Charlie, Dieudonné et les journaleux

22 janvier 2015

« Si je dégomme un journaliste, juif de surcroît, ils rouvrent le procès de Nuremberg », s'est amusé Dieudonné, dénonçant, à sa façon, les réflexes corporatistes observés chez nos confrères.

Beaucoup d'autres ont coutume de s'en indigner, notamment à l'extrême droite, dont une incarnation historique se plaisait pourtant à répéter, dans les années quatre-vingt : « J'aime mieux mes filles que mes cousines, mes cousines que mes voisines, mes voisines que les inconnus. »

Or, qu'est-ce qu'un journaliste pour un autre journaliste ? Un prochain – littéralement. Quelqu'un dont on se sent spontanément plus solidaire que de n'importe qui. Sans doute notre métier n'est-il pas étranger au fait que nous nous soyons nous-même dit "Charlie", et c'est bien normal, le travail étant un puissant vecteur d'enracinement social.

Bien qu'ils prétendent pourfendre l'individualisme, les populistes l'instrumentalisent et l'exacerbent...

Pendant quelque temps, soit dit en passant, le mouvement d'Action française n'avait plus appelé à rendre « la France aux Français », mais « les Français à la France » – heureuse initiative !

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