Lecture critique du rapport présenté par l'association HOP (Halte à l'obsolescence programmée) le 15 mai 2018.
Les collants sont-ils délibérément fragilisés par leurs fabricants, en application d'une politique d'obsolescence programmée ? Un grand nombre de journaux l'ont prétendu dernièrement, dans le sillage de France Info. Le 15 mai 2018, le média public s'était enorgueilli d'être le premier à rendre compte d'un rapport présenté à ce sujet par l'association HOP. La crédulité avec laquelle nos confrères ont rapporté ces accusations ne leur fait pas honneur.
La nostalgie du temps jadis
C'était mieux avant, clament, en substance, les auteurs de ce document. « Dans son étude, l'association prouve que les collants étaient beaucoup plus résistants il y a plusieurs années », croient savoir nos confrères de Sciences et Avenir. « En effet », expliquent les rapporteurs, « de nombreux témoignages confirment la grande robustesse des produits conçus il y a des années ». Les témoignages effectivement mentionnés, assimilés à des preuves dans un magazine réputé scientifique, sont au nombre de deux. Une femme exprime sa satisfaction des collants hérités du temps jadis : « Je n'en achète plus depuis que ma grand-mère m'a donné les siens – qui datent de sa jeunesse, c'est dire leur durée de vie ! » L'autre témoin n'en est pas vraiment un, puisqu'il en cite un autre – en l'occurrence, sa grand-mère : « Mes premiers collants en nylon, c'était formidable. Les collants en soie se filaient pour un oui ou pour un non, alors que le nylon, c'était indestructible (et beau et brillant). » C'est en fait une grand-mère archétypale qui apparaît ici, sans véritable ancrage dans le temps ; nulle précision n'est donnée quant à l'époque où elle vivait.
Concernant les collants vendus aujourd'hui, HOP invoque les résultats d'un sondage que ses militants ont eux-mêmes réalisé. Leurs conclusions ne sont pas inintéressantes, mais cette enquête n'a pas été menée dans les règles de l'art : les quelque trois mille personnes ayant répondu semblent l'avoir fait spontanément, directement auprès de l'association. C'est un peu comme si le Front national avait mis en ligne un questionnaire sur l'immigration sur son propre site Internet… Les auteurs de ce rapport expliquent s'être appuyés également sur « une dizaine d'entretiens et communications avec des experts textile, des vendeurs, des juristes, des fabricants et chimistes ». Au regard des moyens vraisemblablement modestes de cette association, ce n'est peut-être pas si mal ; mais dans l'absolu, cela ne pèse pas grand-chose.
Un complot royaliste !
Aucun historien ne semble avoir été convoqué par les rapporteurs. Pourtant, racontent-ils, « si la famille du Pont de Nemours n'avait pas été royaliste, nous n'en serions pas là ». « En effet », expliquent-ils, « au moment de la Révolution française, Pierre Samuel du Pont de Nemours, fervent soutien du roi de France a, in extremis, sauvé sa tête en s'exilant aux États-Unis ». Ce sont toutefois ses héritiers qui focalisent les critiques : « Dupont de Nemours se serait-il appliqué dans les années 1940 à réviser la formule originale du bas nylon en diminuant les quantités d'additifs protecteurs du tissu afin de réduire leur solidité et d'augmenter la fréquence d'achat ? » « Probablement », répond HOP, sans autre explication. Cette accusation est pourtant réfutée sur Wikipédia : « aucune preuve ne vient appuyer ce changement de formulation », affirment ses contributeurs.
Qu'en est-il à l'heure actuelle? « Le nylon serait-il à dessein fragilisé ? » La question est évidemment posée par les rapporteurs. « En l'état », regrettent-ils, « faute de lanceurs d'alerte, nous ne connaissons pas les quantités et les compositions exactes des intrants chimiques utilisés par les fabricants, informations hautement confidentielles et protégées par le secret industriel, ce qui ne nous permet pas de démontrer l'obsolescence programmée dans le cadre d'une procédure judiciaire ». De leur point de vue, « le doute reste cependant tout à fait légitime ». Pourquoi ? Parce que « de telles pratiques sont possibles ». Tout simplement. L'obsolescence programmée des collants est même jugée « probable étant donné que des additifs chimiques sont présents pour jouer sur la résistance ou la coloration, et que l'omerta reste de mise sur les dosages ». Quel intérêt les industriels auraient-ils à recourir à de telles pratiques ? « Dans un monde concurrentiel, il faut savoir se démarquer, soit par le prix, soit par la qualité – soit les deux », rappellent les militants de l'association HOP, rattrapés par le bon sens. Dès lors, si un fabricant pouvait produire des collants de meilleure qualité pour moins cher, en faisant l'économie des produits chimiques prétendument destinés à les fragiliser, pourquoi s'en priverait-il ? Bien que des talons plats figurent sur la première page du rapport, on nage en plein fantasme !
Les consommateurs arbitrent
Les rapporteurs s'interrogent naïvement : « Au nom de quelle invraisemblable logique, dans un siècle aussi technologique que le nôtre où les voitures sont en passe d'avancer toutes seules et où même les tissus sont intelligents, devrions-nous perdre temps et argent à traiter ce vêtement si quotidien comme un objet rare et précieux ? » Or tout est toujours affaire de compromis, même dans les domaines les plus pointus : l'avion de combat le plus cher au monde, le F-35 produit par Lockheed-Martin, privilégie la furtivité aux dépens de la maniabilité en combat rapproché, par exemple. Paradoxalement, les auteurs du rapport semblent en avoir conscience : « la matière respectueuse de l'environnement qui viendrait remplacer le nylon et l'élasthanne n'existe pas », reconnaissent-ils, « même si des recherches sont en cours – peu concluantes pour l'instant » car « rien pour l'heure ne donne de résultats équivalents à la souplesse et au confort obtenu avec ce mélange nylon-élasthanne, que l'on ne sait pas recycler aujourd'hui pour en refaire du fil ».
« Ce qui, à coup sûr, a fragilisé le collant d'aujourd'hui », admettent-ils, « c'est l'équation impossible entre un prix trop bas, une extrême finesse et la disparition de la fameuse couture ». Une disparition qui répondait à une réelle demande : « enfiler un bas-couture et faire en sorte que celle-ci soit alignée bien droite obligeait, a priori, à pas mal de contorsions », rapportent les militants de l'association HOP. « La plus grande proportion de nos répondants semble vouloir cibler un compromis entre esthétique et qualité avec la tendance des collants semi-opaques », précisent-ils par ailleurs. Autrement dit, ce sont les arbitrages des consommateurs qui sont en cause.
Le beurre et l'argent du beurre
Certes, observent les rapporteurs, « les marques d'entrée de gamme reçoivent des notes de durabilité bien inférieures aux marques premium ». Cependant, déplorent-ils, « aucune offre sur le marché des grandes marques ne semble correspondre aux attentes des consommateurs d'aujourd'hui en matière de durabilité ». Cela n'a rien d'étonnant, puisqu'ils réclament manifestement le beurre et l'argent du beurre. « Nos répondants déclarent dépenser environ 9 euros en moyenne pour une paire de collants. Mais ils seraient prêts à monter jusqu'à 17 euros (presque le double) pour une paire "durable". » Une somme suffisante? Dernièrement, une entreprise américaine, Sheerly Genius, a lancé une opération de financement participatif avec la promesse de proposer des collants à la résistance exemplaire ; au prix annoncé de 65 euros la paire…
Cela étant, d'ores et déjà, « allant de 1 à 80 euros, voire plus, la palette de choix est immense », constate l'association HOP. Mais les clients « ne se tournent pas pour autant massivement vers les collants de meilleure qualité : les parts de marché des marques les plus durables […] restent faibles par rapport à certains mastodontes low cost ». Les rapporteurs expliquent ce phénomène « par une très grande défiance des consommateurs » : de leur point de vue, « le problème n'est pas tant celui du prix, mais de la confiance dans les marques vis-à-vis de la durabilité ». Dans cette perspective, l'écho médiatique donné à leur thèse fantasque d'une obsolescence programmée des collants ne va pas arranger les choses – au contraire.
24 juillet 2017 Article publié dans L'Action Française 2000
Qwant, c'est le petit moteur de recherche qui monte, qui monte. Un concurrent français de Google qui s'honore de respecter la vie privée de ses utilisateurs. Succès garanti ?
Il n'y a pas d'alternative à Google, a-t-on entendu dernièrement à l'antenne de France Info (12 juillet 2017). C'est pourtant loin d'être le cas. Certains de ses concurrents sont même développés en France. C'est le cas d'Exalead, qui a bénéficié du soutien des pouvoirs publics sous la présidence de Jacques Chirac : « face à la croissance exponentielle de l'industrie des moteurs de recherche, il fallait que la France, avec ses partenaires allemands et demain, je l'espère, européens, soit à la hauteur de cet enjeu majeur », avait déclaré le chef de l'État au printemps 2006. Devenu la propriété de Dassault Systèmes, Exalead a poursuivi son chemin en direction des entreprises.
Plus récemment, au printemps 2015, alors qu'il était ministre de l'Économie, Emmanuel Macron avait salué sur Twitter « un Google français en marche » : Qwant, dont l'ambition est effectivement d'« offrir la première alternative européenne crédible face aux grandes plate-formes américaines qui dominent les services sur Internet ». Lancé en 2013 par une société créée deux ans plus tôt, il serait devenu, en 2016, le quatre-vingt-seizième site le plus visité en France. Ses équipes sont installées à Paris, Nice et Rouen. « De soixante environ en ce début 2017, le nombre d'employés devrait passer à cent cinquante en fin d'année et à deux cent cinquante en 2018 », précise L'Usine digitale.
On a testé pour vous
Qu'en es-il à l'usage ? La pertinence des résultats s'avère parfois prise en défaut. Aucun service de cartographie n'est encore intégré : c'est une lacune criante qui devrait être prochainement comblée. Mais on s'y retrouve très bien le plus souvent. Soucieux de « décloisonner les sources d'information et refléter toute la richesse du Web », Qwant propose une interface qui tranche avec le minimalisme de Google : les liens les plus classiques, les actualités mais aussi les résultats tirés des réseaux sociaux y sont présentés sur un pied d'égalité. C'est déroutant. Mais pas inintéressant.
« Né de la vision d'entrepreneurs privés », comme se plaisent à le rappeler ses fondateurs, Qwant a ouvert son capital au groupe allemand Axel Springer ainsi qu'à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Il bénéficie également du soutien de la Banque européenne d'investissement (BEI), laquelle y voit la preuve de « l'excellente coopération entre institutions publiques et privées, tant au niveau national qu'européen ». L'Éducation nationale promeut elle-même la déclinaison du moteur de recherche destinée aux plus jeunes – une version sécurisée, en quelque sorte, voire bridée… De quoi frustrer les internautes en herbe ? En tout cas, les dizaines de milliers d'ordinateurs mis à la disposition des fonctionnaires ne semblent pas concernés par cette publicité. [En fait, si, certains le sont bel et bien, selon un témoignage recueilli après la rédaction de cet article, mais dans quelles proportions ?]
Servitude volontaire
Le succès grandissant de Qwant se nourrit vraisemblablement de la défiance qu'inspirent les GAFA – à commencer par Google évidemment. Pour affronter ce dernier, Qwant a pactisé avec Microsoft, dont les résultats du moteur de recherche (Bing) pallient parfois ses propres insuffisances en toute transparence. Cela étant, « contrairement aux autres moteurs de recherche », Qwant s'honore de fonctionner « sans collecter de données personnelles de ses utilisateurs ». Concrètement, « il n'y a aucun dispositif de traçage ou cookie permettant d'afficher des publicités selon votre profil ». Par conséquent, « la sélection et l'affichage des publicités s'appuient exclusivement sur les mots clefs de la recherche de l'utilisateur ». Aux dires de ses promoteurs, ce modèle économique serait « efficace sans être intrusif ». D'autres le jugeraient dépassé. Les internautes trancheront ! Parallèlement, la neutralité des résultats leur est garantie : « Qwant ne modifie pas les réponses selon l'internaute. Tous les utilisateurs d'une même région ont les mêmes réponses, ce qui évite d'enfermer les individus dans des bulles de filtres qui les confortent de plus en plus dans leurs opinions […] ou qui leur proposent uniquement les produits adaptés à leur pouvoir d'achat supposé. »
Tant mieux ? C'est bien notre avis. Mais force est de constater que les utilisateurs de Facebook s'en remettent volontiers aux algorithmes développés sous la houlette de Mark Zuckerberg pour ordonner leur fil d'actualité, bien qu'ils n'y soient pas toujours contraints. Par ailleurs, en 2009, les usagers du métro parisien détenteurs d'une carte Navigo standard étaient presque neuf fois plus nombreux que ceux ayant préféré la carte "découverte", censée préserver leur anonymat. Qu'en est-il aujourd'hui ? Aucune réponse ne nous a été apportée par la RATP. Mais il n'est pas certain que ces proportions aient beaucoup évolué. « Les libertés ne s'octroient pas, elles se prennent », est-il souvent rappelé dans les colonnes de L'Action Française 2000. Encore faut-il avoir la volonté de les saisir, fussent-elles à portée de clic.
Quand la mise en cause des médias réputés manipulateurs
atteint les sommets du ridicule.
Hier, mercredi 14 janvier 2015, à l'antenne de Radio
Courtoisie, dans son Libre Journal de la
résistance française, Gérard Marin a interrogé Joachim
Véliocas à propos des manifestations islamophobes organisées en
Allemagne sous l'impulsion du mouvement Pegida. Un phénomène que
l'« on nous [...] cache soigneusement » selon
l'animateur ; « les médias aux ordres ne nous en
parlent pas », s'est-il indigné. Son invité n'était pas du
même avis : « les médias en parlent quand même pas
mal » ; c'est notamment le cas « sur France 24 »,
lui a-t-il été gentiment rétorqué. « Je parlais des médias
quasi-officiels », s'est-il alors justifié. Or, si France 24
n'est pas un média « quasi-officiel », on se demande
bien quelle chaîne de télévision – et a fortiori quel journal
– pourrait être considéré comme tel...
Coup de gueule poussé après l'annonce d'une nouvelle hausse de
la contribution à l'audiovisuel public.
Diffuser Plus belle la vie, conforter la
notoriété de l'inspecteur Derrick, garantir la présence à l'antenne de
Nagui, offrir une tribune à Nicolas Sarkozy annonçant son retour dans
l'arène politique... Autant de missions relevant manifestement du
"service public", selon la formule honteusement consacrée.
De qui se moque-t-on ? Des chiffres et des
lettres ou Questions pour un champion
seraient-ils les seules portes susceptibles d'ouvrir l'accès à la culture ?
Pour un utilisateur de Freebox, par exemple, si les deux cents
et quelque chaînes proposées d'office s'avèrent insuffisantes, l'accès
à Mezzo, la chaîne du classique, coûte moins de
3 euros supplémentaires par mois ; celui à la chaîne Historie,
moins de cinquante centimes. L'accès forcé aux chaînes du prétendu
"service public", quant à lui, devrait bientôt coûter
136 euros par an aux malheureux possesseurs d'un poste de
télévision vivant en métropole, selon les dispositions du projet de loi
de finances pour 2015. Cela
représente une nouvelle hausse de 3 euros, alors que
la redevance avait déjà été augmentée de 2 euros en 2014, et
même de 6 euros en 2013 ! Quant aux derniers
résistants, dont nous sommes, réfractaires à l'achat d'un téléviseur,
peut-être seront-ils bientôt soumis eux aussi à cet impôt ubuesque, dont
le président Hollande envisage ouvertement d'élargir l'assiette.
« L'État français est le seul au monde, à part la
Chine, à posséder et administrer directement onze chaînes de télévision
et plus de cent stations de radios ! », s'indigne
Thibault Doidy de Kerguelen. « Si on peut concevoir
que l'État prenne à sa charge l'expression de la nation, la position de
la France dans le monde, si on peut concevoir qu'il participe au
financement d'un grand service public de formation, d'instruction et
d'apprentissage par l'audiovisuel, l'amusement public et la
ré-information des masses ne sont clairement pas de son
ressort », explique-t-il sur Contrepoints. Nous sommes
d'accord ! Selon lui, « leur suppression
représenterait entre 3 et 4 milliards d'économie par an à la
nation, soit la moitié du déficit de l'assurance maladie... »
À chacun ses priorités !
Il nous faudrait vérifier ces chiffres. Quoi qu'il en soit,
136 euros arrachés chaque année à plusieurs millions de foyers
forcés de se farcir la tronche de Laurent Ruquier (par exemple), c'est
un scandale, une injure à la nation, un immense foutage de gueule...
Nous le clamons d'autant plus sereinement que nous ne sommes pas
assujetti, pour le moment du moins, à l'impôt qui en finance
majoritairement le budget : qu'on bazarde au plus
vite France Télévisions !
NB – France 24, la seule chaîne
de télévision publique qui trouve vraiment grâce à nos yeux, n'est
accessible sur la TNT que depuis peu... mais seulement en
Île-de-France. Tout comme RFI en FM. L'une et
l'autre étant financées par l'impôt, la moindre des choses ne serait-il
pas d'en proposer l'accès aux contribuables, bien que ceux-ci n'en
soient pas la cible prioritaire ? Ce serait d'autant plus
souhaitable que l'information y est vraisemblablement traitée de façon
plus nuancée que sur les chaînes mainstream. Du moins avons-nous pu
l'observer en écoutant RFI de temps à autre. Un
scandale de plus, donc !
31 juillet 2014 Article publié dans L'Action Française 2000
Les propos à connotation raciste tenus sur la Toile ne sont
pas les seuls passibles d'une condamnation judiciaire.
La Toile n'est pas une zone de non droit, clament les
responsables politiques. La justice vient de le confirmer récemment.
Pour avoir relayé sur Facebook une image comparant Chritiane Taubira à
un singe, et l'avoir assumé devant des caméras de télévision,
Anne-Sophie Leclère a été condamnée à neuf mois de prison ferme et
50 00 euros d'amende. Avait-elle conscience de la peine
encourue ? Le cas échéant, sans doute se serait-elle davantage
investie dans sa défense.
L'endroit à éviter
Cela étant, les lois réprimant le racisme sont loin d'être les
seules auxquelles s'exposent les internautes. Déçue par un restaurant,
une blogueuse avait dénoncé « l'endroit à éviter au
Cap-Ferret ». Or, cela « constitue un dénigrement
manifeste destiné à faire fuir des clients potentiels avant même toute
lecture », a estimé le tribunal de grande instance de
Bordeaux. Aussi la critique en herbe a-t-elle été condamnée à verser
« 1 500 euros à titre de provision sur
dommages et intérêts et 1 000 euros de frais de
procédures », rapporte
Le Figaro. « La
blogueuse, qui s'est dite "très étonnée" de cette décision, ne fera pas
appel, en partie pour des raisons financières », précisent nos
confrères. Quant au restaurateur, qui aurait porté l'affaire devant la
justice sans tenter aucune conciliation amiable au préalable, il s'est
attiré les foudres des internautes, si bien qu'en voulant rétablir sa
réputation, il a peut-être contribué à l'aggraver... Une fois de plus,
la censure s'avère contreproductive. C'est une nouvelle illustration de
"l'effet Streisand", dont
on se souvient qu'il avait été pitoyablement négligé, voilà un peu plus
d'un an, par feue la DCRI (Direction centrale du renseignement
intérieur), qui s'était attaquée à Wikipedia.
Effet Streisand
Un effet comparable semble à l'œuvre dans l'affaire
Taubira-Leclère. « Il est impossible de [...]
critiquer » le garde des Sceaux, écrivait Aristide Leucate
dans le dernier numéro de L'Action Française 2000 (n° 2890 du 17 juillet 2014).
« Par une
odieuse mécanique rhétorique », expliquait-il « elle
neutralise d'avance toute contestation à son encontre par une
assimilation a priori de celle-ci à une attaque à sa propre personne,
donc à du racisme ». Considérant la sévérité de la peine
infligée par les juges de Cayenne, l'opinion publique ne sera-t-elle
pas d'autant plus tentée de lui donner raison ? Nos
confrères de Libération s'en sont eux-mêmes
inquiétés : « De quelque manière qu'elle
s'en défende - si elle se soucie de s'en défendre - Christiane Taubira
sera désormais soupçonnée d'avoir manœuvré obliquement le
marteau-pilon », observe Daniel Schneidermann. Ce faisant,
bien qu'elle prétende enrayer la parole raciste, peut-être la justice
et les pouvoirs publics prennent-ils le risque de la légitimer.
N'en déplaise à la réacosphère, comptabiliser des
interpellations policières ne rend pas compte des condamnations judiciaires.
Après qu'une victoire de l'Algérie eut été fêtée bruyamment à
Lyon par des supporters en manque de racines, Nouvelles
de France a publié ce commentaire vindicatif :
« La DDSP [Direction départementale de la sécurité publique] a
communiqué ce matin les interpellations de la nuit : un jeune
âgé de dix-huit ans (à Givors) après avoir visé des policiers avec un
laser depuis l'arrière d'une voiture et un individu de vingt et un ans
(dans le 7e arrondissement de Lyon) pour avoir insulté des CRS qui
bloquaient le pont de la Guillotière. Les incendies et le pillage
resteront, eux, impunis... »
Peut-être le resteront-ils effectivement, mais ce n'est pas
l'ampleur des interpellations qui permet de le dire. À ce titre,
l'expérience de la Manif pour tous apparaît d'ailleurs
révélatrice : si l'exécutif a vraisemblablement abusé des
interpellations et autres gardes à vue, censées illustrer sa fermeté
face au péril réactionnaire, la justice, quant à elle, ne
s'est exprimée que dans quelques cas somme toute rarissimes.
N'accablons pas Nouvelles de France,
d'autant que ce site-là se distingue par sa culture
journalistique et une certaine ouverture au sein de la réacosphère.
Cette confusion n'est pas leur exclusivité, loin s'en faut. Elle est
même inhérente au système médiatique, dont les travers n'épargnent pas
les "réinformateurs", comme ils aiment à se présenter – bien au
contraire !
Actarus et les femmes, épisode III. Où le prince
d'Euphor s'emporte contre la "théorie du genre" !
Le quatrième coffret DVD des aventures de Goldorak
fait la part belle à Vénusia. Dans les premiers épisodes (37, 38 et
39), sa promotion au rang d'héroïne fait l'objet d'une véritable mise
en scène. La jeune femme se montre d'autant plus frustrée d'être tenue
à l'écart des combats qu'elle a fait ses preuves, allant jusqu'à
suppléer Alcor aux commandes de son appareil.
Le prince d'Euphor n'en reste pas moins sourd à ses
suppliques. « Tu n'es qu'une gamine », lui lâche-t-il
dans la langue de Molière, avant de l'écarter avec brutalité.
« Lutter contre l'envahisseur n'est pas un travail de fille,
laissons cela aux garçons », lance-t-il à Rigel. « Je
ne cherche pas à minimiser les mérites de ta sœur », se
justifie-t-il auprès de Mizar. « Au contraire je la trouve
exceptionnelle », affirme-t-il. Cependant,
« une guerre n'est pas une partie de plaisir »,
explique-t-il. « C'est ce qu'il y a de pire au monde. C'est la
plus laide invention de l'homme. Mais puisqu'il la créée, l'homme doit
la faire, chacun à sa place. Tu vois cette herbe ? Elle
apparient à la terre qui l'a engendrée. Si tu l'arraches ou la changes
de place, elle meurt. Les êtres et les choses ne doivent pas changer de
place. Ta sœur est une femme et doit rester femme. Et je ne veux pas
qu'il lui arrive malheur. » Auparavant, Actarus s'était
inquiété de la voir « à son tour engagé dans cette
guerre » : « c'est moi qui vais trembler
pour elle maintenant », avait-il murmuré en son for intérieur.
« Elle a des capacité formidables, c'est peut-être à
cause de ton sang », lui fait-on remarquer (dans un épisode
précédent, Vénusia avait bénéficié d'une transfusion sanguine). Quoi
qu'il en soit, confronté à la menace croissante de Véga, Actarus se
résout finalement à l'accepter dans « la patrouille des trois
aigles ». Le professeur Procyon s'inquiète alors de la
réaction de Rigel - deux épisodes plus tôt, celui-ci s'était indigné
voir sa fille porter une jupe beaucoup trop courte à son goût...
« Je crains que vous ne donniez pas votre
autorisation », lui avoue-t-il. « Vous
plaisantez ! », lui rétorque Rigel. « Dieu
soit loué, j'ai engendré la Jeanne d'Arc de l'espace », se
félicite-t-il. Une allusion à l'histoire de France introduite par les
responsables de l'adaptation française, comme la plupart des dialogues
cités ci-dessus. Actarus apparaît manifestement un peu plus misogyne
que Daisuke, son homologue japonais.
NB - Découvrant à son tour l'identité réelle d'Actarus, Rigel
se dit vexé d'avoir été tenu à l'écart du secret, au point de menacer
de se faire hara-kiri. Illustration teintée
d'humour du sens de l'honneur cher aux Japonais.
De retour au ranch du bouleau blanc, qu'il avait déserté des
heures durant pour combattre Véga, il ne sait comment justifier son
absence, provoquant la colère de Vénusia. Alors qu'un cheval s'est
enfui dans la montagne, celle-ci veut partir à sa recherche.
« C'est trop dangereux pour une femme », lui rétorque
Actarus. Dans la version originale, il se montre toutefois plus
courtois : « c'est de la folie », se
contenterait-il d'avertir, si l'on en croit les sous-titres proposés
par AB-vidéo.
Un peu plus loin, en tout cas, les images ne trompent pas.
Alors que son amie vient de tomber dans un précipice, le prince
d'Euphor se « métamorphose » pour lui venir en aide.
Aussi doit-il lui révéler sa véritable identité. Désemparée, voire
effrayée, Vénusia se montre distante. Froissé par sa réaction, Actarus
la traite d'« idiote ». Pire, il lui donne une
claque. Ça craint ! Manifestement honteux de son geste, il ne
présentera pourtant aucune excuse.
Sur ce coup-là, il est indéfendable. Un point pour Najat,
donc. Affaire à suivre, au fil des parutions en DVD.
17 juillet 2013 Article publié dans L'Action Française 2000
Un personnage jugé jadis chevaleresque risquerait fort,
aujourd'hui, d'être vilipendé pour "sexisme". Au point d'être censuré à
la télévision et même sur la Toile ? C'est en tout cas le
projet du gouvernement.
Étant donné ses appels répétés à traiter hommes et femmes sur
un pied d'égalité, Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre des
Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, ne devrait pas nous
reprocher de révéler son âge : elle a trente-cinq ans. Comme
toute une génération, sans doute a-t-elle grandi avec Dorothée, suivant
les aventures de Candy quand d'autres, dont nous étions, vibraient aux
exploits de Goldorak - un dessin animé culte dont un premier
volume est enfin disponible en DVD depuis le mois dernier (juin 2013).
Actarus et les femmes
Nostalgie mise à part, un épisode a plus particulièrement
retenu notre attention : le neuvième, où Vega menace de
détruire la planète Concordia si l'une de ses habitantes, le commandant
Euridie, échoue à détruire Goldorak lors d'une mission suicide. Son
vaisseau s'étant écrasé, le prince Actarus s'en approche dans l'espoir
de faire un prisonnier. Découvrant l'identité du pilote, il est saisi
d'effroi : « Une femme ! Je n'aurai jamais
le courage de l'obliger à parler », s'exclame-t-il.
L'accueillant parmi les siens, il l'invite à porter la robe que lui
prête Venusia : « je ne veux pas voir d'uniforme
militaire, surtout sur une femme », lui explique-t-il. De quoi
donner la nausée à Mme Vallaud-Belkacem, au cas où elle se
risquerait à revoir Goldorak, du moins en version
française. Si l'on en croit les sous-titres proposés par AB vidéo sur
la version originale, en effet, l'homologue japonais d'Actarus se
montre plus réservé, quoique tout aussi prévenant.
Prononcées aujourd'hui à la télévision, a fortiori
à l'intention du jeune public, ces paroles provoqueraient la réaction
virulente des officines féministes. Pour preuve, un collectif vient de
prendre à partie Thierry Pflimlin, le patron de l'audiovisuel public,
après qu'eut été diffusé sur France 2,
le 9 juillet, le deuxième épisode de "Qui sera le prochain
grand pâtissier ?". Au cours de cette émission, les
téléspectateurs auraient subi « un florilège incroyable de
propos sexistes », selon une quarantaine d'associations.
« À l'heure où France Télévisions s'engage pour l'égalité
femmes-hommes dans ses programmes », leurs responsables jugent
« curieux – pour ne pas dire fatigant, énervant, révoltant –
d'entendre, en prime time, des phrases d'une
bêtise aussi crasse que "les petites filles aiment les coccinelles et
les petits garçons les dinosaures, les trucs bruts de décoffrage" ou
encore que les femmes auraient des compétences particulières pour
réaliser des gâteaux ». De leur point de vue,« ce
genre d'inepties fige dans le marbre les stéréotypes et les préjugés,
qui sont à la racine des inégalités ».
Le CSA nous surveille
Cette conviction semble partagée par le gouvernement, qui a
présenté, le 3 juillet, un projet de « loi cadre sur
l'égalité femmes-hommes ». Entre autres dispositions, ce texte
prévoit d'étendre les compétences du Conseil supérieur de l'audiovisuel
(CSA) afin qu'il « assure le respect des droits des femmes
dans le domaine de la communication audiovisuelle ». Le CSA
devrait veiller, d'une part, « à une juste représentation des
femmes dans les programmes des services de communication
audiovisuelle » et, d'autre part, « à l'image des
femmes qui apparaît dans ces programmes, notamment en luttant contre
les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes, les
violences faites aux femmes et les violences commises au sein des
couples ». Sous son contrôle, les chaines hertziennes
devraient même contribuer « à la lutte contre les préjugés
sexistes et les violences faites aux femmes en diffusant des programmes
relatifs à ces sujets ». Un retour à la télévision
d'État ?
La Toile n'est pas en reste, comme le souligne Marc Rees,
rédacteur en chef de PC Impact. Si le
projet était adopté en l'état, la loi obligerait les "intermédiaires
techniques" à lutter activement contre le "sexisme" et l'"homophobie".
Plus concrètement, explique notre confrère, « si dans un forum
ou sur un réseau social, un internaute se lance dans ce genre de
discours sexistes avec quelques propos fleuris appelant à la
discrimination, l'hébergeur devra impérativement dénoncer ces contenus
aux autorités dès lors que ceux-ci lui auront été signalés par un
individu ».
Alors, Goldorak est-il bon pour la casse ? On ne
reprochera pas aux pouvoirs publics d'annoncer, par ailleurs, une
protection accrue des femmes victimes de violences conjugales. Reste
une question posée incidemment par Actarus : son refus de
porter la main sur une femme, mais aussi son aversion à la voir prendre
les armes, ne relèveraient-ils pas d'une même inclination ? Le
cas échéant, l'égalité, agitée à tout va, serait une piètre parade aux
souffrances dont s'inquiète, légitimement, le porte-parole du
gouvernement.
Le ministère de l'Intérieur envisagerait, parait-il, une
interdiction du Printemps français. À l'origine de cette
annonce : des supputations médiatiques nullement vérifiées.
Ce matin, vendredi 24 mai 2013, Manuel Valls était l'invité
de Raphaëlle Duchemin sur France Info.
À cette occasion, notre consœur l'a interrogé sur les menaces qui
pèseraient sur Frigide Barjot, à l'approche d'une nouvelle
manifestation contre le "mariage homo", sollicitant, par ailleurs, sa
réaction à la lecture d'un
communiqué du Printemps français – un appel à la
« résistance » rédigé selon des termes pour le moins
virulents.
En réponse, le ministre de l'Intérieur s'est insurgé contre
« toute menace de mort, toute menace de haine »,
stigmatisant « des groupes radicaux, d'extrême
droite », sans jamais en citer aucun. Il n'en aurait pas moins
« évoqué une possible interdiction du "Printemps
français" », selon le site Internet de France Info.
Un "chapeau" étant par nature racoleur, il n'y a rien de choquant à ce
que les propos de Manuel Valls y soient quelque peu extrapolés.
On se désole, en revanche, de la passivité moutonnière de nos
confrères : qu'il s'agisse de
L'Express, du
Figaro, du
Huffington Post, de
Libération ou du
Monde, entre autres exemples, tous ont
repris l'accroche de France Info. Naturellement,
le Centre royaliste d'Action française n'a
pas manqué de s'engouffrer dans la brèche, dénonçant
« un nouveau pas dans l'instauration d'un État
policier » - c'est de bonne guerre !
En tout cas, cela donne à réfléchir sur notre propre métier :
que pèsent la rigueur et l'esprit critique des journalistes face à
l'effet boule de neige ?