10 septembre 2014
Réaction teintée d'ironie à la découverte du nouveau cheval de
bataille des activistes néo-cathos.
Gleeden, vous connaissiez ? Bien qu'elles nous aient
échappé, ses publicités pleuvent sur Paris, nous
dit Le Figaro. Au point que
quelques individus, manifestement désœuvrés, auraient entrepris de les
arracher méthodiquement. Lassés de lutter contre le "mariage pour
tous", ils s'alarment d'une nouvelle menace pesant sur la société – à
savoir, les rencontres adultères auxquelles convie, précisément,
l'annonceur incriminé.
L'affaire nous avait semblé insignifiante, jusqu'à ce qu'elle
revienne à nos oreilles via les ondes de Radio Courtoisie,
dont les "réinformateurs" ont jugé opportun de l'évoquer dans
leur journal diffusé aujourd'hui, mercredi 10 septembre 2014.
On savait la frustration susceptible de convertir bien des
militants à la défense orgueilleuse d'un certain ordre moral. Force est
de constater, par ailleurs, leur complicité à propager les vices qu'ils
s'honorent de châtier. Sans eux, en effet, jamais une telle attention
n'aurait été portée à l'objet du scandale...
Combien de couples les "Veilleurs" auront-ils ainsi
brisés ? Combien de divorces provoqués, d'enfants
traumatisées, de vies à jamais ruinées par leur faute ? Puissent des âmes
charitables prier pour que miséricorde leur soit accordée en dépit d'un
pareil forfait !
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6 septembre 2014
De Charles Maurras à Najat Valaud-Belkacem... D'un libéralisme
à l'autre ?
La nomination de Najat Vallaud-Belkacem à l'Éducation
nationale serait « la confirmation de la ligne
libérale-libertaire » du pouvoir, avons-nous lu récemment sous
la plume d'un collègue. Affirmation peu convaincante à nos yeux, étant
donné le soutien que notre jeune ministre apporte à l'abolition de la
prostitution – et à la proposition de loi censée mettre en œuvre
pareille ambition.
La question nous intéresse d'autant plus qu'elle est
susceptible d'illustre l'opposition entre « libéralisme et
libertés » chère aux lecteurs de Maurras. Selon
Mme Vallaud-Belkacem, en effet, garantir aux femmes la liberté
de se prostituer, c'est d'abord assurer aux hommes celle de les
exploiter, qu'ils soient clients ou proxénètes. « Dans la
prostitution », a-t-elle
déclaré devant l'Assemblée nationale le 29 novembre 2013.
« le consentement à l'acte sexuel est un consentement dans
lequel ceux qui ont de quoi payer ont droit à la soumission de ceux qui
n'ont d'autre choix ».
Autrement dit, le respect d'une liberté par principe
conduirait à l'asservissement dans les faits. C'est apparemment la
thèse qui fut soutenue, le mois dernier, lors du camp Maxime Real del
Sarte (CMRDS) : « le libéralisme est un cancer, dont
le développement conduit à la suppression de toutes les libertés
véritables, quand est proclamée une fausse liberté, abstraite et
illimitée celle-là », a-t-il été rapporté dans le compte rendu.
À la relecture de Maurras, on imagine que la
« liberté abstraite » ainsi stigmatisée doit être
celle dont nos démocraties revendiquent l'exclusivité. « Un
peuple est présumé libre dès lors qu'il vit en démocratie », expliquait
dernièrement Guillaume Nicoulaud, alias Georges Kaplan. Or,
de son point de vue – libéral ! –, « ce dont il est
ici question, c'est d'une liberté collective qui ne peut se comparer à
notre définition de la liberté que si et seulement si tous les citoyens
votent d'une seule et même voix. De fait, comme le note Hayek, "un
peuple libre en ce sens-là n'est pas nécessairement un peuple d'hommes
libres" puisque la volonté arbitraire de uns – typiquement la majorité
– peut contraindre la liberté des autres – la minorité. Symétriquement,
note l'auteur de la Constitution de la liberté,
"il n'est pas nécessaire non plus que quelqu'un ait part à cette
liberté collective pour être libre individuellement" ; c'est
le cas, typiquement, d'un étranger qui ne dispose pas du droit de vote
– et n'a donc pas de "libertés politiques" – mais vit dans un pays où
les lois garantissent ses libertés individuelles. » En résumé,
« la démocratie, n'en déplaise à celles et ceux qui se paient
de ces théories politiques fumeuses qui n'entretiennent avec la réalité
qu'un rapport lointain (contrat social, consentement à l'impôt et tutti
quanti), n'est en rien garante de nos libertés ».
Bref, tel qu'il est revendiqué par ses partisans
contemporains, le libéralisme semble aux antipodes de celui dénoncé par
Maurras et ses héritiers. Un dialogue de sourds ?
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5 septembre 2014
L'année dernière, à l'occasion de ses "mélanges hebdo",
Olivier Kempf s'était essayé à « retourner notre compréhension
de la dissuasion » nucléaire. « De deux
façons », que nous mentionnons ci-dessous afin d'en retrouver
la citation à l'occasion.
« D'une part, considérer que nous ne sommes pas les
raisonnables, mais les fous, dans l'affaire ! Les autres,
aujourd'hui, sont en train de nous considérer comme
non-raisonnables. »
« D'autre part, considérer que la dissuasion
française ne visait pas les Russes, mais les Américains : les
gars, si les Sov' attaquent, nous on balancera, donc vous serez
mouillés et obligés de venir. La bombe française est le moyen de forcer
le couplage, alors que tout le monde a dit le contraire. Autrement dit,
une dissuasion du fou au fort. Ça a marché. Non pas gagner
l'indépendance, mais forcer la dépendance américaine à l'Europe, et
casser l'isolationnisme de Washington. Revanche de 1919. »
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5 septembre 2014
Le mois dernier, Le Figaro
a rendu compte des « accrochages entre les candidats
à l'exil et les routiers », qui seraient « de plus en
plus violents » à Calais ou dans les environs.
« À la frontière », rapporte Édouard de
Mareschal, « les véhicules sont passés au peigne fin :
détecteur de chaleur, de CO2, de battements de cœur,
scanner... » – on se croriait dans un film de science-fiction
mettant en scène quelque dictature à la pointe de la
technologie ! « Le port doit encore renforcer sa
sécurité avec des caméras thermiques, des grillages et des fils de fer
barbelés », précise notre confrère. « Le budget
sécurité de la chambre de commerce et d'industrie Côte d'Opale,
gestionnaire du port, avoisine désormais les 11 millions
d'euros. Un projet d'installation de caméras et de grillage chiffré à
1,5 million d'euros est envisagé ». L'enjeu serait de
« regagner la confiance des entreprises de transport, dont
certaines menacent de quitter Calais pour la Belgique ».
Tout cela est-il bien raisonnables ? À supposer qu'il
faille effectivement lutter contre la pression migratoire, et en
mettant de côté toute considération morale, y a-t-il une quelconque
efficacité à œuvrer de la sorte, ou bien s'agit il seulement de
satisfaire à la nécessité de l'affichage politique ? Simples questions !
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5 septembre 2014
Quand les populistes renient leurs principes par amour de
Poutine.
Livrera, livrera pas ? Le président de la République
semble cultiver l'indécision quant à la vente des BPC Mistral
à la Russie. Cela ne manquera pas de nourrir les critiques à son
endroit. D'ores et déjà, l'extrême droite à la botte du Kremlin s'en
donne à cœur joie !
Il est d'ailleurs piquant de voir des populistes se soucier
soudainement de la "signature de la France", eux qui réclament que ses
créanciers soient remboursés en monnaie de singe, à moins de carrément
répudier la dette contractée à leur égard ! « La
politique ne se fait pas à la corbeille », clament ces
néo-gaullistes, prompts à dénoncer le rapprochement avec le Qatar au
motif qu'il serait motivé par des considérations économiques. Or,
François Hollande n'est-il pas tenté d'appliquer leur chers principes, comme
le suggérait hier l'excellent Jean-Marc Daniel au micro de BFM
Business ?
Selon nous, dès lors qu'elle revêt une dimension stratégique
pour l'État, la préservation des intérêts industriels peut légitimement
participer à la définition de sa politique étrangère. Cela étant, la
crédibilité internationale de la France, dont certains feignent de se
soucier aujourd'hui, passe également, avant tout même, par la
solidarité à l'égard de ses alliés, tout particulièrement ses alliés
militaires. Ceux de l'Otan, donc. Du moins tant qu'on en a pas
changé !
Alors, faut-il suspendre voire annuler cette satanée livraison ? À
vrai dire, nous sommes perplexe. Faute d'être en mesure de conseiller
le président Hollande, dont les atermoiements publics sont grotesques,
nous nous contenterons, dans l'immédiat, de fustiger le "parti de
l'étranger", en plein essor à la faveur de son inconséquence.
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3 septembre 2014
Article publié dans L'Action Française 2000
Quand l'Éducation nationale parraine des associations, à
l'image du Refuge luttant contre l'"homophobie".
Se donnant pour mission de lutter « contre
l'homophobie et la transphobie », l'association Le Refuge
bénéficie désormais de l'agrément de l'Éducation nationale pour
intervenir en milieu scolaire, comme elle a commencé à le faire depuis
2010 dans des lycées du Languedoc-Roussillon, et plus récemment en
Provence-Alpes-Côte d'Azur et en région parisienne. L'année dernière,
l'association dit avoir « sensibilisé plus de mille cinq cents
élèves aux problématiques de l'homosexualité et de l'homophobie, dont
mille cent vingt-sept dans le Sud de la France ». Ses
interventions sont jugées « indispensables » par son
président, Nicolas Noguier, selon lequel « les préjugés et les
stéréotypes sur l'homosexualité et la transsexualité sont très ancrés
chez une majorité de lycéens ».
Inventaire à la Prévert
Plus d'une centaine d'associations s'invitent ainsi dans les
établissements scolaires avec la bénédiction de la Rue de Grenelle.
Quelques-unes poursuivaient d'ores et déjà des objectifs similaires à
ceux du Refuge, tels SOS homophobie, mais aussi Contact et Estim'. Le
féminisme n'est pas en reste : le Centre audiovisuel Simone de
Beauvoir, le Centre national d'information sur les droits des femmes et
des familles, Femmes et Ingénieurs, Femmes et Sciences, le Mouvement du
Nid (contribuant « à l'information et à la connaissance des
réalités du système de la prostitution »), Ni putes ni
soumises, sont autant d'associations bénéficiant d'un agrément
national.
Dans la liste publiée par le ministère de l'Éducation
nationale, elles côtoient, outre des associations humanitaires, SOS
racisme, Ensemble contre la peine de mort, le Mouvement européen...
Selon les points de vue, leurs interventions relèveront de la
propagande plutôt que de l'éducation... Dans un registre plus insolite
y figurent également la Fédération française des motards en colère,
ainsi que les Naturalistes de Mayotte, dont la présence apparaît à nos
yeux plus légitime, tout comme celle de l'Association française
d'astronomie, par exemple, susceptible de participer à la transmission
de savoirs, et non d'inculquer des valeurs (républicaines) plus ou
moins partagées.
Un précieux label
Selon le code de l'Éducation, « l'agrément est
accordé après vérification du caractère d'intérêt général, du caractère
non lucratif et de la qualité des services proposés par ces
associations, de leur compatibilité avec les activités du service
public de l'éducation, de leur complémentarité avec les instructions et
programmes d'enseignement ainsi que de leur respect des principes de
laïcité et d'ouverture à tous sans discrimination ».
Toutefois, il ne constituerait rien d'autre qu'un label. Comme le
souligne l'académie de Montpellier, « c'est le chef
d'établissement ou le directeur d'école qui autorise l'intervention
d'une association agréée dans le respect de la réglementation et des
orientations définies par le conseil d'administration ou le conseil
d'école ». Afin d'esquiver un débat délicat, certains chefs
d'établissement se réfugieront vraisemblablement derrière l'avis du
ministère. De fait, à la faveur de son agrément national, le Refuge
espère doubler ses interventions en milieu scolaire au cours de l'année
qui vient de s'ouvrir.
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3 septembre 2014
Article publié dans L'Action Française 2000
Au sommet de l'Otan, Paris risque d'occuper le banc des
accusés.
Les 4 et 5 septembre 2014 se tiendra à Newport (Pays de
Galles) le sommet des chefs d'État et de gouvernement des pays membres
de l'Otan. À cette occasion, l'Organisation devrait entériner son
retrait d'Afghanistan, décider la création d'une nouvelle force de
réaction rapide et débattre de la crise ukrainienne. Tandis que
Varsovie proposera de vendre des armes à Kiev, Paris sera
vraisemblablement montré du doigt... Ses alliés lui proposeront-ils de
racheter les navires militaires promis à la Russie ? Pointant
son manque de solidarité, ils jugeront peut-être sa politique
inconséquente. La France est alliée, mais non alignée, a-t-on coutume
de rétorquer en pareille circonstance !
Intérêts industriels
Elle préserve ses intérêts industriels, observe-t-on par
ailleurs. Les partisans d'un rapprochement avec Moscou sont les
premiers à le faire valoir. Mais les atlantistes leur renvoient
l'argument : « la coopération militaire avec la
Russie pourrait faire perdre à la France de gros contrats d'armement en
Europe centrale », s'est ainsi inquiété Olivier Bault, sur Nouvelles
de France.
En définitive, Paris se montre opportuniste, tout
simplement... S'agit-il d'une singularité française ? Loin
s'en faut. « Il y a une part de mauvaise foi dans les
protestations », a relevé l'eurodéputé (UMP) Arnaud Danjean,
ancien président de la sous-commission Sécurité et Défense du Parlement
européen. « Lorsque la Russie a voulu acheter de tels navires,
d'autres pays européens étaient sur les rangs, comme l'Espagne ou les
Pays-Bas », a-t-il rappelé à notre confrère Jean-Dominique
Merchet, animateur du blog Secret Défense.
« Plusieurs États vendent des matériels de sécurité et de
défense à la Russie, même s'ils sont moins emblématiques que les Mistral.
Les Américains exercent sur nous une énorme pression, mais j'observe
que les autres pays européens, comme l'Allemagne ou l'Italie, sont
beaucoup plus modérés. » Alors, Washington nous réserverait-il
un traitement de faveur ?
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29 août 2014
Récit des mésaventures d'un petit cochon aperçu à Istres, dont
la disparition n'a pas manqué d'inquiéter des esprits devenus crédules,
tant ils sont convaincus d'être les victimes d'un "islamisme rampant".
La rumeur, qui remontre vraisemblablement à l'hiver dernier,
s'est apparemment amplifiée pendant l'été, sous l'impulsion de quelques
internautes peu scrupuleux : à la demande du maire d'Istres
(Bouches-du-Rhône), un cochon aurait été retiré d'un manège pour
répondre à la demande d'administrés musulmans.
De fait, si le cochon a effectivement disparu, c'est pour
laisser la place à un carrousel traditionnel, dont la location avait
été commandée à l'issue d'un appel d'offres, mais dont la livraison
n'avait pas été assurée dans les délais impartis. Les chevaux de bois
n'étant pas arrivés à temps pour l'inauguration du centre-ville rénové,
les animaux de la ferme s'y étaient donc substitués quelques mois
durant, jusqu'à novembre dernier et l'installation du carrousel
programmée de longue date.
C'est en tout cas l'explication qui vient de nous être
rapportée par le cabinet du maire François Bernardini, avec lequel nous
avons pris contact par téléphone. Nous pardonnera-t-on de lui accorder
davantage de crédit qu'aux ragots colportés par les blogueurs du
dimanche ?
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31 juillet 2014
Article publié dans L'Action Française 2000
Les propos à connotation raciste tenus sur la Toile ne sont
pas les seuls passibles d'une condamnation judiciaire.
La Toile n'est pas une zone de non droit, clament les
responsables politiques. La justice vient de le confirmer récemment.
Pour avoir relayé sur Facebook une image comparant Chritiane Taubira à
un singe, et l'avoir assumé devant des caméras de télévision,
Anne-Sophie Leclère a été condamnée à neuf mois de prison ferme et
50 00 euros d'amende. Avait-elle conscience de la peine
encourue ? Le cas échéant, sans doute se serait-elle davantage
investie dans sa défense.
L'endroit à éviter
Cela étant, les lois réprimant le racisme sont loin d'être les
seules auxquelles s'exposent les internautes. Déçue par un restaurant,
une blogueuse avait dénoncé « l'endroit à éviter au
Cap-Ferret ». Or, cela « constitue un dénigrement
manifeste destiné à faire fuir des clients potentiels avant même toute
lecture », a estimé le tribunal de grande instance de
Bordeaux. Aussi la critique en herbe a-t-elle été condamnée à verser
« 1 500 euros à titre de provision sur
dommages et intérêts et 1 000 euros de frais de
procédures », rapporte
Le Figaro. « La
blogueuse, qui s'est dite "très étonnée" de cette décision, ne fera pas
appel, en partie pour des raisons financières », précisent nos
confrères. Quant au restaurateur, qui aurait porté l'affaire devant la
justice sans tenter aucune conciliation amiable au préalable, il s'est
attiré les foudres des internautes, si bien qu'en voulant rétablir sa
réputation, il a peut-être contribué à l'aggraver... Une fois de plus,
la censure s'avère contreproductive. C'est une nouvelle illustration de
"l'effet Streisand", dont
on se souvient qu'il avait été pitoyablement négligé, voilà un peu plus
d'un an, par feue la DCRI (Direction centrale du renseignement
intérieur), qui s'était attaquée à Wikipedia.
Effet Streisand
Un effet comparable semble à l'œuvre dans l'affaire
Taubira-Leclère. « Il est impossible de [...]
critiquer » le garde des Sceaux, écrivait Aristide Leucate
dans le dernier numéro de L'Action Française 2000 (n° 2890 du 17 juillet 2014).
« Par une
odieuse mécanique rhétorique », expliquait-il « elle
neutralise d'avance toute contestation à son encontre par une
assimilation a priori de celle-ci à une attaque à sa propre personne,
donc à du racisme ». Considérant la sévérité de la peine
infligée par les juges de Cayenne, l'opinion publique ne sera-t-elle
pas d'autant plus tentée de lui donner raison ? Nos
confrères de Libération s'en sont eux-mêmes
inquiétés : « De quelque manière qu'elle
s'en défende - si elle se soucie de s'en défendre - Christiane Taubira
sera désormais soupçonnée d'avoir manœuvré obliquement le
marteau-pilon », observe Daniel Schneidermann. Ce faisant,
bien qu'elle prétende enrayer la parole raciste, peut-être la justice
et les pouvoirs publics prennent-ils le risque de la légitimer.
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31 juillet 2014
Rebond sur la "trahison" d'un maire résigné à célébrer un "mariage pour tous".
La famille, nous ne l'avons jamais rencontrée. Nous avons
connu des familles plus ou moins nombreuses, unies ou déchirées, etc.
Mais quant à "la" famille... Si elle existe, c'est bien à notre
insu !
Beaucoup ont pourtant prétendu la servir, tandis qu'ils la
jugeaient menacée par l'institution du "mariage pour tous". Ce fut le
cas de Raymond Bardet, maire de Ville-la-Grand (Haute-Savoie), qui
avait promis que jamais il n'unirait de couple homosexuel devant la
loi. Voilà qu'il vient de renier son engagement.
« Je n'ai pas changé d'avis », s'est-il
justifié auprès du Dauphiné libéré.
« Je pense que ce n'est pas ce que veut la nature »,
a-t-il répété à nos confrères. « Mais mon fils se mariait, il
n'était pas question que je le confie à quelqu'un d'autre. Si j'avais
demandé à un adjoint de célébrer le mariage, les gens auraient pu
penser que je dénigrais mon fils ou que nous étions fâchés. Pas du
tout, je suis son père, c'était à moi de célébrer son union, comme je
l'avais fait pour sa sœur. » Et d'ajouter :
« Je ne connaissais pas son compagnon, c'est quelqu'un de très
bien, ils forment un beau couple ensemble. »
Autrement dit, si M. Bardet a trahi "la" famille,
c'est par amour pour la sienne. Par amour pour une famille bien réelle,
donc. Du genre de celles que Joseph de Maistre aurait pu rencontrer.
Dans cette affaire, qui sont les vrais
réactionnaires ?
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