17 juillet 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Un personnage jugé jadis chevaleresque risquerait fort,
aujourd'hui, d'être vilipendé pour "sexisme". Au point d'être censuré à
la télévision et même sur la Toile ? C'est en tout cas le
projet du gouvernement.
Étant donné ses appels répétés à traiter hommes et femmes sur
un pied d'égalité, Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre des
Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, ne devrait pas nous
reprocher de révéler son âge : elle a trente-cinq ans. Comme
toute une génération, sans doute a-t-elle grandi avec Dorothée, suivant
les aventures de Candy quand d'autres, dont nous étions, vibraient aux
exploits de Goldorak - un dessin animé culte dont un premier
volume est enfin disponible en DVD depuis le mois dernier (juin 2013).
Actarus et les femmes
Nostalgie mise à part, un épisode a plus particulièrement
retenu notre attention : le neuvième, où Vega menace de
détruire la planète Concordia si l'une de ses habitantes, le commandant
Euridie, échoue à détruire Goldorak lors d'une mission suicide. Son
vaisseau s'étant écrasé, le prince Actarus s'en approche dans l'espoir
de faire un prisonnier. Découvrant l'identité du pilote, il est saisi
d'effroi : « Une femme ! Je n'aurai jamais
le courage de l'obliger à parler », s'exclame-t-il.
L'accueillant parmi les siens, il l'invite à porter la robe que lui
prête Venusia : « je ne veux pas voir d'uniforme
militaire, surtout sur une femme », lui explique-t-il. De quoi
donner la nausée à Mme Vallaud-Belkacem, au cas où elle se
risquerait à revoir Goldorak, du moins en version
française. Si l'on en croit les sous-titres proposés par AB vidéo sur
la version originale, en effet, l'homologue japonais d'Actarus se
montre plus réservé, quoique tout aussi prévenant.
Prononcées aujourd'hui à la télévision, a fortiori
à l'intention du jeune public, ces paroles provoqueraient la réaction
virulente des officines féministes. Pour preuve, un collectif vient de
prendre à partie Thierry Pflimlin, le patron de l'audiovisuel public,
après qu'eut été diffusé sur France 2,
le 9 juillet, le deuxième épisode de "Qui sera le prochain
grand pâtissier ?". Au cours de cette émission, les
téléspectateurs auraient subi « un florilège incroyable de
propos sexistes », selon une quarantaine d'associations.
« À l'heure où France Télévisions s'engage pour l'égalité
femmes-hommes dans ses programmes », leurs responsables jugent
« curieux – pour ne pas dire fatigant, énervant, révoltant –
d'entendre, en prime time, des phrases d'une
bêtise aussi crasse que "les petites filles aiment les coccinelles et
les petits garçons les dinosaures, les trucs bruts de décoffrage" ou
encore que les femmes auraient des compétences particulières pour
réaliser des gâteaux ». De leur point de vue,« ce
genre d'inepties fige dans le marbre les stéréotypes et les préjugés,
qui sont à la racine des inégalités ».
Le CSA nous surveille
Cette conviction semble partagée par le gouvernement, qui a
présenté, le 3 juillet, un projet de « loi cadre sur
l'égalité femmes-hommes ». Entre autres dispositions, ce texte
prévoit d'étendre les compétences du Conseil supérieur de l'audiovisuel
(CSA) afin qu'il « assure le respect des droits des femmes
dans le domaine de la communication audiovisuelle ». Le CSA
devrait veiller, d'une part, « à une juste représentation des
femmes dans les programmes des services de communication
audiovisuelle » et, d'autre part, « à l'image des
femmes qui apparaît dans ces programmes, notamment en luttant contre
les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes, les
violences faites aux femmes et les violences commises au sein des
couples ». Sous son contrôle, les chaines hertziennes
devraient même contribuer « à la lutte contre les préjugés
sexistes et les violences faites aux femmes en diffusant des programmes
relatifs à ces sujets ». Un retour à la télévision
d'État ?
La Toile n'est pas en reste, comme le souligne Marc Rees,
rédacteur en chef de PC Impact. Si le
projet était adopté en l'état, la loi obligerait les "intermédiaires
techniques" à lutter activement contre le "sexisme" et l'"homophobie".
Plus concrètement, explique notre confrère, « si dans un forum
ou sur un réseau social, un internaute se lance dans ce genre de
discours sexistes avec quelques propos fleuris appelant à la
discrimination, l'hébergeur devra impérativement dénoncer ces contenus
aux autorités dès lors que ceux-ci lui auront été signalés par un
individu ».
Alors, Goldorak est-il bon pour la casse ? On ne
reprochera pas aux pouvoirs publics d'annoncer, par ailleurs, une
protection accrue des femmes victimes de violences conjugales. Reste
une question posée incidemment par Actarus : son refus de
porter la main sur une femme, mais aussi son aversion à la voir prendre
les armes, ne relèveraient-ils pas d'une même inclination ? Le
cas échéant, l'égalité, agitée à tout va, serait une piètre parade aux
souffrances dont s'inquiète, légitimement, le porte-parole du
gouvernement.
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24 mai 2013
Le ministère de l'Intérieur envisagerait, parait-il, une
interdiction du Printemps français. À l'origine de cette
annonce : des supputations médiatiques nullement vérifiées.
Ce matin, vendredi 24 mai 2013, Manuel Valls était l'invité
de Raphaëlle Duchemin sur France Info.
À cette occasion, notre consœur l'a interrogé sur les menaces qui
pèseraient sur Frigide Barjot, à l'approche d'une nouvelle
manifestation contre le "mariage homo", sollicitant, par ailleurs, sa
réaction à la lecture d'un
communiqué du Printemps français – un appel à la
« résistance » rédigé selon des termes pour le moins
virulents.
En réponse, le ministre de l'Intérieur s'est insurgé contre
« toute menace de mort, toute menace de haine »,
stigmatisant « des groupes radicaux, d'extrême
droite », sans jamais en citer aucun. Il n'en aurait pas moins
« évoqué une possible interdiction du "Printemps
français" », selon le site Internet de France Info.
Un "chapeau" étant par nature racoleur, il n'y a rien de choquant à ce
que les propos de Manuel Valls y soient quelque peu extrapolés.
On se désole, en revanche, de la passivité moutonnière de nos
confrères : qu'il s'agisse de
L'Express, du
Figaro, du
Huffington Post, de
Libération ou du
Monde, entre autres exemples, tous ont
repris l'accroche de France Info. Naturellement,
le Centre royaliste d'Action française n'a
pas manqué de s'engouffrer dans la brèche, dénonçant
« un nouveau pas dans l'instauration d'un État
policier » - c'est de bonne guerre !
En tout cas, cela donne à réfléchir sur notre propre métier :
que pèsent la rigueur et l'esprit critique des journalistes face à
l'effet boule de neige ?
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23 avril 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Tandis que l'Union européenne s'immisce dans la sécurité des
réseaux informatiques, les services secrets français se prennent les
pieds dans le tapis en tentant de censurer la Toile.
Les attentats de Boston ont ravivé le spectre d'un terrorisme
sanglant, éminemment visible. Mais d'autres menaces, plus insidieuses,
planent sur la sécurité des sociétés occidentales. Notamment dans le
cyberespace - un milieu que les stratégistes commencent seulement à
appréhender. L'année dernière, le Sénat a d'ailleurs invité l'État à se
doter d'une "doctrine de lutte informatique offensive" – comme il
l'avait fait, dans les années soixante, en matière de dissuasion
nucléaire. Le 7 février dernier, Bruxelles a proposé, plus
modestement, une « stratégie de cybersécurité » pour
l'Union européenne.
Prise de conscience
Cette initiative « témoigne d'une véritable prise de
conscience de ces enjeux de la part de la Commission
européenne », selon les sénateurs Jacques Berthou (PS) et
Jean-Marie Bockel (UDI). Dans une proposition de résolution, ils se
félicitent « de l'accent mis sur les aspects
industriels ». « Afin de garantir la souveraineté des
opérations stratégiques ou la sécurité de nos infrastructures
vitales », expliquent-ils, « il est, en effet,
crucial de s'assurer de la maîtrise de certaines technologies
fondamentales, dans des domaines comme la cryptologie, l'architecture
matérielle et logicielle et la production de certains équipements de
sécurité ou de détection. Garder cette maîtrise, c'est protéger nos
entreprises, notamment face au risque d'espionnage
informatique. » De concert avec Bruxelles, les sénateurs
prônent « l'instauration d'une obligation de déclaration des
incidents informatiques significatifs à l'autorité nationale compétente
qui serait applicable aux administrations publiques et aux opérateurs
critiques, tels que les entreprises de certains secteurs jugés
stratégiques, comme les banques, la santé, l'énergie et les
transports ». Cependant, préviennent les parlementaires, c'est
aux États, et non à la Commission, qu'il appartient d'en définir les
modalités d'application. Par ailleurs, on ne saurait exiger des
autorités nationales qu'elles notifient à Bruxelles les incidents dont
elles ont connaissance. « Outre sa lourdeur bureaucratique,
une telle mesure paraît susceptible de soulever des difficultés au
regard de la sécurité nationale, notamment dans le cas d'attaques
informatiques à des fins d'espionnage », plaident
MM. Berthou et Bockel. « Il faut savoir que, si les
soupçons se portent le plus souvent sur la Chine ou la Russie, d'autres
pays, y compris parmi nos proches alliés, sont aussi soupçonnés d'être
à l'origine de telles attaques. Or, informer la Commission européenne
et l'ensemble des États membres de l'Union européenne de l'attaque
informatique dont on fait l'objet risquerait d'alerter également -
directement ou indirectement - l'auteur de cette attaque. Celui-ci
pourrait alors prendre des mesures afin de se dissimuler davantage ou
augmenter encore le niveau de son attaque. »
Nouveaux acteurs
En tout cas, s'il est nécessaire de prévenir les piratages et
autres tentatives d'espionnage, voire d'y répliquer, il convient aussi
de s'acclimater à la nouvelle donne sociale et politique. Des acteurs
jusqu'alors inconnus se dressent face aux États, à commencer par les
cyberactivistes – voire cyberterroristes - d'Anonymous. Dernièrement,
ils ont interféré dans la crise coréenne, révélant les noms de quelque
quinze mille ressortissants du Sud habitués à consulter les
informatisations mises en ligne par le Nord... Autant de traitres
potentiels aux yeux de Séoul ! Quant aux banque centrales,
elles voient leur monopole monétaire con-testé à la marge :
jeudi dernier, 11 avril, sur BFM TV,
notre con-frère Nicolas Doze s'est interrogé sur la flambée erratique
du Bitcoin, un substitut aux monnaies traditionnelles créé par un
programmeur anonyme.
Maladresse sidérante
Apparemment, les autorités sont loin d'avoir tiré toutes les
conséquences des bouleversements en cours. Les déboires de la DCRI
(Direction centrale du renseignement intérieur) viennent d'en
témoigner. Jugeant sensible le contenu d'un article publié sur Wikipedia
présentant la station militaire hertzienne de Pierre-sur-Haute, ses
services auraient sommé ses collaborateurs de le retirer. Cela avec une
maladresse sidérante. Si bien que les 6 et 7 avril, le texte
incriminé aurait été le plus consulté de tous les articles francophones
de Wikipedia. Chapeau ! Dans la foulée,
il a fait l'objet de quelques traductions. En outre, il figure
désormais parmi les « exemples majeurs » de "l'effet
Streisand" : « un phénomène Internet qui se manifeste
par l'augmentation considérable de la diffusion d'informations ou de
documents par le simple fait d'avoir été l'objet d'une tentative de
retrait ou de censure ». Dans ces conditions, l'État est-il
condamné à l'impuissance ? Loin s'en faut. Qu'on songe
seulement aux "printemps arabes", sur lesquelles l'influence américaine
s'est précisément exercée par l'entremise des réseaux sociaux en
ligne...
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23 avril 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Les résidus du service national profitent désormais à la
propagande en faveur de l'égalité hommes-femmes.
Qu'est-ce que la "journée défense et citoyenneté" ?
Un « rendez-vous essentiel de la promotion de l'esprit de
défense et des valeurs républicaines », selon la Direction du
service national. Le 8 mars dernier, elle a pris une
coloration féministe. Notamment en Bretagne, où est intervenue
Mme Françoise Kieffer, délégué régional aux droits des femmes
et à l'égalité. Après avoir rendu compte du « long cheminement
vers l'égalité » qui aurait été entamé au XIXe siècle,
celle-ci a soumis son jeune public à un "quiz" censé « faire
tomber les préjugés », comme le rapporte l'Hôtel de Brienne.
Un quiz caricatural
Rédigées dans un français approximatif, les questions
exploitaient les clichés de l'égalitarisme en vogue. On frisait la
caricature, comme en témoignent ces quelques exemples :
« À votre avis, d'être une fille ou un garçon a une influence
sur les choix d'orientation ? »
« Pensez-vous personnellement que les femmes sont plus aptes à
certains métiers ou fonctions, et que les hommes plus aptes à d'autres
? » « Dans un couple avec enfant-s, le père a le
statut de chef de famille ? » Naturellement, les
réponses attendues ne versaient pas dans la nuance... Les participants
ont été invités, par ailleurs, à féminiser les noms de fonctions. Aux
yeux de l'État et de ses délégués, en dépit des recommandations de
l'Académie française, c'est une priorité. De quoi justifier,
vraisemblablement, que la syntaxe soit reléguée au second plan...
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4 avril 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
L'obstruction parlementaire offre un sursis aux embryons
humains : dans l'immédiat, ceux-ci continueront de ne pouvoir
faire l'objet de recherches qu'à titre dérogatoire – au moins en
apparence.
En février 2012, alors qu'il était en campagne, François
Hollande avait annoncé que, s'il était élu président de la République,
la loi encadrant les recherches sur l'embryon serait à nouveau révisée.
Ce faisant, avait-il déclaré, « nous rattraperons notre retard
sur d'autres pays et nous favoriserons le retour des post-doctorants
partis à l'étranger » - notamment aux États-Unis, où la loi
n'impose aucune restriction en la matière. Sa promesse semblait en
passe d'être tenue : à cet effet, une proposition de loi
devait être votée par l'Assemblée nationale mardi dernier,
2 avril. C'était compter sans la résistance de quelques
députés UMP, qui ont noyé le texte sous une pluie d'amendements,
empêchant son examen dans les délais impartis.
Ambiguïtés légales
Dans l'immédiat, la législation conservera donc ses
ambiguïtés : si elle autorise la recherche sur l'embryon,
c'est, formellement, à titre dérogatoire, quoique de façon pérenne –
comme s'il fallait maintenir un interdit symbolique tout en s'en
affranchissant dans les faits. Autant en finir avec
l'hypocrisie ! C'était l'objet de la proposition de loi en
débat, dont l'adoption aurait néanmoins constitué « un
bouleversement éthique et juridique », selon Théophane Le
Méné. De son point de vue, elle aurait entériné « la
réification de la personne humaine, la suprématie de la technique sur
l'homme et son asservissement à la logique utilitariste des
laboratoires ». En effet, a-t-il expliqué sur Causeur,
« le principe allait devenir l'exception et l'exception le
principe ».
Aujourd'hui, trente-six équipes de recherche travailleraient,
en France, sur des cellules embryonnaires. Elles y ont été autorisées
par l'Agence de la biomédecine, avec la bénédiction des ministres
chargés de la Santé et de la Recherche, mais aussi le consentement des
individus à l'origine des "embryons surnuméraires" conçus in
vitro dans le cadre d'une procréation médicalement assistées, les seuls
pouvant faire l'objet de recherches au regard du droit. Avant d'agréer
un protocole, les autorités sont censées s'assurer que soient réunies
les conditions suivantes, résumées par Mme Dominique Orliac,
député PRG du Lot, rapporteur du texte soumis à l'Assemblée :
« la pertinence scientifique du projet de recherche est
établie ; la recherche est susceptible de permettre des
progrès médicaux majeurs ; il est expressément établi qu'il est
impossible de parvenir au résultat escompté par le biais d'une
recherche ne recourant pas à des embryons humains, des cellules souches
embryonnaires ou des lignées de cellules souches ».
La hantise des recours
Autant d'éléments dont l'appréciation est sujette à
discussion. « S'il est vrai que les chiffres de l'Agence de
biomédecine révèlent un véritable dynamisme de la recherche française
en la matière, la rédaction actuelle de la loi est source de
contentieux qui retardent le lancement de certains projets
scientifiques », déplore Mme Orliac. De fait,
explique-t-elle, « la Cour administrative d'appel de Paris a
déduit de l'existence de l'interdiction de principe de la recherche
qu'il appartenait à l'Agence de la biomédecine de faire la preuve que
des recherches employant des moyens alternatifs ne pouvaient parvenir
au résultat escompté. Elle a en conséquence annulé l'autorisation
accordée trois ans auparavant à une recherche. » Apparemment,
la loi proposée répondrait surtout à la Fondation Jérôme Lejeune, dont
les recours feraient peser sur les chercheurs « une véritable
insécurité juridique ». Onze affaires seraient en cours
d'instruction, s'inquiète Dominique Orliac, au motif que l'Agence de
biomédecine « n'avait pas prouvé l'impossibilité de mener ces
recherches par d'autres méthodes ». Or, prévient-elle,
« en matière de recherche fondamentale, une telle preuve ne
peut pas être apportée ». Cependant, poursuit-elle,
« les recherches sur les cellules souches adultes et les
cellules reprogrammées n'ont pas vocation à se substituer, en l'état
des connaissances scientifiques, à la recherche sur les cellules
souches embryonnaires, mais en sont le complément
nécessaire ».
Alternative prometteuse
Voilà précisément ce que conteste, par exemple,
Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la
Conférence des évêques de France. Étant donné les perspectives offertes
par les ressources du sang placentaire ou la reprogrammation
cellulaire, l'engagement en faveur de la recherche sur l'embryon serait
« un combat d'arrière-garde » selon lui, Ce
combat n'est mené « que pour contester la valeur intrinsèque
de l'embryon », a-t-il déclaré dans un entretien à Radio
Notre-Dame retranscrit par France catholique.
Évidemment, les chercheurs s'en défendent : « il n'y
a aucune "appétence" particulière des scientifiques pour la recherche
sur les cellules souches embryonnaires et si, à l'avenir, d'autres
méthodes s'avèrent être plus efficaces, elles évinceront naturellement
cette dernière », soutient Mme Orliac.
Les projets les plus prometteurs, à brève échéance, viseraient
à traiter la maladie de Steinert, qui se traduit par des anomalies
musculaires et neuronales, ou la dégénérescence maculaire, affectant
plus particulièrement la vue des personnes âgées. Les patients
concernés peuvent-ils, dès lors, espérer une guérison prochaine ? Mgr
Vingt-Trois entend dissiper de faux espoirs : « c'est
une tromperie à l'égard des gens que de leur faire croire que grâce à
cela ils vont avoir des traitements pour Alzheimer, Parkinson,
etc. », a-t-il prévenu. « Cela n'aboutira
pas. » Un jugement sans appel.
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21 mars 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Les "études de genre" inspirent décidément moult politiques
publiques. Un exemple parmi d'autres nous en est donné en
Seine-Saint-Denis, où le Conseil général a lancé une initiative à
l'intention des collégiens.
À l'occasion de la journée de la femme, célébrée le
8 mars 2013, le gouvernement a réaffirmé sa volonté d'œuvrer
quotidiennement en faveur de l'égalité des sexes. Cela avec le soutien
des collectivités locales et du monde associatif, comme en témoigne la
présentation d'un calendrier recensant autant d'événements organisés en
ce sens qu'il y a de jours dans l'année.
Changer la langue
Parmi les initiatives mises en exergue figure celle du conseil
général de Seine-Saint-Denis, dont le président, le socialiste Stéphane
Troussel, s'inspire manifestement des "études de genre". Selon lui, en
effet, « de la crèche au monde du travail, en passant par
l'école et l'université, nombreuses sont encore les occasions
d'observer des comportements sexistes, hérités d'une
domination masculine ancestrale
qui assigne à chaque
sexe des rôles et des fonctions
dans la vie professionnelle et familiale ». Aussi son
département s'est-il attaché à mobiliser les « jeunes contre
le sexisme ». Lequel consiste, selon le conseil général de
Seine-Saint-Denis, « à inscrire la différence entre les hommes
et les femmes dans un rapport hiérarchique de domination et à
considérer, comme en grammaire, que le masculin l'emporte sur le
féminin ». D'où l'inclination de
M. Troussel à revisiter la langue
française : « nous n'entendons pas seulement
déconstruire les idées reçues à partir d'une réflexion théorique, mais
aussi et surtout travailler avec tou-te-s les professionnel-le-s
concerné-e-s pour partager les
expériences et mutualiser les bonnes
pratiques », explique-t-il dans un jargon devenu convenu.
Poupées et pistolets
Chaque année, mille cinq cents collégiens (des élèves de
troisième) sont donc conviés à des représentations théâtrales où se
jouent, avec leur participation, « des scènes sur des
situations de discriminations ou de violences sexistes ».
S'ensuivent des discussions en classe, la désignation de délégués
censés « dialoguer avec les élu-e-s et présenter des
propositions pour lutter contre les comportements sexistes »,
puis leur concrétisation sous forme d'affiches ou de DVD, par exemple.
Preuve que le message est passé, dans un collège de Montreuil, la
définition suivante a été élaborée : « Le sexisme, c'est
habituer les garçons à jouer avec des jeux plutôt violents et de
domination et habituer les filles à jouer à la dînette et aux
barbies. » Dans la plupart des établissements, cependant, il
semblerait que l'enfumage idéologique soit relégué au second plan : la
dénonciation des "mains aux fesses", la prévention des viols, la
critique des grands frères trop possessifs, voire la hantise des
mariages forcés, occupent apparemment le devant de la scène.
« En somme, ce que les adolescents de
Seine-Saint-Denis ont exprimé, par leur participation au théâtre-forum,
c'est l'idée que la différence qui les sépare en garçons et filles est,
certes, une différence incontournable, mais qui fait d'eux des être
plutôt complémentaires », analyse l'anthropologue Françoise
Douaire-Marsaudon.
L'image de la mère
En Île-de-France, où un dispositif similaire a été mis en
œuvre à l'intention des lycéens, Mme Henriette Zoughebi,
vice-présidente du conseil régional, n'en continue pas moins de
dénoncer « l'instrumentalisation des différences biologiques
entre les filles et les garçons » sur lesquelles reposeraient
des inégalités d'autant moins justifiées qu'il y aurait, selon elle,
« autant de différences entre une fille et un garçon, qu'entre
deux garçons ou deux filles ». Cela aura vraisemblablement
échappé au jeune Ahmed, qui dit respecter les femmes parce que
« c'est dans leur ventre qu'on s'est formé ». Mais
aussi à Mme Valérie Trierweiler, qui a visité une maternité –
précisément en Seine-Saint-Denis - pour fêter, à sa façon, la journée
de la femme. Une démarche éminemment "sexiste" au regard des
conceptions de Mme Zoughebi, selon laquelle « nos envies, nos
projets ne doivent pas être réduits par un facteur biologique, le
sexe ». De son point de vue, « quand nous nous
laissons enfermer dans des identités sexuées, nous renonçons à une part
de notre liberté ». En est-elle vraiment convaincue ?
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7 mars 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Fortes d'une notoriété croissante, les activistes du mouvement
Femen prétendent incarner un féminisme d'un nouveau genre. Mais en
dépit du bruit médiatique, des constantes demeurent...
A l'approche de la journée de la femme, qui sera célébrée
vendredi prochain (le 8 mars 2013), les activistes féministes
du mouvement Femen bénéficient d'une exposition médiatique inédite. France 2
vient de diffuser un film qui leur était consacré, la veille du jour où
devait paraître le livre signé de leurs fondatrices ukrainiennes.
D'aucuns jugeront leur notoriété inespérée : dans l'Hexagone,
elles ne compteraient qu'une quinzaine de militantes, si l'on en croit Menly.
Complaisances
Civitas n'a pas manqué de dénoncer la
« collusion » que nos confrères entretiendraient avec
cette « milice antichrétienne ». Il la dénonce sans
relâche, depuis le jour où ses militants s'y sont heurtés. C'était le
18 novembre dernier, à l'occasion d'une manifestation
organisée contre le "mariage homo". Très complaisante à l'époque, la
classe politique s'est montrée plus réservée après que les
"sextrémistes" se furent données en spectacle le 12 février
dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. « Les Femen ont
probablement perdu leur aura dans cette provocation de trop »,
a commenté l'abbé Guillaume de Tanoüarn. Seuls 14 % des
Français déclareraient approuver leur initiative, « tant sur
le mode d'action choisi que sur les idées qu'elles y ont
défendues », selon une étude Harris Interactive pour VSD.
À l'inverse, 44 % s'y montreraient hostiles à tous points de
vue. Confrontées à ce relatif désaveu, les Femen pointent les réactions
schizophrènes de nos compatriotes : « Quand les Pussy
Riot font un happening dans une église moscovite ou quand Inna coupe
une croix orthodoxe à la tronçonneuse à Kiev, ça passe parce que c'est
à l'étranger », a déclaré Éloïse Bouton, l'une de leurs
militantes, citée par le quotidien Métro.
« Ça choque parce qu'on touche à quelque chose qui pose
problème », a-t-elle expliqué. Et d'affirmer que « la
France n'est pas aussi laïque qu'elle le croit ».
« Nous ne nous attaquons pas particulièrement à
l'Église », nuance Elvire Duvelle-Charles, dans un entretien
accordé à Menly. « Mais on a forcément
une réticence envers l'Église parce qu'elle est sexiste, rétrograde,
misogyne, en retard sur beaucoup de sujets comme le Pacs ou
l'avortement. » De son point de vue, c'est la survivance d'un
certain patriarcat qu'il s'agirait d'abattre.
« En enlevant nos tee-shirts, nous dénonçons le
système machiste de manière bien plus efficace que si nous prononcions
de beaux discours », soutient sa camarade Anna Hutsol, citée
par Le Journal du dimanche.
Vraiment ? Peut-être devrait-elle méditer les résultats des
enquêtes d'opinion. Toujours selon le même sondage, « les
hommes semblent porter un regard plus positif sur le choix des Femen de
manifester seins nus dans Notre-Dame de Paris : 21 %
approuvent à la fois le fond et la forme de l'intervention, contre
9 % chez les femmes ». Ces messieurs seraient-ils
émoustillés ? Cela n'est pas sans rappeler l'histoire de
Phryné, cette hétaïre grecque qui obtint la clémence de ses juges après
que son avocat l'eut dénudée devant eux... Par ailleurs, au risque de
verser dans la psychologie de comptoir, nous attribuerons à quelque
refoulement l'inclination des plus critiques à dénigrer le physique de
ces demoiselles...
Un vieux fantasme
« On veut donner une autre image de la nudité,
laquelle n'est pas destinée qu'à la séduction », poursuit
Elvire Duvelle-Charles. Ce serait « le symbole de la femme
forte, combattante, vindicative ». Mais cette force propre aux
femmes ne procède-t-elle pas précisément, dans une certaine mesure, du
désir qu'elles suscitent chez les hommes ? « La
nudité est notre armure », explique-t-elle encore. Ce faisant,
s'érigeant en guerrière, elle arbore le costume d'une amazone –
laquelle hante les fantasmes masculins depuis la nuit des temps,
jusqu'aux jeux vidéo les plus récents, où les héroïnes à forte poitrine
sont légion.
La démarche des Femen s'inscrit d'ailleurs dans une tradition
historique. On ne compte plus les causes pour lesquelles des
volontaires sont prêts à se déshabiller – de la protection des animaux
à la récolte de fonds pour Emmaüs, en passant par le financement d'une
association de parents d'élèves. Dans un registre plus militant, on se
remémorera les "journées sans soutif", ou l'initiative des Tumultueuses
s'exhibant topless dans les piscines de Paris il
y a quatre ou cinq ans. Dans les années quatre-vingt, Ilona Staller, la
"Cicciolina", avait même été élue au parlement italien après avoir fait
campagne en tenue légère.
De fait, « l'intimité féminine, dans ce qu'elle a de
plus visible, a toujours été l'enjeu de luttes politiques qui
mobilisent tout le corps social », comme l'observent Caroline
Pochon et Allan Rothschild dans leur ouvrage consacré au
« culte des seins ». Les Femen n'ont rien
inventé ! « Nous savons que nous ne pouvons changer
le monde toutes seules », confesse Elvire
Duvelle-Charles. Avec ses congénères, peut-être nous en
rappelle-t-elle, paradoxalement, la vraie nature, dont les activistes
féministes sont prisonnières comme tout un chacun.
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21 février 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Quand les parlementaires se penchent sur l'ouverture des
universités aux étudiants étrangers ou jugent menacée la pérennité de
la langue de Molière.
Les universités françaises manqueraient-elles d'attrait aux
yeux des étudiants étrangers ? Telle est, en tout cas, la
conviction de Mme Dominique Gillot, sénateur PS du Val-d'Oise,
auteur d'une proposition de loi censée remédier à cette situation. En
dix ans, le nombre d'étudiants étrangers recensés en France aurait
pourtant bondi de 40 %, atteignant deux cent trente-mille en
2010-2011. Cependant, « notre pays reste [...] en
retard », déplore Mme Gillot. Devancée désormais par
l'Australie, la France aurait été reléguée au quatrième rang de la
compétition mondiale qui se jouerait en la matière.
Incohérences
« Notre politique [...] a été entachée
d'incohérences », martèle le sénateur, qui pointe
« une forte hésitation entre la volonté d'accueillir les
meilleurs éléments et l'obsession du "risque migratoire" ».
Tandis que ces jeunes gens seraient appelés à devenir « nos
meilleurs ambassadeurs », il ne serait « ni dans
l'intérêt des pays d'origine, ni dans le nôtre » de les
renvoyer chez eux dès la fin de leurs études. Au contraire, plaide
Mme Gillot, « c'est après au moins une première
expérience professionnelle que ces diplômés pourront, à leur retour
chez eux ou à l'international, mettre à profit les compétences acquises
en France et en faire la promotion ».
En conséquence, elle propose que leur soient attribués des
titres de séjour pluriannuels, dont la durée dépendrait de la formation
suivie. Cela afin de « limiter les démarches administratives,
souvent vexatoires, qui épuisent et précarisent les étudiants étrangers
tout en encombrant inutilement les services préfectoraux ».
Selon Mme Gillot, il conviendrait également de porter de six à
douze mois l'autorisation provisoire de séjour, période pendant
laquelle un étranger peut chercher un premier emploi après l'obtention
de son diplôme. En outre, « pour éviter le choix souvent
cornélien [...] entre le retour dans le pays d'origine ou une
installation quasi-définitive dans notre pays », un
« droit illimité au séjour en France » pourrait
bénéficier aux titulaires d'un doctorat obtenu en France. Une mesure
censée contribuer au développement d'une « coopération
économique continue, enrichissante, sans pillage des cerveaux des pays
émergents ». Reste à convaincre nos compatriotes, aux yeux
desquels il y aurait déjà « trop d'étrangers en
France »...
Anglais ou français au choix ?
Par ailleurs, Mme Gillot propose d'introduire une
dérogation au code de l'éducation, lequel oblige à dispenser des cours
en français. Déjà « contournée par de nombreux
établissements », cette disposition constituerait
« un obstacle au recrutement d'étudiants étrangers de
qualité ». Toutefois, reconnaît le sénateur, on ne saurait
s'en affranchir sans s'exposer aux foudres du Conseil constitutionnel.
C'est pourquoi, au sein d'un même établissement, les étudiants
devraient pouvoir « suivre les mêmes cursus en français et en
langue étrangère ». Au risque qu'y soit instituée une certaine
ségrégation ?
Quoi qu'il en soit, un tel projet devrait conforter dans sa
démarche Jean-Jacques Candelier, député PC du Nord, auteur d'une
proposition de résolution « tendant à la création d'une
commission d'enquête sur les dérives linguistiques ».
« Dans la publicité, les enseignes commerciales, la
communication [...] des grandes entreprises et, désormais, dans
l'enseignement secondaire et universitaire, on peut redouter que la
langue de Molière disparaisse à brève échéance », prévient
M. Candelier. Selon lui, « il y a urgence ».
D'autant que « la dilapidation de la langue française se
couple [...] avec la sape de l'héritage progressiste universel de notre
pays, le démantèlement des acquis sociaux et des services publics, la
destruction de l'indépendance nationale, avec l'adoption du traité de
Lisbonne [...] et du traité sur la stabilité, la coordination et la
gouvernance (TSCG), le sacrifice de la défense nationale dans l'Otan,
la violation de la laïcité et la substitution de l'euro-régionalisation
du territoire à la République une, laïque et indivisible issue de la
Révolution ».
Ce discours n'est pas sans rappeler celui de l'ambassadeur
Albert Salon... « L'internationalisme des travailleurs ne
s'oppose pas au patriotisme populaire », soutient Jean-Jacques
Candelier. Au contraire, « parce qu'il n'aspire qu'au droit
des peuples à disposer d'eux-mêmes » (que nous contestons
toutefois pour notre part), le « patriotisme
populaire » s'opposerait, entre autres, « au
cosmopolitisme capitaliste » ainsi qu'au
« supranationalisme impérialiste ». Pour les
pourfendeurs de la mondialisation, l'heure serait-elle à l'union
sacrée ?
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7 février 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Tandis qu'il esquisse des « orientations stratégiques
pour les recherches sur le genre », le ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche cultive la confusion,
confondant quête du savoir et prosélytisme éhonté.
Les "études de genre" ont acquis une notoriété inédite à la
faveur de leur immixtion, sinon dans la lettre des programmes
scolaires, du moins dans les manuels de sciences de la vie et de la
terre (SVT) de première. La faute aux éditeurs trop zélés ? Peut-être
faut-il y voir, également, l'influence des milieux universitaires, où
l'intérêt pour les gender studies va
croissant : tandis que sept revues leur seraient entièrement
consacrées, elles auraient mobilisé, ces dernières années, plus ou
moins assidument, près de deux mille chercheurs. Des
« orientations stratégiques » devraient leur être
assignées, clame le ministère de l'Enseignement supérieur et de la
Recherche, qui vient de publier un rapport en ce sens, coordonné par
Alban Jacquemart, Agnès Netter et Françoise Thibault.
Genre et sexe
« Le genre est d'abord un concept, initialement issu
des sciences médicales et de la grammaire française puis repris par les
sciences sociales », rappellent-ils. Un concept censé aider
« à mettre au jour, en les questionnant, les rapports sociaux
entre hommes et femmes ». Le psychiatre Robert Stoller aurait
été le premier à l'utiliser, dans les années soixante, pour
« distinguer la conformation sexuelle des individus (le sexe)
de l'identité sexuée, psychologiquement et socialement construite (le
genre) ». Outre l'anthropologie, la psychologie, la
littérature et les langues, le "genre" affecterait plus
particulièrement la sociologie et l'histoire, disciplines où il serait
majoritairement enseigné. Aux dires des rapporteurs, par exemple, la
compréhension du fait colonial s'en serait trouvée revisitée.
Une priorité du CNRS
Le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) se
serait saisi des ces recherches dans les années quatre-vingt. En son
sein, l'Institut des sciences humaines et sociales (INSHS) les a depuis
érigées au rang de priorité, permettant le recrutement de sept chargés
de recherche. Toujours sous la houlette du CNRS a été créé, l'année
dernière, l'Institut du genre, un "groupement d'intérêt scientifique"
réunissant trente-cinq universités et autres institutions.
Parallèlement, l'Institut d'études politiques de Paris, ainsi que
l'université Paris VII, ont décidé de familiariser leurs
étudiants avec les gender studies. Aux yeux des
rapporteurs, cependant, cela reste insuffisant. Ainsi conviendrait-il,
selon eux, d'« inciter les universités à construire des
licences qui comportent aux moins deux modules obligatoires sur le
genre ». Mais aussi d'y confronter tous les enseignants au
cours de leur formation. Voire un plus large public, à l'intention
duquel pourrait être créée une « université
populaire ». D'autres propositions sont formulées
« afin de lutter contre [des] inégalités
persistantes » et « de faire évoluer les
établissements supérieurs et de recherche vers la parité »,
ceux-ci devant « prendre conscience de l'existence des
stéréotypes de genre qui biaisent l'évaluation ». Si,
contrairement à d'autres, les rapporteurs ne demandent pas que soit
rebaptisée l'école maternelle, ils appellent néanmoins à
« généraliser l'usage d'une langue non sexiste » - ce
à quoi ils s'emploient en bannissant le "masculin générique" : sous
leur plume, ce sont des chercheur-e-s qui se sont exprimé-e-s !
Mouvement LGBT
Parmi eux, relèvent-ils, « plusieurs [...] sont, par
exemple, membres de l'Observatoire de la parité et permettent que les
politiques publiques se nourrissent des savoirs académiques ».
Autant dire qu'ils versent volontiers dans un certain prosélytisme. En
cela, ils s'inscrivent d'ailleurs dans un tradition historique. Les
recherches portant plus particulièrement sur « les sexualités
et les identités de sexe [...] en partie initiées par le mouvement LGBT
(qui regroupe des militant-e-s lesbiennes, gays, bisexuel-le-s et
transgenres), ont été particulièrement importantes dans l'élaboration
même du concept de genre », soulignent les rapporteurs. C'est
dire combien le militantisme interfère, depuis l'origine, dans les
études de genre. Comment s'étonner, dans ces conditions, que « la
recherche sur le genre peine à trouver, dans l'organisation
scientifique actuelle, la reconnaissance » que revendiquent ses
promoteurs ?
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16 janvier 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Décidé à collectionner les nationalités, sinon à les troquer,
Gérard Depardieu joue les nomades dans un monde toujours façonné par
les rivalités d'États souverains.
À la faveur du différend l'opposant à Jean-Marc Ayrault,
Gérard Depardieu n'a pas cessé de le marteler : « je
suis un citoyen du monde », a-t-il encore déclaré début
janvier (2013), alors qu'il venait de recevoir un passeport russe des
mains du président Vladimiir Poutine. « Il montre
effectivement que grâce à la mondialisation nous sommes, dans une
certaine mesure, libres d'échapper à la main lourde d'un
État », s'est félicité Emmanuel Martin, dans un billet publié
par l'Institut Turgot, arguant que « la concurrence
institutionnelle, et particulièrement la concurrence fiscale est une
composante essentielle de notre liberté ». De fait, constate
Élie Cohen, « l'accumulation de taxes nouvelles sur le capital
au moment de sa formation, de sa détention, de sa transmission, et de
sa distribution n'est pas soutenable à long terme dans une économie
ouverte ». De ce point de vue, souligne-t-il sur Telos,
« Gérard Depardieu met le doigt sur les contradictions
européennes de nos gouvernants ».
Citoyen du monde ?
Mais bien qu'il se proclame « citoyen du
monde », Gérard Depardieu n'en est pas moins réduit à se
placer sous la juridiction d'un État, comme tout un chacun, quoique son
aisance financière lui procure quelque facilité quand il s'agit de
solliciter sa protection, et non d'en hériter par naissance. En cela,
il ferait plutôt figure de nomade. Un nomade au déracinement somme
toute relatif. « J'ai un passeport russe, mais je suis
français », a-t-il également proclamé, nuançant ses propos
précédents. Amateur de bonne chère, souvent aigri mais volontiers
débonnaire, il « fait partie de notre patrimoine
cinématographique », comme l'a observé Mme Aurélie
Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication. Qu'il le
veuille ou non, l'interprète d'Obelix incarne la France aux yeux du
monde.
Paradoxalement, c'est vraisemblablement la raison pour
laquelle il a été accueilli si chaleureusement en Russie. On a beau
vivre dans un village global, les États continuent de se tirer dans les
pattes. « L'intelligence économique [...] de Vladimir Poutine
est une démonstration concrète de la façon de saisir des opportunités
pour affaiblir une nation », souligne un contributeur de
l'Alliance géostratégique (AGS). « Et peu importe les
déclarations diplomatiques de rose et de miel quand les faits
illustrent que les nations dites "amies" sont néanmoins concurrentes
avec leurs intérêts propres à promouvoir et à développer. »
Souveraineté
Dans ces conditions, « ce passeport est moins un
document juridique qu'un symbole », comme le remarque Yannick
Harrel, lui aussi contributeur de l'AGS. C'est pourquoi on ne
s'attardera pas sur la faculté, pour Gérard Depardieu, de bénéficier
effectivement d'une double nationalité franco-russe, en dépit des
doutes planant à ce sujet. Par ailleurs, à supposer qu'il souhaite à
nouveau se défaire de sa nationalité française - « je vous
rends mon passeport et ma Sécurité sociale », avait-il déclaré
à l'intention de Jean-Marc Ayrault - il lui faudrait engager des
démarches sans trop tarder, et justifier d'une résidence effective à
l'étranger. Autrement dit, sa nationalité dépend du bon vouloir de
l'État – c'est-à-dire, selon les cas, des dispositions du droit ou des
largesses du prince.
« C'est donc l'État souverain qui décide qui est un
de ses nationaux. C'est sans doute l'expression la plus pure de sa
souveraineté, car elle ne suppose pas l'accord d'un autre
État », selon Me Eolas, l'animateur du Journal
d'un avocat. Mme Najat Vallaud-Belkacem,
porte-parole du gouvernement, ne s'y est pas trompée :
« c'est le pouvoir discrétionnaire de Vladimir Poutine
d'offrir la nationalité russe à qui il l'entend », a-t-elle
observé, se refusant à tout autre commentaire sur BFM TV.
« Quand un citoyen français a une autre nationalité,
deux souverainetés se heurtent, et aucune ne peut
l'emporter », explique Eolas. « L'autre État a tout
autant que la France le droit de décider qui sont ses ressortissants,
et le législateur français n'a aucun pouvoir pour limiter la
transmission de cette autre nationalité. Qui n'est tout simplement pas
son affaire. » Tout au plus la France pourrait-elle
« s'attaquer aux Français par acquisition », selon
notre avocat. « Ceux-là devraient, pour pouvoir acquérir la
nationalité française, renoncer préalablement à leur nationalité
d'origine. Et on se casse à nouveau les dents sur la souveraineté des
États étrangers. Quid si l'État en question ne
prévoit pas la possibilité de renoncer à cette nationalité ?
[...] On aura des enfants nés en France, y ayant grandi, voire y passant
toute leur vie, mais qui ne seront jamais Français à cause d'une loi
votée dans un autre pays. Tandis que son voisin, lui, aura la
nationalité française dès l'âge de treize ans. En somme, la nationalité
française dépendra de la loi d'un État étranger. » C'est dire la
prudence avec lequel devra manœuvrer le législateur, si d'aventure il
se décide à bannir la double nationalité.
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