26 juin 2015
En bref : l'idéologie poussée à son comble ;
les électeurs du Front national moins jacobins qu'on aurait pu le
craindre ; une réforme en Suisse sur le financement de
l'audiovisuel public.
Idéologie
Le
mois prochain devrait se tenir le procès d'un ancien responsable du
Front national de Seine-et-Marne, accusé, entre autres, d'avoir
incendié pas moins de treize voitures dans la nuit du 7 au 8
avril derniers. Cela afin d'illustrer l'insécurité censée
régner dans sa commune de Mitry-Mory ! Ce type a fait très
fort, mais il n'est pas le seul à agir de la sorte. Témoignage
personnel : des militants d'extrême nous ont déjà rapporté
avoir diffusé des autocollants avec la mention « on va te
niquer ta race sale français » – pour « faire réagir
nos concitoyens », comme ils me l'avaient expliqué. Preuve que
la réalité n'y suffisait pas... Les tenants de la "réinformation"
s'inscrivent dans leur sillage. Surpris à véhiculer de fausses
informations (visant à dénigrer Najat Vallaud-Belkacem ou nos
compatriotes musulmans, par exemple), ils se justifient sans trop
de complexes en arguant de la prétendue crédibilité des rumeurs.
Crédibilité qui n'a de valeur qu'au regard de leur idéologie, dont tout
cela illustre, précisément, l'acception la plus caricaturale.
Régionalisme
« 72%
des Français se disent favorables à la reconnaissance officielle des
langues régionales. » Chez les sympathisants du
Front national, cette proportion atteindrait même
76 % ! Peut-être les électeurs du FN sont-ils moins
jacobins que les dirigeants du parti ne prétendent l'être
eux-mêmes ? Selon
Florian Philippot, en effet, la ratification de la Charte
européenne des langues régionales et minoritaires ne constituerait rien
de moins qu'un « nouvel attentat contre l'unité de la France
et l'indivisibilité de la République ». Les populistes ont le
sens de la mesure !
Redevance
« Les
électeurs suisse ont adopté de justesse une modification du système de
redevance pour la radio télévision qui fera que tout foyer devra payer
même s'il n'a ni téléviseur ni radio. » Appliquée en
France, une telle mesure ne ferait pas les affaires de votre serviteur.
Mais si l'entretien d'une télévision publique relevait effectivement du
bien commun (avec des si...), l'ensemble des contribuables ne
devraient-ils pas participer à son financement ? La situation actuelle
s'avère manifestement aberrante. Loin de nous, cependant, l'idée qu'il
conviendrait de racketter les quelques marginaux réfractaires à l'achat
d'un téléviseur. Que l'État se débarrasse plutôt du boulet de France
Télévision ! La production de Plus belle la vie
payée par les impôts, franchement, ça craint...
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23 juin 2015
Allez, un peu de polémique ! Une réponse succincte à Bruno Roger-Petit...
Nos confères de Challenges n'aiment pas
les royalistes. Leur péché, selon
la tribune inquisitoriale publiée aujourd'hui même par Bruno Roger-Petit ?
Établir une distinction entre la France et la République.
Il est est vrai que leurs convictions les y condamnent
fatalement, de la même façon qu'à l'étranger, des républicains sont
bien obligés de dissiper la confusion entretenue par l'histoire entre la
monarchie et la Belgique, l'Espagne ou le Royaume-Uni...
Ce péché, donc, Marion
Maréchal-Le Pen vient de le confesser. C'est pourquoi, avec
elle, selon Bruno Roger-Petit, on serait « bel et bien de
retour dans le salon de Maurras, bien loin de la libraire-papeterie de
Poujade ou de la tombe du général à
Colombey-les-deux-Églises » – comme si celui-ci n'avait pas
été influencé par l'Action française...
Or, cette distinction établie entre la France et la
République, ce serait « un cri de ralliement lancé à ce que
l'extrême droite française a toujours produit de pire depuis deux
siècles ». Charles Maurras, mais aussi Pierre Boutang, Thierry
Ardisson, Stéphane Bern ou Steevy Boulay, par exemple, sans parler du
colonel Rémy ou d'Honoré d'Estienne d'Orves : des gens aux
idées « pires » que celles d'Henry Coston, Édouard
Drumont, Joseph Arthur de Gobineau, etc. ?
Ah, les goûts et les couleurs !
NB – Marion Maréchal-Le Pen prétend ne pas comprendre pourquoi la "République " a tellement la cote. De notre point de vue, la réponse est simple : c'est à cause de l'islam ! La hantise qu'il inspire s'abrite derrière la paravent de la laïcité, qui est censée être consubstantielle à la République, mais dont l'invocation contribue manifestement à en exclure un nombre croissant de nos compatriotes...
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3 mai 2015
L'hystérie sécuritaire aidant, le "fascisme" s'incarne de
façon éclatante parmi les Républicains de l'UMP.
S'exprimant
sur France 3 dimanche dernier,
26 avril 2015, Christian Estrosi, député-maire de Nice, a
fustigé « l'islamo-fascisme » dont les
« cinquièmes colonnes » seraient infiltrées
« dans nos caves, dans nos garages ». La
proposition de loi qu'il a déposée à l'Assemblée nationale,
avec le soutien d'une quarantaine de collègues parlementaires (parmi lesquels figure le souverainiste Jacques Myard), donne
une traduction juridique à ce délire paranoïaque.
« Face à des personnes présentant des
caractéristiques laissant à penser qu'elles pourraient se rendre
coupables d'actes terroristes, mais pour lesquelles aucun commencement
d'exécution ne peut être prouvé, la loi ne permet pas de protéger la
population », déplorent les signataires de ce texte. Aussi
conviendrait-il, selon eux, de créer « un délit de
participation à une entreprise terroriste encouru par ceux qui ont
commis des actes composant un faisceau d'indices concordants pouvant
laisser craindre qu'ils soient susceptibles de passer à
l'acte ». En conséquence, serait passible de de sept
ans d'emprisonnement et de 100 000 euros d'amende tout
individu inscrit, en vertu d'une simple suspicion, sur le fichier
"Système de prévention des actes terroristes", et qui chercherait, par
ailleurs, à « recueillir des renseignements sur des lieux ou
des personnes », qui voudrait « se former au
maniement des armes ou à toute forme de combat », voire
« au pilotage d'aéronefs ou à la conduite de
navires », ou bien qui consulterait régulièrement des
publications faisant « l'apologie du terrorisme ».
Naturellement, en complément de cette "loi des suspects",
« des dérogations aux règles de droit commun de procédures
pénales » devraient être instaurées « afin de
permettre aux forces de l'ordre d'assurer la sécurité du territoire
national à tout moment, et notamment en cas d'urgence
absolue ». Par exemple, « quand une bombe [...] doit
exploser dans une heure ou dans deux heures », selon
l'hypothèse formulée par Marine Le Pen, dont
l'imagination n'est apparemment pas la seule à se nourrir des aventures
de Jack Bauer et autres fictions télévisées américaines... En tout cas,
des islamistes ou des Républicains de l'UMP, on se demande parfois quels sont
les plus "fascistes". No pasaran !
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6 avril 2015
En matière de démagogie, comparé aux autres partis, le Front
national, c'est pareil en pire.
Opposé à la construction de nouveaux lieux de culte musulmans,
Florian Philippot, vice-président du Front national, s'est justifié en
paraphrasant la Française des jeux :
« 100 % des lieux de radicalisation sont des
mosquées », a-t-il prétendu sur
le plateau d'Itélé – sans même susciter
la réaction de notre confrère Bruce Toussaint !
Or, selon
Pierre Conesa, par exemple, « 80 % des
types qui partent en Syrie ne sont passés ni par la prison, ni [par] la
mosquée ». C'est dire l'efficacité de la politique prônée par
le Front national contre l'islamisme. En la matière, rappelons-le,
Marine Le Pen avait déjà proposé que les policiers
s'inspirent des méthodes à l'œuvre dans les séries télévisées américaines, à
commencer par 24 heures chrono.
Bref, c'est du sérieux.
NB – Les sentiments (à certains égards légitimes) visés par la
démagogie frontiste préoccupent le gouvernement et ses fonctionnaires.
En témoigne le séminaire qui se tiendra jeudi prochain,
9 avril 2015, consacré précisément à l'« insécurité
culturelle », organisé à
l'initiative de France stratégie, le think tank
de Matignon.
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6 mars 2015
Article publié dans L'Action Française 2000
Le budget des collectivités locales n'en finit pas
d'augmenter, bien que l'État réduise leurs dotations. Tandis que
l'intercommunalité tarde à tenir ses promesses, la concentration des
activités serait la condition d'une croissance retrouvée.
Vraiment ?
Polémique à Compiègne : après que la bande-son d'un
clip de rap controversé eut été enregistrée aux frais des contribuables
locaux, la municipalité a dénoncé « un détournement »
de ses installations. « Nos équipements ne doivent pas être
utilisés pour produire des éléments qui sont de nature à développer
l'argent facile, les rodéos », a martelé benoîtement Michel
Foubert, premier adjoint au maire Philippe Marini, cité par nos
confrères du Parisien. En conséquence, a-t-il
annoncé, les installations municipales pourraient faire l'objet
prochainement d'une "charte d'utilisation". Autant dire qu'il affiche
la ferme volonté d'en finir avec la dilapidation des deniers publics...
Plus de fonctionnaires
Pourtant, la pression est forte sur les communes, départements
et régions, dont le budget doit s'accommoder d'une moindre dotation de
l'État. « Après un premier coup de rabot de
1,5 milliard en 2014, cette manne va être amputée de
3,67 milliards cette année et de 11 milliards au
total de 2015 à 2017 », rapporte Le Figaro.
Les dépenses n'en continuent pas moins d'augmenter dans les
collectivités locales, comme le précise notre confrère Cyrille
Pluyette : « Leur masse salariale – plus de la moitié
des charges des communes – a bondi de 4 % l'an dernier, selon
un chiffre provisoire donné par Christian Eckert, le secrétaire d'État
au Budget, après une progression 3,1 % en 2013. »
Tout en occultant la diversité des territoires, ces chiffres traduisent
l'échec d'une certaine "rationalisation" orchestrée depuis Paris. Selon
l'Observatoire des finances locales, en effet, ces mauvais chiffres
résulteraient de « la montée en charge progressive de
l'intercommunalité », laquelle associerait « une
hausse modérée des dépenses communales de personnel à une progression
importante de celles des groupements de communes ». Autrement
dit, les mutualisations annoncées n'ont pas produit les économies
escomptées, bien au contraire !
Une analyse biaisée
Qu'en sera-t-il du développement des métropoles ?
Héritier du Commissariat général du Plan, le Conseil d'analyse
économique (CAE) souligne « l'intérêt » qu'il y
aurait « à accompagner la concentration d'activité ».
Paradoxalement, quitte à accroître les redistributions, il y verrait le
moyen de « promouvoir l'égalité des chances à travers le
territoire », selon l'intitulé d'un rapport publié le mois
dernier (féveier 2015). Cela répondra-t-il aux attentes de la "France
périphérique" dépeinte par Christophe Guilluy ? Quoi qu'il en
soit, cette analyse apparaît biaisée aux yeux d'Olivier Bouba-Olga,
professeur à l'université de Poitiers. Les rapporteurs « font
"comme si" le PIB par habitant était un bon indicateur de la
productivité des régions », explique-t-il sur son blog. Or,
cette statistique « dépend certes en partie de la productivité
apparente du travail, mais aussi des taux d'emploi, des taux
d'activité, de la proportion de travailleurs transfrontaliers ou
interrégionaux, des comportements de mobilité, etc. ».
A titre d'illustration, précise-t-il, « une bonne part de
l'écart entre le PIB par habitant de l'Île-de-France et celui des
autres régions tient au fait que les actifs d'Île-de-France passent
leur retraite hors de la région capitale ». En définitive,
affirme le chercheur poitevin, « croire que la seule solution
pour faire de la croissance en France consiste à renforcer encore
l'hypertrophie francilienne est particulièrement désolant et non fondé
scientifiquement ».
Républiques en miniatures
C'est pourtant la conviction qui semble inspirer nos élites
politiques, y compris à l'échelle locale. Que l'on songe aux
chamailleries à l'œuvre à la faveur de la réforme territoriale, tandis
que les édiles se disputent les "capitales" des nouvelles entités
régionales ! « On aurait pu rêver d'un peu
d'imagination, de tentatives de gouvernance innovantes, permettant de
tirer partie de la diversité des territoires français, de bien gérer
ces interdépendances », regrette Olivier Bouba-Olga.
« Je crains qu'on s'achemine vers l'émergence de petits rois,
à la tête de leur petit royaume », conclut-il, pessimiste. De
"petits royaume" hélas construits sur un modèle républicain...
NB – À la faveur du redécoupage régional,
« l'hétérogénéité interrégionale des PIB par habitant se
réduit », observe Olivier Bouba-Olga. Cela n'ira pas sans
produire quelque effet collatéral, prévient-il :
« Comme les aides européennes sont calculées en partie sur la
base des PIB régionaux par habitant, le montant d'aide reçu par la
France va diminuer. » Voilà qui éclaire sous un nouveau jour
une "solidarité européenne" que l'on savait déjà bien fragile...
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10 décembre 2014
Selon la présidente du FN, la police devrait prendre exemple
sur les héros des séries télévisées américaines. Cela promet...
L'affaire a déjà fait grand bruit. L'usage de la torture
est-il « excusable » dans certaines
circonstances ? Interrogée ce matin, mercredi
10 décembre 2014, par Jean-Jacques Bourdin, sur le plateau de BFM TV,
Marine Le Pen a répondu sans ambiguïté :
« il peut y avoir des cas », a-t-elle déclaré,
« quand une bombe – tic, tac ; tic, tac ;
tic, tac – doit exploser dans une heure ou dans deux heures, et
accessoirement peut faire deux cents ou trois cents victimes civiles,
où il est utile de faire parler la personne pour savoir où est la
bombe », et cela « avec les moyens qu'on
peut » – autrement dit, sous la torture si nécessaire.
Ce faisant, Marine Le Pen ne se contente pas de transgresse un
tabou éthique. De sa part, d'ailleurs, cela n'est qu'à moitié
surprenant : ne marche-t-elle pas dans les pas de son
père ? D'un point de vue politique, peut-être y a-t-il plus
grave. En effet, le scénario invoqué par la présidente du FN s'inspire
directement des fictions produites outre-Atlantiques, à commencer par 24 heures
chrono, dont le héros damné est appelé à mettre la morale au
placard pour déjouer un attentat imminent. C'est un comble :
Marine Le Pen a beau relayer servilement la propagande de
Moscou, son esprit n'en est pas moins perverti par le soft
power américain !
Or, tout cela, c'est à la télévision. Dans la "vraie vie",
nous doutons qu'aucun agent de la DGSI n'ait jamais été confronté à
pareil scénario. Et si certains l'avaient été, sans doute ne se
seraient-ils pas mépris quant à la portée de leur action :
couper les doigts d'un suspect contribuerait sans doute à le faire
parler, mais vraisemblablement pour lui faire dire n'importe quoi.
En vérité, Jack Bauer n'existe pas, et c'est tant mieux comme ça. On
s'étonnera néanmoins qu'un personnage prétendant présider aux destinées
de l'État puisse s'imaginer le contraire. Selon son père, Marine
Le Pen serait pourtant « du gabarit de
Mme Merkel ou de Mme Thatcher ». Au moins le
Menhir n-a-t-il pas perdu son humour.
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23 septembre 2014
Tout sauf Sarkozy ! Le slogan en vogue au printemps
2012 retrouve toute son actualité, tandis que l'ancien chef de l'État
vient d'annoncer qu'il briguerait la présidence de l'UMP.
Hier soir, par exemple, Henry de Lesquen et ses invités se
sont déchaînés contre lui au micro de Radio Courtoisie.
Le bilan qu'ils ont tiré de son quinquennat nous est apparu d'autant
plus discutable qu'il se sont bien gardés de le mettre en perspective.
Aussi ont-ils laissé entendre qu'un autre aurait fait mieux
hier ; qu'un autre ferait beaucoup mieux demain. À l'image de
François Hollande, peut-être ?
S'alarmer ainsi du retour de Nicolas Sarkozy, c'est entretenir
l'espoir qu'un miracle sortira des urnes. C'est précipiter nos
compatriotes vers de nouvelles désillusions, et nourrir la démagogie
des politiciens qui les abusent. À chacun ses forfaitures...
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17 juillet 2014
Article publié dans L'Action Française 2000
La délégation sénatoriale aux droits des femmes demande que
soient instrumentalisés les manuels scolaires afin d'encourager les élèves à
s'émanciper des représentations sexuées.
Quoi qu'il advienne des "ABCD de l'égalité", moult
responsables politiques semblent décidés à inculquer aux petits
Français les valeurs qui les avaient inspirés. Témoin de cette
obstination, le rapport d'information du socialiste Roland Courteau,
présenté au nom de la délégation aux droits des femmes du Sénat.
Celle-ci « a toujours considéré que c'est dès le plus jeune
âge que les stéréotypes doivent être appréhendés et
déconstruits ». C'est pourquoi elle s'est intéressée aux
manuels scolaires, souhaitant « prendre la mesure de
l'évolution des représentations sexuées transmises aujourd'hui à
l'école ».
Le poids des images
Avec une relative satisfaction, le rapporteur y observe
« l'émergence d'un masculin neutre, à l'image de l'évolution
des rapports de sexe dans le reste de la société ». Mais il
s'attache surtout à dénoncer « une permanence dans la
reproduction des stéréotypes de genre et des préjugés ». Sans
surprise, il constate « une association permanente entre le
féminin, la maternité, l'éducation et les soins aux enfants, les
activités ménagères ». Soulignant « à quel point les
stéréotypes se nichent dans l'iconographie », la délégation
demande, notamment, « que le ministère de l'Éducation
nationale mette à la disposition des éditeurs privés une banque de
ressources iconographiques publiques ». Elle suggère,
également, « que des experts, spécialistes des questions
d'égalité entre les hommes et les femmes, soient intégrés au sein des
groupes de travail pilotés par le CSP [Conseil supérieur des
programmes], afin de pouvoir systématiquement procéder à une relecture
spécifique des programmes ». À cet effet, est-il précisé,
« le respect du délai d'un an entre la publication des
programmes et leur entrée en vigueur est essentiel ».
Comment cette démarche se traduirait-elle
concrètement ? Dans un manuel de mathématiques, par exemple,
un exercice pourrait proposer « d'agréger des ustensiles de
cuisine et des outils mécaniques ». Aux yeux du rapporteur,
cela serait « bien plus efficace pour éveiller le regard
critique de l'enfant qu'une "leçon" sur l'orientation des filles et des
garçons ». De fait, « pour les élèves comme pour les
enseignants », l'objectif serait « d'ouvrir le regard et de
donner la possibilité de remettre en question l'ordre établi », au
motif que celui-ci serait injuste.
Façonner les esprits
« Être éducateur au XXIe siècle »,
soutient la délégation sénatoriale, « c'est permettre à chaque
enfant de se développer en fonction de ses potentialités sans être
assigné à son sexe ou à sa classe sociale ». Or, « de
la même manière que des manuels qui véhiculent des stéréotypes
contribuent à l'intériorisation des normes de genre », il lui
semble « évident que diversifier les modèles d'hommes et de
femmes, de filles et de garçons, encourage les enfants et les jeunes à
faire des choix basés sur leurs goûts et leurs aptitudes », ce qui leur
conférerait « une plus grande liberté ». En effet,
« les limites que crée l'intériorisation de l'assignation de
genre » seraient « un frein à un plein épanouissement
des filles et des garçons ». En résumé, « traquer les
stéréotypes de genre à l'école participe donc à la construction d'un
projet d'émancipation ». Autant le dire clairement :
« l'enjeu d'une éducation non stéréotypée, c'est de
transmettre plus de bonheur » – rien de moins !
Le terrain à la traîne
Reste à savoir dans quelle mesure cette conviction s'avère
partagée, voire mise en œuvre. « À l'heure
actuelle », regrette Roland Courteau, « la formation
des enseignants à la transmission des valeurs d'égalité et de respect
n'existe pas véritablement ». Plus précisément, « la
mise en place des écoles supérieures du professorat et de l'éducation
(ESPE) semble s'accompagner d'une régression de la formation sur ces
thématiques ». Selon lui, « la valeur "égalité" »
devrait « intégrer tous les concours de recrutement de l'Éducation
nationale ». Mais en pratique, explique-t-il « la
mobilisation des cadres de l'Éducation nationale dépend essentiellement
du niveau académique, rectorat par rectorat ». Dans ces
conditions, « un professionnel investi dans telle ou telle
académie peut impulser une dynamique positive, comme l'inverse,
hélas » – tout étant affaire de point de vue, cela va sans
dire. En résumé, si l'on en croit la délégation sénatoriale aux droits
des femmes, il y aurait « un décalage certain entre les bonnes
intentions affichées du ministère de l'Éducation nationale et la
réalité de terrain ». Enfin une bonne nouvelle ?
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17 juillet 2014
Article publié dans L'Action Française 2000
L'abolition de la prostitution, en discussion au Parlement, se
traduira-t-elle dans les faits ?
Approuvée l'année dernière par l'Assemblée nationale, la
proposition de loi « renforçant la lutte contre le système
prostitutionnel » a été vidée de sa substance, mardi
8 juillet 2014, par une commission du Sénat. Auparavant, son
inspiration abolitionniste n'en avait pas moins été soutenue par la
délégation aux droits des femmes de la haute assemblée.
Posture morale
Celle-ci « conteste le "droit" qu'auraient les femmes
de se vendre et celui [...] qu'auraient les hommes de les
acheter », a expliqué Mme Brigitte Gonthier-Maurin,
auteur d'un rapport d'information rédigé en son nom. Robert Badinter
est apparu bien isolé, lui qui, lors d'une audition, « a fait
valoir que le droit pénal n'avait pas à intervenir dans le domaine des
pratiques sexuelles entre adultes consentants, qui constituait un
élément de la liberté individuelle ». « Il n'est pas
tolérable qu'un être humain achète les services sexuels d'un autre être
humain », a tranché Mme Gonthier-Maurin. À ses yeux,
la « valeur pédagogique de la loi est suffisamment importante
en soi pour justifier la mise en œuvre de la pénalisation du client en
France ».
Des ébats en public
Qu'en sera-t-il en pratique ? Parmi les prostituées
dites "traditionnelles", à l'image de celles, françaises, officiant
dans le deuxième arrondissement de Paris, toutes ne s'inquiètent pas du
processus législatif en cours. Leur activité n'est pas en cause, leur
auraient assuré les forces de l'ordre. Ce sont leurs collègues
étrangères qui seraient visées. Celles qui leur succèdent sur le
trottoir, une fois la nuit tombée, au grand dam des riverains,
indisposés par leurs discussions volubiles, et parfois confrontés à des
ébats sexuels sur leur pallier d'immeuble.
Autrement dit, agitée avec discernement, la menace pesant sur
les clients serait censée contribuer à préserver la tranquillité
publique. Tout comme l'existence du délit de racolage passif, bientôt
abrogé, donnait un prétexte aux policiers soucieux, le cas échéant, de
soustraire une femme à son proxénète le temps d'un interrogatoire, sans
nécessairement engager des poursuites à son encontre. À la faveur du
changement de majorité, l'idéalisme de la gauche s'est effectivement
substitué à la posture répressive de la droite. Mais dans un cas comme
dans l'autre, peut-être ne s'est-il jamais agi que d'un habillage...
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4 juillet 2014
Que l'on considère son électorat, son programme économique ou
ses rapports avec l'étranger, le Font national s'impose, décidément,
comme un fidèle héritier du Parti communiste...
« Un député européen du parti d'extrême droite Jobbik
est clairement soupçonné d'être un agent de renseignement des Russes,
non pas dans le passé mais encore aujourd'hui. », rapporte
Nicolas Gros-Verheyde, animateur du blog Bruxelles 2.
Bien que le Front national se montre distant à l'égard du Jobbik, il
n'est pas épargné par des accusations du même genre. « Dominée
par le type le plus cru de propagande poutinienne », l'antenne
française de la chaîne ProRussia TV
emploierait « des journalistes liés au Front national ou même
appartenant au FN », selon
nos confrères polonais Wojciech Mucha et Dawid Wildstein,
dont certains articles ont été traduits pour Nouvelles de
France.
« L'alliance des nationalistes européens avec la
Russie est même déjà officielle dans une majorité de pays »,
poursuivent-ils. « Les intérêts réellement poursuivis par
cette alliance sont couverts sous le masque de la propagande du combat
pour les valeurs communes. [...] Mais la réalité des choses est plus
simple : le Jobbik et le FN sont prêts à livrer à Poutine non
seulement l'Ukraine mais aussi la Pologne et les pays baltes s'ils
peuvent prendre le pouvoir et bénéficier de la considération et de
l'argent du président russe. Au XXIe siècle, c'est la droite
et non plus la gauche qui sera la cible principale des opérations de
propagande et des services secrets russes. »
Autrement dit, « les
nationalistes européens sont à la Russie ce que les communistes étaient
à l'Union soviétique ».
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