« Plaidoyer pour les spéculateurs »

10 février 2011

Critique implicite du volontarisme sarkozien.

Faisant écho à nos interrogations, Alain Madelin a signé, fin janvier, un « plaidoyer pour les spéculateurs », dont nous venons de découvrir la teneur. Tordant le cou aux préjugés entretenus par le président de la République, il martèle que « c'est le rapport réel entre l'offre et la demande qui commande l'essentiel des fortes variations de prix » des matières premières. D'ailleurs, affirme-t-il, il serait « facile d'observer que la même volatilité existe sur les marchés les plus financiarisés comme le pétrole ou le blé et sur ceux qui sont restés le plus physiques comme le riz ou l'acier ».

Nos lectures ne manqueront pas de nous attirer, une fois de plus, les foudres des tenants d'un anti-libéralisme économique primaire. Mais ceux-ci ne prétendent-ils pas restaurer la puissance de l'État ? Le cas échéant, ils devraient porter un peu d'attention à la conclusion de l'ancien ministre de l'Économie, qui n'est pas sans rejoindre leurs préoccupations : « Il ne faudrait pas qu'à trop se focaliser sur les marchés financiers, on néglige les mesures concrètes qui peuvent permettre d'améliorer la situation et qui - marché par marché - consistent le plus souvent à faciliter l'investissement, désentraver les échanges, perfectionner la régulation et la transparence des stocks. » Autrement dit « à refuser la pédagogie de la complexité, l'opinion fera une nouvelle fois le constat simpliste de l'impuissance de la médecine publique ». C'est tout le contraire que requiert la reconstruction du politique !

Ces jours-ci, on s'étripe, paraît-il, sur le contenu des nouveaux programmes de sciences économiques et sociales. Puissent-ils insuffler un minimum de culture économique et financière aux nouvelles générations ! Ce serait, manifestement, une mesure de salut public.

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