Luc Beyer de Ryke nous a quittés

31 janvier 2018
Article publié dans L'Action Française 2000

Notre rédaction est en deuil. Luke Beyer de Ryke s'est éteint. Nos lecteurs le connaissaient surtout sous le nom de Charles-Henri Brignac.

L'un de nos plus fidèles rédacteurs nous a quittés : Luc Beyer de Ryke, alias Charles-Henri Brignac, s'est éteint à Paris le 18 janvier 2018, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Né à Gand le 9 septembre 1933, il partageait sa vie entre la Belgique et la France. Outre-Quiévrain, c'était une célébrité : dix-huit ans durant, de 1961 à 1979, il avait présenté le journal télévisé de la RTBF (Radio-télévision belge de la communauté française).

La taille du Général !

Dans l'Hexagone, sa notoriété n'était certes pas la même, mais le personnage en imposait. Luc était grand, très grand ! Sa voix portait. Il s'exprimait avec assurance, sans intimider ses interlocuteurs cependant. Nous ne nous sommes croisés que quelques fois, mais nous nous entretenions régulièrement par téléphone, discutant de ses prochains articles et échangeant nos vues sur l'actualité. Nos jugements se rejoignaient souvent. Il faut dire que nous partagions une certaine modération, tranchant avec l'enthousiasme militant propre à bien des collaborateurs d'un journal d'opinion.

Le contributions de Luc étaient celles d'un journaliste. Dernièrement, dans nos colonnes, il a encore rendu compte d'un voyage qu'il venait d'effectuer en Arabie saoudite. Il nous parlait volontiers du Proche-Orient et de la Turquie ; de la Belgique aussi bien sûr ! Sa signature apparaissait également dans les pages consacrées aux arts, aux lettres et aux spectacles ; dans ce numéro, nous publions une note de lecture qu'il nous a envoyée quelques jours avant son décès. Luc Beyer de Ryke était un grand admirateur du général de Gaulle. Paradoxalement, peut-être cela a-t-il contribué à le rapprocher de l'Action française. Au sein de l'Académie du gaullisme, dont il a été président, il a dû côtoyer de fervents souverainistes. Nous n'avons pas pu le vérifier, mais c'est vraisemblablement dans ce cadre qu'il a rencontré Pierre Pujo. Siégeant au Parlement européen pendant dix ans, de 1979 à 1989, il y avait pourtant été élu sur une étiquette libérale, et non nationaliste… C'est toutefois au niveau local qu'il s'est engagé le plus durablement en politique, notamment dans les communes de Gand puis Uccle.

En Belgique donc. Dans un pays on l'ont peut boire à la santé du roi ! Lui-même se plaisait à le souligner quand il trinquait avec des royalistes français, par exemple lors des banquets de la NAR. Francophone de Flandre, il mesurait combien la monarchie était nécessaire pour préserver la fragile unité de son pays. Son attachement à la Belgique n'était toutefois pas exclusif : « la France, c'est ma patrie linguistique et culturelle », a-t-il confié à la RTBF en janvier 2007 ; « mais cela ne veut pas dire que je renie ma patrie d'origine », expliquait-il. Et de poursuivre : « Je suis belge. Et la Flandre, je l'aime. Je l'aime passionnément – mais en français. » Ses livres demeurent pour en témoigner.

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