14 septembre 2016
Soucieux de "franciser" l'islam, le Gouvernement va créer une nouvelle
fondation. Cette expérience sera-t-elle plus fructueuse que les
précédentes ?
La France « s'enorgueillit que l'islam soit la deuxième religion
du pays
». Du moins le Premier ministre, Manuel Valls, l'a-t-il
prétendu dans
les colonnes du Huffington Post (5 septembre
2016). Cette religion n'en demeure pas moins étrangère à la nation aux
yeux des pouvoirs publics : dans
un entretien à La Croix (28 août 2016),
Bernard Cazeneuve n'a-t-il pas exprimé sa volonté de « réussir la
construction d'un islam de France
» ? Cela « dans le
respect des valeurs de la République
», ce qui rend la tâche
d'autant plus ardue... « C'est une cause nationale
», martèle
Jean-Pierre Chevènement. C'est à lui qu'il appartiendra de présider
la Fondation pour l'islam de France, créée à cet effet.
Un aveuglement sidérant
À l'automne 1999, alors qu'il était ministre de l'Intérieur et jetait les
bases du Conseil français du Culte musulman (CFCM), il semblait faire
preuve d'humilité : « le temps est passé où l'État pouvait,
en une telle matière, dicter sa volonté
», avait-il reconnu. Dans un
rapport d'information (5 juillet 2016), les sénateurs Nathalie
Goulet et André Reichardt se montrent dubitatifs quant à la capacité de
l'État à façonner l'islam. D'autant qu'il pourrait être tenté de choisir
des interlocuteurs adhérant à sa propre conception de l'islam, cela
« au risque de conforter une illusion
».
Il est vrai que
les pouvoirs publics n'ont pas toujours fait preuve d'une grande
clairvoyance – c'est le moins que l'on puisse dire. Comme le rappelait
Solenne Jouanneau, maître de conférences à l'Institut d'études politiques
de Strasbourg, dans
un entretien à La Vie des idées (26 mai 2015),
« dans les années 1970, Paul Dijoud, secrétaire d'État aux
travailleurs immigrés, considérait même qu'il existait un intérêt à
favoriser le maintien de la pratique religieuse chez les étrangers,
celle-ci étant de nature à favoriser le retour de ces derniers
».
Par ailleurs, comme le soulignent les rapporteurs du Sénat, « jusqu'à
la fin des années 1980, l'État français abordait ses relations avec la
"communauté musulmane" à travers le prisme des pays d'origine de la
plupart des musulmans vivant dans notre pays
».
Dans les années quatre-vingt-dix, cependant, l'État entreprit de « donner
un "visage" à l'Islam de France
». Il se tourna d'abord vers la
Grande Mosquée de Paris, à laquelle il accorda, quelque temps durant, le
monopole du contrôle des abattages rituels. Mais il fit preuve « d'inconstance
au gré des changements de ministre de l'intérieur
». De ces
tâtonnements émergea finalement le CFCM. Lequel apparaît, aux yeux des
parlementaires, « comme le champ des luttes d'influence qui se
jouent entre les fédérations et, à travers elles, plusieurs pays
étrangers
». Sa légitimité s'avère très contestée : parmi
les représentants d'associations musulmanes auditionnés par Nathalie
Goulet et André Reichardt, « plusieurs d'entre eux ont opposé les
"bledards"en situation de responsabilité dans les instances dirigeantes
des fédérations musulmanes aux musulmans nés en France, développant
leurs actions par des structures de terrain
».
Un produit de l'intégration
Les temps changent. « Avant les années 1990
», par
exemple, « les boucheries halal étaient rares
», rappelle
Florence Bergeaud-Blackle, anthropologue, dans
un entretien au Point (31 août 2016). « Certains
musulmans fréquentaient les boucheries casher
»,
explique-t-elle ; « d'autres abattaient à la ferme, mais
d'autres encore, et on a tendance à l'oublier, considéraient également
comme licite la viande des boucheries conventionnelles
».
Autrement dit, l'islam d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier. Il est le
produit paradoxal d'une certaine intégration. « L'islam qui est
pratiqué en France est un islam profondément français
»,
affirme même Solenne Jouanneau. « Car l'islam pratiqué en France
n'est pas un islam hors sol
», explique-elle ; « il
se nourrit de la confrontation des musulmans aux structures juridiques,
socio-culturelles, politiques de la société française
». Pour
le meilleur ou pour le pire : n'est-il pas question, ces jours-ci, du
dévoiement, au profit du terrorisme islamiste, du féminisme occidental ?
NB – Il s'agit d'une version légèrement plus longue de
l'article publié dans L'Action Française 2000.
Publié dans Islam | Pas de commentaires
3 août 2016
Article publié dans L'Action Française 2000
Facebook et Twitter sont pointés du doigt tandis que leurs services sont
mis à profit par les propagandistes islamistes.
Tandis que se multiplient les attentats terroristes, certains de nos
confrères ont annoncé qu'ils ne diffuseraient plus ni les noms, ni les
photographies des islamistes responsables de ces forfaits. Les députés
Marine Brenier (LR) et Meyer Habib (UDI) ont même déposé une proposition
de loi afin d'y contraindre tous les médias. De leur point de vue, « refuser
un nom et un visage aux terroristes, c'est leur refuser la victoire
» ;
« il faut cesser d'entretenir le phénomène malsain de
starification des criminels
», ont-ils
expliqué, soulignant toutefois que cela n'empêcherait pas « d'accomplir
un véritable travail d'enquête et de fond sur les profils des
terroristes
». Dans
les colonnes du Monde, Patrick Eveno, président de
l'Observatoire de la déontologie de l'information, s'étonne que « des
élus garants des libertés fondamentales se rallient à cette demande de
censure, quand ils ne la suscitent pas
» ; de toute façon,
cela lui semble « illusoire au temps des réseaux sociaux
».
Des blocages administratifs sans conséquence
Dans
un rapport enregistré à la présidence de l'Assemblée nationale le
13 juillet dernier (2016), Kader Arif, député (PS) de la
Haute-Garonne, déplore, à ce propos, « la facilité avec laquelle
il a pu accéder en quelques clics aux publications françaises de Daech
».
« Chaque jour
», précise-t-il, « trois nouvelles
vidéos rattachées à Daech sur des réseaux comme Facebook ou Youtube sont
diffusées, leur publicité étant assurée notamment sur Twitter
».
Un « djihadiste facilitateur
» affirme d'ailleurs qu'il
« attrape partout sur Facebook
» !
En réaction, les pouvoirs publics ordonnent des blocages administratifs,
en application de la loi du 13 novembre 2014. Avec un résultat
mitigé : « en plus des nombreuses possibilités de
contournement des blocages, les sites terroristes effectivement bloqués
ne sont en fait pas du tout visités
», observe le
rapporteur ; de mars à décembre 2015, moins de cinq cents tentatives
de connexion auraient ainsi été mises en échec. Comme le rappelle Kader
Arif, la loi du 24 juillet 2015 prévoit, quant à elle, la mise en
place de « dispositifs techniques d'interception automatique
visant à repérer au sein du flux massif de données de communications les
métadonnées identifiant des comportements suspects en matière de
terrorisme
». Or, déplore-t-il, « les plateformes
semblent très réticentes envers le développement de tels outils,
estimant qu'il est difficile de qualifier en amont des contenus
terroristes et qu'une contextualisation du contenu est nécessaire
».
D'un contexte à l'autre
Selon le contexte, en effet, un même contenu pourra être diffusé à des
fins d'apologie ou de dénonciation. « Il est ainsi mentionné dans
les conditions générales d'utilisation de certains de ces réseaux
sociaux, que les contenus apologétiques en matière de terrorisme ou de
violences ne peuvent être retirés que lorsqu'ils ne sont pas accompagnés
d'un commentaire de l'auteur de la publication désapprouvant
formellement ces contenus
» ; faut-il le regretter avec le
rapporteur ? Tous les contributeurs de la "réinfosphère" ne partagent
pas son avis. En février dernier, la mésaventure de l'abbé Guy Pagès y
avait suscité l'indignation : prétendant lutter contre l'islam à la
lumière des atrocités commises en son nom, ce prêtre avait mis en ligne
des images insoutenables, si bien que les serveurs hébergeant son site
Internet avaient été saisis ; cela « sous les auspices des
nouvelles dispositions légales relatives à la lutte contre le terrorisme
»,
si l'on en croit son
témoignage rapporté par Riposte laïque.
En tout cas, aux yeux du rapporteur, il apparaît « nécessaire de
renforcer le contrôle sur les réseaux sociaux, qui
[...] ne
jouent pas toujours le jeu
». En février, Twitter a révélé
qu'il avait suspendu cent vingt-cinq mille comptes depuis le milieu de
l'année dernière. Il emploierait à cet effet une centaine de personnes.
C'est « extrêmement peu compte tenu le volume de contenus et de
signalements des utilisateurs
», dénonce Kader Arif. Selon lui,
« ce manque de moyens humains peut expliquer qu'une vidéo comme
celle revendiquant les meurtres de Magnanville le 14 juin 2016,
postée sur Facebook Live en direct, n'ait été
[...] retirée de
Facebook que onze heures après sa diffusion
».
Censure pudibonde
Ce manque de réactivité peut sembler trancher avec la fermeté qu'observe
Facebook à l'égard des utilisateurs coupables de braver le puritanisme
américain. Les Femen en ont déjà fait les frais, par exemple, tous comme
leurs détracteurs accompagnant d'une illustration sans floutage ni
artifice la dénonciation de leurs manifestations "topless". La censure
d'une reproduction de L'Origine du monde, le célèbre tableau
de Gustave Courbet, a même suscité une bataille judiciaire dont l'un des
enjeux a été de déterminer si les institutions françaises étaient
compétentes pour juger Facebook. Cela renvoie à « la nature même
des outils numériques, c'est-à-dire leur caractère transnational
»,
que ne manque pas de souligner le rapporteur. Selon lui, « la
coopération internationale doit donc être accrue sur ces sujets
»,
en premier lieu au niveau européen, « afin d'éviter de donner la
possibilité aux acteurs de jouer entre les différents pays pour se
protéger des blocages techniques mis en œuvre localement
».
Mais si Facebook et Twitter sont aujourd'hui des outils fondamentaux de
la propagande djihadiste, cela n'a pas toujours été le cas, comme le
rappelle Marc Hecker, chercheur au Centre des études de sécurité de l'Ifri
(Institut français des relations internationales) : « Nombre de
djihadistes se montrent méfiants à l'égard des grands réseaux sociaux,
créés aux États-Unis et soupçonnés par les radicaux d'être mités aux
services de renseignement américains. La donne change réellement à
partir de 2012, année où le djihad en Syrie commence à attirer un flux
important de volontaires étrangers. Parmi eux se trouvent des centaines
puis des milliers de jeunes occidentaux, habitués à utiliser Facebook,
Twitter et Youtube.
» McDonald's finira-t-il par ouvrir un
restaurant dans les territoires conquis par l'État islamique ? Ironie
mise à part, l'islamisme apparaît à bien des égards comme un produit
typique de la mondialisation.
Publié dans Défense, Internet, Islam, Société | Pas de commentaires
16 juillet 2015
Article publié dans L'Action Française 2000
Observateur attentif des droites radicales, Jean-Yves Camus
est politologue, chercheur associé à l'IRIS (Institut de relations
internationales et stratégiques).
« Protéger les jeunes du risque
d'endoctrinement anti-républicain » : tel était
l'objet du séminaire organisé par France Stratégie (le "laboratoire
d'idées" du gouvernement, héritier du Commissariat général au Plan),
auquel vous avez participé le jeudi 2 juillet 2015. Les royalistes
étaient-ils visés ?
Cette formulation émane d'une administration. Or, mon regard
est celui d'un universitaire. Sur la forme républicaine du
gouvernement, chacun a son opinion, mais je crois, honnêtement, que le
coup de force n'est pas pour demain. Que l'on s'en réjouisse ou qu'on
le déplore, le sujet, aujourd'hui, ce n'est pas le mouvement
royaliste ! Ce qui importe, c'est de regarder les mouvements
qui posent un danger pour la sécurité intérieure et extérieure de la
France. Au cours de cette réunion, 80 % des discussions ont
donc porté sur l'islamisme. L'interdiction des mouvements comme le
vôtre serait absurde. De toute façon, l'objet des discussions n'était
en aucun cas d'évoquer des mesures de répression : seul le
gouvernement peut décider de mesures de dissolution, qui ne pourraient
en aucun cas supprimer une école de pensée.
Intervenant en tant que « spécialiste
des nationalismes et extrémismes en Europe », vous avez pris
la parole aux cotés de la directrice générale du Centre de prévention
contre les dérives sectaires liées à l'islam. L'extrême droite et
l'islamisme représenteraient-ils un danger commun pour les institutions
ou la société, comme le suggère la dénonciation de
« l'islamo-fascisme » ? Y aurait-il des
points communs, voire des passerelles, entre l'islamisme et les droites
radicales ?
L'islamo-fascisme est un concept parfaitement creux, dont
l'emploi peut, à la rigueur, permettre à des publicistes de "clasher"
dans les débats télévisés, mais scientifiquement, il ne tient pas. Cela
étant, il y a effectivement des points de convergence entre tel ou tel
groupuscule – je dis bien groupuscule – d'ultra-droite et les discours
délirants qu'on peut trouver chez les salafistes radicaux :
sur le complot international, le rôle caché de tel ou tel groupe de
pression qui dirigerait le monde en tenant les ficelles... Il y a
également quelques cas rarissimes – on doit les compter sur les doigts
de la main – de gens qui, tout en ayant eu un engagement à
l'ultra-droite, sont passés ensuite à un engagement islamiste. Mais
aujourd'hui, le problème qui se pose, ce sont les conversions, pas les
passages de l'ultra-droite au salafisme !
La République est sur toutes les lèvres, comme
en témoignent l'organisation de ce séminaire ou le changement de nom de
l'UMP. Son invocation ne serait-elle pas le paravent "politiquement
correct" d'une certaine "islamophobie" ?
Je fais partie des gens qui utilisent le terme d'islamophobie.
Je n'en ai jamais nié la pertinence lorsqu'il s'agissait de parler
d'une forme de détestation de l'islam qui constitue, au sens clinique,
une phobie. Quand on a une phobie de l'islam et des musulmans, sans se
demander si les gens se définissent eux-mêmes comme musulmans, ni s'ils
sont totalement intégrés à la Nation française, quand on part du
principe que tous les musulmans forment une cinquième colonne dans la
République, alors on est un islamophobe. Cela étant, le terme est
parfois aussi utilisé pour entraver la liberté que l'on doit avoir de
questionner l'islam, de critiquer l'islam, comme on peut également
questionner et critiquer le catholicisme, le judaïsme, tout type de
croyance philosophique et religieuse. Je ne dirai pas que l'invocation
de la République sert de paravent à l'islamophobie. Cependant, il est
d'autant plus question de République, d'une façon parfois un peu
totémique, depuis que se pose la question de la radicalité islamiste en
France, et qu'une interrogation réelle se fait jour sur la place qu'on
doit donner à l'islam dans notre pays.
« En Europe occidentale »,
expliquiez-vous à L'Humanité en 2012, « les
populismes d'extrême droite ont réussi à détourner le logiciel
idéologique de la gauche sur les questions sociétales ». Qu'en
est-il du Front national ? Sa critique relativement mesurée du
"mariage pour tous" participe-t-elle de ce phénomène ? Par
ailleurs, Marine Le Pen aurait-elle rompu avec son père parce que
l'antisémitisme ne lui semblerait plus rentable ?
Tout ce mouvement-là est lié à la question de
l'islam : défense des homosexuels dans leurs droits en tant
que minorité, parce qu'on explique que, dans les pays d'islam, ils
n'ont aucun droit, et qu'ils sont menacés ici même par la montée du
fondamentalisme musulman ; défense des femmes, parce que l'islam les
opprime et les force à porter le voile ; défense de la laïcité, parce
que l'islamisme cherche à la détruire ; réappropriation de
toutes les valeurs sociétales qui étaient portées auparavant par la
gauche, parce que certains milieux laïcs considèrent qu'aujourd'hui, il
y a, dans les pays européens un nouveau totalitarisme qui s'exprime, le
totalitarisme islamiste. On vient défendre les libertés individuelles,
les libertés des minorités, contre ce totalitarisme-là. C'est vrai à ce
point que Pim Fortuyn et Geert Wilders ont pris aussi la défense des
Juifs des Pays-Bas, dont ils expliquent qu'ils sont menacés par le
totalitarisme islamiste, ce qui n'était quand même pas l'optique
dominante à l'ultra-droite il y a encore quelque temps... Que
l'évolution du Front national s'inscrive dans la même logique, cela ne
fait aucun doute. Mais il faut être très clair : l'antisémitisme,
électoralement, cela n'est pas rentable du tout ! D'ailleurs, cela
n'est pas davantage rentable que le supposé vote juif. Une étude de
Jérôme Fourquet (Ifop) sur « les votes juifs » montre
combien il est statistiquement insignifiant et divers.
« La France n'est pas que la
République », a déclaré Marion Maréchal-Le Pen, dans un
entretien à la revue Charles. Pensez-vous, comme
l'annonce Bruno Roger-Petit dans Challenges,
qu'il s'agisse d'« un cri de ralliement lancé à ce que
l'extrême droite française a toujours produit de pire depuis deux
siècles » ?
Ce qu'il y a de pire dans l'histoire des extrêmes droites,
c'est le national-socialisme... La république est la forme de
gouvernement qui, je crois, rassemble la majorité des Français.
Regardons toutefois la carte de l'Europe, ou, plus précisément, celle
de l'Union européenne : la Belgique est une monarchie, le
Danemark aussi, tout comme l'Espagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, le
Royaume-Uni ou la Suède... Tous ces pays n'en sont pas moins des
démocraties. Autrement dit, la royauté et la démocratie peuvent aller
de pair, même si, évidemment, dans le cas du journal que vous
représentez, la critique de la démocratie est principielle...
D'ailleurs, je crois que c'est aussi la force de la République de
tolérer que soient critiqués les fondements même de nos institutions.
Quel regard portez-vous sur l'Action
française ?
Par rapport à son histoire, évidemment, j'ai des divergences
énormes, qui portent en premier lieu sur l'antisémitisme d'État. En
effet, si jamais cela ne laissait pas entendre qu'il existerait des
Juifs anti-nationaux (ou non nationaux), le terme de juif national
m'irait assez bien : je suis français, je suis patriote, je
suis attaché à mon pays, au modèle civilisationnel qu'il y représente,
y compris dans la période antérieure à 1789 ! Je suis par
ailleurs clairement de cette gauche qui n'oublie pas la Nation.
L'histoire de France est indivisible à mes yeux, et ses racines sont
bien plus lointaines que la Révolution française. Cela dit, j'ai
toujours expliqué que l'Action française ne se résumait pas aux gens
tombés dans la collaboration pro-nazie, que Maurras avait condamnés, et
qui avaient condamné Maurras. D'ailleurs, on redécouvre le rôle des
militants d'Action française dans la Résistance. Toute l'AF ne tient
pas dans la dérive idéologique de Brasillach, Rebatet et quelques
autres. Maurras fait partie du patrimoine intellectuel français. Mais
comme toujours, comme dans la pensée de tous les auteurs – y compris
Voltaire –, on est amené naturellement à retrancher. Sur
l'antisémitisme d'État, les choses ont été faites assez clairement,
notamment par Boutang, assez tôt après la guerre. Incontestablement, on
peut tout dire de Maurras, sauf que c'est un écrivain ou un philosophe
insignifiant.
Publié dans Action française, Islam, Politique | Pas de commentaires
3 mai 2015
L'hystérie sécuritaire aidant, le "fascisme" s'incarne de
façon éclatante parmi les Républicains de l'UMP.
S'exprimant
sur France 3 dimanche dernier,
26 avril 2015, Christian Estrosi, député-maire de Nice, a
fustigé « l'islamo-fascisme » dont les
« cinquièmes colonnes » seraient infiltrées
« dans nos caves, dans nos garages ». La
proposition de loi qu'il a déposée à l'Assemblée nationale,
avec le soutien d'une quarantaine de collègues parlementaires (parmi lesquels figure le souverainiste Jacques Myard), donne
une traduction juridique à ce délire paranoïaque.
« Face à des personnes présentant des
caractéristiques laissant à penser qu'elles pourraient se rendre
coupables d'actes terroristes, mais pour lesquelles aucun commencement
d'exécution ne peut être prouvé, la loi ne permet pas de protéger la
population », déplorent les signataires de ce texte. Aussi
conviendrait-il, selon eux, de créer « un délit de
participation à une entreprise terroriste encouru par ceux qui ont
commis des actes composant un faisceau d'indices concordants pouvant
laisser craindre qu'ils soient susceptibles de passer à
l'acte ». En conséquence, serait passible de de sept
ans d'emprisonnement et de 100 000 euros d'amende tout
individu inscrit, en vertu d'une simple suspicion, sur le fichier
"Système de prévention des actes terroristes", et qui chercherait, par
ailleurs, à « recueillir des renseignements sur des lieux ou
des personnes », qui voudrait « se former au
maniement des armes ou à toute forme de combat », voire
« au pilotage d'aéronefs ou à la conduite de
navires », ou bien qui consulterait régulièrement des
publications faisant « l'apologie du terrorisme ».
Naturellement, en complément de cette "loi des suspects",
« des dérogations aux règles de droit commun de procédures
pénales » devraient être instaurées « afin de
permettre aux forces de l'ordre d'assurer la sécurité du territoire
national à tout moment, et notamment en cas d'urgence
absolue ». Par exemple, « quand une bombe [...] doit
exploser dans une heure ou dans deux heures », selon
l'hypothèse formulée par Marine Le Pen, dont
l'imagination n'est apparemment pas la seule à se nourrir des aventures
de Jack Bauer et autres fictions télévisées américaines... En tout cas,
des islamistes ou des Républicains de l'UMP, on se demande parfois quels sont
les plus "fascistes". No pasaran !
Publié dans Islam, Libertés, Politique, Populisme | Pas de commentaires
18 avril 2015
Tentant d'exploiter à leur profit la hantise croissante de
l'islam, des députés UMP le stigmatisent sans craindre de promouvoir
ses déclinaisons les plus radicales, ni de sacrifier les libertés – et
cela à l'aide d'une argumentation pour le moins inconséquente.
L'UMP n'en finit pas de verser dans le populisme islamophobe.
Une trentaine de députés, Christian Estrosi en tête, ont ainsi présenté
une
proposition de loi « visant à transformer en délit le port du
voile intégral ». Dans leur esprit, la liberté des
uns ne s'arrête pas là où commence celle des autres, mais à la
frontière d'un « pacte républicain » défini à leur
convenance. Dans cette perspective, étant donné qu'il traduirait
« un refus ostensible de l'égalité entre les hommes et les
femmes », le port du voile intégral constituerait « une
atteinte à la dignité de la personne », et cela
« qu'il soit subi ou accepté ». Les femmes portant
atteinte à leur propre dignité devraient être punies en
conséquence : un an de prison et 20 000 euros
d'amende.
De toute façon, comme l'expliquent M. Estrosi et ses
collègues, héritiers fidèles de Créon, « la loi de la
République doit être supérieure à toutes les lois ». Et de
marteler que « ce n'est pas la République qui doit être en
conformité avec la spiritualité mais le contraire ». Autrement
dit, il ne s'agirait pas d'assurer la cohabitation de l'une et de
l'autre, mais d'exercer la tutelle de celle-là sur celle-ci.
« Le législateur a le devoir d'être vigilant afin de protéger
le caractère laïc de notre République », se justifient les
signataires. Appliquée aux seules institutions, la laïcité est un
principe de tolérance ; étendue à la société dans son
ensemble, elle sert de paravent à des velléités totalitaires.
Selon les démagogues de l'UMP, « la sauvegarde de
notre pacte social et de notre nation » imposerait au
législateur « de prendre toutes les mesures permettant de
lutter contre des pratiques communautaristes radicales ». À
commencer, donc, par le port du voile intégral, dont ces imbéciles font
pourtant la publicité à mesure qu'ils prétendent l'interdire. Ils
reconnaissent d'ailleurs leur échec à demi-mot :
« paiement des amendes par d'autres personnes que les
contrevenants, récidive, communication sur les failles du système
répressif... sont autant d'éléments qui constituent un défi envers
notre République et ses valeurs ». Voyant le mur approcher,
les élus de la République proposent d'accroître la pression sur
l'accélérateur – chapeau !
L'inconséquence s'avère tout aussi patente dans leur
argumentation : « en portant le voile intégral dans
l'espace public », constatent les députés, « l'auteur
agit volontairement en faisant un acte interdit par la
loi » ; ce faisant « il défit [sic] la
République et ses valeurs » ; « l'élément
intentionnel de cette infraction est donc
caractérisé » ; « il doit donc être
sanctionné plus lourdement ». À ce petit-jeu-là, nul n'étant
censé ignoré la loi, ce sont l'intégralité des infractions qui
devraient être sanctionnées plus lourdement. La cour d'assises pour un
PV de stationnement, c'est pour quand ? En toute logique,
c'est bien ce que devraient proposer M. Estrsoi et ses
collègues. C'est dire la haute estime qu'ils nous inspirent.
Publié dans Humeur, Islam | Pas de commentaires
6 avril 2015
En matière de démagogie, comparé aux autres partis, le Front
national, c'est pareil en pire.
Opposé à la construction de nouveaux lieux de culte musulmans,
Florian Philippot, vice-président du Front national, s'est justifié en
paraphrasant la Française des jeux :
« 100 % des lieux de radicalisation sont des
mosquées », a-t-il prétendu sur
le plateau d'Itélé – sans même susciter
la réaction de notre confrère Bruce Toussaint !
Or, selon
Pierre Conesa, par exemple, « 80 % des
types qui partent en Syrie ne sont passés ni par la prison, ni [par] la
mosquée ». C'est dire l'efficacité de la politique prônée par
le Front national contre l'islamisme. En la matière, rappelons-le,
Marine Le Pen avait déjà proposé que les policiers
s'inspirent des méthodes à l'œuvre dans les séries télévisées américaines, à
commencer par 24 heures chrono.
Bref, c'est du sérieux.
NB – Les sentiments (à certains égards légitimes) visés par la
démagogie frontiste préoccupent le gouvernement et ses fonctionnaires.
En témoigne le séminaire qui se tiendra jeudi prochain,
9 avril 2015, consacré précisément à l'« insécurité
culturelle », organisé à
l'initiative de France stratégie, le think tank
de Matignon.
Publié dans Islam, Politique, Populisme | Pas de commentaires
2 avril 2015
Galvanisés par leurs élites politiques, quelques citoyens
exemplaires se décident enfin à en venir aux mains pour défendre les
valeurs de la République.
Une femme enceinte aurait été agressée à Toulouse « à
cause de son voile islamique », rapporte
Le Figaro. Curieusement,
précisent nos confrères, Manuel Valls, « a fait part de son
"indignation" ». Ces derniers temps, pourtant, le Premier
ministre nous avait habitué à davantage de fermeté. Peut-être s'est-il
épuisé à vilipender le Front national ? Au moins Nicolas
Sarkozy a-t-il gardé la tête froide : « la France est
une République, pas seulement une démocratie », a-t-il
martelé. « Dans une démocratie, chacun fait ce qu'il
veut tant que cela ne fait pas de mal aux autres », a-t-il
expliqué. Mais « dans une République, on est plus
exigeant ». Or, a-t-il rappelé, « la République,
c'est la laïcité ».
À l'UMP, quelques personnalités sont manifestement en passe
d'en devenir les champions. Dernièrement, François Fillon s'est
heureusement distingué de l'ancien président de la
République : « la laïcité ce n'est pas l'oppression
des religions, c'est le respect des différences », a-t-il
déclaré. C'est pourtant un ministre de son gouvernement, Luc
Chatel, qui avait banni des sorties scolaires les mamans les moins
enclines à se promener cheveux au vent. C'est également en son nom qu'avait
été présenté le projet de loi « interdisant la
dissimulation du visage dans l'espace public ». L'islamophobie
aidant, les libertés les plus élémentaires s'avèrent faciles à
piétiner !
D'autres exemples ? En juin dernier, s'inscrivant
dans la continuité de cette politique, Richard Trinquier, maire UMP de
Wissous (Essonne), avait
chassé d'une plage éphémère deux mères de famille coupables
de porter un voile recouvrant non seulement les cheveux... mais aussi
les oreilles – un vrai scandale ! Quant à l'inénarrable Nadine
Morano, au mois d'octobre, elle
s'était empressée de dénoncer à un policier la femme
intégralement voilée qu'elle avait croisée gare de l'Est, après l'avoir
sommée, en vain, de rendre son visage à la vue du public.
Remarquable initiative, dont on apprend donc aujourd'hui
qu'elle a peut-être fait quelques émules, à l'image de ces républicains
exemplaires qui viennent, paraît-il, d'agresser la malheureuse
Toulousaine. Découvrant qu'elle était enceinte, ils auraient décidé de
l'épargner. C'est dommage : sans doute cela les privera-t-il
de la Légion d'honneur. Qu'on se le dise : la République, ça
se mérite !
Publié dans Humeur, Islam, Société | Pas de commentaires
1 avril 2015
Article publié dans L'Action Française 2000
Attisant le feu du communautarisme, Nicolas Sarkozy espère
vraisemblablement tirer profit de la hantise suscitée par l'islam, au
risque de priver les Français d'origine étrangère de toute perspective
d'assimilation.
La République s'accommode mal de la diversité. Jadis, à la
grande époque des hussards noirs, les petits Français surpris dans la
cour de récréation à parler un patois familial étaient passibles d'une
punition. Demain, les enfants refusant le porc qui leur sera proposé à
la cantine seront-ils systématiquement montrés du doigt ? «
Dans les cantines d'écoles publiques, je suis opposé à ce qu'on appelle
les repas de substitution où, en fonction de l'origine des enfants, de
la religion des parents, on choisit des repas différents », a
déclaré Nicolas Sarkozy, interrogé le mois dernier par nos confrères de
TF1. Ainsi l'ancien président de la République
s'est-il engouffré dans la brèche médiatique ouverte quelques jours
plus tôt par Gilles Platret, maire UMP de Chalon-sur-Saône, qui venait
d'annoncer qu'un « menu unique » serait servi dans
les écoles de sa commune à la rentrée prochaine. Ce faisant, rapporte Le Figaro,
l'édile « a mis fin à une pratique vieille de trente et un
ans, au nom, explique-t-il, du "principe de laïcité" et du
"vivre-ensemble" ».
La laïcité dévoyée
Or, selon l'Observatoire de la laïcité, celle-ci « ne
saurait être invoquée pour refuser la diversité des menus ».
En effet, selon son acception à laquelle demeure cantonnée la majeure
partie du droit, elle requiert la neutralité des institutions, mais
protège la liberté des individus. Nul n'est dupe des ressorts de la
confusion entretenue aujourd'hui par Nicolas Sarkozy :
« parler de laïcité devient une façon de revendiquer une
France blanche et chrétienne, où tout le monde partage la même culture
et les mêmes mœurs », comme l'observe le sociologue François
Dubet, cité par nos confrères du Monde ;
en résumé, c'est « une façon de dire qu'on ne veut pas des
musulmans ».
Cela étant, s'agit-il effectivement de protéger une identité
millénaire, ou bien d'en construire une nouvelle, fondée non pas sur le
respect d'un héritage, mais sur la hantise de l'islam ?
Jusqu'à présent, les rondelles de saucisson et autres bouteilles de
pinard n'avaient jamais figuré sur aucun étendard national...
« Voilà que les jupes longues, les tenues sombres ou amples
sont suspectées d'être des signes religieux », s'inquiète
notre consœur Aurélie Collas ! Revigoré par l'islamophobie, le
laïcisme menace d'ailleurs les traditions d'origine chrétienne les plus
sécularisées, comme en ont témoigné, ici ou là, les tentatives de
bannir les crèches de Noël de lieux réputés "publics". Or, quelles
perspectives d'assimilation peut offrir un pays reniant ainsi sa propre
histoire ?
L'apaisement, vraiment ?
Pire : tandis que le chef du gouvernement prétend
s'inquiéter d'un « apartheid » social, d'aucuns
voudraient délibérément susciter la ségrégation scolaire ! Le
communautarisme a tout à y gagner, sous ses formes les plus variées.
Ainsi Allain Bougrain-Dubourg, Aymeric Caron et Franz-Olivier Giesbert
viennent-ils d'appeler « à ce que la loi française impose dans
chaque cantine scolaire, mais aussi dans les restaurants universitaires
et les administrations, une alternative végétarienne, voire
végétalienne ». De leur point de vue, « il s'agirait
d'une avancée citoyenne majeure et d'un geste fort en faveur de
l'environnement et de ce "vivre-ensemble" que tant invoquent sans rien
faire pour le promouvoir ». N'en déplaise à
M. Platret, selon lequel les cantines scolaires devraient
« redevenir des espaces de neutralité », cet objectif
ne pourra être approché que dans le respect des aspirations de chacun.
Cela peut s'accommoder d'une relative indifférence à l'égard de la
religion : nulle prière n'est requise pour servir du poisson à
un petit musulman. En revanche, le politique ne saurait l'ignorer au
point de nier sa prégnance.
Thibaud Collin l'avait expliqué en décembre 2013 dans les
colonnes de L'Action Française 2000 :
« La laïcité est un régime de fermeture dans le sens où elle
procède par abstraction. Je considère telle personne en faisant
abstraction de ses croyances pour ne voir en elle que son humanité ou
son statut de citoyen. Cela implique donc de se fermer, c'est-à-dire
d'ignorer volontairement et consciemment une dimension pourtant
essentielle de la personne humaine, pour mieux faire ressortir un
aspect commun censé être principe de cohésion sociale. »
Disons que la laïcité procède d'une conception potentiellement
sectaire, sinon totalitaire, du fameux "vivre-ensemble". Sans doute
a-t-elle contribué aux dizaines de morts survenues, à l'étranger, lors
des manifestations consécutives à la publication d'une nouvelle
caricature de Mahomet dans Charlie Hebdo, dont la
France tout entière se revendiquait alors... Indiscutablement, comme le
dit le Premier ministre Manuel Valls, « la laïcité, c'est donc
l'apaisement ».
Publié dans France, Islam, Populisme, Société | Pas de commentaires
28 septembre 2014
Faut-il parler de "Daech" ou de "l'État islamique" ?
Préférer une expression à l'autre peut donner lieu à des
interprétations délirantes.
Depuis quelque temps, dans les communiqués du Quai d'Orsay, il
n'est plus question de « l'État islamique », ni de
« l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL),
mais de « Daech ». « C'est de la
novlangue », a dénoncé Jean-Yves Le Gallou, lundi dernier
(22 septembre 2014), au micro de Radio Courtoisie.
Selon lui, ce choix aurait été fait « pour éviter d'utiliser
le mot islamique dans un sens négatif ».
Curieuse interprétation, émanant d'une esprit devenu tordu à
force de se complaire dans la « réinformation »
nourrie, entre autres, par la haine de l'islam et la conviction
délirante que nos élites lui seraient délibérément soumises.
Si
l'on en croit Libération,
effectivement, le gouvernement a « instamment prié la presse
de cesser d'utiliser l'expression "État islamique" ». Mais
cela parce qu'elle serait « trop valorisante ». Ce
que confirme Wikipedia, dont les contributeurs estiment que
"Daech", son substitut officiel, est « utilisée de manière
péjorative ». Dans l'esprit de tout un chacun (sauf à
l'extrême droite, donc) un "État" s'avère a priori éminemment
plus respectable qu'un groupuscule terroriste. Est-il vraiment
nécessaire d'expliquer pourquoi ?
« Nous avons décidé de ne plus employer telle quelle
l'expression "État islamique" », a déclaré Michelle Leridon,
directrice de l'information à l'AFP.
« Désormais », a-t-elle annoncé, « l'AFP
utilisera l'expression "l'organisation État islamique" ou "le groupe
État islamique" ». « Dans les titres des dépêches ou
dans les "alertes" », a-t-elle précisé, « nous
utiliserons si possible l'expression "jihadistes de l'EI" ».
Quant au terme "Daech", « l'acronyme de l'EI en arabe qui a
été choisi notamment par le gouvernement français pour désigner
l'organisation », il est jugé « difficilement
compréhensible pour le plus grand nombre ».
N'en déplaise aux "réinformateurs", force est de le constater,
nos confrères sont loin de suivre toutes les directives du pouvoir
politique. D'ailleurs, dans
un sondage en ligne, Le Figaro
a demandé à ses lecteurs s'ils jugeaient « suffisante la
condamnation des musulmans de France » après l'assassinat
d'Hervé Gourdel. Comme s'ils avaient à s'excuser ! La
condescendance avec laquelle sont accueilles les condamnations en
question nous inspire une réprobation morale, mais aussi une
interrogation plus politique, teintée d'inquiétude : si les
"porte-parole" de l'islam de France se soumettent trop ouvertement aux
pressions d'une opinion publique islamophobe, ne risquent-il pas de
perdre le peu de crédibilité dont ils bénéficient auprès de leurs
coreligionnaires, et cela au profit des plus radicaux d'entre
eux ?
Publié dans Désinformation, Islam | Pas de commentaires
29 août 2014
Récit des mésaventures d'un petit cochon aperçu à Istres, dont
la disparition n'a pas manqué d'inquiéter des esprits devenus crédules,
tant ils sont convaincus d'être les victimes d'un "islamisme rampant".
La rumeur, qui remontre vraisemblablement à l'hiver dernier,
s'est apparemment amplifiée pendant l'été, sous l'impulsion de quelques
internautes peu scrupuleux : à la demande du maire d'Istres
(Bouches-du-Rhône), un cochon aurait été retiré d'un manège pour
répondre à la demande d'administrés musulmans.
De fait, si le cochon a effectivement disparu, c'est pour
laisser la place à un carrousel traditionnel, dont la location avait
été commandée à l'issue d'un appel d'offres, mais dont la livraison
n'avait pas été assurée dans les délais impartis. Les chevaux de bois
n'étant pas arrivés à temps pour l'inauguration du centre-ville rénové,
les animaux de la ferme s'y étaient donc substitués quelques mois
durant, jusqu'à novembre dernier et l'installation du carrousel
programmée de longue date.
C'est en tout cas l'explication qui vient de nous être
rapportée par le cabinet du maire François Bernardini, avec lequel nous
avons pris contact par téléphone. Nous pardonnera-t-on de lui accorder
davantage de crédit qu'aux ragots colportés par les blogueurs du
dimanche ?
Publié dans Désinformation, Islam | Pas de commentaires