18 avril 2014
Quand les partenaires du FN l'accusent implicitement d'œuvrer
contre l'intérêt de la France.
Tout comme leurs prédécesseurs à Matignon et l'Élysée, Manuel
Valls et François Hollande seraient les serviteurs non seulement
dociles, mais zélés, de Berlin et Washington, nous répète-t-on à
longueur de journée.
Cette conviction de souffrir des élites perverses, qui
agiraient délibérément contre l'intérêt de leur propre pays, n'est pas
propre aux souverainistes français. Pour la Ligue du Nord sévissant de
l'autre côté des Alpes, par exemple, « l'Union européenne
serait ainsi la "propriété des Allemands, des Français et des grands
financiers" », comme le rapporte une
note de la Fondation Robert Schuman.
Or, le parti sécessionniste italien figure parmi les
partenaires privilégiés... du Front national.
En toute logique, donc, si la Ligue du Nord accepte de
collaborer avec le FN, c'est précisément dans le but de servir Rome aux
dépens de Paris.
Autrement dit, selon ses propres amis, Marine Le Pen
serait l'incarnation hexagonale du "parti de l'étranger".
CQFD.
Publié dans Europe, Politique, Populisme, Souverainisme | Pas de commentaires
18 avril 2014
À l'approche des élections européennes, Contrepoints
publie une
analyse signée Tmatique à laquelle nous souscrivons dans une
très large mesure. Extraits.
« Quels que soient les avis sur le fonctionnement ou
les attentes de l'Union européenne, le soit-disant diktat de Bruxelles
n'est qu'un fantasme entretenu par des partis politiques qui se servent
de l'ignorance de leurs électeurs pour obtenir les voix qui leur font
défaut dans leur ascension au pouvoir », résume Tmatique. Plus
précisément, « le diktat de Bruxelles n'est qu'un recours à un
responsable imaginaire qui les dédouane de véritables solutions
économiques et politiques pour la France, voire d'un bon diagnostic sur
la situation de la France ».
Par conséquent, « dire "non" à Bruxelles n'est qu'un
raccourci vide de sens qui cache d'autres ambitions ». En
effet, « la présence de ces députés opposés à l'UE n'a jamais
altéré le fonctionnement de l'UE mais elle leur permet de bénéficier
des largesses financières de l'Union européenne ».
De toute façon, « lors de ces élections européennes,
le débat pour ou contre l'UE n'a pas lieu d'être car ce ne sont pas les
députés européens qui peuvent faire sortir un pays de l'UE ».
Autrement dit, « vouloir lier ces élections de députés
européens à des élections législatives en France c'est usurper
l'expression "républicaine" qu'ils défendent, par la remise
en cause de la légitimité des députés nationaux déjà élus ».
En définitive, conclut Tmatique, « voter pour des députés
pique-assiettes c'est une acceptation de l'immobilisme, pas un
rejet ».
Publié dans Europe, Politique, Populisme, Souverainisme | Pas de commentaires
17 juillet 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Un personnage jugé jadis chevaleresque risquerait fort,
aujourd'hui, d'être vilipendé pour "sexisme". Au point d'être censuré à
la télévision et même sur la Toile ? C'est en tout cas le
projet du gouvernement.
Étant donné ses appels répétés à traiter hommes et femmes sur
un pied d'égalité, Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre des
Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, ne devrait pas nous
reprocher de révéler son âge : elle a trente-cinq ans. Comme
toute une génération, sans doute a-t-elle grandi avec Dorothée, suivant
les aventures de Candy quand d'autres, dont nous étions, vibraient aux
exploits de Goldorak - un dessin animé culte dont un premier
volume est enfin disponible en DVD depuis le mois dernier (juin 2013).
Actarus et les femmes
Nostalgie mise à part, un épisode a plus particulièrement
retenu notre attention : le neuvième, où Vega menace de
détruire la planète Concordia si l'une de ses habitantes, le commandant
Euridie, échoue à détruire Goldorak lors d'une mission suicide. Son
vaisseau s'étant écrasé, le prince Actarus s'en approche dans l'espoir
de faire un prisonnier. Découvrant l'identité du pilote, il est saisi
d'effroi : « Une femme ! Je n'aurai jamais
le courage de l'obliger à parler », s'exclame-t-il.
L'accueillant parmi les siens, il l'invite à porter la robe que lui
prête Venusia : « je ne veux pas voir d'uniforme
militaire, surtout sur une femme », lui explique-t-il. De quoi
donner la nausée à Mme Vallaud-Belkacem, au cas où elle se
risquerait à revoir Goldorak, du moins en version
française. Si l'on en croit les sous-titres proposés par AB vidéo sur
la version originale, en effet, l'homologue japonais d'Actarus se
montre plus réservé, quoique tout aussi prévenant.
Prononcées aujourd'hui à la télévision, a fortiori
à l'intention du jeune public, ces paroles provoqueraient la réaction
virulente des officines féministes. Pour preuve, un collectif vient de
prendre à partie Thierry Pflimlin, le patron de l'audiovisuel public,
après qu'eut été diffusé sur France 2,
le 9 juillet, le deuxième épisode de "Qui sera le prochain
grand pâtissier ?". Au cours de cette émission, les
téléspectateurs auraient subi « un florilège incroyable de
propos sexistes », selon une quarantaine d'associations.
« À l'heure où France Télévisions s'engage pour l'égalité
femmes-hommes dans ses programmes », leurs responsables jugent
« curieux – pour ne pas dire fatigant, énervant, révoltant –
d'entendre, en prime time, des phrases d'une
bêtise aussi crasse que "les petites filles aiment les coccinelles et
les petits garçons les dinosaures, les trucs bruts de décoffrage" ou
encore que les femmes auraient des compétences particulières pour
réaliser des gâteaux ». De leur point de vue,« ce
genre d'inepties fige dans le marbre les stéréotypes et les préjugés,
qui sont à la racine des inégalités ».
Le CSA nous surveille
Cette conviction semble partagée par le gouvernement, qui a
présenté, le 3 juillet, un projet de « loi cadre sur
l'égalité femmes-hommes ». Entre autres dispositions, ce texte
prévoit d'étendre les compétences du Conseil supérieur de l'audiovisuel
(CSA) afin qu'il « assure le respect des droits des femmes
dans le domaine de la communication audiovisuelle ». Le CSA
devrait veiller, d'une part, « à une juste représentation des
femmes dans les programmes des services de communication
audiovisuelle » et, d'autre part, « à l'image des
femmes qui apparaît dans ces programmes, notamment en luttant contre
les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes, les
violences faites aux femmes et les violences commises au sein des
couples ». Sous son contrôle, les chaines hertziennes
devraient même contribuer « à la lutte contre les préjugés
sexistes et les violences faites aux femmes en diffusant des programmes
relatifs à ces sujets ». Un retour à la télévision
d'État ?
La Toile n'est pas en reste, comme le souligne Marc Rees,
rédacteur en chef de PC Impact. Si le
projet était adopté en l'état, la loi obligerait les "intermédiaires
techniques" à lutter activement contre le "sexisme" et l'"homophobie".
Plus concrètement, explique notre confrère, « si dans un forum
ou sur un réseau social, un internaute se lance dans ce genre de
discours sexistes avec quelques propos fleuris appelant à la
discrimination, l'hébergeur devra impérativement dénoncer ces contenus
aux autorités dès lors que ceux-ci lui auront été signalés par un
individu ».
Alors, Goldorak est-il bon pour la casse ? On ne
reprochera pas aux pouvoirs publics d'annoncer, par ailleurs, une
protection accrue des femmes victimes de violences conjugales. Reste
une question posée incidemment par Actarus : son refus de
porter la main sur une femme, mais aussi son aversion à la voir prendre
les armes, ne relèveraient-ils pas d'une même inclination ? Le
cas échéant, l'égalité, agitée à tout va, serait une piètre parade aux
souffrances dont s'inquiète, légitimement, le porte-parole du
gouvernement.
Publié dans Féminisme & Genre, Médias, Politique, Société | Pas de commentaires
23 avril 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Une vague populiste est-elle en train de submerger
l'Europe ? Sous la pression de mouvements émergents, les
partis de gouvernement infléchissent leurs politiques.
Il y a le feu dans la maison Europe, s'inquiète Gérard
Grunberg, directeur de recherche au CNRS. « C'est l'ensemble
des élites politiques européennes favorables à l'intégration européenne
qui [...] sont immobiles, voire pétrifiées, face à la marée populiste
montante », déplore-t-il sur Telos. De
fait, selon un sondage Harris Interactive pour LCP,
un nombre croissant de Français jugeraient que Marine Le Pen
« ferait une bonne présidente de la République ». Par
ailleurs, dimanche dernier, 14 avril, s'est tenu le congrès
fondateur d'Alternative pour l'Allemagne, un parti prônant
« une dissolution ordonnée » de l'Union économique et
monétaire - autrement dit, le retour au mark. Bien que la défiance à
l'égard de l'euro semble faiblir outre-Rhin, et quoique Angela Merkel
bénéficie d'une popularité record, ce nouveau venu pourrait rafler
quelques voix à la CDU-CSU lors des élections législatives programmées
en septembre, perturbant quelque peu le jeu politique.
Partout en Europe...
À l'image du Mouvement 5 étoiles (M5S) de l'autre
côté des Alpes ? Celui-ci compte des militants parmi les
Italiens expatriés en Allemagne, comme le rapporte le magazine Cicero,
cité par le Courrier international.
« Quand il n'y aura plus de politiciens professionnels au
Parlement, mais qu'il y aura seulement des membres de la société
civile, qui ne s'inscrivent que pour un temps déterminé dans les
institutions, le M5S ne sera plus nécessaire », assure l'un
d'entre eux. De là à proposer l'institution d'une représentation
organique de la nation, il n'y a qu'un pas. En France, les royalistes
l'ont franchi de longue date !
« Sans un sursaut politique au niveau européen, les
partis de gouvernement seront amenés, chacun dans son pays, à tenir
compte de la poussée populiste et à atténuer leur discours
pro-européen », prévient encore M. Grunberg. N'est-ce
pas déjà le cas ? La crise aidant, la fraternité universelle
n'a plus la cote. La hantise du plombier polonais suscitait jadis
quelque suspicion morale. Mais aujourd'hui, à Paris, un chantre de la
"démondialisation" siège au Conseil des ministres, vilipendant Chinois,
Coréens et autres envahisseurs responsables du déclin français. À
Madrid, le gouvernement entend restreindre les conditions d'obtention
de la nationalité espagnole. À Copenhague, on somme les chômeurs
étrangers d'apprendre le danois, sous peine de réduire leurs
indemnités.
Le cas britannique
À Londres, enfin, « le chancelier de l'Échiquier,
George Osborne s'est publiquement demandé, à propos d'un homme vivant
de l'aide sociale et reconnu coupable d'avoir provoqué l'incendie qui a
causé la mort de ses six enfants : "Pourquoi l'État devrait-il soutenir
des gens comme Philpott ?" » Selon The Daily
Telegraph, cité par le Courrier international,
« Osborne est applaudi par ses alliés tories mais accusé par
le Labour "d'exploiter cyniquement les crimes de Philpott pour faire
passer sa réforme controversée" ». Les grandes
lignes en ont été présentées le 25 mars par le Premier
ministre David Cameron, dont le projet vise à réduire l'immigration des
ressortissants de l'Espace économique européen. « Plusieurs
mesures ont été mises en avant et notamment la fin du versement de
l'aide perçue par un immigré au chômage au bout de six mois s'il n'a
aucune perspective d'emploi, ainsi que la restriction des droits des
immigrés en matière d'aide au logement et d'accès au système de
santé », rapporte la Fondation Robert Schuman.
Voilà seulement quelques années, l'Europe entière aurait crié
au scandale ! Reste à savoir comment cette pression populiste
se conjuguera aux facteurs économiques... « Un détricotage de
la zone euro, puis de l'Union européenne elle-même, risque [...] de
s'opérer », prévient Gérard Grunberg. Affaire à
suivre.
Publié dans Europe, Politique, Populisme | Pas de commentaires
7 mars 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Une proposition de loi a été déposée à l'Assemblée nationale
afin d'interdire « le financement par des États étrangers des
cours d'arabe donnés en France ».
Son auteur, Damien Meslot, député UMP de Belfort, déplore que
« dans certains quartiers sensibles, des cours d'arabe,
financés par des réseaux occultes venant de l'étranger, prodiguent des
enseignements dont le contenu véhicule des messages
extrémistes ». Lesquels constitueraient, selon lui,
« des appels aux troubles de l'ordre public ».
Son argumentation nous apparaît quelque peu bancale. En effet,
si ces cours constituaient effectivement « un danger pour la
sécurité de notre territoire national », pourquoi faudrait-il
les interdire au regard de leur financement, et non de leur nature
même ? Quant à la volonté de préserver la France de
l'influence étrangère, elle n'est pas manifeste, le texte proposé
visant seulement à la protéger des États « non partie à la
Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés
fondamentales ». Autrement dit, Washington et Ryad seraient
affectés, mais pas Berlin et Ankara, par exemple.
Aussi cette proposition de loi relève-t-elle, à nos yeux, du
pur affichage. De fait, la hantise de l'islam se prête à la démagogie
tout autant que son apologie. En outre, si ce texte devait être examiné
par l'Assemblée, celle-ci se trouverait confrontée à deux écueils.
D'une part, elle devrait s'inquiéter des réactions internationales, et
notamment des représailles susceptibles d'entraver la "diplomatie
d'influence" mise en œuvre par la France, forte d'un vaste réseau
d'enseignement à l'étranger. D'autre part, elle risquerait de museler
la liberté d'expression à nos propres dépens. En effet, tandis qu'il
fustige l'islamisme. M. Meslot pointe « des messages
contraires aux valeurs de la République ». Si bien que les
royalistes pourraient être les premiers à faire les frais de sa
politique... Prudence !
Publié dans Islam, Politique | Pas de commentaires
16 janvier 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Décidé à collectionner les nationalités, sinon à les troquer,
Gérard Depardieu joue les nomades dans un monde toujours façonné par
les rivalités d'États souverains.
À la faveur du différend l'opposant à Jean-Marc Ayrault,
Gérard Depardieu n'a pas cessé de le marteler : « je
suis un citoyen du monde », a-t-il encore déclaré début
janvier (2013), alors qu'il venait de recevoir un passeport russe des
mains du président Vladimiir Poutine. « Il montre
effectivement que grâce à la mondialisation nous sommes, dans une
certaine mesure, libres d'échapper à la main lourde d'un
État », s'est félicité Emmanuel Martin, dans un billet publié
par l'Institut Turgot, arguant que « la concurrence
institutionnelle, et particulièrement la concurrence fiscale est une
composante essentielle de notre liberté ». De fait, constate
Élie Cohen, « l'accumulation de taxes nouvelles sur le capital
au moment de sa formation, de sa détention, de sa transmission, et de
sa distribution n'est pas soutenable à long terme dans une économie
ouverte ». De ce point de vue, souligne-t-il sur Telos,
« Gérard Depardieu met le doigt sur les contradictions
européennes de nos gouvernants ».
Citoyen du monde ?
Mais bien qu'il se proclame « citoyen du
monde », Gérard Depardieu n'en est pas moins réduit à se
placer sous la juridiction d'un État, comme tout un chacun, quoique son
aisance financière lui procure quelque facilité quand il s'agit de
solliciter sa protection, et non d'en hériter par naissance. En cela,
il ferait plutôt figure de nomade. Un nomade au déracinement somme
toute relatif. « J'ai un passeport russe, mais je suis
français », a-t-il également proclamé, nuançant ses propos
précédents. Amateur de bonne chère, souvent aigri mais volontiers
débonnaire, il « fait partie de notre patrimoine
cinématographique », comme l'a observé Mme Aurélie
Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication. Qu'il le
veuille ou non, l'interprète d'Obelix incarne la France aux yeux du
monde.
Paradoxalement, c'est vraisemblablement la raison pour
laquelle il a été accueilli si chaleureusement en Russie. On a beau
vivre dans un village global, les États continuent de se tirer dans les
pattes. « L'intelligence économique [...] de Vladimir Poutine
est une démonstration concrète de la façon de saisir des opportunités
pour affaiblir une nation », souligne un contributeur de
l'Alliance géostratégique (AGS). « Et peu importe les
déclarations diplomatiques de rose et de miel quand les faits
illustrent que les nations dites "amies" sont néanmoins concurrentes
avec leurs intérêts propres à promouvoir et à développer. »
Souveraineté
Dans ces conditions, « ce passeport est moins un
document juridique qu'un symbole », comme le remarque Yannick
Harrel, lui aussi contributeur de l'AGS. C'est pourquoi on ne
s'attardera pas sur la faculté, pour Gérard Depardieu, de bénéficier
effectivement d'une double nationalité franco-russe, en dépit des
doutes planant à ce sujet. Par ailleurs, à supposer qu'il souhaite à
nouveau se défaire de sa nationalité française - « je vous
rends mon passeport et ma Sécurité sociale », avait-il déclaré
à l'intention de Jean-Marc Ayrault - il lui faudrait engager des
démarches sans trop tarder, et justifier d'une résidence effective à
l'étranger. Autrement dit, sa nationalité dépend du bon vouloir de
l'État – c'est-à-dire, selon les cas, des dispositions du droit ou des
largesses du prince.
« C'est donc l'État souverain qui décide qui est un
de ses nationaux. C'est sans doute l'expression la plus pure de sa
souveraineté, car elle ne suppose pas l'accord d'un autre
État », selon Me Eolas, l'animateur du Journal
d'un avocat. Mme Najat Vallaud-Belkacem,
porte-parole du gouvernement, ne s'y est pas trompée :
« c'est le pouvoir discrétionnaire de Vladimir Poutine
d'offrir la nationalité russe à qui il l'entend », a-t-elle
observé, se refusant à tout autre commentaire sur BFM TV.
« Quand un citoyen français a une autre nationalité,
deux souverainetés se heurtent, et aucune ne peut
l'emporter », explique Eolas. « L'autre État a tout
autant que la France le droit de décider qui sont ses ressortissants,
et le législateur français n'a aucun pouvoir pour limiter la
transmission de cette autre nationalité. Qui n'est tout simplement pas
son affaire. » Tout au plus la France pourrait-elle
« s'attaquer aux Français par acquisition », selon
notre avocat. « Ceux-là devraient, pour pouvoir acquérir la
nationalité française, renoncer préalablement à leur nationalité
d'origine. Et on se casse à nouveau les dents sur la souveraineté des
États étrangers. Quid si l'État en question ne
prévoit pas la possibilité de renoncer à cette nationalité ?
[...] On aura des enfants nés en France, y ayant grandi, voire y passant
toute leur vie, mais qui ne seront jamais Français à cause d'une loi
votée dans un autre pays. Tandis que son voisin, lui, aura la
nationalité française dès l'âge de treize ans. En somme, la nationalité
française dépendra de la loi d'un État étranger. » C'est dire la
prudence avec lequel devra manœuvrer le législateur, si d'aventure il
se décide à bannir la double nationalité.
Publié dans Droit, Monde, Mondialisation, Politique, Société | Pas de commentaires
6 janvier 2013
Plaidoyer récréatif en faveur de l'égérie populiste.
Scandale dans la blogosphère néo-frontiste ! Marine
Le Pen n'ira pas manifester, le 13 janvier prochain,
contre l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. L'égérie
populiste serait coupable de sacrifier la famille sur l'autel de
quelque calcul politicien, lit-on ici où là. C'est traiter bien
injustement celle qui continue d'incarner, contre vents et marées,
l'espoir du redressement national.
Aujourd'hui comme hier, en effet, la priorité demeure de
renverser l'UMPS, ce syndicat d'oligarques menant le pays à sa perte.
Politique d'abord ! Dans cette optique, la "manif pour tous"
doit être analysée pour ce qu'elle est : à savoir, une funeste
opération d'enfumage, téléguidée comme toujours depuis Bruxelles et
Washington. D'ailleurs, ses organisateurs cachent mal leur
jeu : les sympathies de Frigide Barjot à l'endroit des
invertis donnent à réfléchir ; pour bénéficier d'une telle
couverture médiatique, ne faut-il pas en être, d'une façon ou d'une
autre ? Seuls des naïfs peuvent l'ignorer : le
Système (avec une majuscule SVP) ne se divise que pour mieux régner.
Dans le cas présent, il entretient sciemment l'illusion d'une
opposition entre PS et UMP, donnant à croire qu'une alternance est
possible dans notre démocratie dont les acteurs sont, en réalité, les
marionnettes d'une superclasse mondiale à la solde du capitalisme
apatride.
Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, Marine
Le Pen avait renvoyé dos à dos chacun des deux finalistes
sélectionnés par les médias aux ordres. À l'époque, il n'était pas
question de préférer François Hollande à Nicolas Sarkozy au motif que
celui-là brouillerait plus certainement que celui-ci les repères de
la filiation. Qu'on se le dise : Marine Le Pen est
d'une autre trempe que les girouettes qui nous gouvernent !
Elle n'est pas du genre à retourner sa veste au moindre mouvement de
foule canalisé par des services préfectoraux pour le moins
complaisants... Marine Le Pen a l'étoffe d'une femme
d'État, lucide dans son jugement, ferme dans ses convictions,
déterminée dans son action. L'amour de la France, voilà son unique
passion ! Hélas, jusqu'au sein de son propre parti, les
suppôts du mondialisme redoublent d'efforts pour la faire trébucher.
Ces traitres seront châtiés comme tel le jour la France, la vraie,
retrouvera ses droits. En attendant, la nouvelle Jeanne d'Arc résiste
admirablement aux terribles pressions qui s'abattent sur elle. Bravo
Marine ! De ton obstination à rester en marge d'une manifestation dépend évidemment l'avenir de la
France, sinon celui de la planète voire de l'univers tout entiers.
Publié dans Politique, Populisme | 3 Commentaires
4 octobre 2012
Article publié dans L'Action Française 2000
À la faveur, d'une part, des débats de société et, d'autre
part, des défis lancés par la crise économique, hommes d'église,
politologues et journalistes se risquent à critiquer un régime
politique que l'on croyait inattaquable.
La démocratie a-t-elle encore la cote ? Du moins la
critique-t-on plus volontiers que par le passé. D'abord dans l'Église.
Ainsi Benoît XVI a-t-il jugé « évident », le
22 septembre 2012, devant le Bundestag, « que dans
les questions fondamentales du droit, où est en jeu la dignité de
l'homme et de l'humanité, le principe majoritaire ne suffit
pas ». Deux jours plus tard, alors que Jean-Michel Apathie
l'interrogeait sur RTL à propos du mariage des
homosexuels, Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris et
président de la Conférence des évêques de France, a tenu un discours
similaire : « il n'est pas sain de mettre aux
voix » la distinction du bien et du mal, a-t-il déclaré.
Érosion progressive
Outre-Rhin, le politologue Herfried Münkler analyse, quant à
lui, l'« érosion progressive » qui affecterait la
démocratie parlementaire. Le Courrier international
s'est fait l'écho de ses interrogations publiées par le Spiegel.
« Pourquoi la crise actuelle devrait-elle signifier le début
de la fin de ce modèle politique ? », se
demande-t-il. « N'est-ce pas qu'un moment difficile à passer,
auquel succédera à nouveau une période florissante du système, rôdé et
éprouvé, de la démocratie parlementaire ? Un élément ne plaide
pas en ce sens : l'impossible synchronisation des rythmes
économique et politique. La Bourse et les banques dictent le rythme des
décisions et les parlements courent derrière elles. Ce phénomène n'est
pas seulement une conséquence de la mondialisation, mais aussi un effet
de l'accélération des communications et des nouvelles technologies de
l'information. Les autorités politiques sont tellement sous pression
que le gouvernement place en permanence le Parlement devant le fait
accompli. Non seulement celui-ci se contente d'approuver ce que
l'exécutif a annoncé sous la pression de la Bourse et des agences de
notation, mais l'Union européenne et l'euro, qui en tant que remparts
supranationaux auraient dû faire barrage à l'autonomisation des
marchés, contribuent au contraire à la marginalisation des parlements
nationaux, dans la mesure où les chefs de gouvernement prennent les
décisions à Bruxelles et exhortent les élus à ne pas les contester sous
peine de faire accourir les spéculateurs financiers. »
Apologie des pleins pouvoirs
La situation n'a pas échappé à Henri Pigeat. Intervenant lundi
dernier, 1er octobre, au micro de BFM Business,
l'ancien président de l'AFP n'a pas mâché ses mots. De son point de
vue, l'Italie doit être montrée en exemple pour avoir réalisé, depuis
un peu moins d'un an, plus de réformes que la France durant le
quinquennat de Nicolas Sarkozy. Or, ce succès tiendrait au fait que le
gouvernement de Mario Monti disposerait, en quelque sorte des
« pleins pouvoirs sous contrôle ». En France,
soutient Henri Pigeat, « toutes les réformes récentes [...]
ont été réalisées avec des gouvernements de pleins pouvoirs ».
Dans les démocraties, déplore-t-il, « il y a toujours des
intérêts particuliers qui vont s'opposer à l'intérêt
général ». Selon lui, il faut « faire en sorte que
les choses qui doivent être réglées d'urgence le soient
effectivement ». Sinon, prévient-il, « nous allons
butter sur une crise beaucoup plus grave que la situation actuelle et
il faudra faire les réformes sous l'autorité de la Banque centrale
européenne, du FMI et d'autres autorités extérieures ». Alors,
"politique d'abord" ?
Publié dans Politique, Société | Pas de commentaires
5 septembre 2012
Article publié dans L'Action Française 2000
Du bonheur en république...
Bravant l'adage populaire, selon lequel « l'argent ne fait pas
le bonheur », Éric Straumann, député UMP du Haut-Rhin, s'est
illustré, pendant l'été 2012, dans un entretien accordé au Figaro.
À cette occasion, il s'est insurgé contre le montant faramineux atteint
par la cagnotte de l'Euro Millions : 190 millions
d'euros ! Selon lui, il conviendrait de légiférer de façon à
limiter les gains à 30 millions d'euros, quitte à partager la
somme mise en jeu. Ce faisant, a-t-il expliqué, « on pourrait
faire six fois plus d'heureux » !
Comme si l'argent suffisait à palier toutes les vicissitudes
de la vie... M. Straumann ignore-t-il, par exemple, qu'aucun
chèque n'a jamais rassasié un joueur invétéré ? S'est-il
préoccupé des ravages de l'addiction ?
Quitte à faire le bonheur des gens, peut-être pourrait il prendre
exemple sur ses homologues danois. Lesquels, contrairement à lui,
veillent sur la santé de leurs concitoyens, et singulièrement des
fonctionnaires municipaux, jusqu'à leur interdire de fumer tandis
qu'ils balaient les rues d'Aarhus.
Autre ambiance a Taiwan, où le ministre de l'Environnement a
prié tous les hommes de s'asseoir sur le trône à chaque fois qu'ils
voudraient soulager leur vessie. En Suède, paraît-il, les petits
garçons y sont d'ores et déjà incités dans les jardins d'enfants –
parité oblige. Par comparaison, les velléités du député Straumann
apparaissent somme toute bien timides... Petit joueur, va !
Publié dans Politique, Société | Pas de commentaires
10 août 2012
Article publié dans L'Action Française 2000
Un "billet d'humeur" rédigé en urgence pour L'Action
Française 2000.
Le mercredi 18 juillet 2012, le Conseil des ministres
a mis fin aux fonctions de commissaire à la Diversité et à l'Égalité
des chances exercées par Yazid Sabeg. Désigné à ce poste sous le
quinquennat de Nicolas Sarkozy, M. Sabeg avait regretté que le
nouveau gouvernement s'occupe « d'autres sujets urgents que
les questions d'égalité des chances et de lutte contre les
discriminations ». Rien d'étonnant de la part d'un protégé de
l'UMP : au cours de la législature précédente, par exemple, le
couple Copé-Zimmermann nous avait habitués à verser dans la surenchère
féministe ; les questions "sociétales" ne sont pas l'apanage
du PS !
Puisant décidément son inspiration à gauche, l'opposition s'en
est trouvée réduite à agiter l'épouvantail fasciste, tandis que le chef
de l'État confiait à Lionel Jospin la présidence d'une commission sur
la moralisation de la vie politique : indisposé par la
« suspicion » que cela ferait peser sur les élus,
Christian Jacob, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, a
carrément dénoncé un penchant socialiste à
l'« antiparlementarisme ». Hélas, on ne saurait
compter sur François Hollande pour botter hors du Palais-Bourbon les
parasites qui l'occupent...
Au reste, si dictature il y a, force est de constater la
servilité avec laquelle ses victimes s'y soumettent – quand elles ne
contribuent pas directement à l'installer. S'il est un bastion qui
relève intrinsèquement de la gauche, c'est bien la "culture", dont le
nouveau ministre, Aurélie Filippetti, « considère
vraiment » qu'elle « fait partie du domaine
régalien ». Qu'on se le dise : brasser du vent, c'est
une affaire d'État ! À qui la faute ? Ce n'était pas
François Mitterrand, mais Charles De Gaulle, qui occupait la
magistrature suprême quand fut créé ce maroquin. À bon entendeur...
Publié dans Politique | Pas de commentaires