Macron président !

26 septembre 2015

Des citoyens de gauche comme de droite, issus de toute la France, désireux non pas de battre un parti au profit d'un autre, mais de servir leur pays, s'engagent pour le redressement national.

Pour le redressement national, Macron président !

Trop, c'est trop : ras-le-bol de l'immobilisme et du sectarisme ! De déclarations en déclarations, Emmanuel Macron est devenu le héraut inespéré d'une politique de redressement national.

Il s'en est pris au carcan des trente-cinq heures, et le voilà qui propose d'assouplir les rigidités du marché du travail.

Il ouvre, en fait, la voie vers une société de libertés : accroissement des responsabilités offertes à chacun, réhabilitation de la négociation au sein des entreprisses, nouvelles perspectives d'emploi...

Faut-il énumérer, outre les trois cent huit articles de sa loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, les plus notables de ses déclarations rompant avec l'immobilisme et le sectarisme ?

En octobre 2013, dans un entretien à Mediapart, il invite à « revisiter un des réflexes de la gauche, selon lequel l'entreprise est le lieu de la lutte des classes et d'un désalignement profond d'intérêts » ; constant que « la société statutaire où tout sera prévu va inexorablement disparaître », il appelle à réagir en conséquence, afin de donner « la possibilité aux individus de faire face, même aux coups durs ».

En janvier 2015, dans un entretien aux Échos, tandis que les professionnels de la politique se satisfont manifestement du chômage de masse, incitant la population à la résignation, il déclare qu'« il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires ».

En juillet 2015, dans un entretien à l'hebdomadaire Le 1, il observe qu'« il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent » ; « dans la politique française », explique-t-il, « cet absent est la figure du roi » dont il « pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort ».

Sans parler de sa dernière sortie, aussi courageuse qu'inattendue, sur le statut de la fonction publique...

Bravo, mille fois bravo ! Des ministres ont été écartés pour bien moins que cela. La démagogie passéiste n'est plus supportable. Si l'on veut sauver la France du désastre, il faut s'appuyer sur Macron. Si l'on veut dépasser les clivages partisans, cela peut se faire avec l'aide de Macron.

Nous appelons à ce qu'il reste au gouvernement, qu'il en prenne même la direction, puis qu'il succède au président de la République à la tête de l'État. Ce serait "le" signal positif, indispensable, pour enfin changer durablement de cap, revenir à des positions saines pour toute la France.

Pour la France, Macron président !

Source : www.macron-president.fr (il s'agit d'une réponse au manifeste appelant à la démission d'Emmanuel Macron apparu quelques heures plus tôt).

Espace Schengen vs Europe des nations : le grand malentendu

17 septembre 2015

A priori, Schengen, c'est fini... Vraiment ?

« A priori, Schengen, c'est fini. » Cette annonce circule sur la Toile, avec la photo d'Angela Merkel, s'inscrivant dans une série d'images plus ou moins parodiques. Sur les réseaux sociaux apparaît également ce commentaire : « À bas l'Union européenne. Vive l'Europe des nations libres et indépendantes ! »

Voilà qui participe d'un double malentendu.

En effet, le rétablissement de contrôles aux frontières des États membres de l'Union européenne participe du fonctionnement normal de l'espace Schengen. Si Paris y trouve son compte d'une façon ou d'une autre, il ne fait aucun doute qu'il emboîtera le pas à Berlin. Le Premier ministre, Manuel Valls, vient de le rappeler devant les députés : « Nous avons déjà rétabli ce printemps des contrôles temporaires à cette frontière (franco-italienne). Et nous n'hésiterons pas à le faire de nouveau comme les règles de Schengen le permettent à chaque fois que les circonstances l'imposent, si c'est nécessaire dans les prochains jours ou prochaines semaines. » Il y a d'autres précédents... Comme l'expliquait Serge Weber, dans une contribution au Dictionnaire critique de l'Union européenne (Armand Colin, 2008), « la liberté de circulation est en réalité toute relative ».

D'aucuns s'imaginent qu'elle résulterait de décisions inspirées par la seule idéologie : des élites apatrides œuvreraient sincèrement (quoique sournoisement) à la constitution d'un État européen puis mondial, convaincues que celui-ci serait le gage d'une paix perpétuelle... Du conspirationnisme soft, en quelque sorte ! La réalité s'avère plus prosaïque, comme l'illustre l'article de Wikipédia consacré à l'accord de Schengen : « Souvent présenté comme un "laboratoire de l'Europe", cet accord fait suite, notamment, à une grève du zèle des douaniers italiens, puis des douaniers français, en janvier 1984, confrontés à l'intensification de leur travail à la suite de l'augmentation des passages de frontières, à laquelle fait réponse une grève des camionneurs qui paralyse le territoire français en février 1984. »

Autrement dit, des considérations économiques et sociales ont vraisemblablement présidé aux négociations de cet accord, signé le 14 juin 1985 par la France, l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Cinq États, donc, alors enclins à souscrire un engagement multilatéral en marge des institutions communautaires.

L'espace Schengen n'a été intégré à l'Union européenne qu'une dizaine d'années plus tard, avec le traité d'Amsterdam. Aujourd'hui, cependant, tous les États membres de l'UE n'en font pas partie : l'Irlande et le Royaume-Uni se maintiennent à distance ; la Bulgarie, la Croatie et la Roumanie frappent à la porte (le cas de Chypre est un peu spécial). À l'inverse, l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse y participent... sans être membres de l'UE.

Bref, l'espace Schengen, c'est l'Europe à la carte.

Son histoire comme sa réalité présente en témoignent : "l'Europe des États libres et indépendants" existe ; elle est là, sous nos yeux, dans nos vies... Pour le meilleur ou pour le pire.

La santé, une affaire d'États

16 septembre 2015
Article publié dans L'Action Française 2000

Le développement international et la santé mondiale sont loin d'être régis par les seuls principes de la philanthropie. Force est de constater que les États et leurs intérêts continuent d'en déterminer les orientations.

Vendredi 25 septembre 2015 s'ouvrira à New York, pour trois jours, le sommet des Nations unies au cours duquel sera adopté le « programme de développement pour l'après-2015 », censé succéder aux « objectifs du millénaire pour le développement ». Définis il y a quinze ans, ceux-ci visaient à « réduire l'extrême pauvreté et la faim, assurer à tous l'éducation primaire, promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH-Sida, le paludisme et les autres maladies, assurer un environnement humain durable, construire un partenariat mondial pour le développement ».

Le commerce dicte sa loi

Les ambitions réaffirmées de la "communauté internationale" se traduiront-elles dans les faits ? Entres autres écueils, les politiques de développement s'avèrent biaisées par les préoccupations propres aux États donateurs. Un exemple ? « La disproportion et la précipitation de financements alloués au contrôle de maladies infectieuses » – lesquelles « trouvent des éléments d'explication dans la peur qui habite l'Amérique », comme l'explique Mme Dominique Kerouedan, dans un leçon inaugurale du Collège de France prononcée en février 2013, consacrée à la "géopolitique de la santé mondiale". « Dans le même hôpital », regrette-t-elle, « le patient atteint de Sida est parfois traité alors que les patients souffrant de méningite, d'hépatite ou de fièvre typhoïde, ou de toute autre maladie, meurent dans l'indifférence ». Peut-être la promotion des « droits sexuels et reproductifs » participe-t-elle d'un phénomène similaire ? Au printemps dernier, comme le rapporte Euractiv, les Vingt-Huit se sont accordés pour infléchir en ce sens la politique de développement de l'Union européenne. Cela, semble-t-il, à l'invitation de Paris : « nous sommes extrêmement satisfaits, car nous avons réussi à négocier des conclusions ambitieuses, qui comprennent notamment la mention de l'éducation sexuelle des femmes et des droits reproductifs », s'est ainsi félicitée une « source française » citée par nos confrères.

Quoi qu'il en soit, si l'idéologie exerce vraisemblablement son influence, celle-ci ne saurait éclipser les considérations économiques, comme en témoignent les origines historiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Tandis que se tient à Paris, en 1851, la première Conférence sanitaire internationale, « il s'agit moins pour les États de maîtriser les épidémies de choléra, de peste ou de fièvre jaune, que de s'entendre pour réduire au minimum les mesures de quarantaine qui s'avèrent coûteuses pour le commerce », souligne encore Dominique Kerouedan. Autrement dit, selon l'analyse de David Mitrany, « les progrès laborieux de la coopération internationale sont moins dus à la sagesse politique des États qu'au rapprochement de leurs intérêts matériels ».

Comment gagner la guerre

« Le vocabulaire de la géopolitique – puissance, pouvoir, souveraineté, sécurité, territoires, velléités et rivalités, cartes et positionnement – caractérise avec plus de justesse les relations internationales contemporaines dans le champ de la santé que celui de la seule gouvernance de l'architecture de l'aide au développement », poursuit Mme Kerouedan. En pleine Guerre froide, rappelle-t-elle, « le président John Fitzgerald Kennedy [...] brandissait devant le Congrès, traditionnellement isolationniste, la coopération au développement comme une stratégie puissante pour contrer la progression du communisme ». À l'aube du XXIe siècle, si le Conseil de sécurité des Nations unies s'est inquiété de la propagation du Sida, c'était en raison de son « impact [...] sur la paix et la sécurité en Afrique », selon l'intitulé d'une thématique inscrite à l'ordre du jour de ses réunions. Il semble même que l'expression de "santé mondiale" soit apparue, pour la première fois, dans un rapport américain soulignant « l'intérêt, pour la sécurité des États-Unis, des questions de santé telles qu'elles se manifestent même à l'autre bout de la planète ».

Outre-Atlantique, peut-être se souvient-on que « les désastres sanitaires conduisant à des échecs militaires ne sont pas exceptionnels ». Notre histoire nationale en donne quelques exemples : « La variole avait tué plus de vingt-deux mille soldats de l'armée française pendant la guerre de 1870. Les troupes sont décimées lors de l'expédition du général Leclerc à Saint-Domingue en 1802, ou de la conquête de Madagascar en 1895. » La guerre n'est plus la même aujourd'hui. Confrontées à la menace islamiste, les armées devraient-elles se désintéresser des questions sanitaires  ? Coiffant les agences de renseignement américaines, le National Intelligence Council (NIC) est convaincu du contraire. En 2008, dans un rapport traitant, précisément, des implications stratégiques de la santé mondiale, il prévenait « que les acteurs non étatiques, comme les terroristes ou les seigneurs de guerre, gagnent en légitimité, en pouvoir et en envergure, locale et internationale, en fournissant des services que des gouvernements ne proposent pas ». De fait, « l'incapacité du gouvernement à fournir à la population des services de base, de santé ou autres, a nui à la crédibilité du gouvernement en Afghanistan, tout en alimentant le soutien aux Talibans ».

Un appel à la France

Malheureusement, remarque Dominique Kerouedan, « la notion de sécurité en politique va de pair avec l'urgence et le contrôle de maladies transmissibles, plutôt qu'avec une approche holistique de long terme, qu'exige le renforcement d'institutions techniques ou managériales ». Par ailleurs, semble-t-elle regretter, « à leur aide sanitaire bilatérale, la France et la Commission européenne privilégient le financement d'initiatives mondiales pilotées à distance ». Or, déplore-t-elle, « le retrait du terrain de l'expertise bilatérale à long terme signe, de fait, la fin de ce qui fut le plus satisfaisant – et l'exception française, belge, allemande, européenne – dans l'exercice de la coopération : réfléchir et travailler ensemble, in situ, à des réponses renouvelées ». Tandis que dominent les intérêts américains, clame-t-elle en conclusion de sa leçon inaugurale, « il ne tient qu'à la France de se réconcilier avec son histoire, européenne et africaine, et à l'Union européenne de prendre la place qui est la sienne dans le monde, en faveur de la paix et du développement ». Toujours actif en Afrique, Paris relèvera-t-il le défi ? Sur Diploweb, Dominique Kerouedan s'inquiète « d'une politique de développement durable de la France écartelée entre, d'un côté, la diplomatie économique avec les pays les plus riches du continent, et de l'autre, l'organisation de la conférence de Paris sur le climat en 2015 ». Affaire à suivre.

Obsolescence programmée : la grande confusion

27 août 2015

Lecture critique d'un article contribuant à propager des légendes urbaines.

Poursuivant notre petite enquête sur l'obsolescence programmée, nous venons de prendre connaissance d'un article publié il y a deux ans par Paris Tech Review. Quelle déception à sa lecture ! « Les exemples foisonnent d'appareils tombant en panne juste après la fin de période de garantie. », écrivent les auteurs. Pourquoi n'en donnent-ils aucun, s'ils sont effectivement si nombreux ? Il est vrai que nous avons tous vécu des expériences malheureuses. Gardons-nous toutefois d'en tirer des conclusions hâtives : seules les statistiques feront foi ! Or, il semblerait vraisemblable que celles-ci réfutent pareille croyance populaire : « le produit HS "juste après la fin de la garantie" est un phénomène rare et non contrôlé par le fabricant », comme l'explique Anton Suwalki sur Contrepoints.

« Les entreprises investissent des sommes et une énergie considérables pour fabriquer des produits délibérément défectueux », prétendent encore les collaborateurs de Paris Tech Review, sans proposer aucune illustration précise de leur propos. Tout au plus évoquent-ils vaguement des cartouches d'encre dont le recyclage serait bloqué par une puce électronique. Un exemple d'autant moins convaincant qu'il ne s'agit pas vraiment de produits « sciemment conçus pour ne pas durer », mais plutôt d'une volonté de rendre les consommateurs captifs – tout comme le fait Amazon avec son Kindle, par exemple. Pas grand chose à voir avec l'obsolescence programmée stricto sensu donc.

De fait, les auteurs entretiennent la confusion entre les différentes acceptions du concept. « On a pu la rapprocher de la mode, qui dévalue année après année des vêtements ou accessoires achetés fort cher », soulignent-ils notamment. La mode, pour faire simple, constituerait en fait une « version primitive de l'obsolescence programmée », à laquelle les constructeurs automobiles auraient été contraints de revenir sans qu'on sache trop pourquoi : « quand la fiabilité technique des produits augmente" – c'est le cas pour les voitures – et prolonge leur durée de vie, les constructeurs cherchent à créer, par le truchement du design, une obsolescence visuelle des modèles antérieurs  », affirment ainsi les auteurs. C'est méconnaître la stratégie mise en œuvre par certains groupes, à commencer par Volkswagen, qui procède précisément à l'inverse !

NB – Quelques liens à suivre sur le sujet :  http://blog.scribel.net/bookmarks/tags.php/obsolescence%20programmee

Vincent Lambert doit mourir... pour l'amour de la République !

27 juillet 2015

Vincent Lambert doit mourir, tout comme le capitaine Dreyfus devait être jugé coupable : tel est, en substance, le message délivré par notre confrère Bruno Roger-Petit.

La situation de Vincent Lambert relève-t-elle de la fin de vie ou bien du grand handicap ? Tandis que sa famille se déchire sous le regard obscène des médias (dont nous sommes), son destin n'en finit pas d'être balloté au gré des procédures judiciaires. « Face à cette tragédie, l'humilité est de rigueur », soutient Bruno Roger-Petit. Sur ce point, au moins, nous sommes d'accord !

Mais alors, que faire ? Faut-il mettre un terme à ses souffrances, comme le demande sa femme ? Ou bien le placer durablement dans un établissement plus adapté, comme le réclament ses parents ? Certainement pas ! « La première des urgences », martèle notre confrère, « c'est [...] de faire en sorte que le destin de Vincent Lambert ne soit plus pris en otage par des militants intégristes ».

Car « à la fin », explique-t-il dans Challenges, « il y a le droit ». Or, poursuit-il, « le droit s'est prononcé de telle façon qu'il a reconnu que, dans le cadre de la loi française, il était possible, si besoin était, de prendre la décision d'arrêter ce qui est médicalement vain » ; « et le droit qui a été dit doit être respecté par tous et partout, y compris quand il peut déplaire à une conscience subjective » – « y compris celle de croyants intégristes qui placent leur foi au-dessus du droit, donc de la République. » Nous y voilà ! « De ce point de vue », souligne-t-il, « c'est devenu une affaire de principe ».

Dans ces conditions, peu importe le destin d'un malheureux individu. De toute façon, « personne ne peut dire quelle est la juste solution à l'écrasant problème que pose la situation de Vincent Lambert », remarque Bruno Roger-Petit. Autrement dit, puisqu'il est impossible de résoudre l'affaire Lambert d'un point de vue moral, autant l'exploiter dans une perspective partisane. Pour un certain nombre de « militants intégristes », déplore notre confrère, Vincent Lambert serait devenu « un objet de communication destiné à populariser leur combat "pour la vie" ». Certes. Mais loin de soustraire Vincent Lambert à ceux qui se le seraient approprié, Bruno Roger-Petit le réduit à la querelle dont il est précisément l'otage. Quel est, en substance, le message délivré par notre confrère ? Selon lui, Vincent Lambert doit mourir, non parce qu'il serait juste d'interrompre les soins dont il bénéficie, mais parce que c'est légal, et surtout parce que sa disparition indisposerait « des militants intégristes » exécrés.

À certains égards, on se croirait en pleine affaire Dreyfus ! À l'époque, déjà, c'était une « affaire de principe », comme dirait Bruno Roger Petit. Maurras l'avait lui-même revendiqué, comme en témoignent ses propos rapportés par François Huguenin : « Mon premier avis là-dessus avait été que, si Dreyfus était innocent, il fallait le nommer maréchal de France, mais fusiller une douzaine de ses principaux défenseurs pour le triple tort qu'ils faisaient à la France, à la paix et à la raison. » Autrement dit, ce n'était pas la responsabilité du pauvre capitaine qui importait, mais l'identité de ses défenseurs – et l'honneur de l'Armée à laquelle ceux-ci se seraient attaqué en prenant son parti.

Aujourd'hui, ce ne sont plus l'Armée et la sécurité nationale qui sont menacés, mais la République et l'État de droit, nous dit Bruno Roger-Petit. Ils le sont par « des militants intégristes » que l'on sait aux protes du pouvoir. Des gens dont la foi n'est souvent que le paravent d'une orgueil détestable, à l'image des pharisiens vilipendés dans l'Évangile, mais qui ne dérangent vraiment que ceux qui en font une obsession... À l'image de Bruno Roger-Petit, donc, qui semble virer anti-dreyfusard par hantise de l'extrême droite – un comble !

Désinformation : Marine Le Pen instrumentalise Vincent Lambert

24 juillet 2015

Marine Le Pen laisse entendre que l'Europe imposerait à la France d'interrompre les soins dispensés à Vincent Lambert – un mensonge flagrant.

Marine Le Pen vole « au secours de Vincent Lambert », annonce Nouvelles de France. « Le débat consistant à s'interroger sur le droit de tuer quelqu'un, de tribunaux en tribunaux et de journaux télévisés en journaux télévisés, est épouvantable », aurait déclaré, jeudi dernier, 23 juillet 2015, la présidente du Front national, comme le rapportent nos confères du Figaro.

Et d'ajouter : « Un pays doit pouvoir conserver sa liberté totale, notamment dans ce domaine, et n'a pas à se soumettre aux exigences, y compris de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Surtout quand cette cour ne semble pas avoir le souci véritable de défendre Vincent Lambert. »

Or, en l'espèce, que dit la CEDH ? Sa décision, rendue le 5 juin dernier, stipule « qu'il n'y aurait pas violation » de la Convention européenne des droits de l'homme « en cas de mise en œuvre de la décision du Conseil d'État autorisant l'arrêt des soins» (voir le résumé de l'affaire proposé par Wikipédia). Autrement dit, il s'agit plus ou moins d'un blanc-seing donné à la justice française !

Bref, contrairement à ce qu'insinue Mme Le Pen, en dépit de ses engagements internationaux, la France est libre d'instruire cette affaire comme elle l'entend.

L'Europe a bon dos !

Jean-Yves Camus : « Il est d'autant plus question de République depuis que se pose la question de la radicalité islamiste en France »

16 juillet 2015
Article publié dans L'Action Française 2000

Observateur attentif des droites radicales, Jean-Yves Camus est politologue, chercheur associé à l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques).

« Protéger les jeunes du risque d'endoctrinement anti-républicain » : tel était l'objet du séminaire organisé par France Stratégie (le "laboratoire d'idées" du gouvernement, héritier du Commissariat général au Plan), auquel vous avez participé le jeudi 2 juillet 2015. Les royalistes étaient-ils visés ?

Cette formulation émane d'une administration. Or, mon regard est celui d'un universitaire. Sur la forme républicaine du gouvernement, chacun a son opinion, mais je crois, honnêtement, que le coup de force n'est pas pour demain. Que l'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, le sujet, aujourd'hui, ce n'est pas le mouvement royaliste ! Ce qui importe, c'est de regarder les mouvements qui posent un danger pour la sécurité intérieure et extérieure de la France. Au cours de cette réunion, 80 % des discussions ont donc porté sur l'islamisme. L'interdiction des mouvements comme le vôtre serait absurde. De toute façon, l'objet des discussions n'était en aucun cas d'évoquer des mesures de répression : seul le gouvernement peut décider de mesures de dissolution, qui ne pourraient en aucun cas supprimer une école de pensée.

Intervenant en tant que « spécialiste des nationalismes et extrémismes en Europe », vous avez pris la parole aux cotés de la directrice générale du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam. L'extrême droite et l'islamisme représenteraient-ils un danger commun pour les institutions ou la société, comme le suggère la dénonciation de « l'islamo-fascisme » ? Y aurait-il des points communs, voire des passerelles, entre l'islamisme et les droites radicales ?

L'islamo-fascisme est un concept parfaitement creux, dont l'emploi peut, à la rigueur, permettre à des publicistes de "clasher" dans les débats télévisés, mais scientifiquement, il ne tient pas. Cela étant, il y a effectivement des points de convergence entre tel ou tel groupuscule – je dis bien groupuscule – d'ultra-droite et les discours délirants qu'on peut trouver chez les salafistes radicaux : sur le complot international, le rôle caché de tel ou tel groupe de pression qui dirigerait le monde en tenant les ficelles... Il y a également quelques cas rarissimes – on doit les compter sur les doigts de la main – de gens qui, tout en ayant eu un engagement à l'ultra-droite, sont passés ensuite à un engagement islamiste. Mais aujourd'hui, le problème qui se pose, ce sont les conversions, pas les passages de l'ultra-droite au salafisme !

La République est sur toutes les lèvres, comme en témoignent l'organisation de ce séminaire ou le changement de nom de l'UMP. Son invocation ne serait-elle pas le paravent "politiquement correct" d'une certaine "islamophobie" ?

Je fais partie des gens qui utilisent le terme d'islamophobie. Je n'en ai jamais nié la pertinence lorsqu'il s'agissait de parler d'une forme de détestation de l'islam qui constitue, au sens clinique, une phobie. Quand on a une phobie de l'islam et des musulmans, sans se demander si les gens se définissent eux-mêmes comme musulmans, ni s'ils sont totalement intégrés à la Nation française, quand on part du principe que tous les musulmans forment une cinquième colonne dans la République, alors on est un islamophobe. Cela étant, le terme est parfois aussi utilisé pour entraver la liberté que l'on doit avoir de questionner l'islam, de critiquer l'islam, comme on peut également questionner et critiquer le catholicisme, le judaïsme, tout type de croyance philosophique et religieuse. Je ne dirai pas que l'invocation de la République sert de paravent à l'islamophobie. Cependant, il est d'autant plus question de République, d'une façon parfois un peu totémique, depuis que se pose la question de la radicalité islamiste en France, et qu'une interrogation réelle se fait jour sur la place qu'on doit donner à l'islam dans notre pays.

« En Europe occidentale », expliquiez-vous à L'Humanité en 2012, « les populismes d'extrême droite ont réussi à détourner le logiciel idéologique de la gauche sur les questions sociétales ». Qu'en est-il du Front national ? Sa critique relativement mesurée du "mariage pour tous" participe-t-elle de ce phénomène ? Par ailleurs, Marine Le Pen aurait-elle rompu avec son père parce que l'antisémitisme ne lui semblerait plus rentable ?

Tout ce mouvement-là est lié à la question de l'islam : défense des homosexuels dans leurs droits en tant que minorité, parce qu'on explique que, dans les pays d'islam, ils n'ont aucun droit, et qu'ils sont menacés ici même par la montée du fondamentalisme musulman ; défense des femmes, parce que l'islam les opprime et les force à porter le voile ; défense de la laïcité, parce que l'islamisme cherche à la détruire ; réappropriation de toutes les valeurs sociétales qui étaient portées auparavant par la gauche, parce que certains milieux laïcs considèrent qu'aujourd'hui, il y a, dans les pays européens un nouveau totalitarisme qui s'exprime, le totalitarisme islamiste. On vient défendre les libertés individuelles, les libertés des minorités, contre ce totalitarisme-là. C'est vrai à ce point que Pim Fortuyn et Geert Wilders ont pris aussi la défense des Juifs des Pays-Bas, dont ils expliquent qu'ils sont menacés par le totalitarisme islamiste, ce qui n'était quand même pas l'optique dominante à l'ultra-droite il y a encore quelque temps... Que l'évolution du Front national s'inscrive dans la même logique, cela ne fait aucun doute. Mais il faut être très clair : l'antisémitisme, électoralement, cela n'est pas rentable du tout ! D'ailleurs, cela n'est pas davantage rentable que le supposé vote juif. Une étude de Jérôme Fourquet (Ifop) sur « les votes juifs » montre combien il est statistiquement insignifiant et divers.

« La France n'est pas que la République », a déclaré Marion Maréchal-Le Pen, dans un entretien à la revue Charles. Pensez-vous, comme l'annonce Bruno Roger-Petit dans Challenges, qu'il s'agisse d'« un cri de ralliement lancé à ce que l'extrême droite française a toujours produit de pire depuis deux siècles » ?

Ce qu'il y a de pire dans l'histoire des extrêmes droites, c'est le national-socialisme... La république est la forme de gouvernement qui, je crois, rassemble la majorité des Français. Regardons toutefois la carte de l'Europe, ou, plus précisément, celle de l'Union européenne : la Belgique est une monarchie, le Danemark aussi, tout comme l'Espagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou la Suède... Tous ces pays n'en sont pas moins des démocraties. Autrement dit, la royauté et la démocratie peuvent aller de pair, même si, évidemment, dans le cas du journal que vous représentez, la critique de la démocratie est principielle... D'ailleurs, je crois que c'est aussi la force de la République de tolérer que soient critiqués les fondements même de nos institutions.

Quel regard portez-vous sur l'Action française ?

Par rapport à son histoire, évidemment, j'ai des divergences énormes, qui portent en premier lieu sur l'antisémitisme d'État. En effet, si jamais cela ne laissait pas entendre qu'il existerait des Juifs anti-nationaux (ou non nationaux), le terme de juif national m'irait assez bien : je suis français, je suis patriote, je suis attaché à mon pays, au modèle civilisationnel qu'il y représente, y compris dans la période antérieure à 1789 ! Je suis par ailleurs clairement de cette gauche qui n'oublie pas la Nation. L'histoire de France est indivisible à mes yeux, et ses racines sont bien plus lointaines que la Révolution française. Cela dit, j'ai toujours expliqué que l'Action française ne se résumait pas aux gens tombés dans la collaboration pro-nazie, que Maurras avait condamnés, et qui avaient condamné Maurras. D'ailleurs, on redécouvre le rôle des militants d'Action française dans la Résistance. Toute l'AF ne tient pas dans la dérive idéologique de Brasillach, Rebatet et quelques autres. Maurras fait partie du patrimoine intellectuel français. Mais comme toujours, comme dans la pensée de tous les auteurs – y compris Voltaire –, on est amené naturellement à retrancher. Sur l'antisémitisme d'État, les choses ont été faites assez clairement, notamment par Boutang, assez tôt après la guerre. Incontestablement, on peut tout dire de Maurras, sauf que c'est un écrivain ou un philosophe insignifiant.

Union européenne : les référendums du désamour

16 juillet 2015
Article publié dans L'Action Française 2000

Rappel de quelques consultations populaires ayant ponctué la construction européenne.

La démocratie directe s'immisça dans la "construction européenne" dans les années soixante-dix, à l'heure du premier élargissement des Communautés, auquel Paris ne donna lui-même son feu vert qu'à l'issue d'un référendum (68,3 % des suffrages exprimés en faveur du "oui"). L'adhésion du Danemark et celle de l'Irlande furent ratifiées dans la foulée d'une consultation populaire (respectivement 81,3 % et 63,3 % de "oui"), tandis que celle de la Norvège fut rejetée selon les mêmes modalités (53,5 % de "non"). L'adhésion du Royaume-Uni était déjà effective quand un référendum y fut organisé (67,2 % de "oui"). « There is no alternative », clamaient déjà les partisans du maintien dans "l'Europe"... Dans les années quatre-vingt, les traités d'adhésion de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal furent ratifiés par voie parlementaire. Dans les années quatre-vingt-dix, en revanche, l'élargissement suivant donna lieu à des consultations populaires. « Il avait été convenu de commencer par le pays où l'opinion semblait la mieux disposée, l'Autriche, et l'effet d'entraînement fut d'autant plus réel que les résultats furent meilleurs qu'espérés » (66,6 % de "oui"), comme le rapportent Anne Dulphy, Lukas Macek et Christine Manigand, dans une contribution au Dictionnaire critique de l'Union européenne (Armand Colin, 2008). La Finlande et la Suède lui emboîtèrent le pas. « En revanche, à nouveau, la population norvégienne – notamment celle du Nord, ainsi que les petits paysans, les artisans pêcheurs... – opposa un "non" à 52,2 %, en dépit d'une participation inégalée de 89 %. »

Un état d'esprit fataliste

Nouvelle vague d'élargissement dans les années 2000. Chypre entérina son adhésion à la faveur d'un vote parlementaire, tout comme la Bulgarie et la Roumanie un peu plus tard. Partout ailleurs (Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, République tchèque, Slovénie, Slovaquie), un référendum fut convoqué. Dans la plupart des cas, le "oui" l'emporta largement, mais la participation fut assez faible. Dans le décennie suivante, cela se vérifia en Croatie, où l'adhésion fut également approuvée par référendum (66,27 % de "oui", mais seulement 43,51 % de participation). L'Europe se serait-elle imposée comme une fatalité ? « Cette vision du processus d'intégration comme une nécessité historique est très caractéristique de la trajectoire des pays post-communistes », commentent Anne Dulphy, Lukas Macek et Christine Manigand. « Il en a découlé assez logiquement un sentiment [...] que "tout est joué", le vote des citoyens n'étant qu'une simple formalité. » En cela, « les référendums d'adhésion dans les Peco [pays d'Europe centrale et orientale] sont à mettre en parallèle avec les consultation en France, aux Pays-Bas et en Irlande en 2005 et 2008 : derrière un postulat pro-européen de principe, il y a désormais une réelle difficulté à faire émerger une majorité populaire dès lors qu'il s'agit de préciser les modalités concrètes du projet européen ».

Plusieurs autres  référendums ont ponctué la construction européenne. Quelques États méritent une attention particulière : la Norvège, qui semble durablement associée à l'UE sans y adhérer formellement ; l'Irlande, où les citoyens ont été convoqués aux urnes à deux reprises afin que soit ratifié le traité de Lisbonne – tout comme ils l'avaient déjà été deux fois afin que soit adopté celui de Nice ! – ; le Danemark, où l'échec d'un premier référendum sur le traité de Maastricht avait suscité la négociation de plusieurs dérogations – sur lesquelles il est d'ailleurs question de revenir, au moins en partie, à l'occasion d'une prochaine consultation populaire.

L'exemple de la Suède

« La Suède, de son côté, n'a jamais demandé d'exception formelle », rappellent les contributeurs du Dictionnaire critique de l'Union européenne. « Lors des négociations d'adhésion, elle avait spécifié qu'elle se réservait le droit de soumettre à une décision séparée sa participation à la troisième phase de l'Union économique et monétaire. Cette décision ne figure pas dans le traité de juin 1994, mais les autorités suédoises ont revendiqué ce droit à un libre choix » – preuve que l'Europe peut se construire plus ou moins "à la carte" indépendamment des traités. S'il était pressé d'adopter la monnaie unique contre l'avis du "pays légal", Stockholm pourrait donc s'abriter derrière la "volonté populaire". Ce faisant, peut-être se heurterait-il aux velléités intégrationnistes des institutions communautaires, mais pas directement aux intérêts des États membres de l'UE... Or, nulle consultation populaire ne saurait bouleverser les rapports de force qui gouvernent l'équilibre européen. Maurras raillait jadis « ces divagations de démocratie libérale qui supposent que nous pouvons tout ce qu'il nous vient à la fantaisie de vouloir ». Autrement dit : la souveraineté est une chose, mais la puissance en est une autre... Les Grecs ne viennent-ils pas d'en faire l'amère expérience ?

Premières miscellanées d'été

26 juin 2015

En bref : l'idéologie poussée à son comble ; les électeurs du Front national moins jacobins qu'on aurait pu le craindre ; une réforme en Suisse sur le financement de l'audiovisuel public.

Idéologie

Le mois prochain devrait se tenir le procès d'un ancien responsable du Front national de Seine-et-Marne, accusé, entre autres, d'avoir incendié pas moins de treize voitures dans la nuit du 7 au 8 avril derniers. Cela afin d'illustrer l'insécurité censée régner dans sa commune de Mitry-Mory ! Ce type a fait très fort, mais il n'est pas le seul à agir de la sorte. Témoignage personnel : des militants d'extrême nous ont déjà rapporté avoir diffusé des autocollants avec la mention « on va te niquer ta race sale français » – pour « faire réagir nos concitoyens », comme ils me l'avaient expliqué. Preuve que la réalité n'y suffisait pas... Les tenants de la "réinformation" s'inscrivent dans leur sillage. Surpris à véhiculer de fausses informations (visant à dénigrer Najat Vallaud-Belkacem ou nos compatriotes musulmans, par exemple), ils se justifient sans trop de complexes en arguant de la prétendue crédibilité des rumeurs. Crédibilité qui n'a de valeur qu'au regard de leur idéologie, dont tout cela illustre, précisément, l'acception la plus caricaturale.

Régionalisme

« 72% des Français se disent favorables à la reconnaissance officielle des langues régionales. » Chez les sympathisants du Front national, cette proportion atteindrait même 76 % ! Peut-être les électeurs du FN sont-ils moins jacobins que les dirigeants du parti ne prétendent l'être eux-mêmes ? Selon Florian Philippot, en effet, la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires ne constituerait rien de moins qu'un « nouvel attentat contre l'unité de la France et l'indivisibilité de la République ». Les populistes ont le sens de la mesure !

Redevance

« Les électeurs suisse ont adopté de justesse une modification du système de redevance pour la radio télévision qui fera que tout foyer devra payer même s'il n'a ni téléviseur ni radio. » Appliquée en France, une telle mesure ne ferait pas les affaires de votre serviteur. Mais si l'entretien d'une télévision publique relevait effectivement du bien commun (avec des si...), l'ensemble des contribuables ne devraient-ils pas participer à son financement ? La situation actuelle s'avère manifestement aberrante. Loin de nous, cependant, l'idée qu'il conviendrait de racketter les quelques marginaux réfractaires à l'achat d'un téléviseur. Que l'État se débarrasse plutôt du boulet de France Télévision ! La production de Plus belle la vie payée par les impôts, franchement, ça craint...

Challenges n'aime pas les royalistes

23 juin 2015

Allez, un peu de polémique ! Une réponse succincte à Bruno Roger-Petit...

Nos confères de Challenges n'aiment pas les royalistes. Leur péché, selon la tribune inquisitoriale publiée aujourd'hui même par Bruno Roger-Petit ? Établir une distinction entre la France et la République.

Il est est vrai que leurs convictions les y condamnent fatalement, de la même façon qu'à l'étranger, des républicains sont bien obligés de dissiper la confusion entretenue par l'histoire entre la monarchie et la Belgique, l'Espagne ou le Royaume-Uni...

Ce péché, donc, Marion Maréchal-Le Pen vient de le confesser. C'est pourquoi, avec elle, selon Bruno Roger-Petit, on serait « bel et bien de retour dans le salon de Maurras, bien loin de la libraire-papeterie de Poujade ou de la tombe du général à Colombey-les-deux-Églises » – comme si celui-ci n'avait pas été influencé par l'Action française...

Or, cette distinction établie entre la France et la République, ce serait « un cri de ralliement lancé à ce que l'extrême droite française a toujours produit de pire depuis deux siècles ». Charles Maurras, mais aussi Pierre Boutang, Thierry Ardisson, Stéphane Bern ou Steevy Boulay, par exemple, sans parler du colonel Rémy ou d'Honoré d'Estienne d'Orves : des gens aux idées « pires » que celles d'Henry Coston, Édouard Drumont, Joseph Arthur de Gobineau, etc. ?

Ah, les goûts et les couleurs !

NB – Marion Maréchal-Le Pen prétend ne pas comprendre pourquoi la "République " a tellement la cote. De notre point de vue, la réponse est simple : c'est à cause de l'islam ! La hantise qu'il inspire s'abrite derrière la paravent de la laïcité, qui est censée être consubstantielle à la République, mais dont l'invocation contribue manifestement à en exclure un nombre croissant de nos compatriotes...