Actarus et les femmes

12 septembre 2013

Suite du feuilleton : cette fois-ci, Goldorak perd des points face au gouvernement.

Précédemment, nous avions opposé Goldorak à un Golgoth d'un nouveau genre, à savoir Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement. Sans scrupule particulier, nous avions pris la défense du premier. Mais voilà que dans un épisode suivant (le vingt-troisième), Actarus se comporte en vrai goujat.

De retour au ranch du bouleau blanc, qu'il avait déserté des heures durant pour combattre Véga, il ne sait comment justifier son absence, provoquant la colère de Vénusia. Alors qu'un cheval s'est enfui dans la montagne, celle-ci veut partir à sa recherche. « C'est trop dangereux pour une femme », lui rétorque Actarus. Dans la version originale, il se montre toutefois plus courtois : « c'est de la folie », se contenterait-il d'avertir, si l'on en croit les sous-titres proposés par AB-vidéo.

Un peu plus loin, en tout cas, les images ne trompent pas. Alors que son amie vient de tomber dans un précipice, le prince d'Euphor se « métamorphose » pour lui venir en aide. Aussi doit-il lui révéler sa véritable identité. Désemparée, voire effrayée, Vénusia se montre distante. Froissé par sa réaction, Actarus la traite d'« idiote ». Pire, il lui donne une claque. Ça craint ! Manifestement honteux de son geste, il ne présentera pourtant aucune excuse.

Sur ce coup-là, il est indéfendable. Un point pour Najat, donc. Affaire à suivre, au fil des parutions en DVD.

Goldorak vs Belkacem

17 juillet 2013
Article publié dans L'Action Française 2000

Un personnage jugé jadis chevaleresque risquerait fort, aujourd'hui, d'être vilipendé pour "sexisme". Au point d'être censuré à la télévision et même sur la Toile ? C'est en tout cas le projet du gouvernement.

Étant donné ses appels répétés à traiter hommes et femmes sur un pied d'égalité, Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, ne devrait pas nous reprocher de révéler son âge : elle a trente-cinq ans. Comme toute une génération, sans doute a-t-elle grandi avec Dorothée, suivant les aventures de Candy quand d'autres, dont nous étions, vibraient aux exploits de Goldorak - un dessin animé culte dont un premier volume est enfin disponible en DVD depuis le mois dernier (juin 2013).

Actarus et les femmes

Nostalgie mise à part, un épisode a plus particulièrement retenu notre attention : le neuvième, où Vega menace de détruire la planète Concordia si l'une de ses habitantes, le commandant Euridie, échoue à détruire Goldorak lors d'une mission suicide. Son vaisseau s'étant écrasé, le prince Actarus s'en approche dans l'espoir de faire un prisonnier. Découvrant l'identité du pilote, il est saisi d'effroi : « Une femme ! Je n'aurai jamais le courage de l'obliger à parler », s'exclame-t-il. L'accueillant parmi les siens, il l'invite à porter la robe que lui prête Venusia : « je ne veux pas voir d'uniforme militaire, surtout sur une femme », lui explique-t-il. De quoi donner la nausée à Mme Vallaud-Belkacem, au cas où elle se risquerait à revoir Goldorak, du moins en version française. Si l'on en croit les sous-titres proposés par AB vidéo sur la version originale, en effet, l'homologue japonais d'Actarus se montre plus réservé, quoique tout aussi prévenant.

Prononcées aujourd'hui à la télévision, a fortiori à l'intention du jeune public, ces paroles provoqueraient la réaction virulente des officines féministes. Pour preuve, un collectif vient de prendre à partie Thierry Pflimlin, le patron de l'audiovisuel public, après qu'eut été diffusé sur France 2, le 9 juillet, le deuxième épisode de "Qui sera le prochain grand pâtissier ?". Au cours de cette émission, les téléspectateurs auraient subi « un florilège incroyable de propos sexistes », selon une quarantaine d'associations. « À l'heure où France Télévisions s'engage pour l'égalité femmes-hommes dans ses programmes », leurs responsables jugent « curieux – pour ne pas dire fatigant, énervant, révoltant – d'entendre, en prime time, des phrases d'une bêtise aussi crasse que "les petites filles aiment les coccinelles et les petits garçons les dinosaures, les trucs bruts de décoffrage" ou encore que les femmes auraient des compétences particulières pour réaliser des gâteaux ». De leur point de vue,« ce genre d'inepties fige dans le marbre les stéréotypes et les préjugés, qui sont à la racine des inégalités ».

Le CSA nous surveille

Cette conviction semble partagée par le gouvernement, qui a présenté, le 3 juillet, un projet de « loi cadre sur l'égalité femmes-hommes ». Entre autres dispositions, ce texte prévoit d'étendre les compétences du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) afin qu'il « assure le respect des droits des femmes dans le domaine de la communication audiovisuelle ». Le CSA devrait veiller, d'une part, « à une juste représentation des femmes dans les programmes des services de communication audiovisuelle » et, d'autre part, « à l'image des femmes qui apparaît dans ces programmes, notamment en luttant contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes, les violences faites aux femmes et les violences commises au sein des couples ». Sous son contrôle, les chaines hertziennes devraient même contribuer « à la lutte contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes en diffusant des programmes relatifs à ces sujets ». Un retour à la télévision d'État ?

La Toile n'est pas en reste, comme le souligne Marc Rees, rédacteur en chef de PC Impact. Si le projet était adopté en l'état, la loi obligerait les "intermédiaires techniques" à lutter activement contre le "sexisme" et l'"homophobie". Plus concrètement, explique notre confrère, « si dans un forum ou sur un réseau social, un internaute se lance dans ce genre de discours sexistes avec quelques propos fleuris appelant à la discrimination, l'hébergeur devra impérativement dénoncer ces contenus aux autorités dès lors que ceux-ci lui auront été signalés par un individu ».

Alors, Goldorak est-il bon pour la casse ? On ne reprochera pas aux pouvoirs publics d'annoncer, par ailleurs, une protection accrue des femmes victimes de violences conjugales. Reste une question posée incidemment par Actarus : son refus de porter la main sur une femme, mais aussi son aversion à la voir prendre les armes, ne relèveraient-ils pas d'une même inclination ? Le cas échéant, l'égalité, agitée à tout va, serait une piètre parade aux souffrances dont s'inquiète, légitimement, le porte-parole du gouvernement.

La Défense nationale, une école féministe

23 avril 2013
Article publié dans L'Action Française 2000

Les résidus du service national profitent désormais à la propagande en faveur de l'égalité hommes-femmes.

Qu'est-ce que la "journée défense et citoyenneté" ? Un « rendez-vous essentiel de la promotion de l'esprit de défense et des valeurs républicaines », selon la Direction du service national. Le 8 mars dernier, elle a pris une coloration féministe. Notamment en Bretagne, où est intervenue Mme Françoise Kieffer, délégué régional aux droits des femmes et à l'égalité. Après avoir rendu compte du « long cheminement vers l'égalité » qui aurait été entamé au XIXe siècle, celle-ci a soumis son jeune public à un "quiz"  censé « faire tomber les préjugés », comme le rapporte l'Hôtel de Brienne.

Un quiz caricatural

Rédigées dans un français approximatif, les questions exploitaient les clichés de l'égalitarisme en vogue. On frisait la caricature, comme en témoignent ces quelques exemples : « À votre avis, d'être une fille ou un garçon a une influence sur les choix d'orientation ? » « Pensez-vous personnellement que les femmes sont plus aptes à certains métiers ou fonctions, et que les hommes plus aptes à d'autres ? » « Dans un couple avec enfant-s, le père a le statut de chef de famille ? » Naturellement, les réponses attendues ne versaient pas dans la nuance... Les participants ont été invités, par ailleurs, à féminiser les noms de fonctions. Aux yeux de l'État et de ses délégués, en dépit des recommandations de l'Académie française, c'est une priorité. De quoi justifier, vraisemblablement, que la syntaxe soit reléguée au second plan...

Le sexisme, voilà l'ennemi !

21 mars 2013
Article publié dans L'Action Française 2000

Les "études de genre" inspirent décidément moult politiques publiques. Un exemple parmi d'autres nous en est donné en Seine-Saint-Denis, où le Conseil général a lancé une initiative à l'intention des collégiens.

À l'occasion de la journée de la femme, célébrée le 8 mars 2013, le gouvernement a réaffirmé sa volonté d'œuvrer quotidiennement en faveur de l'égalité des sexes. Cela avec le soutien des collectivités locales et du monde associatif, comme en témoigne la présentation d'un calendrier recensant autant d'événements organisés en ce sens qu'il y a de jours dans l'année.

Changer la langue

Parmi les initiatives mises en exergue figure celle du conseil général de Seine-Saint-Denis, dont le président, le socialiste Stéphane Troussel, s'inspire manifestement des "études de genre". Selon lui, en effet, « de la crèche au monde du travail, en passant par l'école et l'université, nombreuses sont encore les occasions d'observer des comportements sexistes, hérités d'une domination  masculine  ancestrale  qui  assigne  à  chaque  sexe  des  rôles  et  des fonctions dans la vie professionnelle et familiale ». Aussi son département s'est-il attaché à mobiliser les « jeunes contre le sexisme ». Lequel consiste, selon le conseil général de Seine-Saint-Denis, « à inscrire la différence entre les hommes et les femmes dans un rapport hiérarchique de domination et à considérer, comme en grammaire, que le masculin l'emporte sur le féminin ». D'où l'inclination de M. Troussel  à revisiter la langue française : « nous n'entendons pas seulement déconstruire les idées reçues à partir d'une réflexion théorique, mais aussi et surtout travailler avec tou-te-s les professionnel-le-s concerné-e-s  pour  partager  les  expériences  et  mutualiser  les bonnes pratiques », explique-t-il dans un jargon devenu convenu.

Poupées et pistolets

Chaque année, mille cinq cents collégiens (des élèves de troisième) sont donc conviés à des représentations théâtrales où se jouent, avec leur participation, « des scènes sur des situations de discriminations ou de violences sexistes ». S'ensuivent des discussions en classe, la désignation de délégués censés « dialoguer avec les élu-e-s et présenter des propositions pour lutter contre les comportements sexistes », puis leur concrétisation sous forme d'affiches ou de DVD, par exemple. Preuve que le message est passé, dans un collège de Montreuil, la définition suivante a été élaborée : « Le sexisme, c'est habituer les garçons à jouer avec des jeux plutôt violents et de domination et habituer les filles à jouer à la dînette et aux barbies. » Dans la plupart des établissements, cependant, il semblerait que l'enfumage idéologique soit relégué au second plan : la dénonciation des "mains aux fesses", la prévention des viols, la critique des grands frères trop possessifs, voire la hantise des mariages forcés, occupent apparemment le devant de la scène. « En somme, ce que les adolescents de  Seine-Saint-Denis ont exprimé, par leur participation au théâtre-forum, c'est l'idée que la différence qui les sépare en garçons et filles est, certes, une différence incontournable, mais qui fait d'eux des être plutôt complémentaires », analyse l'anthropologue Françoise Douaire-Marsaudon.

L'image de la mère

En Île-de-France, où un dispositif similaire a été mis en œuvre à l'intention des lycéens, Mme Henriette Zoughebi, vice-présidente du conseil régional, n'en continue pas moins de dénoncer « l'instrumentalisation des différences biologiques entre les filles et les garçons » sur lesquelles reposeraient des inégalités d'autant moins justifiées qu'il y aurait, selon elle, « autant de différences entre une fille et un garçon, qu'entre deux garçons ou deux filles ». Cela aura vraisemblablement échappé au jeune Ahmed, qui dit respecter les femmes parce que « c'est dans leur ventre qu'on s'est formé ». Mais aussi à Mme Valérie Trierweiler, qui a visité une maternité – précisément en Seine-Saint-Denis - pour fêter, à sa façon, la journée de la femme. Une démarche éminemment "sexiste" au regard des conceptions de Mme Zoughebi, selon laquelle « nos envies, nos projets ne doivent pas être réduits par un facteur biologique, le sexe ». De son point de vue, « quand nous nous laissons enfermer dans des identités sexuées, nous renonçons à une part de notre liberté ». En est-elle vraiment convaincue ?

Pour en finir avec les Femen

7 mars 2013
Article publié dans L'Action Française 2000

Fortes d'une notoriété croissante, les activistes du mouvement Femen prétendent incarner un féminisme d'un nouveau genre. Mais en dépit du bruit médiatique, des constantes demeurent...

A l'approche de la journée de la femme, qui sera célébrée vendredi prochain (le 8 mars 2013), les activistes féministes du mouvement Femen bénéficient d'une exposition médiatique inédite. France 2 vient de diffuser un film qui leur était consacré, la veille du jour où devait paraître le livre signé de leurs fondatrices ukrainiennes. D'aucuns jugeront leur notoriété inespérée : dans l'Hexagone, elles ne compteraient qu'une quinzaine de militantes, si l'on en croit Menly.

Complaisances

Civitas n'a pas manqué de dénoncer la « collusion » que nos confrères entretiendraient avec cette « milice antichrétienne ». Il la dénonce sans relâche, depuis le jour où ses militants s'y sont heurtés. C'était le 18 novembre dernier, à l'occasion d'une manifestation organisée contre le "mariage homo". Très complaisante à l'époque, la classe politique s'est montrée plus réservée après que les "sextrémistes" se furent données en spectacle le 12 février dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. « Les Femen ont probablement perdu leur aura dans cette provocation de trop », a commenté l'abbé Guillaume de Tanoüarn. Seuls 14 % des Français déclareraient approuver leur initiative, « tant sur le mode d'action choisi que sur les idées qu'elles y ont défendues », selon une étude Harris Interactive pour VSD. À l'inverse, 44 % s'y montreraient hostiles à tous points de vue. Confrontées à ce relatif désaveu, les Femen pointent les réactions schizophrènes de nos compatriotes : « Quand les Pussy Riot font un happening dans une église moscovite ou quand Inna coupe une croix orthodoxe à la tronçonneuse à Kiev, ça passe parce que c'est à l'étranger », a déclaré Éloïse Bouton, l'une de leurs militantes, citée par le quotidien Métro. « Ça choque parce qu'on touche à quelque chose qui pose problème », a-t-elle expliqué. Et d'affirmer que « la France n'est pas aussi laïque qu'elle le croit ». « Nous ne nous attaquons pas particulièrement à l'Église », nuance Elvire Duvelle-Charles, dans un entretien accordé à Menly. « Mais on a forcément une réticence envers l'Église parce qu'elle est sexiste, rétrograde, misogyne, en retard sur beaucoup de sujets comme le Pacs ou l'avortement. » De son point de vue, c'est la survivance d'un certain patriarcat qu'il s'agirait d'abattre.

« En enlevant nos tee-shirts, nous dénonçons le système machiste de manière bien plus efficace que si nous prononcions de beaux discours », soutient sa camarade Anna Hutsol, citée par Le Journal du dimanche. Vraiment ? Peut-être devrait-elle méditer les résultats des enquêtes d'opinion. Toujours selon le même sondage, « les hommes semblent porter un regard plus positif sur le choix des Femen de manifester seins nus dans Notre-Dame de Paris : 21 % approuvent à la fois le fond et la forme de l'intervention, contre 9 % chez les femmes ». Ces messieurs seraient-ils émoustillés ? Cela n'est pas sans rappeler l'histoire de Phryné, cette hétaïre grecque qui obtint la clémence de ses juges après que son avocat l'eut dénudée devant eux... Par ailleurs, au risque de verser dans la psychologie de comptoir, nous attribuerons à quelque refoulement l'inclination des plus critiques à dénigrer le physique de ces demoiselles...

Un vieux fantasme

« On veut donner une autre image de la nudité, laquelle n'est pas destinée qu'à la séduction », poursuit Elvire Duvelle-Charles. Ce serait « le symbole de la femme forte, combattante, vindicative ». Mais cette force propre aux femmes ne procède-t-elle pas précisément, dans une certaine mesure, du désir qu'elles suscitent chez les hommes ? « La nudité est notre armure », explique-t-elle encore. Ce faisant, s'érigeant en guerrière, elle arbore le costume d'une amazone – laquelle hante les fantasmes masculins depuis la nuit des temps, jusqu'aux jeux vidéo les plus récents, où les héroïnes à forte poitrine sont légion.

La démarche des Femen s'inscrit d'ailleurs dans une tradition historique. On ne compte plus les causes pour lesquelles des volontaires sont prêts à se déshabiller – de la protection des animaux à la récolte de fonds pour Emmaüs, en passant par le financement d'une association de parents d'élèves. Dans un registre plus militant, on se remémorera les "journées sans soutif", ou l'initiative des Tumultueuses s'exhibant topless dans les piscines de Paris il y a quatre ou cinq ans. Dans les années quatre-vingt, Ilona Staller, la "Cicciolina", avait même été élue au parlement italien après avoir fait campagne en tenue légère.

De fait, « l'intimité féminine, dans ce qu'elle a de plus visible, a toujours été l'enjeu de luttes politiques qui mobilisent tout le corps social », comme l'observent Caroline Pochon et Allan Rothschild dans leur ouvrage consacré au « culte des seins ». Les Femen n'ont rien inventé ! « Nous savons que nous ne pouvons changer le monde toutes seules », confesse  Elvire Duvelle-Charles. Avec ses congénères, peut-être nous en rappelle-t-elle, paradoxalement, la vraie nature, dont les activistes féministes sont prisonnières comme tout un chacun.

Priorité donnée à la parité

6 juillet 2012
Article publié dans L'Action Française 2000

Le gouvernement entend « mettre l'égalité entre les femmes et les hommes au cœur de l'action publique ».

À cet effet, a-t-il été annoncé le 27 juin, « les ministres s'investiront personnellement » : « Ils nommeront auprès d'eux un haut-fonctionnaire à l'égalité des droits pour proposer et suivre les mesures à mettre en œuvre dans leur ministère. La logique de la parité sera étendue à l'ensemble de la sphère publique. De nouveaux principes de nomination seront arrêtés pour une représentation équilibrée dans les grandes instances de la République, en particulier les autorités administratives indépendantes (Conseil supérieur de l'audiovisuel par exemple) et les principaux organismes consultatifs de l'État. »

Loin de tempérer cette frénésie féministe, l'UMP verse dans la surenchère, à la faveur d'une autocritique légitimée par sa déroute électorale. Faute de respecter la parité, le parti paie « cinq millions d'euros d'amende par an », a déploré Rachida Dati, au micro d'Europe 1. « Une femme à la tête de l'UMP ou même de l'Assemblée ou de la France, cela aurait de la gueule », a-t-elle poursuivi. Quant à Roselyne Bachelot, à à l'antenne de Public Sénat, elle a proposé « la division par deux des circonscriptions ainsi que l'élection d'un ticket homme-femme qui pourrait assurer la parité parfaite ». Un vrai concours Lépine !

Féminisme : surenchère à l'UMP

22 juin 2011

En route pour 2012, l'UMP se penche « sur la place des femmes dans la société ». Inspirées par une idéologie grotesque, ses propositions nourrissent une inquiétude grandissante, tant la folie semble gagner les élites politiques.

À l'approche des élections de 2012, l'UMP s'est fixé « un rendez-vous avec la modernité ». « Depuis 2007 », affirme-t-elle, « le gouvernement et les parlementaires de la majorité [...] ont été très actifs pour défendre et promouvoir l'égalité entre les sexes ». Sans doute cela n'aura-t-il pas suffi aux yeux de Jean-François Copé, chantre notoire de la parité, dont le parti verse délibérément dans la surenchère féministe.

En témoignent les vingt-six propositions présentées lundi dernier (20 juin 2011) « pour arriver enfin à l"égalité ». On y relève quelque écho au récent rapport de l'IGAS sur « sur l'égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités familiales dans le monde du travail ». En effet, selon l'UMP, « les femmes pourront pleinement investir le marché du travail quand notre vision de la parentalité aura évolué ». Autrement dit, « l'entreprise ne doit plus voir en ses salariés simplement des femmes et des hommes mais plutôt une majorité de mères et de pères [...], tous également susceptibles [...] de prendre un congé parental ».

On nous annonce une profusion de quotas. Afin, par exemple, d'« obliger les administrations à employer 40 % de cadres supérieurs de l'un ou de l'autre sexe d'ici 2015 ». L'UMP envisage même d'ériger la parité en obligation constitutionnelle ! Affichant la volonté de « changer inexorablement les mentalités », elle appelle, sans surprise, à lutter contre les « stéréotypes », accusés de « contrarier les talents et le potentiel de chacune et chacun ». Comme si les personnalités se construisaient sans référence à aucun repère social... Et de pointer les médias, coupables de mettre en scène « un monde binaire, voire archaïque » – rien de moins ! Faudra-t-il interdire d'antenne les femmes racontant leur grossesse avec enthousiasme ? Dans un premier temps, c'est la publicité qu'il conviendrait de mettre sous surveillance, avec « un examen systématique » des campagnes d'affichage.

La proposition la plus effarante vise à « introduire, dès la maternelle, des séances consacrées à la mixité et au respect hommes-femmes ». Avec, pour objectif explicite, « d'amener les enfants à se sentir autorisés à adopter des conduites non stéréotypées ». Autrement dit, à s'émanciper de leur identité sexuelle – de leur nature même ! On nage en plein délire.

L'IGAS veut mettre les pères au foyer

16 juin 2011
Article publié dans L'Action Française 2000

Un rapport officiel promeut l'égalité dans les ménages, avec, pour mesure phare, l'incitation des pères à profiter d'un "congé d'accueil de l'enfant".

En janvier dernier, Mme Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, avait confié à l'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) une mission « sur l'égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités familiales dans le monde du travail ». Celle-ci vient de lui remettre son rapport, établi par Brigitte Grésy, qui avait signé, il y a deux ans, un « manuel de résistance » contre le « sexisme ordinaire », selon les termes de son éditeur. Cela plante le décor.

Mme Grésy observe que les hommes et les femmes « font l'objet, depuis l'enfance, d'assignations différentes en matière de rôles parentaux ». Lesquelles susciteraient, pour chaque sexe, « enfermement et résistances ». Et de citer les appellations "heure des mamans", "école maternelle", "assistantes maternelles", accusées d'assigner les femmes à la petite enfance. Or, prévient le rapporteur, « l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, et, dans son sillage, l'égalité sociale, ne peut être atteinte tant qu'il y aura inégal partage des responsabilités domestiques et familiales ». Dans ces conditions, « un effort sans précédent » devrait être porté « sur tous les lieux de production et reproduction des stéréotypes sexués, que ce soit les lieux d'accueil collectifs de la petite enfance, l'école ou encore les médias ».

Mme Grésy se fait l'apôtre d'une double émancipation : « émancipation de la sphère privée pour les femmes », mais aussi « émancipation de la sphère publique pour les hommes ». En conséquence, elle formule vingt-cinq propositions, à commencer par la création d'un « congé d'accueil de l'enfant ». S'ajoutant au congé de maternité de douze semaines, il comprendrait huit semaines « à partager également entre les deux parents, non transférables, devant être pris à la suite du congé de maternité, avec un bonus d'une semaine, en cas de prise intégrale de son congé par le père, à prendre indifféremment entre les deux parents jusqu'au un an de l'enfant ». « Pour mieux associer les pères au déroulement de la grossesse de leur conjointe », il est proposé également « de leur ouvrir le droit de l'accompagner, lors des examens médicaux obligatoires ».

« Jouer sur les congés pour les pères est un élément central, en effet, de ce changement de paradigme » appelé par Mme Grésy. « Des études montrent ainsi que la prise de congés par les pères, à la naissance, dans les pays du Nord de l'Europe, a un impact fort, par la suite, sur la redéfinition et la redistribution des tâches domestiques et parentales. » Ce faisant, s'agit-il de répondre aux aspirations des femmes ? Bien qu'elle fustige « une injustice ménagère », Mme Grésy constate que celle-ci n'est pas « ressentie comme telle ». D'ailleurs, souligne-t-elle, le partage des tâches « souhaité dans le dire des femmes [...] est pourtant fragilisé par la toute-puissance de la compétence maternelle ». Et d'évoquer « la bataille autour de l'allaitement maternel et l'assignation, parfois abusive, faite aux jeunes mères de s'y conformer » qui « renforce ce lien d'exclusivité ». S'agit-il alors de répondre aux besoins des enfants ? Pas vraiment. « Les analyses sont, ici, délicates, non seulement parce qu'elles relèvent de champs variés des sciences humaines mais aussi parce que la valorisation du rôle du père auprès des enfants, aux côtés de la mère, risque de porter en elle une vision normative et ne saurait délégitimer d'autres formes d'éducation parentale. » Manifestement, ce rapport promeut l'instrumentalisation des mesures sociales en vue de remodeler les mœurs familiales suivant les canons d'une idéologie égalitariste. Le rapporteur pose « la question d'une immixtion peut-être trop importante de l'entreprise dans la vie privée des individus ». Sans doute devrait-il s'interroger sur celle des pouvoirs publics.

S'ils suivaient ses recommandations, ceux-ci parviendraient-ils au résultat escompté ? L'IGAS nous fournit quelques indices qui permettent d'en douter. La répartition du travail ménager serait caractérisée par « une remarquable stabilité en termes d'investissement temporel ». En outre, « dans les couples où les pères sont au foyer, les femmes qui occupent le rôle de pourvoyeuse de revenu n'abandonnent pas la responsabilité et la charge mentale relatives à la vie domestique et continuent en réalité de gérer une multiplicité de contraintes familiales et professionnelles [...] et les clivages traditionnels persistent ». Comme l'observe Mme Grésy, « l'entrée de la petite enfance dans la culture de la paternité est très récente à l'échelle de l'histoire et fait partie des bouleversements qui modifient les représentations les plus profondes ». Raison pour laquelle on préférera s'en remettre, plutôt qu'au volontarisme idéologique, à la sagesse de l'empirisme organisateur.

Féminisme européen

17 mars 2011
Article publié dans L'Action Française 2000

Au programme : prime d'assurance, quotas dans les entreprises et lutte contre les "stéréotypes".

Le verdict est tombé le 1er mars : « La prise en compte du sexe de l'assuré en tant que facteur de risques dans les contrats d'assurance constitue une discrimination. » En conséquence, « la règle des primes et des prestations unisexes s'appliquera à compter  du 21 décembre 2012 », a annoncé la Cour de Justice de l'Union européenne.

Bien qu'il mette les assureurs dans un relatif embarras, cet arrêt n'a pas tempéré la frénésie féministe qui gangrène l'Union européenne. Dès le lendemain, en effet, la commission des Droits de la femme du Parlement européen s'est prononcée en faveur de quotas afin d'imposer une représentation égalitaire de chacun des sexes dans les entreprises. (Il s'agit toutefois d'un simple avis.)

Quant au Conseil des ministres, il a adopté le 7 mars un « nouveau pacte européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes ». Une fois n'est pas coutume, il n'y est pas question de « genre », mais de « sexe ». Cela excepté, le document ne recèle aucune surprise, bien que l'on continue de s'interroger quant au projet de « mettre un terme à la conception stéréotypée des rôles de l'homme et de la femme ». À cet effet, « le Conseil demande instamment que des mesures soient prises au niveau des états membres et, le cas échéant, au niveau de l'Union ». En toute logique, s'ils tenaient leur engagement, les Vingt-Sept ne devraient-ils pas réprimander les parents offrant des poupées à leurs filles et réservant les voitures aux garçons ?

Dans un communiqué publié le 8 mars, à l'occasion de la journée internationale de la femme,l'Élysée s'est en tout cas gardé de verser dans de telles extrémités : « Rappelant que l'un des facteurs d'inégalité professionnelle reste la maternité et qu'une partie de celles qui interrompent leur activité professionnelle le font par manque de mode de garde adapté, le président de la République a indiqué que le rythme de créations de solutions de garde serait poursuivi, ainsi que leur diversification notamment en s'appuyant sur les crèches d'entreprises. »

Des militaires au service du gender

13 octobre 2010

L'Otan se préoccupe du "genre", y compris sur le théâtre afghan.

Nous n'en revenons pas : deux conseillers « pour les questions de genre » sont affectés à l'ISAF, la Force internationale d'assistance à la sécurité engagée en Afghanistan. L'Otan s'en réjouit : c'est « une première » dans une opération placée sous sa responsabilité. À cet effet, le capitaine Ella van den Heuvel a suivi une formation spécifique aux Pays-Bas, complétée par un stage en Suède, avant de rejoindre Kaboul, « où elle aide les commandants pour ce qui est de la prise en compte de la dimension de genre ».

« Il est encore très difficile d'intéresser les femmes à la carrière militaire », déplore cet officier. « Je pense que c'est parce qu'elles se font encore des idées fausses sur l'armée. Lorsque je raconte mon expérience, et que je précise que j'aide les femmes afghanes, la plupart de mes collègues féminines me disent qu'elles aimeraient en faire autant. Mais la dimension de genre n'est pas seulement l'affaire des femmes... » Effectivement : « La dimension de genre devrait faire partie intégrante des activités de chaque division, de chaque opération, qu'elle soit planifiée ou en cours d'exécution ; elle devrait aussi être prise en compte dans les ressources, le renseignement, le budget et les finances », selon l'amiral Giampaolo di Paola, président du Comité militaire de l'Otan.

Dans l'Armée nationale afghane (ANA), la première femme sous-officier viendrait de prendre ses fonctions au commandement des forces multinationales. Sa tenue tranchera avec celle de ses compatriotes, dont l'écrasante majorité portent la burqa (du moins en Kapisa). Mais l'Otan ne gagnera pas « le cœur et les esprits » de la population en s'attaquant de la sorte aux mentalités locales. Bien que ce discours s'adresse vraisemblablement aux opinions occidentales, on s'inquiète de voir l'idéologie pénétrer jusque dans les rangs des armées.