26 avril 2018
Le Gouvernement s'érige en promoteur de l'économie circulaire, sans verser toutefois dans le complotisme cher aux détracteurs d'une prétendue obsolescence programmée ; la belle est dans le camp des consommateurs, explique-t-il en substance.
Lundi dernier, 23 avril 2018, le Premier ministre a présenté une feuille de route pour l'économie circulaire. « il nous faut un jouet neuf tous les jours et nous sommes constamment tenus en haleine par les inventeurs qui nous créent des besoins ridicules
», a-t-il dénoncé en introduction de son discours, citant Paul Morand. « On se sépare d'un appareil défectueux sans très bien d'ailleurs savoir ce qu'il va devenir et qui semble finalement parfois en bon état
», a-t-il ensuite regretté. « Cette logique-là, qui n'est pas fait de malveillance, il faut la casser
», a-t-il martelé.
Une planète en voie d'obsolescence ?
Le chef du Gouvernement serait-il, lui aussi, le détracteur d'une obsolescence programmée fantasmée ? Pas vraiment. « Il y a une obsolescence dont nous sommes convaincu, certain, qu'elle est programmée, c'est celle de la planète
», a-t-il expliqué ; « c'est celle d'un modèle dans lequel on extrait, on fabrique, on vend, on case, on jette – avec d'un côté des mines toujours plus profondes et de l'autre côté des montagnes de déchets qui sont toujours plus hautes
». Ce faisant, Édouard Philippe s'est bien gardé de cautionner l'idée selon laquelle les fabricants comploteraient pour saboter délibérément leurs produits.
Consommer, c'est choisir !
« Il est grand temps
[...] de fermer les circuits de production et de consommation
», a-t-il annoncé. « La première manière de moins jeter
», a-t-il rappelé, « c'est d'acheter robuste
» ; « et souvent
», s'est-il félicité, « acheter robuste, c'est acheter français, voire européen – mais de préférence français
». « Une autre façon de moins jeter
», a-t-il poursuivi, « c'est de consommer un peu moins, de manière plus consciente, plus précautionneuse, parce que l'obsolescence programmée, elle est aussi psychologique
». La balle est dans le camp du pays réel, a-t-il expliqué en substance : « Vous connaissez la formule "gouverner, c'est choisir". Eh bien, consommer, c'est choisir aussi. Et d'une certaine façon, consommer, c'est gouverner un peu aussi. Ce choix du consommateur, il faut le documenter, il faut le faciliter, l'orienter, il faut l'amplifier. Parce qu'il a besoin de l'être. C'est là que nous pouvons intervenir, c'est là que la volonté politique peut commencer à produire des effets.
» L'autorité en haut, les libertés en bas ?
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12 octobre 2017
Voilà qu'on reparle du drapeau blanc ! Un député a proposé qu'il soit présent dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
Faut-il retirer le drapeau européen de l'Assemblée nationale, comme le réclament Jean-Luc Mélenchon et ses camarades de la France insoumise ? À cette question, Mme Marie-France Lorho, député du Vaucluse, apporte une réponse iconoclaste.
De son point de vue, certes, « l'Europe de Bruxelles n'est pas très aimable
». Toutefois, estime-t-elle, « l'addition est plus souhaitable que la soustraction
». C'est pourquoi elle propose qu'« un drapeau blanc, symbole de la construction nationale précédant la Révolution française
», puisse « être présent dans l'hémicycle avec le drapeau tricolore
». Ce serait « la formidable occasion d'une union mémorielle
», a-t-elle expliqué. Un amendement a donc été déposé à cet effet.
« J'avoue ne pas bien saisir le sens de votre demande
», lui a rétorqué Mme Yaël Braun-Pivet, rapporteur ; « il me semble que l'hémicycle est un lieu emblématique de l'élaboration de la loi républicaine
», a-t-elle poursuivi, ne voyant pas « ce que le drapeau blanc de la Restauration viendrait y faire
».
Malheureusement, la retranscription officielle des débats permet difficilement d'en mesurer toutes l'ironie…
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2 août 2017
Article publié dans L'Action Française 2000
Emmanuel Macron sera-t-il sacré à Reims ? Nos confrères n’ont pas été loin de le suggérer, en France comme à l’étranger. Mais on commence à déchanter. Revue de presse.
En visite à l'Élysée, le 26 juin 2017, le président ukrainien, Petro Porochenko, a salué l'accueil que lui avait réservé son homologue français, à savoir non pas Emmanuel Macron, mais « Emmanuel de France
». Ce lapsus était-il le fait de l'interprète ? En tout cas, il est révélateur du « petit vent monarchique
» qui souffle alors sur la France, comme l'avait relevé France 24 quelques jours plus tôt. La presse étrangère fait ce constat sans véritable malveillance. Outre-Rhin, par exemple, le Süddeutsche Zeitung annonce la restauration « d'une monarchie parlementaire comme le pays n'en avait pas connu depuis la "régence" de Charles de Gaulle
».
Choisis ton roi !
Le nouveau locataire de l'Élysée inscrirait-il ses pas dans ceux d'un roi capétien ? « Peut-être est-il ce Louis XI dont la France a besoin, ayant ourdi dans l'obscurité des trames dont les révélations ne sont fulgurantes que parce qu'on les ignorait
», suggère Hubert Champrun (le plus excellent de tous nos confrères) dans Monde et Vie. Emmanuel Macron rappelle Henri IV à son ami Stéphane Bern ; répondant aux questions du Parisien, ce dernier évoque la figure du « roi pacificateur et rassembleur, celui qui oublie les querelles passées et essaie de chercher des points de convergence
». Quant au Financial Times, il le place sous le patronage du Roi-Soleil. Tout comme Éric Letty dans Monde et Vie, aux yeux duquel « Macron se présente en héritier de Louis XIV et du Grand Siècle qui porta au pinacle le prestige de la France
». De fait, poursuit-il, « le nouveau président
[…] a depuis longtemps mesuré le danger de se présenter comme un "président normal"
» ; « c'est ce que signifiait déjà sa présence aux fêtes johanniques d'Orléans et sa visite au Puy-du-Fou – une manière de s'approprier l'histoire de France
». Cela doit-il nous étonner ? De toute façon, « les Français sont monarchistes
», comme le rappelle Éric Zemmour dans Le Figaro !
Beaucoup s'en offusquent cependant. Y compris à droite. Évoquant à la réforme du Code du travail, Valeurs actuelles dénonce « une façon de renouer avec les ordonnances royales de l'Ancien Régime
». Mais si « Macron Ier
» apparaît à la une de l'hebdomadaire, c'est sous les traits d'un empereur, et non d'un roi. Ce faisant, nos confrères s'inquiètent des « dangers des pleins pouvoirs
». En cela, c'est un comble, ils rejoignent Alain Badiou, jadis chantre du maoïsme : « la France a le triste privilège
[…] du consentement à des régimes autoritaires dont le monde des affaires apprécie la servilité, de Napoléon le Petit à Macron le Très Petit
», regrette-t-il dans les colonnes du Monde.
Une vraie réflexion ?
Pendant la campagne électorale, quelques observateurs avaient relevé les signes annonciateurs du "royalisme" cultivé par Emmanuel Macron. Comme Frédéric Says au micro de France Culture. Celui-ci s'était étonné de la volonté de candidat « en marche
» de recréer les chasses présidentielles, « cette lointaine tradition royale qui renvoie à François Ier
» ; « tout cela s'inscrit au contraire dans une réflexion historique et politique très construite
», avait-il prévenu. François Sureaux ne l'aurait pas démenti sur ce point. Qu'on relise son analyse publiée au printemps dans La Croix : « Emmanuel Macron me paraît être le seul parmi nos hommes politiques récents qui se soit interrogé sur le problème que pose la Révolution française à notre pratique du pouvoir, dans la mesure où elle combine le régicide fondateur et une conception de la souveraineté populaire qui s'incarne tantôt dans le gouvernement d'assemblée, tantôt dans l'émeute. Il n'est pas interdit de penser, par exemple, que les propos "ouverts" qu'il tient sur la société et l'intégration viennent de son goût inavoué pour une construction politique où, le sacré s'incarnant dans la personne du roi et non dans le peuple, celui-ci admet plus facilement des différences, de langues, d'origines ou de religion, qui ne remettent pas en cause la solidité, la cohérence de la société politique.
»
Sombres perspectives
Cela étant, la relative bienveillance dont bénéficie Emmanuel Macron depuis son investiture ne manquera pas de se dissiper. « Aux éloges dithyrambiques qui entourent tout hôte de l'Élysée à ses débuts peut vite succéder la hargne
», annonce Le Figaro. Selon Xavier Charpentier, nos présidents de la République pourraient devenir des rois celtes, « élus par leurs pairs
[…] puis destitués, longuement suppliciés et exécutés
». Reste un dernier rapprochement à esquisser, non plus avec un roi, mais avec un président de la République, le maréchal de Mac Mahon, jadis porté au pouvoir par les royalistes. « Je rayerai du tableau d'avancement tout officier dont je verrai le nom sur une couverture
», déclara un jour ce dernier, selon une citation exhumée par Laurent Lagneau, animateur du blog Zone militaire. Des propos que n'auraient pas renié Emmanuel Macron – le général de Villiers vient de l'apprendre à ses dépens ! Or, on sait quelle déception suscita l'élection de son lointain prédécesseur.
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3 juin 2017
Article publié dans L'Action Française 2000
Qu'elle soit légitime ou non, force est de constater que la défiance suscitée par le Brexit nourrit la critique de la démocratie.
Le vote en faveur du Brexit a mis Londres dans l'embarras, suscitant les railleries de Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne : « ce que je ne comprends pas
», avait-il déclaré au lendemain du référendum, le 28 juin 2016, « c'est que ceux qui voulaient quitter l'UE sont incapables de nous dire ce qu'ils veulent
» ; « je pensais
[…] qu'ils avaient un plan, un projet, une vision globale, mais ce n'est pas le cas
». Depuis, un livre blanc a certes été publié afin de tracer quelques perspectives ; mais « pour compter soixante-dix-sept pages
», ce document « n'en forme pas moins un ensemble particulièrement creux et indigent
», selon l'analyse de Jean-Louis Bourlanges publiée sur Telos.
Le peuple, vraiment ?
Force est de le constater : la construction européenne met la démocratie à l'épreuve. Du moins la défiance suscitée par l'annonce du Brexit contribue-t-elle à relativiser l'attachement que lui témoignent les détracteurs d'une sortie de l'Union européenne, à l'image d'Anthony Grayling, professeur de philosophie : « les 51,9 % qui ont voté pour la sortie de l'UE représentent 37 % de l'électorat total, et environ 26 % de la population totale
», souligne-t-il dans un entretien à Euractiv ; « quand les gens utilisent des expressions comme "le peuple a parlé" ou "les Britanniques ont voté pour la sortie de l'UE"
», poursuit-il, « cela n'a pas de sens
». Jean-Louis Bourlanges n'est pas en reste, tandis qu'il vante « la supériorité de la procédure parlementaire, à la fois souple et éclairée, sur la brutalité rigide et manichéenne du référendum
» : « compétence et implication personnelles des décideurs, pluralité et non pas dualité des options à prendre en compte, flexibilité et réversibilité du processus décisionnel, aptitude de celui-ci à nourrir la négociation et à fabriquer des compromis
» sont autant de qualités qu'il attribue à la sagesse des parlementaires – comme si ceux-ci constituaient une sorte d'aristocratie républicaine…
Il ne reste qu'un pas à franchir pour s'attaquer non pus à la démocratie référendaire, mais à la démocratie elle-même – ce dont Charles Maurras ne se privait pas, lui opposant les bienfaits de la monarchie. C'est en ces termes qu'il évoque le roi dans Mes Idées politiques : « Sa valeur, la valeur d'un homme, est incomparablement supérieure à celle de la résultante mécanique des forces, à l'expression d'une différence entre deux totaux. Quoi que vaillent son caractère ou son esprit, encore est il un caractère, un esprit, c'est une conscience, un cœur, une chair d'homme, et sa décision représentera de l'humanité, au lieu que le vote cinq contre deux ou quatre contre trois représente le conflit de cinq ou de quatre forces contre deux ou trois autres forces. Les forces peuvent être, en elles-mêmes, pensantes, mais le vote qui les exprime ne pense pas : par lui-même, il n'est pas une décision, un jugement, un acte cohérent et motivé tel que le développe et l'incarne le Pouvoir personnel d'une autorité consciente, nominative, responsable. Ce pouvoir juge en qualité. Il apprécie les témoignages au lieu de compter les témoins. Bien ou mal, c'est ainsi qu'il procède, et ce procédé est supérieur en soi au procédé de l'addition et de la soustraction.
»
Un pari manqué
« Au total
», comme le remarque Élie Cohen, encore sur Telos, « il est frappant de constater que la participation britannique à l'UE s'est jouée sur une opération politique de David Cameron visant à maintenir l'unité de son parti dans la perspective des législatives et que le hard Brexit sera engagé pareillement pour préserver l'unité du Parti après les résultats du référendum de 2016
». Autrement dit, si le Royaume-Uni tire quelque bénéfice du Brexit, ce sera à la faveur d'un pari manqué. Cela n'est pas à l'honneur de la démocratie.
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26 mars 2017
Contrairement à ce que prétend le vice-président du FN, ce ne sont pas 95 % des pays du monde qui disposent de leur propre monnaie, mais moins de 75 % d'entre eux.
Florian Philippot, vice-président du Front national, l'a martelé samedi dernier, 25 mars 2017, sur le plateau de BFM TV : selon lui, « à peu près 95 % des pays du monde ont leur monnaie nationale
». Or, dans son acception la plus stricte, la zone euro compte à elle seule dix-neuf États (Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Portugal, Slovaquie, Slovénie) – lesquels représentent déjà près de 10 % des États reconnus par l'Organisation des Nations unies ! Cela sans compter les quelques autres pays qui utilisent également la monnaie européenne (Andorre, Kosovo, Monaco, Monténégro, Saint-Marin, Vatican).
Au delà du Vieux-Continent, il y a le franc CFA de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), partagé par huit États (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo), et celui de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), qui est la monnaie de six États (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, Tchad). Il existe aussi le dollar des Caraïbes orientales (Antigua-et-Barbuda, Dominique, Grenade, Saint-Christophe-et-Niévès, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Sainte-Lucie Sainte-Lucie, voire Anguilla et Montserrat). Le dollar américain circule lui-même au-delà des frontières où il est émis (Équateur, Marshall, Micronésie, Palaos, Salvador, Timor oriental, Zimbabwe), tout comme son homologue australien (Kiribati, Nauru, Tuvalu), voire le franc suisse (Liechtenstein).
Tout cela mériterait d'être approfondi et détaillé. Une chose est sûre cependant : ce ne sont pas 95 % des pays du monde qui disposent de leur propre monnaie ; selon une première estimation, ce seraient moins de 75 % d'entre eux.
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15 mars 2017
Article publié dans L'Action Française 2000
Samedi dernier, 11 mars 2017, le chef de l'État s'est rendu à Saint-Denis, visitant la nécropole des rois de France dont il a confirmé la prochaine rénovation.
« Je voulais venir pour que ce futur chantier puisse constituer plus qu'un ouvrage, mais un symbole
», a-t-il déclaré ; « un symbole entre le passé et l'avenir, un symbole entre l'histoire des femmes et des hommes
» – « surtout des hommes
», s'est-il corrigé – « qui avaient construit cette basilique et puis des femmes et des hommes qui vont participer au remontage de la flèche
». Une flèche dont la basilique fut privée « bien avant
» qu'il n'accède à la présidence de la République, a-t-il rappelé, se risquant à quelque humour.
Français de papier ?
La perspective de sa réinstallation mobilise aujourd'hui « toute la population de Saint-Denis, avec toutes ses origines, toutes ses nationalités
», s'est-il félicité, laissant maladroitement entendre que tous ses habitants ne seraient pas français. Évoquant un « chantier d'insertion
», il a salué « un projet éminemment social, politique et culturel
» y voyant l'occasion pour « des populations elles-mêmes nouvelles sur notre territoire
» de « s'approprier un bâtiment pourtant très ancien
».
Réussite individuelle
En conclusion, le président de la République s'est demandé « pourquoi
[…] des hommes avaient, quelquefois au risque de leur vie, voulu bâtir une basilique
». Sans doute cela tenait-il à leur foi : « il y avait, au-delà de cette flèche, une flamme qui animait celles et ceux qui construisaient cette basilique
», a-t-il expliqué. Mais aujourd'hui, aux yeux de François Hollande, « la flèche prend une autre signification
» : selon lui, « il ne s'agit pas simplement de s'élever au plus haut dans le ciel pour parler
[…] aux forces de l'esprit
» ; « non, il s'agit de montrer qu'ici à Saint-Denis, il est possible de s'élever,
[…] de se dépasser et de réussir sa vie
» – « voilà
», selon le chef de l'État, « le symbole de la flèche de Saint-Denis
». Tout ça pour ça ?
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22 juin 2016
Que les écoles libres servent la République, ou bien qu'elles disparaissent, clame, en substance, le député des Alpes-Maritimes.
La République semble s'incarner sous son pire visage en la personne
d'Éric Ciotti, député (LR) des Alpes-Maritimes. Appelant manifestement à
une croisade contre l'islam, ce dernier se fait le chantre d'une laïcité
sectaire, comme
nous l'avions déjà signalé, mais aussi l'ennemi des libertés
scolaires, comme
en témoigne sa proposition de loi « visant à renforcer
l'encadrement des établissements privés hors contrat et à limiter les
possibilités de dérogation à l'obligation scolaire
». Déposé le
27 avril, ce texte n'est apparu qu'aujourd'hui, mardi 21 juin
2016, dans le flux RSS de l'Assemblée nationale – il était temps ! Il
a été présenté avec le soutien de plusieurs parlementaires, dont
Bernard Accoyer, Éric Woerth, mais aussi Bernard Debré, généralement mieux
inspiré.
Dans l'exposé des motifs, Éric Ciotti dénonce « l'émergence de
deux phénomènes particulièrement préoccupants : la déscolarisation
d'un nombre croissant d'enfants, surtout des filles, pour des motifs
d'ordre essentiellement religieux d'une part, et la multiplication
d'écoles privées hors contrat prônant un islam radical, d'autre part
».
Loin d'examiner la diversité des situations incriminées, il se garde bien
d'analyser les motivations des parents, se bornant à déplorer que les
enfants soient « alors victimes de propagande idéologique sous
couvert de programmes éducatifs alternatifs
». C'est dire la
considération qu'il porte aux écoles Montessori, par exemple.
Selon son rédacteur, cette proposition de loi aurait pour « premier
objet
» de « durcir les conditions d'ouverture d'un
établissement hors contrat
». Ce faisant, il s'agirait de
« prévenir l'ouverture d'établissements où s'expriment des formes
d'intégrisme religieux
». Les catholiques en marge de l'Église
sont-ils visés eux aussi ? Vraisemblablement : « l'objectif
est d'éviter que les enseignants ne fassent passer le prosélytisme avant
l'éducation des enfants
», explique Éric Ciotti. Par
conséquent, poursuit-il, ce texte « prévoit de renforcer les
contrôles de ces écoles en les étendant à l'existence d'atteinte aux
valeurs de la République
», au premier rang desquelles figureraient
« le respect des institutions
» et « l'égalité
homme-femme
».
« Les écoles doivent demeurer des lieux où se transmettent les
savoirs et non les idéologies
», écrit le député des
Alpes-Maritimes. C'est effectivement ce qui devrait être exigé des écoles
publiques – mais pas des autres. Or, c'est exactement l'inverse que
réclame Éric Ciotti. « Les lieux d'enseignements doivent rester
des sanctuaires préservés de toute influence idéologique ou politique
contraire aux valeurs républicaines
», précise-t-il. Autrement
dit, si elle s'avérait conforme à ses propres valeurs, cette « influence
idéologique ou politique
» apparaîtrait tout à fait légitime
aux yeux d'Éric Ciotti. Au moins les choses sont-elles claires.
Mais les établissements scolaires ne sont pas seuls en cause. Un article
de cette proposition de loi « soumet l'instruction à domicile à
l'autorisation préalable de l'inspecteur d'académie qui ne pourra y
donner droit que dans l'une des hypothèses suivantes : l'exigence
de soins médicaux, situation de handicap en attente de scolarisation
dans un établissement médico-social, activités sportives ou artistiques,
parents itinérants, éloignement géographique d'un établissement
scolaire
». De plus, l'inspecteur d'académie devrait alors
vérifier « que l'enfant ne fait l'objet d'aucune influence
idéologique ou politique contraire aux valeurs de la République
».
Les sympathisants du Front national étant réputés ne pas les partager,
seraient-ils privés de l'exercice de ces quelques libertés résiduelles ?
Peut-être pourrait-on carrément leur retirer leurs
enfants ! Éric Ciotti n'est pas loin de le suggérer. Que de telles
velléités, proprement totalitaires, puissent émaner d'un parti de
gouvernement, voilà qui devrait nous inquiéter bien davantage que le péril
frontiste – quoique ceci ne soit pas sans incidence sur cela. En tout cas,
alors que le pouvoir socialiste planche lui-même sur le sujet, on se
demande s'il se trouvera quelque député pour se soucier des libertés quand
la question sera débattue sur les bancs de l'Assemblée. Affaire à suivre.
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18 mai 2016
Article publié dans L'Action Française 2000
Sous prétexte d'écologie, des véhicules en bon état risquent d'être
précipités vers la casse.
Vingt ans, c'est trop vieux : dès l'été prochain, les voitures
immatriculées avant 1997 seront bannies de Paris ; d'ici quatre ou
cinq ans, le même sort sera réservé à celles mises en circulation avant
2011. « À force de négociations avec la municipalité, les
propriétaires de véhicules de collection feront exception à ces
interdictions
», précise
notre consœur Leila Marchand (Les Échos,
11 mai 2016) – un privilège réservé aux automobiles âgées de trente
ans ou plus ; déjà convoitées par les amateurs, les Clio Williams
devront patienter quelque temps aux portes de la capitale ; tout
comme les Ferrari F40, par exemple ! Les propriétaires de véhicules
plus populaires peuvent s'inquiéter : « personne ne voudra de
votre voiture si elle ne peut plus circuler dans Paris et elle ne vaudra
donc plus rien
», déplore
l'avocat Jean-Baptiste Iosca (Le Parisien,
11 mai 2016).
Obsolescence planifiée
Cette politique s'inscrit dans la continuité des "primes à la casse"
instituées dans les années quatre-vingt-dix. Elle fait écho au projet
fantaisiste qu'avait présenté dans les années trente Bernard London :
apôtre de « l'obsolescence planifiée
», il regrettait
« que les consommateurs aient pris l'habitude, à cause de la
crise, d'utiliser un produit jusqu'à ce qu'il soit hors d'usage
»,
comme
le résume Wikipedia ; de son point de vue,
c'était un frein à l'activité économique. Frédéric Bastiat, icône
française du libéralisme, n'aurait pas manqué de réfuter un « sophisme
» :
« la société perd la valeur des objets inutilement détruits
», expliquait-il
au XIXe siècle ; autrement dit, « destruction n'est pas
profit
».
Or, précipiter des automobiles vers la casse, cela n'a rien d'une
fatalité. À l'intention des heureux collectionneurs roulant en 911, Porsche
propose des tableaux de bord refaits à l'identique, quoique plus
résistants que les originaux ; mais aussi un système multimédia (GPS,
connexion USB, écran tactile...) s'intégrant dans le compartiment réservé
jadis à l'autoradio. Visant un public beaucoup plus large, Aramisauto.com
s'est lancé en 2013 dans le reconditionnement de véhicules
d'occasion ; « le principe n'est pas nouveau
», remarque
Jean Savary (Caradisiac, 2 avril 2015) ;
« mais là
», souligne-t-il, « c'est à l'échelle
industrielle, avec la productivité que cela suppose
». Anne
Hidalgo, s'abrite derrière des considérations écologiques. Mais
n'apporte-t-elle pas une caution politique à la frénésie
consumériste ? « Rappelons juste que la fabrication d'une
voiture occasionne l'émission de huit à douze tonnes de CO2 et qu'il
faut, pour l'éponger avec une voiture consommant un litre de moins aux
cent kilomètres que celle qu'elle remplace, parcourir dans les
300 000 kilomètres
», lui
rétorque encore Jean Savary.
Les Tesla adulées
Dédaignant les sympathiques Twingo (première version), dont la bouille
rigolote et les couleurs pimpantes égaient toujours les rues de Paris,
Mme Hidalgo leur préfère des voitures électriques, à l'image des
luxueuses Tesla. De fait, sans le soutien des pouvoirs publics, peut-être
le constructeur de Palo Alto n'aurait-il pas connu pareil succès. « Le
modèle économique actuel d'Elon Musk est de collecter de l'argent de la
poche de ses concurrents automobiles, sous forme de "permis d'émissions"
»,
dénonce
ainsi Charles Boyer (Contrepoints, 6 mai
2015) ; selon lui, « Tesla perd des sous sur chaque voiture
qu'il vend, et fait des profits en agissant fondamentalement comme un
fermier général, collecteur de taxes auprès de ses concurrents
».
À Singapour, cependant, la Model S a été affublée d'un malus
écologique ; « il faut mettre en perspective la propreté de
l'électricité, produite aux trois quarts à Singapour par des centrales
au gaz naturel
», explique
notre confrère Romain Heuillard (Clubic, 9 mars
2016).
Au moins les Tesla se distinguent-elles par leur capacité à recevoir des
mises à jour, susceptibles de pallier leur obsolescence. À moins qu'il
s'agisse de corriger les bugs résultant d'un développement trop
hâtif ? Quelques propriétaires de Model X ont été confrontés à
des portières bloquées... Tesla innove incontestablement dans le domaine
du marketing. Ainsi propose-t-il à ses clients
d'accroître l'autonomie de leur voiture, délibérément limitée par un
bridage logiciel, en souscrivant une option d'un simple clic ;
« bien entendu, ce n'est pas une opération magique : les
Model S 70 et les Modell S 75 embarquent tous les deux une
batterie de 75l kWh
», précise
Julien Cadot (Numerama, 6 mai 2016). Autrement
dit, le prix de vente se trouve explicitement déconnecté du
coût de fabrication – dans l'industrie automobile, c'est une
révolution !
Révolution en marche
Une autre bouleversement s'annonce : profitant de la connectivité de
ses véhicules, Tesla accumule les données nécessaires au développement de
la conduite autonome. Si l'entreprise « prend une longueur
d'avance aujourd'hui sur la concurrence, c'est parce qu'elle possède
déjà des centaines de milliers de données sur de la conduite réelle, sur
route, de ses modèles
», analyse
Julien Cadot (Numerama, 12 mai 2016). Dans ces
conditions, aux yeux des constructeurs traditionnels, « les
spécialistes des flux d'information [...] sont potentiellement
inquiétants : ils pourraient devenir demain de nouveaux concurrents
ou, pire, leur prendre la position centrale qu'ils occupent aujourd'hui
dans la chaîne de valeur
», comme
expliqué sur Paris Tech Review (26 avril 2016).
Klaus Froehlich, directeur de la recherche et du développement de BMW, en
a pleinement conscience : si son entreprise négocie mal ce virage, prévient-il,
« nous finirons comme un Foxconn pour une société comme Apple, à
ne fournir que des cadres en métal
» (Clubic,
7 mars 2016). La France saura-t-elle tirer son épingle du jeu ?
La Cour des comptes craint qu'elle y soit mal préparée. Ainsi
déplore-t-elle « une "absence de stratégie globale et de
coordination entre les services de l'État", avec notamment une veille
internationale inadéquate pour orienter les actions à mener
»,
comme
le rapporte André Lecondé (Caradisiac, 11 mai
2016). Les responsables politiques seraient bien inspirés de s'en
préoccuper, plutôt que de jeter l'anathème sur les malheureux Parisiens
possesseurs d'une vénérable Twingo.
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18 mai 2016
Article publié dans L'Action Française 2000
Voilà qu'on reparle des "racines chrétiennes" de la France. Un député
propose même de les inscrire dans la Constitution.
Karim Ouchikh, président du Siel (parti associé au FN), ferait-il des
émules ? « Si tous les cultes sont formellement égaux devant
la loi, les religions ne le sont pas devant la mémoire
», expliquait-il
dans le précédent numéro de L'Action Française 2000
(n° 2931 du 5 mai 2016) ; « sans jamais promouvoir un État
confessionnel
», poursuivait-il, « il nous faut donc
fonder une laïcité qui admettrait la prééminence du fait chrétien dans
le débat public
».
La laïcité contre l'islam
Éric Ciotti, député (LR) des Alpes-Maritimes, semble lui faire
écho : « s'il faut défendre à tout prix la laïcité en tant que
facteur d'unité, elle ne peut avoir pour corollaire l'effacement de
notre culture commune
», affirme-t-il dans l'exposé des motifs
d'une
proposition de loi constitutionnelle, enregistrée à la présidence de
l'Assemblée nationale le 6 mai dernier (2016). « La France a
été culturellement façonnée et imprégnée par son histoire chrétienne qui
a forgé les modes de vie, l'organisation sociale, ou encore le
calendrier civil ou les fêtes religieuses
», souligne-t-il.
Soucieux de « graver cette empreinte durable dans le premier
article de notre loi fondamentale
», il propose de
réviser la Constitution en conséquence, afin qu'y soit mentionnée la
« tradition chrétienne
» dont la France est l'héritière.
Mais parallèlement, la "laïcité" serait ajoutée à la devise de la
République – « liberté, égalité, fraternité
». Ce
faisant, il s'agirait de « rappeler avec force la place
fondamentale de ce principe
». Celui-ci « n'a eu de cesse
de reculer
», déplore Éric Ciotti. « L'espace public
est progressivement devenu un lieu d'expression d'appartenances et de
pratiques religieuses
», dénonce-t-il. Bien qu'il ne soit pas
cité, c'est évidemment l'islam qui est visé. Instrumentaliser la laïcité à
ses dépens, voilà une démarche à nos yeux malvenue, quoique désormais
convenue. « La laïcité ne doit
[...] pas nous conduire à
ignorer qui nous sommes, ni d'où nous venons
», prétend certes
M. Ciotti. Cependant, comment pourrait-il en être autrement, étant
donné l'acception dévoyée qu'il en propage par ailleurs ? Selon lui,
« le modèle français exige des individus de confiner à la sphère
privée ce qui relève de leurs croyances religieuses
». Si tel
était effectivement le cas, les prêtres en soutane se trouveraient bannis
de nos rues, au même titre que les femmes couvertes d'un voile
islamique !
Polémique calculée
Toutefois, en l'état actuel du droit, la laïcité ne vire pas
nécessairement au laïcisme. C'est pourquoi il nous semblerait impossible
d'engager des poursuites contre le socialiste Pierre Moscovici,
commissaire européen, qui revendique pourtant, dans l'exercice de ses
fonctions, des convictions de nature quasi religieuse : « je
ne crois pas aux racines chrétiennes de l'Europe
», a-t-il
déclaré le 8 mai sur BFM TV. Comme si
c'était une affaire de foi ! Sans doute s'agit-il, dans un cas comme
dans l'autre, d'envoyer un signal politique, sans traduction concrète,
mais délibérément polémique et "clivant". Rama Yade, quant à elle « rêve
d'un second tour face à Marine Le Pen
», comme
le rapportait Le Point le 28 avril ;
« je voudrais que symboliquement le choix des Français, ce soit
elle ou moi
», a-t-elle déclaré à notre consœur Émilie Trevert.
Dans ces conditions, les détracteurs du « grand remplacement »
ne manqueraient pas d'en faire l'enjeu du scrutin, au risque de déchaîner
bien des passions... Les responsables politiques ont beau se gargariser du
"vivre-ensemble", celui-ci fera vraisemblablement les frais des joutes
électorales.
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4 mai 2016
Article publié dans L'Action Française 2000
Le Front national deviendrait-il féministe ? En tout cas, s'il
demeure eurosceptique, c'est à sa façon, et non à celle des Britanniques.
L'histoire a-t-elle un « sens
» ? Assurément,
selon Marine Le Pen. À ses yeux, le succès que vient de rencontrer
l'homologue autrichien du Front national en témoigne : « une
très forte poussée
» des mouvements populistes serait à l'œuvre
« dans énormément de pays d'Europe
», s'est
elle félicitée sur France 2. « L'hostilité à
l'immigration explique en grande partie le score du candidat FPÖ à
l'élection présidentielle
», analyse
Daniel Vernet sur Telos. Mais qu'en est-il de la
France ? Celle-ci « est en train de prendre vraiment
conscience qu'elle est une nation multiculturelle
», soutient
Christine Lazerges, présidente de la Commission nationale consultative des
droits de l'homme, dans
un entretien au Monde. « C'est une véritable
chance pour le pays
», affirme-t-elle. L'islam n'en inspire pas
moins la défiance populaire, à tel point que sa hantise contribue à
refaçonner le paysage politique.
Cet islam qui change tout
« En Europe occidentale
», en effet, « les
populismes d'extrême droite ont réussi à détourner le logiciel
idéologique de la gauche sur les questions sociétales
», comme
l'expliquait Jean-Yves Camus, dans L'Humanité, en
janvier 2012. Ainsi soulignait-il qu'aux Pays-Bas, « le génie de
Pim Fortuyn fut de construire une formation postmoderne qui
déconstruisait le multiculturalisme au nom des atteintes que l'islam
porterait
[...] aux libertés individuelles : liberté de
conscience, laïcité, égalité des sexes, droits des homosexuels, droit à
l'irréligion, enfin droit à la sécurité face au terrorisme et à la
violence dirigée contre certaines minorités, en particulier les juifs
».
Sans doute faut-il analyser à cette aune la passion de Florian Philippot
pour la culture des bonsaï. Tout comme ces propos prêtés à Louis Aliot,
rapportés par Marie-Pierre Bourgeois dans
un entretien à Têtu : « Les homos se sont
rendus compte qu'il y avait moins de péril à vivre avec Marine Le Pen
qu'avec les musulmans.
» Le 1er mai, à
l'occasion du "banquet populaire et patriote" organisé par son parti,
Sophie Montel, conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, est
montée à la tribune : « c'est le Front national qui
défend la femme et ses droits en France
», a-t-elle martelé. Y
compris la contraception et l'avortement, a-t-elle précisé, après s'être
placée sous le patronage de Jeanne d'Arc – une femme « libre et
patriote
» qui « chevauchait et se coupait les cheveux
à la garçonne
». « Elle aussi est libre de disposer de
son corps
», avaient déclaré des militantes des Femen, il y a
deux ans, à
l'occasion d'un hommage qu'elles lui avaient rendu à Poitiers. Alors
qu'elle vient de déserter le pavé parisien sous leurs applaudissements, peut-être
Marine Le Pen participera-t-elle à leur prochain "happening" ?
Le FN mal vu outre-Manche
En attendant, et plus sérieusement, c'est dans les pas des
eurosceptiques britanniques que la présidente du Front national entend
s'inscrire. Non sans rencontrer quelque difficulté. Selon le souhait de
Gisela Stuart, chef de file des partisans du Brexit, l'accès au territoire
britannique devrait même lui être refusé. Cela en raison de « ses
opinions extrémistes
», comme expliqué dans un courrier adressé
au ministre de l'Intérieur, Theresa May, cité
par l'AFP. Perfide Albion ! Marine Le Pen prévoyait
effectivement de se rendre outre-Manche ce mois-ci. Sa visite « permettrait
aux Britanniques qui souhaitent sortir de l'Union européenne de savoir
qu'il y a des responsables européens de premier plan qui les soutiennent
»,
a souligné Florian Philippot, cité
par Euractiv.
Deux visions opposées
Bien des Britanniques apprécieraient sans doute de l'entendre vilipender
la bureaucratie européenne. Mais pour le reste, quoique volontiers
eurosceptiques, se reconnaîtraient-ils dans son discours ? « Après
le Brexit, le Royaume-Uni ne serait plus lié par le tarif extérieur
commun de l'UE sur les importations
», expliquent
des contributeurs de Telos. Or, précisent-ils, « les
partisans d'une sortie de l'UE soutiennent que le Royaume-Uni pourrait
bénéficier de ce changement en retirant unilatéralement tous les droits
de douane sur les importations
». Autrement dit, si Londres
quittait le navire européen, ce serait pour voguer vers des horizons aux
antipodes du « protectionnisme intelligent
» cher au
Front national...
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