23 juillet 2014
Chronique du populisme conspirationniste à la botte de Moscou.
Alors que venait d'être annoncé le crash d'un avion survolant
l'Ukraine, Marine Le Pen a d'abord fait part d'une réaction
relativement mesurée. Dans
un communiqué publié le 18 juillet 2014, elle a
appelé « à la plus grande prudence quant à toute conclusion
hâtive car chacun sait que la guerre de l'information, et donc de la
désinformation, est partie intégrante des conflits modernes ».
Cela étant, elle n'a pas exclu « des calculs
géopolitiques » qui pourraient miser « sur la
"stratégie de la tension" ».
Aymeric Chauprade, élu tout récemment au Parlement européen,
s'est empressé, quant à lui, de prendre la défense de Moscou :
« quant à la Russie, c'est une certitude, elle ne peut en
aucun cas être impliquée dans cette tragédie », a-t-il
déclaré le même jour. Entre autres hypothèses à ses yeux
vraisemblables, il envisageait alors « une erreur de l'armée
ukrainienne ».
Quelques jours plus tard, cependant, le 22 juillet,
il a appelé à « constater l'évidence » selon
laquelle, « depuis 2001, régulièrement, un événement
dramatique provoque une accélération de l'Histoire qui profite à
l'agenda américain » – cela « pour sauver les
suprématies monétaire et géopolitique américaines et faire ainsi échec
au nouveau monde multipolaire ».
Autrement dit, selon le conseiller de Marine Le Pen
pour les questions internationales, les passagers du vol MH17 seraient
morts en raison du cynisme de Washington, tout comme l'auraient été les
victimes des attentats du 11 septembre 2001.
Notons toutefois qu'à la différence des communiqués
précédents, ces insinuations, mises
en ligne sur le site Internet d'Aymeric Chauprade, ne
semblent pas avoir été publiées sur celui du Front national.
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4 juillet 2014
Que l'on considère son électorat, son programme économique ou
ses rapports avec l'étranger, le Font national s'impose, décidément,
comme un fidèle héritier du Parti communiste...
« Un député européen du parti d'extrême droite Jobbik
est clairement soupçonné d'être un agent de renseignement des Russes,
non pas dans le passé mais encore aujourd'hui. », rapporte
Nicolas Gros-Verheyde, animateur du blog Bruxelles 2.
Bien que le Front national se montre distant à l'égard du Jobbik, il
n'est pas épargné par des accusations du même genre. « Dominée
par le type le plus cru de propagande poutinienne », l'antenne
française de la chaîne ProRussia TV
emploierait « des journalistes liés au Front national ou même
appartenant au FN », selon
nos confrères polonais Wojciech Mucha et Dawid Wildstein,
dont certains articles ont été traduits pour Nouvelles de
France.
« L'alliance des nationalistes européens avec la
Russie est même déjà officielle dans une majorité de pays »,
poursuivent-ils. « Les intérêts réellement poursuivis par
cette alliance sont couverts sous le masque de la propagande du combat
pour les valeurs communes. [...] Mais la réalité des choses est plus
simple : le Jobbik et le FN sont prêts à livrer à Poutine non
seulement l'Ukraine mais aussi la Pologne et les pays baltes s'ils
peuvent prendre le pouvoir et bénéficier de la considération et de
l'argent du président russe. Au XXIe siècle, c'est la droite
et non plus la gauche qui sera la cible principale des opérations de
propagande et des services secrets russes. »
Autrement dit, « les
nationalistes européens sont à la Russie ce que les communistes étaient
à l'Union soviétique ».
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18 avril 2014
Petite pique lancée en direction des adorateurs de Vladimir
Poutine.
Au détour d'un
article de La Croix, nous
apprenons que la pratique religieuse chrétienne serait encore plus
faible en Russie qu'en France ! C'est dire combien doivent
être tempérés les espoirs des catholiques se tournant vers
Moscou. Relayant activement la propagande du Kremlin, les
réactionnaires à sa botte ne sont que les idiots utiles du nationalisme
russe. De fait, les dénonciateurs les plus virulents du "parti de
l'étranger" ne sont pas les moindres de ses représentants... En
cause, comme toujours : la complaisance dans la marginalité et
l'illusion volontariste qui l'accompagne.
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17 avril 2014
Article publié dans L'Action Française 2000
Érigé en "bien commun" de l'humanité, l'Internet n'en reste
pas moins placé sous la domination des États-Unis. Sa gouvernance est
appelée à évoluer, au gré des rapports de forces mondiaux et de leur
évolution.
Les 23 et 24 avril 2014 se tiendra à Sao Paulo le
forum Net Mundial, dont les participants débattront de l'avenir de la
gouvernance de l'Internet. Parviendront-ils à s'accorder sur une
feuille de route ? Le cas échéant, celle-ci devra indiquer
« une voie à suivre pour faire évoluer et mondialiser les
institutions et les mécanismes actuels », selon le vœu des
organisateurs brésiliens. Dans ce cadre, la Francophonie a une carte à
jouer, plaide Nathalie Chiche, membre du Conseil économique, social et
environnemental, dans les colonnes du Monde. Quoi
qu'il en soit, beaucoup dépendra du bon vouloir de Washington.
Le rôle clef de l'Icann
Pour l'heure, en effet, le gouvernement américain continue
d'exercer un contrôle sur l'Icann (Internet Corporation for assigned
names and numbers), un organisme privé régi par le droit californien,
qui assure une double mission cruciale : il supervise, d'une
part, l'attribution des adresses IP (Internet protocol) - des séries de
chiffres identifiant chaque point d'accès au réseau mondial – et,
d'autre part, la gestion des noms de domaines – ces adresses
intelligibles grâce auxquelles les internautes se repèrent dans les
méandres de la Toile. Plus concrètement, c'est sous la houlette de
l'Icann que sont mis en vente de nouveaux domaines de premier niveau,
venant s'ajouter aux ".com", ".net" et autres ".fr". Ainsi est-il
envisagé de créer des domaines en ".vin" et ".wine", par exemple, ce
dont Paris s'est inquiété le mois dernier. Selon le Quai d'Orsay, en
effet, « des irrégularités sont intervenues dans le cours de
la procédure ». Or, rappelle-t-il, « la France [...]
attache la plus haute importance à la protection des indications
d’origine dans toutes les enceintes, y compris sur Internet ».
À l'inverse, l'Icann peut suspendre des domaines – l'Irak en a
déjà fait les frais, tout comme l'Afghanistan. Soucieux de rééquilibrer
les forces en présence, Pékin « a émis le souhait de disposer
de sa propre racine », comme le rappelle David Fayon dans son
ouvrage Géopolitique d'Intenret (Economica, 2013,
220 p., 24 euros). « Outre
l'affranchissement de la mainmise américaine et de l'Icann, cela
permettrait à l'empire du Milieu de mieux contrôler le contenu de
l'Internet chinois », souligne-t-il. De fait, le transfert des
prérogatives de l'Icann à l'Union internationale des télécommunications
(UIT), rattachée à l'ONU, promu par la Chine, mais aussi par la Russie
et l'Arabie saoudite, entre autres, pourrait traduire « une
reprise en main des États sur Internet face à une vision ouverte et
multipartite de la géopolitique d'Internet ». On n'en est pas
encore là, bien que les États-Unis se disent prêts à lâcher du lest.
Sans doute sont-ils contraints à pareille annonce pour préserver une
influence aussi grande que possible en dépit de la pression croissante
des pays émergents. Une partie similaire se joue au Fonds monétaire
international (FMI), où Washington tarde d'ailleurs à tenir ses
promesses, en raison de l'obstruction du Congrès.
Géographie sous-marine
L'évolution des rapports de forces mondiaux se reflète dans
les infrastructures sur lesquelles repose l'Internet. Nombre d'échanges
intra-africains continuent vraisemblablement de transiter par les
États-Unis – au bénéfice des entreprises américaines qui jouent les
intermédiaires. Toutefois, relève David Fayon, le déséquilibre
« tend à diminuer au fur et à mesure que les pays du Sud [...]
installent leurs propres points d'interconnexion pour ne pas dépendre
du Nord ». Ainsi s'esquisse « une "géographie
politique" de l'Internet », comme le relève Olivier Kempf,
animateur du blog Egea. « Les câbles
sous-marins jouent un rôle majeur », poursuit David Fayon.
« Une large majorité de câbles transatlantiques et surtout
transpacifiques convergent vers les États-Unis, qui jouent un rôle
central. En Amérique, seuls le Canada et le Brésil ne sont pas
uniquement tributaires des États-Unis. En Asie, la Chine, le Japon et
Singapour sont des nœuds. Les nœuds sont essentiels pour couper (ou
non) les flux. L'Afrique et le Moyen-Orient sont dépendants de l'Inde,
de l'Égypte, de la France et de l'Espagne. En Europe, le Royaume-Uni
joue un rôle essentiel de nœud depuis et vers les États-Unis. En
Océanie, l'Australie est le nœud. La Russie jouit d'une situation
particulière. Bien qu'à l'écart des câbles sous-marins, elle constitue
un pont numérique terrestre de l'Europe vers l'Asie. »
Pour les États, la maîtrise des télécommunications s'inscrit
dans la continuité de celle déjà exercée jadis sur les routes ou les
mers. L'émergence du cyberespace n'en pose pas moins des défis inédits,
tant elle affecte l'exercice des prérogatives régaliennes. Les exemples
abondent quant à la sécurité et la défense : mobilisation des
pirates de l'Armée électronique syrienne, annulation d'une opération
militaire israélienne dévoilée par mégarde sur Facebook, ajustement des
tirs de roquettes des rebelles libyens à l'aide de Google Earth,
financement par la CIA d'un réseau social subversif à Cuba...
Nouvelle donne
En matière monétaire, le monopole des banques centrales se
trouve contesté. Alors qu'il semblait réservé à un public averti, voilà
que le bitcoin arrive dans nos supermarchés. « Dans trois à
cinq ans, les consommateurs auront changé de façon de payer, leur
rapport à l'argent aura évolué », prévient Patrick Oualid,
directeur e-commerce de Monoprix. D'ici la fin de l'année, sur le site
Internet du distributeur, il sera possible de régler ses achats en
monnaie virtuelle, a-t-il annoncé dans un entretien au Journal
du Net. « De cette manière »,
explique-t-il, « si l'éclosion se produit en 2015, nous serons
prêts ». Concernant les magasins, précise Clubic,
« aucune échéance n'est fixée, mais ces derniers pourraient en
bénéficier de façon détournée par la mise en place d'un système de
paiement via le mobile ».
La justice n'est pas en reste, puisque l'État délègue plus ou
moins à des acteurs privés la responsabilité d'encadrer les libertés en
ligne : SOS Racisme, par exemple, mais aussi les représentants
des ayants droit collaborant avec l'Hadopi (Haute Autorité pour la
diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet), qui
traquent eux-mêmes les internautes suspects de téléchargements
illégaux.
« Les nouvelles frontières numériques sont [...]
floues du fait du caractère immatériel des données et de leur
localisation de plus en plus fréquente sur des serveurs
distants », observe encore David Fayon. C'est un nouveau monde
qui prend forme. Dans les mailles de la Toile, les ressorts de la
souveraineté ne fonctionnent plus selon les canons de l'Europe
westphalienne. Ils n'en restent pas moins éminemment puissants.
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5 mars 2014
Article publié dans L'Action Française 2000
À la faveur du droit international, Paris convoite des
ressources maritimes situées au-delà de sa zone économique exclusive,
notamment dans l'Atlantique Nord, autour de Saint-Pierre-et-Miquelon.
La délimitation des frontières Amaritimes « est bien
l'un des enjeux du XXIe siècle », préviennent les
députés Jean-Claude Fruteau (PS), Paul Giacobbi, Annick Girardin et
Roger-Gérard Schwartzenberg (affiliés tous les trois au PRG). Dans une
proposition de résolution, dont l'Assemblée nationale devait discuter
en séance publique mardi dernier, 18 février 2014,
ils appellent « à la reconnaissance des droits légitimes de la
France sur le plateau continental de
Saint-Pierre-et-Miquelon ». Au risque de froisser Ottawa,
Paris en revendique l'extension, en application du droit international.
Montego Bay
Comme l'expliquent les parlementaires, la convention des
Nations unies sur le droit de la mer, signée à Montego Bay en 1982 et
ratifiée par la France en 1996, « a ouvert la possibilité pour
les États côtiers d'étendre leur juridiction sur les ressources se
trouvant sur son plateau continental, c'est-à-dire sur les fonds marins
et leur sous-sol, et ce, au-delà des deux cent milles marins constitués
par la zone économique exclusive de base ». En mai 2009, une
lettre d'intention a donc été déposée auprès de la Commission des
limites du plateau continental (CLPC), émanation de l'ONU.
« Depuis lors les éléments constitutifs de notre revendication
se sont renforcés », se réjouissent les députés. « En
juillet 2011, une campagne scientifique a été menée au large de
l'archipel par le navire le Suroit dans le cadre du grand programme
Extraplac, conduit par l'Ifremer, afin de préparer les dossiers de
revendication devant la CLPC. Les résultats scientifiques de cette
campagne sont probants et montrent que le plateau continental de
Saint-Pierre-et-Miquelon répond bien géologiquement aux critères
juridiquement exigés par le droit international pour permettre
l'extension d'un plateau continental au-delà de la limite des deux
cents milles marins. »
De quoi nourrir quelque espoir de revanche ?
« Saint-Pierre-et-Miquelon est la seule collectivité
d'outre-mer française située en Amérique du Nord, à vingt-cinq
kilomètres de Terre-Neuve au Canada », rappellent les
parlementaires. « Peuplé de 6 311 habitants,
Saint-Pierre-et-Miquelon a toujours vécu, depuis le XVIe siècle, de la
pêche jusqu'à ce que la diminution des ressources halieutiques et un
arbitrage désastreux intervenu en 1992 entre le Canada et notre pays,
arbitrage donc les conséquences nous furent particulièrement
défavorables – il fut vécu comme une injustice dans l'archipel –, aient
condamné ce petit territoire à ne plus pouvoir exploiter les richesses
de la mer, compromettant gravement sa survie économique et, à terme, la
pérennité même de la présence de nos compatriotes sur ces
îles. »
Parfum de revanche
« Aujourd'hui, une nouvelle chance est offerte à
Saint-Pierre-et-Miquelon et, plus largement, à notre pays »,
se félicitent Jean-Claude Fruteau, Paul Giacobbi, Annick Girardin et
Roger-Gérard Schwartzenberg. Le président de la République semble
décidé à la saisir. Le 24 juillet dernier, il avait promis que
« la France défendrait les intérêts de l'archipel concernant
l'extension du plateau continental au large de
Saint-Pierre-et-Miquelon ». « Le cap est donc
clairement fixé », se félicitent les députés. « Reste
à déposer concrètement ce dossier de revendication auprès de la CLPC,
ce qui incombe au gouvernement. » Affaire à suivre.
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15 janvier 2014
Article publié dans L'Action Française 2000
Alors que les autorités s'apprêtent à célébrer l'amitié
franco-chinoise, nous avons interrogé une jeune femme qui l'éprouve au
quotidien depuis son arrivée à Paris.
La présence des Chinois est devenue familière en France, du
moins pour ceux d'entre nous vivant à Paris. Jing, la trentaine, y est
arrivée pour ses études voilà trois ans. Elle est originaire de
Tsingtao, une ville de la province du Shandong, construite par les
Allemands, célèbre pour sa bière exportée aux quatre coins du monde. À
sa naissance, nous raconte-t-elle, il n'y avait pas de télévision dans
les foyers, ni même de réfrigérateur - alors qu'aux États-Unis,
avait-elle découvert dans des films, chacun avait sa voiture.
« C'était incroyable », se souvient-elle. La Chine, à
l'époque, « c'était comme la Corée du Nord
actuellement », nous explique-t-elle.
Ouverture des portes
Dans les années soixante-dix, l'empire du Milieu a commencé à
ouvrir ses portes, nous rappelle-t-elle. Son développement économique,
qui s'accélère depuis lors, a franchi un nouveau cap dans les années
2000, à la faveur d'un « boom de la high tech ». La
France apparaît « très, très importante » aux yeux de
notre interlocutrice. Notamment dans la distribution.
« Carrefour est très présent en Chine », nous
précise-t-elle. L'influence mondiale de Pékin croît à la mesure de son
économie. D'un point de vue politique, « nous sommes de plus
en plus forts », observe Jing. Elle énonce ce constat avec
réalisme, mais sans orgueil, nous semble-t-il. Consciente des
inquiétudes suscitées par l'émergence de son pays, elle lui dénie toute
velléité impérialiste. « Nous ne sommes pas
belliqueux », se défend elle. La question du Tibet lui tient
particulièrement à cœur. Spontanément, elle s'insurge contre la
propagande à l'œuvre en France au profit du dalaï-lama. Quant à la
multiplication des interventions militaires en Afrique, elle traduirait
simplement la poursuite par Paris de ses propres intérêts. Visiblement,
les Chinois ne sont pas abusés par les discours lénifiants sur les
droits de l'homme.
Romantisme français
En Chine, nous dit-elle, « on pense que les Français
sont romantiques ». Qu'en est-il en réalité ?
« Cela dépend », nous répond-elle. « Les
Français aiment bien les fleurs » ; de plus,
« ils font beaucoup de bisous », observe-t-elle avec
enthousiasme. Paris demeure associé au luxe dans l'imaginaire chinois,
nourri par le souvenir de Louis XIV et le prestige de marques
telles que Dior et Chanel. Dans un autre registre, Michelin a lui aussi
la cote. Principale ombre au tableau : comparés aux Chinois,
« les Français ne sont pas travailleurs », remarque
notre interlocutrice ; pour preuve, « ils aiment beaucoup les
vacances » !
Reste un privilège réservé aux Français : la liberté.
Celle de surfer sur Youtube ou Facebook, notamment. La censure à
l'œuvre dans l'empire du Milieu ne lui semble plus vraiment tenable,
maintenant que l'Internet a envahi les foyers. D'ailleurs, à la
télévision chinoise, on annoncerait de plus en plus de mauvaises
nouvelles. « C'est le progrès », a-t-elle répondu à
une amie qui lui faisait part de ce constat. Cela étant, la Chine est
« un pays vraiment très grand », souligne-t-elle.
C'est pourquoi, à certains égards, la liberté serait
« vraiment un problème ». En fait, en dehors des plus
jeunes, les Chinois se montrent apparemment peu enclins à compliquer la
tâche du gouvernement, considérant que cela nuirait, en définitive, à
la prospérité du pays. Alors que nous l'invitions à s'exprimer sur la
tragédie de la place Tian'anmen – un sujet sur lequel les autorités
maintiennent le tabou en Chine -, notre interlocutrice se montre
nuancée. Tout en déplorant les souffrances infligées aux manifestants,
elle dit « comprendre » la nécessité de remédier au
désordre.
Étonnante humilité
Complaisance déplacée, magnanimité irréfléchie ?
Chacun jugera. Au fil de la conversation, nous avons relevé comme une
forme d'humilité, aux antipodes de l'individualisme revendicatif qui
nous caractérise, nous autres Français, prompts à réclamer les fruits
sans trop nous soucier de l'arbre nécessaire à leur production.
Comparant la situation de la Chine à celle de la Syrie ou de l'Irak,
par exemple, Jing considère que ses compatriotes ne sont pas à
plaindre. De toute façon, se demande-t-elle, quelle alternative y
aurait-il au gouvernement actuel ? Si le pouvoir devenait
vacant à Pékin, « ce serait la guerre »,
s'inquiète-t-elle. Sur le ton de la plaisanterie, nous lui proposons
d'échanger nos présidents. « Je ne veux pas
changer », proteste-t-elle. De fait, l'évocation de François
Hollande suscite chez elle une réaction récurrente : le
rire... Sans commentaire.
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15 janvier 2014
Article publié dans L'Action Française 2000
En pleine Guerre froide, la reconnaissance par la France de la
République populaire de Chine fut mal accueillie par l'Action
française.
Dans son numéro du jeudi 23 janvier 1964, Aspects
de la France dénonça « une politique dont le seul
souci apparent » était « de prendre, en toutes circonstances, le
contre-pied des États-Unis ». « L'insolence de
M. De Gaulle ne fera qu'agacer les Américains et
avivera leur désir de prendre ses distances avec un allié de jour en
jour plus rétif », était-il déploré dans l'éditorial, signé
"AF".
« Nous allons jaunir », se désolait Claude
Chavin, prédisant qu'on nous ferait « payer au centuple les
coups de boutoir, les crocs-en-jambe et les virages de notre politique
extérieure ». Cela dit, nuançait-il, « les
fautes » n'étaient « pas que de Paris ».
Évoquant la crise du canal de Suez, il rappelait que « les
Américains, à leur heure, avaient choisi Nasser ». À ses yeux,
le président de la République n'en apparaissait pas moins comme le
pendant occidental de Mao, semant la zizanie dans son propre camp. La
soif de « grandeur » du général, tout comme sa quête
d'« indépendance », lui inspiraient la plus grande
circonspection : « Comment ne pas songer en même
temps au Second Empire, à Napoléon III, à ses guerres au nom
du principe des nationalités [...] tout cela finissant à
Sedan »
Mouvements d'humeur et de vanité
« M. De Gaulle sait fort bien qu'en
piquant le colosse américain [...] il touche la fibre cocardière qui
existe au cœur des Français », lisait-on encore à la "une" du
journal : « La France, voyons, est une nation
majeure, indépendante, qui ne veut être à la remorque d'aucune autre,
si puissante soit-elle... Hélas, le mot a trop servi pour avoir gardé
quelque vertu, surtout, comme l'écrit l'éditorialiste du Bulletin de
Paris, "lorsqu'il s'agit d'une nation qui, comme nous, peut être en
très peu de quarts d'heure à peu près anéantie par les fusées
soviétiques et qui ne doit son existence qu'au bouclier
américain". »
Alors que Paris venait de larguer l'Algérie, l'AF ne
manifestait pas la moindre complaisance à l'égard du chef de
l'État : « Le vrai courage », écrivaient nos
prédécesseurs, « celui qui n'ignore pas les réalités, c'est le
chancelier Erhard qui l'a eu, lorsqu'il a reconnu que l'Allemagne
n'avait pas à rougir d'être protégée militairement par l'Amérique
puisque cette protection est la garantie suprême de son existence. Nous
ne croyons pas à l'habileté d'une politique qui, hier, amputait le
territoire national de quinze départements et qui nous conduit
aujourd'hui aux pires aventures. Nous nous refusons à confondre le
courage et l'honneur avec des mouvements d'humeur et de
vanité. » Dans quelle mesure les temps ont-ils vraiment
changé ?
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18 octobre 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Devenu un partenaire stratégique de Paris, Hanoï est
résolument engagé dans la francophonie.
Vendredi 4 octobre 2013 s'est éteint le général Giáp,
héros de l'indépendance du Vietnam, dont le Premier ministre,
M. Tan Dung, venait d'effectuer une visite en France. À cette
occasion, un "partenariat stratégique" a été signé entre Paris et
Hanoï. « Le Vietnam est un partenaire [...] particulièrement
cher à la France », a martelé Jean-Marc Ayrault.
« D'abord en raison de l'histoire entre nos deux
pays », a-t-il expliqué, mais aussi du fait « de
notre appartenance commune à la Francophonie ». Comme le
souligne Pierre Journoud, chargé d'études à l'Irsem (Institut de
recherche stratégique de l'École militaire), le Vietnam « a
été l'un des rares en Asie, sinon le seul, à jouer avec autant de
persévérance la carte de la Francophonie politique, dans sa double
dimension bilatérale et multilatérale ».
La langue française vecteur du désenclavement
On compterait aujourd'hui 623 000 francophones au
Vietnam, représentant 0,7 % de la population. « On ne
saurait [...] voir dans la modestie du nombre de locuteurs de français
au Vietnam qu'un lent et inexorable déclin depuis la fin de l'ère
coloniale », soutient Pierre Journoud. « Du point de
vue purement comptable, la tendance globale paraît même plutôt
favorable depuis la fin de la guerre froide : les francophones
étaient estimés à 70 000 personnes en 1990, d'âge généralement
élevé, soit seulement 0,1 % de la population... Plus
surprenant, le nombre d'apprenants de français était moins élevé à
l'époque coloniale qu'aujourd'hui. » « Résolument
engagée dans la francophonie », la République socialiste du
Vietnam « a renoué par étapes avec la coopération culturelle
et linguistique avec la France, avant de marquer son adhésion à la
Francophonie institutionnelle » en 1970. Dans les années
quatre-vingt-dix, Hanoï « a fait de la langue française l'un
des vecteurs de son désenclavement ». Il a d'ailleurs proposé
que le français devienne la seconde langue de travail de l'Asean
(Association des nations de l'Asie du Sud-Est).
« Le Vietnam n'est pas francophone, au sens
linguistique », souligne encore Pierre Journoud,
« mais la volonté que ses dirigeants ont jusqu'à présent
manifestée, malgré bien des obstacles, de nourrir une francophonie de
qualité et de valoriser la Francophonie institutionnelle témoigne de
leur conviction que celle-ci peut servir les grands objectifs de leur
politique étrangère : favoriser l'insertion régionale et
internationale du Vietnam ; renforcer le glacis stratégique
que tente de se constituer ce pays qui a dû affronter par les armes les
ambitions impérialistes de la France, des États-Unis... et de la
Chine. » Preuve que le français na pas dit son dernier
mot !
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5 septembre 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
Tandis que s'ouvrent à Nice les Jeux de la Francophonie,
l'Irsem propose un aperçu des perspectives ouvertes par cette
communauté ayant la langue de Molière en partage.
Samedi prochain, 7 septembre 2013, s'ouvriront à
Nice, sous la présidence de François Hollande, les VIIe Jeux
de la Francophonie. Cet événement ravivera-t-il l'intérêt pour la
francophonie, « qui est un atout considérable quelquefois
négligé en France », selon le ministre des Affaires
étrangères, Laurent Fabius ? Dans sa dernière étude, l'Irsem
(Institut de recherche stratégique de l'École militaire) en souligne
justement la « profondeur stratégique ».
Un fort potentiel
« Dans ce contexte de déterritorialisation de la
puissance et de déclassement de la sanctuarisation, la recherche
d'influence (soft power) devient nécessairement
complémentaire de la puissance pure », affirme Hugo Sada.
« Celle-ci doit se construire et se déployer bien au-delà des
cadres étatiques, et dans un système international caractérisé par la
multiplication des acteurs stratégiques. ». La Francophonie
serait « l'un de ces nouveaux acteurs stratégiques, encore
relativement mineur, mais doté d'un fort potentiel ».
Dans le Maghreb, annonce Flavien Bourrat, « des
possibilités existant de voir le français devenir [...] la langue
régionale de coopération y compris en matière de défense et de
sécurité ». « Du moment où elle n'est plus perçue
comme l'instrument exclusif de projection de la politique française
dans la région », la Francophonie « pourrait ainsi
constituer la cheville permettant d'articuler et de consolider les
liens entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne ». D'ores et
déjà, précise Flavien Bourrat, « on constate que les relations
denses et les échanges qu'entretiennent les pays du Maghreb avec leurs
voisins africains francophones, notamment au Sahel [...], se font le
plus souvent en français ». Cela étant, prévient-il,
« le contexte de transition politique découlant des
révolutions arabes pourrait donner une nouvelle vigueur aux querelles
linguistiques et aux orientations idéologiques opposées à la
francophonie – en particulier dans le secteur clef de
l'éducation ». « Rachid Ghannouchi, leader du parti
Ennahdha majoritaire au sein de l'actuel gouvernement tunisien, a ainsi
déclaré le 26 octobre 2011 à Radio Express FM :
"Nous sommes arabes et notre langue, c'est la langue arabe. On est
devenu franco-arabe, c'est de la pollution linguistique." Au Maroc, où
existe un fort clivage entre les médias arabophones et francophones,
l'actuel gouvernement dominé par le Parti de la justice et du
développement (PJD) a tenté de remettre en cause, à travers une réforme
de l'audiovisuel, la diffusion à une heure de grande écoute du journal
télévisé en français de la chaîne publique 2M. »
En Afrique, tout particulièrement, les États francophones
« présentent des spécificités notamment sur le plan
organisationnel (les polices francophones sont fondées sur un système
dual composé de la police et de la gendarmerie) ou procédural
(tradition romano-germanique et coutumes locales) », souligne
Frédéric Ramel. Aussi la Francophonie a-t-elle apporté une contribution
indéniable à la réforme des "systèmes de sécurité" en République
centrafricaine, en Guinée et en Guinée-Bissau, en collaboration avec
les Nations Unies, plus habituées, jusqu'alors, à s'inspirer des
traditions britanniques en la matière. Plus de la moitié des effectifs
déployés par l'ONU se trouvent d'ailleurs en territoire francophone.
Dans ces conditions, annonce Brice Poulot, « l'usage du
français en contexte militaire ira croissant ».
Langue militaire
D'ores et déjà, précise-t-il, « les autorités
militaires francophones des pays développés ont mis en place de
nombreuses actions afin de conforter le rayonnement militaire du
français à l'international ». Le "français langue militaire"
(FLMI) « tient, depuis le début des années 2000, une place
importante, notamment par l'action de la Direction de la coopération de
sécurité et de défense (DCSD) du ministère des Affaires étrangères
français, qui finance plus de dix mille formations par an ».
Si le français participe « à l'affirmation des capacités
opérationnelles des armées », il présente une autre vertu,
celle « d'extraire un pays de la sphère d'influence d'un
voisin trop puissant : le Brésil favorise par exemple
l'apprentissage du français pour s'émanciper des États-Unis, tout comme
l'Autriche, membre de l'Organisation internationale de la Francophonie
(OIF) et acteur du FLMI, qui cherche ainsi à se démarquer de son voisin
allemand ».
De plus, affirme Brice Poulot, « il existe un lien
réel entre la francophilie d'une armée étrangère (ou du moins de son
état-major) et la provenance de son matériel de défense », si
bien que le FMLI pourrait « participer [...] à l'augmentation
des exportations de matériel de défense des pays
francophones ». Toutefois, nuance-t-il, « certains
exemples à travers le monde nous interdisent tout triomphalisme et
suggèrent que le travail à mener auprès des institutions est encore
conséquent ». Ainsi la gendarmerie européenne a-t-elle
« choisi l'anglais comme seule langue de travail alors qu'elle
est composée uniquement de pays de langue latine, et que le modèle
gendarmique constitue une spécificité organisationnelle par excellence
des forces de police issues historiquement de la tradition ou de
l'influence francophone ». Un paradoxe parmi
d'autres : comme le rappellent Alexandra Veleva et
Niagalé Bagayoko, le français n'est aujoud'hui « ni la langue
maternelle, ni même la langue d'usage de l'ensemble des membres de
l'Organisation internationale de la Francophonie ».
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5 juillet 2013
Article publié dans L'Action Française 2000
L'Union européenne prévoit d'intensifier ses échanges
commerciaux avec les États-Unis. À cet effet, un traité de
libre-échange transatlantique pourrait être adopté. Aperçu des enjeux
des négociations à venir.
Producteurs et acteurs ont obtenu gain de cause :
"l'exception culturelle" française est sauvegardée. Vendredi
14 juin 2013, après treize heures de débats, les ministres
européens du Commerce ont fini par s'accorder : ils ont défini
le mandat en vertu duquel la Commission européenne négociera, au nom
des Vingt-Huit, un traité de libre-échange avec les États-Unis. Comme
prévu, les services audiovisuels seront exclus des discussions.
Réactionnaire
José Manuel Barroso s'en est ému, jugeant
« totalement réactionnaire » cette aversion pour la
mondialisation. Ce faisant, le président de la Commission européenne a
conforté l'image d'un gouvernement protégeant l'Hexagone des assauts de
la concurrence. Auparavant, Paris n'avait-il pas encouragé Bruxelles à
hausser le ton contre Pékin ? Les Échos
l'avaient annoncé le 13 juin : « Le
protectionnisme progresse partout dans le monde. »
« Sur les douze derniers mois, 431 mesures
protectionnistes ont été mises en place. Et 183 autres sont
programmées. C'est le pire résultat observé depuis le début de la
crise », précise notre confrère Richard Hiault, citant le
rapport annuel de Global Trade Alert.
Cela étant, n'en déplaise à M. Montebourg,
« nous ne sommes pas en crise avec Bruxelles », si
l'on en croit Thierry Repentin, ministre délégué chargé des Affaires
européennes. Son collègue du Redressement productif a beau multiplier
les rodomontades, « ces discussions n'auront pas beaucoup de
répercussions », a-t-il déclaré à nos confrères d'Euractiv.
D'ailleurs, un projet de loi autorisant la ratification d'un accord de
libre-échange entre l'Union européenne et la Corée du Sud vient d'être
présenté en conseil des ministres le 19 juin. C'est dire
combien doivent être relativisées les velléités protectionnistes du
gouvernement.
Avec sa bénédiction, Bruxelles négocie d'ores et déjà des
accords de libre-échange avec la Moldavie, le Japon, le Canada...
Autrement dit, bien que les discussions multilatérales soient enlisées
à l'OMC, le libre-échangisme a toujours la cote. Washington, quant à
lui, négocie en ce sens avec neuf pays de l'Asie pacifique. Ce serait
même sa priorité. « Le risque existe donc pour l'Europe
d'apparaître comme demandeuse et dans ce cas de figure, d'avoir à faire
plus de concessions », s'inquiète Seybah Dagoma, député PS de
Paris.
Monts et merveilles
« La politique commerciale est l'un des principaux
leviers de croissance » dont dispose l'Europe,
affirme-t-elle dans un rapport parlementaire. De fait, Bruxelles promet
monts et merveilles : à la faveur d'un accord transatlantique,
545 euros supplémentaires bénéficieraient chaque année aux
familles européennes, selon une étude commandée par la Commission
européenne. Étant donné la complexité des phénomènes en jeu, la
multiplicité des interactions à l'œuvre, on reste circonspect quant à
la fiabilité de telles prévisions. « Les conséquences
économiques d'un accord de libre-échange transatlantique sont
potentiellement considérables pour les deux partenaires, mais aussi
pour le monde entier », prévient Mme Dagoma.
Les droits de douane sont déjà faibles de part et d'autre de
l'Atlantique, souligne-t-elle dans son rapport, « même s'il
subsiste [...] des "pics tarifaires", voire des restrictions
quantitatives aux échanges ». Dans ces conditions,
explique-t-elle, « la baisse, voire la suppression, des tarifs
douaniers existants ne sont pas l'enjeu principal de la négociation à
venir ». Celle-ci portera plutôt sur la réduction des
barrières non tarifaires : la convergence des règlementations et autres
procédures d'homologation. Cela s'annonce laborieux. « En
pratique, la fragmentation de la compétence normative et la délégation
de l'évaluation de la conformité au secteur privé qui caractérisent le
modèle américain pourraient constituer les obstacles les plus
importants. »
Agriculture
L'agriculture requiert une attention particulière. Pas
seulement en raison des suspicions pesant sur les OGM, le bœuf aux
hormones ou les poulets lavés à l'eau de Javel en provenance des
États-Unis. « Un point majeur de l'accord devrait être
l'occasion d'offrir une reconnaissance et une protection effective de
nos principales indications géographiques » (IG), explique
Éric Adam, dans une analyse publiée sur Telos. « Le marché
américain présente un potentiel d'exportation important, en particulier
pour les fromages et les vins », confirme Seybah Dagoma.
Toutefois, prévient-elle, « ce développement des exportations
ne sera possible que si les usurpations cessent. C'est particulièrement
le cas des produits qui subissent la concurrence des produits dits semi
génériques tolérés aux États-Unis, comme le California
Champagne. » En la matière, des avancées ont récemment été
obtenues en Chine, où les champagnes français ne sont plus confondus
avec d'autres mousseux.
Ces perspectives doivent-elles nous réjouir ?
« Ravi que l'on défende l'exception culturelle »,
Nicolas Dupont-Aignan s'étonne néanmoins que « dans notre
pays, les ouvriers n'aient pas la chance d'être défendus comme les
acteurs ». « J'aimerais que l'on étende le
protectionnisme qui a sauvé le cinéma français au reste de l'économie,
au lieu de se contenter de défendre un pré carré », a-t-il
déclaré lors d'un débat en commission parlementaire. De son point de
vue, « il ne s'agit pas d'aménager cet accord transatlantique,
mais de le combattre ainsi que ses présupposés ». En
filigrane, on devine des équivoques économiques, mais aussi politiques,
voire philosophiques.
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