais
été commercialisées en haute définition, ni même optimisées pour le
DVD, des passionnés se sont donc attelés à la tâche :
combinant toutes les sources à leur disposition, ils ont produit la Despecialized
Edition, dont la qualité s'avère remarquable. Les
nostalgiques s'en trouvent comblés ! Mais pour en profiter,
ces derniers sont censés s'assujettir à certaines règles, et notamment
avoir préalablement acquis les Blu-ray officiels.
S'agit-il dès lors d'une vraie démocratie ? En partie
seulement, car l'activisme des fans demeure suspendu au bon vouloir de
Lucasfilm. Conscients de la légalité douteuse de leur action, les
contributeurs d'Original Trilogy ne proposent
aucun fichier en téléchargement direct. Mais jamais les ayant-droits ne
les ont inquiétés jusqu'à présent (décembre 2015). « Nous ne représentons pas
vraiment une menace pour leurs revenus », nous explique Harmy.
« Au contraire », poursuit-il, « cela
contribue à rendre des fans plutôt mécontents relativement satisfaits,
et donc enclins à acheter davantage de produits estampillés
"Star Wars" ». Apparemment, donc, poursuivant son
intérêt bien compris, Lucasfilm cultive la bienveillance à l'égard des
fans. À condition, bien sûr, que leurs projets soient entrepris sans
but lucratif. Ainsi des récompenses tout à fait officielles sont-elles
régulièrement décernées à leurs meilleurs films... Avis aux
amateurs !
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17 décembre 2015
Article publié dans L'Action Française 2000
Une version remaniée, plus professionnelle en quelque
sorte, d'un article déjà publié sur le blog.
Le musée du Louvre serait-il passé du côté obscur de la
Force ? En quête d'un nouveau public, « désireux de
rendre l'art accessible à tous », comme
disent ses porte-parole, le temple de la culture s'est laissé
éclabousser par la déferlante Star Wars.
Dans sa Petite Galerie, inaugurée pour l'occasion, il accueille
jusqu'au 4 juillet 2016 une exposition consacrée aux
« mythes fondateurs » [1]. À voir les
affiches placardées dans les couloirs du métro parisien, Dark Vador
devrait y occuper une place comparable à celle d'Hercule. Mais parmi
les quelques dizaines d'œuvres exposées, rares sont celles qui
proviennent effectivement d'une galaxie lointaine, très
lointaine : le masque de Vador, une illustration de Ralph
McQuarrie, trois petits dessins, deux affiches... et puis c'est tout. À
côté, le crocodile des origines, la hache rituelle ou le portrait de
Circée, par exemple, sont présentés sans qu'aucune continuité n'en soit
explicitement dégagée.
Mythes d'hier et d'aujourd'hui
« Les mythologies de la culture populaire ne
puisent-elles pas toujours dans le même répertoire d'histoires et de
héros ? », s'interrogent
les organisateurs. De fait, George Lucas n'a jamais caché
qu'il s'était appuyé sur un essai de mythologies comparées pour jeter
le bases de la saga Star Wars [2].
Dans les années quatre-vingt-dix, à l'initiative du Musée national de
l'Air et de l'Espace de Washington, ses sources d'inspiration ont été
mises en lumière dans une exposition itinérante, dont il subsiste
l'excellent catalogue [3]. À certains égards, le destin
d'Anakin fait écho à celui d'Icare, figure de la transgression, dont
une sculpture exposée au Louvre rappelle précisément la chute. Quant à
Mustafar, la planète volcanique dont le jeune Skywalker n'échappa qu'au
prix d'atroces mutilations, scellant symboliquement son passage vers le
côté obscur de la Force, elle reflète la vision traditionnelle des
Enfers, illustrée notamment par John Martin, dont Le Pandemonium
est présenté à la Petite Galerie. Pourquoi ne pas l'avoir souligné à
l'intention des visiteurs ? La Guerre des
étoiles était pourtant susceptible de leur ouvrir bien des
portes vers la culture et les mythes !
Dans ces conditions, cette exposition peut constituer un bon
support pédagogique, mais elle ne saurait se suffire à elle-même. Les
plus jeunes, ouvertement visés, n'en tireront vraiment profit que s'ils
la parcourent en compagnie d'un guide qui les y aura préparés. Mais
qu'en sera-t-il des enfants auxquels on aura promis qu'ils allaient en
découdre au sabre-laser, visuel publicitaire à l'appui ?
Déception oblige, leur première visite au Louvre risque de leur laisser
un souvenir mitigé.
[1] Mythes fondateurs – D'Hercule à Dark
Vador, musée du Louvre, Petite Galerie, Paris 1er,
jusqu'au 4 juillet 2016 ; soixante-dix œuvres
présentées dans quatre petites salles réparties sur deux cent quarante
mètres carrés.
[2] Joseph Campbell, Le Héros aux
mille et un visages, Oxus, 2010, 410 pages,
27,40 euros ; J'ai lu, 2013,
633 pages, 8,90 euros (édition originale parue aux
États-Unis en 1949).
[3] Mary Henderson, Star Wars – La Magie
du mythe, Presses de la Cité, 1998, 224 pages, 26
euros.
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17 décembre 2015
Article publié dans L'Action Française 2000
Quelques brèves écrites en complément d'une double page
consacrée à La Guerre des étoiles.
Féminisme – Signe des
temps : c'est une femme qui joue le premier rôle du nouveau Star Wars.
Ce choix refléterait-il les opinions de la productrice, Kathleen
Kennedy, chantre de la parité chez Lucasfilm ? « Rien
ne nous ferait plus plaisir que de trouver une réalisatrice pour la
saga Star Wars », a-t-elle
déclaré cet automne, comme le rapporte Allociné.
Des rumeurs lui prêtent même la volonté de bannir des produits dérivés
le bikini de la princesse Leia... Pudibonderie féministe ? Son
apparition dans l'édition 2016 du calendrier Pirelli nourrit pareille
suspicion : on n'y voit plus des mannequins affriolants, mais
des femmes se targuant d'une réussite sociale exemplaire.
Francophonie – À l'automne 1977,
quand Star Wars fit son apparition dans
l'Hexagone, ce fut avec un titre bien français. Au générique figurait
même le nom de Luc Courleciel, et non celui de Luke Skywalker, pourtant
conservé dans le doublage ! Au milieu des années
quatre-vingt-dix, comme en témoignent certaines publicités, on parlait
encore davantage de « La Guerre des étoiles ».
Depuis, la mondialisation et l'Internet sont passés par là... Si le
titre du nouvel épisode, The Force Awakens, fait
bien l'objet d'une traduction, il n'est plus question d'adapter les
noms des personnages. À une exception près, qui puise pourtant dans la
langue de Shakespeare – quelle ironie ! Ayant définitivement
évincé Darth Vader, « Dark Vador sera le seul vestige sonore
de la VF d'antan », comme le rapporte GQ.
Terrorisme – La confusion règne
de l'autre côté des Pyrénées ! Le mois dernier, l'insigne de
l'Alliance rebelle de Star Wars est apparu à la télévision espagnole,
sur la chaîne nationale TVE, où il était associé
à l'organisation terroriste Al-Qaïda. À l'origine de cette bourde,
explique notre confrère Alain Korkos, il y a une entreprise,
dénommée Al Qaeda inc. : « une maison de
disques hispanophone qui a détourné le logo de l'Alliance
rebelle », précise-t-il sur le site Internet Arrêts
sur images.
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17 décembre 2015
Article publié dans L'Action Française 2000
L'issue du référendum qui vient de se tenir au Danemark fait
échec à la tentative de normaliser ses relations avec l'Union
européenne.
La construction européenne s'accommode mal de la démocratie
directe. La France l'a constaté en 2005, alors qu'était soumise à
référendum la ratification du traité établissant une constitution pour
l'Europe. Au Danemark, on est coutumier de telles expériences. Sa
constitution n'y est pas étrangère : les compétences les plus
fondamentales de l'État ne peuvent être confiées à des organisations
internationales qu'avec l'approbation des cinq sixièmes des
parlementaires siégeant au Folketing... à moins d'organiser une
consultation populaire à cet effet.
En route vers la défiance
L'aventure a commencé en 1972, où l'adhésion à la Communauté
européenne fut approuvée par 63 % des voix. À l'époque, comme
le rappelle Christine Manigand, dans une contribution au
Dictionnaire critique de l'Union européenne
(Armand Colin, 2008), « les partisans firent porter leurs
arguments sur les bénéfices économiques que l'agriculture danoise
pouvait escompter de son entrée dans la CEE ainsi que sur les liens
renforcés avec ses deux principaux partenaires commerciaux (Allemagne
de l'Ouest et Grande-Bretagne) ». En 1986, l'Acte unique fut
approuvé lui aussi, mais à une moindre majorité. En revanche, en juin
1992, le traité de Maastricht fut rejeté par 51 % des voix,
avec 83 % de participation.
La singularité danoise trouve son origine dans l'échec de ce
référendum. Quelques mois plus tard, en effet, Copenhague renégocia les
conditions de sa participation à l'Union européenne
naissante : il resterait en marge de l'Union économique et
monétaire, des initiatives sur la justice et les affaires intérieures
et d'une politique de défense au demeurant embryonnaire. En mai 1993,
l'affaire était entendue : 57 % de "oui". Laissant
passer quelques années, le gouvernement tenta de faire machine arrière.
En vain : en septembre 2000, l'entrée dans la zone euro fut
refusée par 53 % des voix.
Un "non", encore un !
Au printemps dernier, Martin Lidegaard, ministre danois des
Affaires étrangères, se lamentait encore de ce statut
dérogatoire : « la seule chose que cela nous a
apporté, ce sont des problèmes », a-t-il
déclaré. Comme
l'explique Euractiv, « en
vertu du traité de Lisbonne, l'agence intergouvernementale chargée de
la lutte contre le crime organisé, les trafics et le terrorisme
deviendra en 2016 un organisme supranational subordonné au conseil des
ministres européens chargé des affaires de police et de
justice ». C'est la raison pour laquelle Copenhague espérait à
nouveau normaliser sa participation à l'Union européenne. Un référendum
– encore un – a donc été organisé à cet effet le 3 décembre
2015. Comme
le rapportent nos confrères, « le "non" [qui] était
défendu par l'extrême gauche et le Dansk Folkeparti (DF, Parti du
peuple danois), qui soutiennent pourtant le gouvernement minoritaire au
parlement, a obtenu 53,1 % des suffrages contre
46,9 % pour le "oui" » – la participation atteignant
72 %. « C'est un non catégorique », a
reconnu Lars Lokke Rasmussen, Premier ministre. Finalement, son
gouvernement devra négocier une accord spécifique pour pérenniser la
coopération du Danemark avec Europol. Il y parviendra très
vraisemblablement. Si on lui force la main, l'Europe peut
donc faire preuve de quelque souplesse.
Contrôle parlementaire
Quant au "déficit démocratique" dont on l'affuble, à supposer
qu'il constitue effectivement un travers, il peut lui-même être comblé,
au moins en partie, au sein des États membres, comme l'illustre, là
aussi, la singularité danoise. En effet, comme l'explique Christine
Manigand, « grâce à son Comité européen, le Folketing dispose
d'un pouvoir nettement plus important que les autres parlements
nationaux ». « Avant toute négociation sur des
projets d'actes communautaires "de grande portée", le gouvernement doit
présenter un avant-projet de négociations devant ce Comité qui en débat
et fixe un mandat qui, sans être impératif, ne peut subir de
modification sans revenir devant ladite commission. Après la réunion du
Conseil des ministres, le Comité vérifie que le mandat n'a pas été
outrepassé et, dans ce cas, a le loisir de saisir le Folketing et de
mettre en cause la responsabilité du ministre ou du
gouvernement. » Un exemple à suivre ?
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11 décembre 2015
Un billet écrit à l'arrache... Ironie mise à part, la
situation s'avère sidérante, voire inquiétante.
Tout à l'heure (10 décembre 2015), sur France
Info, les "Informés" en étaient encore à agiter
l'épouvantail fasciste. Il y était question de la
« toxicité » du programme du Front national et des
malheurs qui s'abattraient sur les régions qui sombreraient sous sa
botte.
La bête immonde serait donc aux portes du pouvoir.
Comme si elle ne rôdait pas déjà dans ses arcanes !
Nos parlementaires ont voté l'état d'urgence, tout comme leurs
prédécesseurs élus sous le signe du Front populaire avaient confié les
pleins pouvoirs au maréchal Pétain ; tout comme les sénateurs
de la République galactique sont censés l'avoir fait au bénéfice du
chancelier Papatine – aujourd'hui comme hier, « sous une pluie
d'applaudissements », au grand dam de Padmé !
Dans une indifférence relative, la police défonce des portes
et saccage des logements ; des activistes écolos sont traités
comme des criminels ; des gamins sont jetés en prison pour
avoir pété les plombs sur Twitter ou bien exprimé leur opinion dans un
"débat" auquel ils étaient forcés d'assister ; on menace de
retirer leur nationalité à des Français de naissance ; nos
compatriotes musulmans sont pointés du doigt et sommes de s'excuser
pour des crimes commis par des barbares qu'ils n'ont jamais rencontrés.
Bientôt la loi des suspects ? On y est presque, avec ces
fameuses fiches S dont beaucoup voudraient qu'elles aient
valeur de condamnation !
À la radio, votre serviteur entend une femme tomber en
sanglot, non pas choquée par l'injustice dont son voisin serait
victime, mais horrifiée parce que Marine Le Pen et ses copains
pourraient bientôt partager les prébendes que d'autres partis se
réservaient jusqu'alors jalousement.
La France a le sens des priorités.
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10 décembre 2015
The Clone Wars, saison 2,
épisode 10, Le Déserteur.
« Alors qu'il se trouve sur une planète éloignée, le capitaine
Rex fait la rencontre d'un clone déserteur. » Un appel à la
tolérance ?
Blessé, le capitaine Rex est recueilli dans une ferme, au sein
d'une famille dont le chef s'avère être un clone lui aussi.
« Tu est un déserteur ! », lui lance-t-il,
indigné. « Ma foi », lui répond Cut Lawquane,
« j'avoue que je préfère dire que j'utilise légitimement mon
libre arbitre ».
« J'ai choisi de ne pas tuer pour vivre »,
lui explique-t-il. Son foyer étant assailli par des droïdes
séparatistes, il n'en risque pas moins sa vie pour sauver sa femme et
ses enfants. Attendri par ces derniers, constatant le courage de leur
père et sa détermination à les défendre, Rex renonce à le dénoncer
auprès des autorités de la République : « tu restes
un déserteur Cut, mais tu n'es certainement pas un lâche »,
lui concède-t-il finalement.
Y a-t-il une morale à cette histoire ? « Tu
as le droit de vivre ta vie exactement comme tu en as envie »,
enseigne Cut Lawquane a sa petite fille, arrachant presque
l'approbation du capitaine Rex. En cela, cet épisode pourrait
constituer un appel à la tolérance. D'autant que ce clone ne vit en
anarchiste que pour enseigner l'altruisme à ses enfants :
« nous aidons toujours les personnes qui ont besoin de
nous », annonce son petit garçon, suscitant sa fierté.
Cependant, la guerre rattrape sa famille, et c'est finalement
à la République, ou du moins à l'aide de l'un de ses plus valeureux
serviteurs, que celle-ci doit son salut. Autrement dit, si chacun est
libre de mener son existence comme il l'entend, nul n'échappe à son
destin ni ne peut vivre sans la protection d'une institution.
D'ailleurs, si la société peut s'accommoder de certaines
comportements plus ou moins déviants, c'est précisément parce que
ceux-ci demeurent marginaux. En effet, à l'image de la plupart des
soldats clones, le capitaine Rex témoigne d'une loyauté indéfectible.
Son engagement se veut même réfléchi : « je me trouve
à un tournant fondamental et absolument historique de la
République », explique-t-il à Cut ; « si
jamais nous échouons, alors nos enfants et leurs enfants pourraient
bien avoir à vivre sous un joug tyrannique que nous aurions du mal à
imaginer ».
Ironie de l'histoire, la menace séparatiste n'aura été agitée
que pour jeter les bases d'un empire maléfique... C'est bien
connu : l'enfer est pavé de bonnes intentions.
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5 décembre 2015
The Clone Wars, saison 2,
épisode 9, L'Intrigue de Grievous.
« Lors d'une mission de sauvetage, Anakin, Obi-Wan et Adi
Gallia tombent dans un piège tendu par le général Grievous. »
Lequel n'aime pas la politique !
Alors qu'il vient de faire prisonnier un membre du conseil
Jedi, Grievous s'adresse à ses homologues :
« Écoutez-moi Jedi ! Je me moque des questions
politiques. Je me moque aussi de votre République. Je ne vis que pour
vous voir mourir. » Un peu plus tard, tandis qu'Obi-Wan
dénonce « une quête absolument futile du pouvoir »,
il déclare à son intention : « Je ne combats pas pour
les objectifs politiques de Dooku. Je suis le chef de l'armée de
droïdes la plus puissante que la galaxie ait jamais vue. »
La
vengeance et la gloire seraient-ils les seuls moteurs de son
action ? Incidemment, par sa relative légèreté, son dédain des
ressorts les plus profonds du conflit, Grievous semble illustrer la
formule attribuée à Georges Clemenceau, selon laquelle la guerre serait
une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires...
Un classique du cinéma américain, où les hauts gradés apparaissent souvent comme de gros bourrins sans cervelle !
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5 décembre 2015
The Clone Wars, saison 2,
épisode 8, Envahisseurs mentaux. « Ahsoka
et Barriss doivent empêcher le fléau des vers cérébraux de Geonosis de
s'étendre dans toute la galaxie. » Jack Bauer en guest
star !
Tandis qu'un grave danger menace sa padawan, Anakin se dirige
vers la cellule d'un prisonnier afin d'obtenir des informations
susceptibles de la sauver. Découvrant que ses « pouvoirs
spirituels » s'avèrent sans effet sur lui, il le frappe, le
jetant à terre, puis l'étrangle à travers la Force. La morale – à moins
qu'il s'agisse seulement de bienséance ? – se trouve
manifestement transgressée, comme le souligne une musique grave,
reprenant les accents de la Marche impériale.
De retour sur la passerelle du vaisseau, Anakin suscite
l'incrédulité pleine d'ingénuité des maîtres Jedi qui avaient tenté, en
vain, de faire parler le prisonnier. « Vous avez donc
interrogé Poggle ? », s'étonne maître Unduli.
« Comment as-tu réussi à le faire
parler ? », lui demande encore Ki-Adi-Mundi.
« Tout ce qui importe », leur rétorque-t-il,
« c'est qu'il m'ait expliqué comment arrêter ces vers
parasites. » Dont acte. Ahsoka s'en
sort, grâce à lui donc, non sans avoir affronté avec courage bien des
périls...
Barris, une autre padawan qui l'accompagne, se trouve comme possédée.
Dans un accès de lucidité, elle la supplie même de la tuer. Ashoka
s'y refuse. Était-ce une erreur, aurait-elle péché par faiblesse, troublée par l'amitié ? Une
fois sauvée, elle fait part de ses doutes à son maître. Très
protecteur, Anakin lui tient précisément le discours que le spectateur
serait tenté de lui adresser à lui : « Il est de ton
devoir de sauver le plus de vies possibles. [...] Tu as fait ce qu'il
fallait. »
Bref, on se croirait dans 24 heures chrono !
Peut-être la torture corrompt-elle celui qui la pratique, mais c'est
pour la bonne cause – et puis ça marche : tel est, en substance, le message
délivré par cet épisode, dont les scénaristes sont visiblement passés
du côté obscur de la Force.
NB – Dans un épisode précédent
(peut-être y reviendrons-nous à l'occasion), Yoda exprimait toute
l'empathie que lui inspiraient chacun des soldats aux côtés desquels il
combattait. Mais ici, tandis qu'Ahsoka se refuse à tuer Barris,
celle-ci n'a pas les mêmes scrupules à l'égard du clone
qu'elle transperce d'un coup de sabre-laser. Alors, « les
nôtres avant les autres » ?
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