3 mai 2015
L'hystérie sécuritaire aidant, le "fascisme" s'incarne de
façon éclatante parmi les Républicains de l'UMP.
S'exprimant
sur France 3 dimanche dernier,
26 avril 2015, Christian Estrosi, député-maire de Nice, a
fustigé « l'islamo-fascisme » dont les
« cinquièmes colonnes » seraient infiltrées
« dans nos caves, dans nos garages ». La
proposition de loi qu'il a déposée à l'Assemblée nationale,
avec le soutien d'une quarantaine de collègues parlementaires (parmi lesquels figure le souverainiste Jacques Myard), donne
une traduction juridique à ce délire paranoïaque.
« Face à des personnes présentant des
caractéristiques laissant à penser qu'elles pourraient se rendre
coupables d'actes terroristes, mais pour lesquelles aucun commencement
d'exécution ne peut être prouvé, la loi ne permet pas de protéger la
population », déplorent les signataires de ce texte. Aussi
conviendrait-il, selon eux, de créer « un délit de
participation à une entreprise terroriste encouru par ceux qui ont
commis des actes composant un faisceau d'indices concordants pouvant
laisser craindre qu'ils soient susceptibles de passer à
l'acte ». En conséquence, serait passible de de sept
ans d'emprisonnement et de 100 000 euros d'amende tout
individu inscrit, en vertu d'une simple suspicion, sur le fichier
"Système de prévention des actes terroristes", et qui chercherait, par
ailleurs, à « recueillir des renseignements sur des lieux ou
des personnes », qui voudrait « se former au
maniement des armes ou à toute forme de combat », voire
« au pilotage d'aéronefs ou à la conduite de
navires », ou bien qui consulterait régulièrement des
publications faisant « l'apologie du terrorisme ».
Naturellement, en complément de cette "loi des suspects",
« des dérogations aux règles de droit commun de procédures
pénales » devraient être instaurées « afin de
permettre aux forces de l'ordre d'assurer la sécurité du territoire
national à tout moment, et notamment en cas d'urgence
absolue ». Par exemple, « quand une bombe [...] doit
exploser dans une heure ou dans deux heures », selon
l'hypothèse formulée par Marine Le Pen, dont
l'imagination n'est apparemment pas la seule à se nourrir des aventures
de Jack Bauer et autres fictions télévisées américaines... En tout cas,
des islamistes ou des Républicains de l'UMP, on se demande parfois quels sont
les plus "fascistes". No pasaran !
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6 avril 2015
En matière de démagogie, comparé aux autres partis, le Front
national, c'est pareil en pire.
Opposé à la construction de nouveaux lieux de culte musulmans,
Florian Philippot, vice-président du Front national, s'est justifié en
paraphrasant la Française des jeux :
« 100 % des lieux de radicalisation sont des
mosquées », a-t-il prétendu sur
le plateau d'Itélé – sans même susciter
la réaction de notre confrère Bruce Toussaint !
Or, selon
Pierre Conesa, par exemple, « 80 % des
types qui partent en Syrie ne sont passés ni par la prison, ni [par] la
mosquée ». C'est dire l'efficacité de la politique prônée par
le Front national contre l'islamisme. En la matière, rappelons-le,
Marine Le Pen avait déjà proposé que les policiers
s'inspirent des méthodes à l'œuvre dans les séries télévisées américaines, à
commencer par 24 heures chrono.
Bref, c'est du sérieux.
NB – Les sentiments (à certains égards légitimes) visés par la
démagogie frontiste préoccupent le gouvernement et ses fonctionnaires.
En témoigne le séminaire qui se tiendra jeudi prochain,
9 avril 2015, consacré précisément à l'« insécurité
culturelle », organisé à
l'initiative de France stratégie, le think tank
de Matignon.
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1 avril 2015
Article publié dans L'Action Française 2000
Attisant le feu du communautarisme, Nicolas Sarkozy espère
vraisemblablement tirer profit de la hantise suscitée par l'islam, au
risque de priver les Français d'origine étrangère de toute perspective
d'assimilation.
La République s'accommode mal de la diversité. Jadis, à la
grande époque des hussards noirs, les petits Français surpris dans la
cour de récréation à parler un patois familial étaient passibles d'une
punition. Demain, les enfants refusant le porc qui leur sera proposé à
la cantine seront-ils systématiquement montrés du doigt ? «
Dans les cantines d'écoles publiques, je suis opposé à ce qu'on appelle
les repas de substitution où, en fonction de l'origine des enfants, de
la religion des parents, on choisit des repas différents », a
déclaré Nicolas Sarkozy, interrogé le mois dernier par nos confrères de
TF1. Ainsi l'ancien président de la République
s'est-il engouffré dans la brèche médiatique ouverte quelques jours
plus tôt par Gilles Platret, maire UMP de Chalon-sur-Saône, qui venait
d'annoncer qu'un « menu unique » serait servi dans
les écoles de sa commune à la rentrée prochaine. Ce faisant, rapporte Le Figaro,
l'édile « a mis fin à une pratique vieille de trente et un
ans, au nom, explique-t-il, du "principe de laïcité" et du
"vivre-ensemble" ».
La laïcité dévoyée
Or, selon l'Observatoire de la laïcité, celle-ci « ne
saurait être invoquée pour refuser la diversité des menus ».
En effet, selon son acception à laquelle demeure cantonnée la majeure
partie du droit, elle requiert la neutralité des institutions, mais
protège la liberté des individus. Nul n'est dupe des ressorts de la
confusion entretenue aujourd'hui par Nicolas Sarkozy :
« parler de laïcité devient une façon de revendiquer une
France blanche et chrétienne, où tout le monde partage la même culture
et les mêmes mœurs », comme l'observe le sociologue François
Dubet, cité par nos confrères du Monde ;
en résumé, c'est « une façon de dire qu'on ne veut pas des
musulmans ».
Cela étant, s'agit-il effectivement de protéger une identité
millénaire, ou bien d'en construire une nouvelle, fondée non pas sur le
respect d'un héritage, mais sur la hantise de l'islam ?
Jusqu'à présent, les rondelles de saucisson et autres bouteilles de
pinard n'avaient jamais figuré sur aucun étendard national...
« Voilà que les jupes longues, les tenues sombres ou amples
sont suspectées d'être des signes religieux », s'inquiète
notre consœur Aurélie Collas ! Revigoré par l'islamophobie, le
laïcisme menace d'ailleurs les traditions d'origine chrétienne les plus
sécularisées, comme en ont témoigné, ici ou là, les tentatives de
bannir les crèches de Noël de lieux réputés "publics". Or, quelles
perspectives d'assimilation peut offrir un pays reniant ainsi sa propre
histoire ?
L'apaisement, vraiment ?
Pire : tandis que le chef du gouvernement prétend
s'inquiéter d'un « apartheid » social, d'aucuns
voudraient délibérément susciter la ségrégation scolaire ! Le
communautarisme a tout à y gagner, sous ses formes les plus variées.
Ainsi Allain Bougrain-Dubourg, Aymeric Caron et Franz-Olivier Giesbert
viennent-ils d'appeler « à ce que la loi française impose dans
chaque cantine scolaire, mais aussi dans les restaurants universitaires
et les administrations, une alternative végétarienne, voire
végétalienne ». De leur point de vue, « il s'agirait
d'une avancée citoyenne majeure et d'un geste fort en faveur de
l'environnement et de ce "vivre-ensemble" que tant invoquent sans rien
faire pour le promouvoir ». N'en déplaise à
M. Platret, selon lequel les cantines scolaires devraient
« redevenir des espaces de neutralité », cet objectif
ne pourra être approché que dans le respect des aspirations de chacun.
Cela peut s'accommoder d'une relative indifférence à l'égard de la
religion : nulle prière n'est requise pour servir du poisson à
un petit musulman. En revanche, le politique ne saurait l'ignorer au
point de nier sa prégnance.
Thibaud Collin l'avait expliqué en décembre 2013 dans les
colonnes de L'Action Française 2000 :
« La laïcité est un régime de fermeture dans le sens où elle
procède par abstraction. Je considère telle personne en faisant
abstraction de ses croyances pour ne voir en elle que son humanité ou
son statut de citoyen. Cela implique donc de se fermer, c'est-à-dire
d'ignorer volontairement et consciemment une dimension pourtant
essentielle de la personne humaine, pour mieux faire ressortir un
aspect commun censé être principe de cohésion sociale. »
Disons que la laïcité procède d'une conception potentiellement
sectaire, sinon totalitaire, du fameux "vivre-ensemble". Sans doute
a-t-elle contribué aux dizaines de morts survenues, à l'étranger, lors
des manifestations consécutives à la publication d'une nouvelle
caricature de Mahomet dans Charlie Hebdo, dont la
France tout entière se revendiquait alors... Indiscutablement, comme le
dit le Premier ministre Manuel Valls, « la laïcité, c'est donc
l'apaisement ».
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22 janvier 2015
« Si je dégomme un journaliste, juif de surcroît, ils
rouvrent le procès de Nuremberg », s'est
amusé Dieudonné, dénonçant, à sa façon, les réflexes
corporatistes observés chez nos confrères.
Beaucoup d'autres ont coutume de s'en indigner, notamment à
l'extrême droite, dont une incarnation historique se plaisait pourtant
à répéter, dans les années quatre-vingt : « J'aime
mieux mes filles que mes cousines, mes cousines que mes voisines, mes
voisines que les inconnus. »
Or, qu'est-ce qu'un journaliste pour un autre
journaliste ? Un prochain – littéralement. Quelqu'un dont on
se sent spontanément plus solidaire que de n'importe qui. Sans doute
notre métier n'est-il pas étranger au fait que nous nous soyons
nous-même dit "Charlie", et c'est bien normal, le travail étant un
puissant vecteur d'enracinement social.
Bien qu'ils prétendent pourfendre l'individualisme, les
populistes l'instrumentalisent et l'exacerbent...
Pendant quelque temps, soit dit en passant, le mouvement
d'Action française n'avait plus appelé à rendre « la France
aux Français », mais « les Français à la
France » – heureuse initiative !
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12 septembre 2014
La hantise du déferlement migratoire n'épargne pas
l'institution judiciaire.
Poursuivi alors qu'il hébergeait des sans-abri dans un local
paroissial, le père Riffard a été relaxé, nous apprend Le Figaro.
Dans
l'article de notre consœur Blandine Le Cain, un passage a
plus particulièrement retenu notre attention : devant le juge,
le représentant du parquet aurait dénoncé « l'appel d'air en
faveur des filières d'immigration clandestine créé par cette
situation ». Voilà qui peut surprendre dans la bouche d'un
magistrat du ministère public : Christiane Taubira
rédigerait-elle ses instructions sur les conseils de Marine
Le Pen ?
Blague à part, force est de constater que la Justice n'est pas
épargnée par la xénophobie diffuse qui gangrène plus ou moins le pays –
cela avec la complicité des socialistes : à entendre le
président Hollande, le salut de la France ne dépendrait-il pas du bon
vouloir de l'Allemagne ? Puissent nos élites encourager nos
compatriotes à compter d'abord sur eux-mêmes !
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4 juillet 2014
Que l'on considère son électorat, son programme économique ou
ses rapports avec l'étranger, le Font national s'impose, décidément,
comme un fidèle héritier du Parti communiste...
« Un député européen du parti d'extrême droite Jobbik
est clairement soupçonné d'être un agent de renseignement des Russes,
non pas dans le passé mais encore aujourd'hui. », rapporte
Nicolas Gros-Verheyde, animateur du blog Bruxelles 2.
Bien que le Front national se montre distant à l'égard du Jobbik, il
n'est pas épargné par des accusations du même genre. « Dominée
par le type le plus cru de propagande poutinienne », l'antenne
française de la chaîne ProRussia TV
emploierait « des journalistes liés au Front national ou même
appartenant au FN », selon
nos confrères polonais Wojciech Mucha et Dawid Wildstein,
dont certains articles ont été traduits pour Nouvelles de
France.
« L'alliance des nationalistes européens avec la
Russie est même déjà officielle dans une majorité de pays »,
poursuivent-ils. « Les intérêts réellement poursuivis par
cette alliance sont couverts sous le masque de la propagande du combat
pour les valeurs communes. [...] Mais la réalité des choses est plus
simple : le Jobbik et le FN sont prêts à livrer à Poutine non
seulement l'Ukraine mais aussi la Pologne et les pays baltes s'ils
peuvent prendre le pouvoir et bénéficier de la considération et de
l'argent du président russe. Au XXIe siècle, c'est la droite
et non plus la gauche qui sera la cible principale des opérations de
propagande et des services secrets russes. »
Autrement dit, « les
nationalistes européens sont à la Russie ce que les communistes étaient
à l'Union soviétique ».
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18 avril 2014
Quand les partenaires du FN l'accusent implicitement d'œuvrer
contre l'intérêt de la France.
Tout comme leurs prédécesseurs à Matignon et l'Élysée, Manuel
Valls et François Hollande seraient les serviteurs non seulement
dociles, mais zélés, de Berlin et Washington, nous répète-t-on à
longueur de journée.
Cette conviction de souffrir des élites perverses, qui
agiraient délibérément contre l'intérêt de leur propre pays, n'est pas
propre aux souverainistes français. Pour la Ligue du Nord sévissant de
l'autre côté des Alpes, par exemple, « l'Union européenne
serait ainsi la "propriété des Allemands, des Français et des grands
financiers" », comme le rapporte une
note de la Fondation Robert Schuman.
Or, le parti sécessionniste italien figure parmi les
partenaires privilégiés... du Front national.
En toute logique, donc, si la Ligue du Nord accepte de
collaborer avec le FN, c'est précisément dans le but de servir Rome aux
dépens de Paris.
Autrement dit, selon ses propres amis, Marine Le Pen
serait l'incarnation hexagonale du "parti de l'étranger".
CQFD.
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18 avril 2014
À l'approche des élections européennes, Contrepoints
publie une
analyse signée Tmatique à laquelle nous souscrivons dans une
très large mesure. Extraits.
« Quels que soient les avis sur le fonctionnement ou
les attentes de l'Union européenne, le soit-disant diktat de Bruxelles
n'est qu'un fantasme entretenu par des partis politiques qui se servent
de l'ignorance de leurs électeurs pour obtenir les voix qui leur font
défaut dans leur ascension au pouvoir », résume Tmatique. Plus
précisément, « le diktat de Bruxelles n'est qu'un recours à un
responsable imaginaire qui les dédouane de véritables solutions
économiques et politiques pour la France, voire d'un bon diagnostic sur
la situation de la France ».
Par conséquent, « dire "non" à Bruxelles n'est qu'un
raccourci vide de sens qui cache d'autres ambitions ». En
effet, « la présence de ces députés opposés à l'UE n'a jamais
altéré le fonctionnement de l'UE mais elle leur permet de bénéficier
des largesses financières de l'Union européenne ».
De toute façon, « lors de ces élections européennes,
le débat pour ou contre l'UE n'a pas lieu d'être car ce ne sont pas les
députés européens qui peuvent faire sortir un pays de l'UE ».
Autrement dit, « vouloir lier ces élections de députés
européens à des élections législatives en France c'est usurper
l'expression "républicaine" qu'ils défendent, par la remise
en cause de la légitimité des députés nationaux déjà élus ».
En définitive, conclut Tmatique, « voter pour des députés
pique-assiettes c'est une acceptation de l'immobilisme, pas un
rejet ».
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24 octobre 2013
De la mystique souverainiste appliquée à l'immigration.
Dans notre entourage, un camarade s'interroge :
« Depuis les accords de Schengen, une des étapes constitutives
de "l'Europe" qui fit disparaître tous contrôles aux frontières,
comment pourrions-nous efficacement lutter contre l'invasion
clandestine ? »
Nous ne saurions lui répondre. À vrai dire, étant donné les
différences de niveau de vie observées de part le monde, nous doutons
qu'aucune politique puisse annihiler l'immigration clandestine. Parlons
du Kosovo, puisque la jeune Leonarda vient d'y être envoyée sous le feu
des projecteurs : apparemment, le revenu moyen des habitants y
serait quinze fois moindre qu'en France ! Or, l'ancienne
province de Serbie n'est pas le plus pauvre État du monde, loin
s'en fait. Dans ces conditions, que pèsent les « pompes
aspirantes » chères au Front national ? Pour une
femme résignée à faire le trottoir en Europe, peut-être la CMU ne
sera-t-elle jamais qu'une maigre consolation.
Quoi qu'il en soit, l'immigration clandestine n'est pas un
phénomène propre à l'espace Schengen. Le Royaume-Uni a beau s'en tenir
à l'écart, il n'en est pas moins confronté au phénomène. En outre, il
semblerait que l'écrasante majorité des immigrés clandestins pénètrent
dans l'Hexagone en toute légalité. Preuve qu'un rétablissement des
contrôles aux frontières suffirait à changer la donne... Comme
toujours, l'"Europe" a bon dos.
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23 avril 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Une vague populiste est-elle en train de submerger
l'Europe ? Sous la pression de mouvements émergents, les
partis de gouvernement infléchissent leurs politiques.
Il y a le feu dans la maison Europe, s'inquiète Gérard
Grunberg, directeur de recherche au CNRS. « C'est l'ensemble
des élites politiques européennes favorables à l'intégration européenne
qui [...] sont immobiles, voire pétrifiées, face à la marée populiste
montante », déplore-t-il sur Telos. De
fait, selon un sondage Harris Interactive pour LCP,
un nombre croissant de Français jugeraient que Marine Le Pen
« ferait une bonne présidente de la République ». Par
ailleurs, dimanche dernier, 14 avril, s'est tenu le congrès
fondateur d'Alternative pour l'Allemagne, un parti prônant
« une dissolution ordonnée » de l'Union économique et
monétaire - autrement dit, le retour au mark. Bien que la défiance à
l'égard de l'euro semble faiblir outre-Rhin, et quoique Angela Merkel
bénéficie d'une popularité record, ce nouveau venu pourrait rafler
quelques voix à la CDU-CSU lors des élections législatives programmées
en septembre, perturbant quelque peu le jeu politique.
Partout en Europe...
À l'image du Mouvement 5 étoiles (M5S) de l'autre
côté des Alpes ? Celui-ci compte des militants parmi les
Italiens expatriés en Allemagne, comme le rapporte le magazine Cicero,
cité par le Courrier international.
« Quand il n'y aura plus de politiciens professionnels au
Parlement, mais qu'il y aura seulement des membres de la société
civile, qui ne s'inscrivent que pour un temps déterminé dans les
institutions, le M5S ne sera plus nécessaire », assure l'un
d'entre eux. De là à proposer l'institution d'une représentation
organique de la nation, il n'y a qu'un pas. En France, les royalistes
l'ont franchi de longue date !
« Sans un sursaut politique au niveau européen, les
partis de gouvernement seront amenés, chacun dans son pays, à tenir
compte de la poussée populiste et à atténuer leur discours
pro-européen », prévient encore M. Grunberg. N'est-ce
pas déjà le cas ? La crise aidant, la fraternité universelle
n'a plus la cote. La hantise du plombier polonais suscitait jadis
quelque suspicion morale. Mais aujourd'hui, à Paris, un chantre de la
"démondialisation" siège au Conseil des ministres, vilipendant Chinois,
Coréens et autres envahisseurs responsables du déclin français. À
Madrid, le gouvernement entend restreindre les conditions d'obtention
de la nationalité espagnole. À Copenhague, on somme les chômeurs
étrangers d'apprendre le danois, sous peine de réduire leurs
indemnités.
Le cas britannique
À Londres, enfin, « le chancelier de l'Échiquier,
George Osborne s'est publiquement demandé, à propos d'un homme vivant
de l'aide sociale et reconnu coupable d'avoir provoqué l'incendie qui a
causé la mort de ses six enfants : "Pourquoi l'État devrait-il soutenir
des gens comme Philpott ?" » Selon The Daily
Telegraph, cité par le Courrier international,
« Osborne est applaudi par ses alliés tories mais accusé par
le Labour "d'exploiter cyniquement les crimes de Philpott pour faire
passer sa réforme controversée" ». Les grandes
lignes en ont été présentées le 25 mars par le Premier
ministre David Cameron, dont le projet vise à réduire l'immigration des
ressortissants de l'Espace économique européen. « Plusieurs
mesures ont été mises en avant et notamment la fin du versement de
l'aide perçue par un immigré au chômage au bout de six mois s'il n'a
aucune perspective d'emploi, ainsi que la restriction des droits des
immigrés en matière d'aide au logement et d'accès au système de
santé », rapporte la Fondation Robert Schuman.
Voilà seulement quelques années, l'Europe entière aurait crié
au scandale ! Reste à savoir comment cette pression populiste
se conjuguera aux facteurs économiques... « Un détricotage de
la zone euro, puis de l'Union européenne elle-même, risque [...] de
s'opérer », prévient Gérard Grunberg. Affaire à
suivre.
Publié dans Europe, Politique, Populisme | Pas de commentaires