25 février 2010
C'est toujours avec plaisir que nous l'écoutons parler... Mais Jacques
Myard se fourvoie dans un mauvais combat en faisant l'apologie de la laïcité.
Le député souverainiste Jacques Myard voudrait faire du
9 décembre la « journée nationale de la
laïcité ». À cet effet, il vient de présenter
une proposition de loi,
enregistrée à la présidence de l'Assemblée le mercredi
24 février. « Il s'agirait non seulement de célébrer
publiquement l'un des piliers de la République »,
explique-t-il dans l'exposé des motifs, « mais aussi d'y
consacrer quelques heures des programmes scolaires et
médiatiques ».
Dans son collimateur, on entrevoit l'islam, qu'il se garde
pourtant de nommer, évoquant « certains groupes
religieux » qui « tentent d'imposer des comportements
clairement contraires au principe de laïcité, et en particulier à la
neutralité du service public qui en découle ». De son point de
vue, un « hommage à la loi sur la séparation des Églises et de
l'État de 1905 » serait une réponse à l'islamisation rampante.
« Cette loi a permis de mettre fin à toutes les tensions
politico-religieuses caractérisant la vie politique française depuis la
Révolution », affirme-t-il un peu hâtivement, passant sous
silence les brimades infligées au pays réel qui n'avait pas encore
déserté les paroisses.
Le laïcisme hérité de la IIIe République continue
d'empoisonner nos mentalités, en dépit du tournant entamé
par le président Sarkozy
en faveur d'une laïcité plus saine, qui
« n'est pas la négation ou le rejet du fait
religieux » mais « un principe d'apaisement dont
dépendent la concorde et la paix civiles ». Dans ces
conditions, les velléités du député des Yvelines ne froisseront pas
seulement des officines islamiques. Bien au contraire, elles
galvaniseront les plus sectaires, enclins à couvrir d'une pudeur
déplacée l'héritage chrétien qui imprègne en profondeur le pays.
Autrement dit, la France foulera au pied son propre passé, au lieu
d'encourager tous ses citoyens à se l'approprier.
Nos parlementaires devraient plutôt célébrer Marie avec une
ferveur renouvelée. D'autant que nos compatriotes musulmans pourraient
tout à fait se joindre à la fête du 15 août !
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16 décembre 2009
Le Premier ministre a prononcé un discours sur l'identité
nationale. Morceaux choisis.
Voilà qui tranche avec le "droit-de-l'hommisme " que
l'on croyait de mise : intervenant
dans le débat sur l'"identité nationale" le 4 décembre,
le Premier ministre a souligné le poids de l'histoire :
« être français, c'est d'abord appartenir à un très vieux pays
d'enracinement », a-t-il déclaré. « C'est habiter une
fresque historique où tout s'enchaîne : le Moyen Âge chrétien,
la Renaissance humaniste, la monarchie absolue, la Révolution citoyenne
[sic], l'Empire triomphant, les républiques progressistes... »
En conséquence, affirme François Fillon, si « la France est
laïque », elle « est tout naturellement traversée par
un vieil héritage chrétien qui ne saurait être ignoré par les autres
religions installées plus récemment sur notre sol ».
Entres autres personnalités citées au cours du discours figure
un historien d'Action française : « Bainville disait
que ce qui était remarquable chez Jeanne d'Arc, ce n'était pas d'avoir
délivré Orléans, mais d'avoir reconnu le dauphin et d'être tombée à
genoux devant lui. Je crois effectivement que l'identité française se
reconnaît à ce dialogue de l'orgueil et de l'abnégation, à cette
alternance entre les guerres intestines et les élans d'unité, à ce
tiraillement bien français, et finalement fécond, entre la passion du
"je" et la nécessité du "nous". »
« Nous sommes les héritiers d'une histoire
exceptionnelle dont nous n'avons pas à rougir. », proclame le
chef du gouvernement. « Est-ce qu'il faut négliger, [...]
balayer tout cela ? Et au profit de quoi ? [...] D'une Europe encore,
malgré les efforts qui sont faits, souvent plus technocratique que
politique ? [...] Vous savez que je n'ai jamais été de ceux qui pensent
que le temps des nations est révolu. [...] L'Europe politique que nous
voulons, c'est l'Europe des nations qui ont la volonté de se placer au
service d'un dessein collectif. Sans nations fortes, nous sommes
convaincus qu'il ne peut y avoir d'Europe forte ! »
Propos de bon sens, sur lesquels les souverainistes devraient
méditer au lieu de crier au délire schizophrénique. Selon François
Fillon, ce débat censé « raffermir nos repères historiques,
civiques et moraux » se justifie par la nécessité de revigorer
« l'énergie nationale » permettant à la France
« de tenir son rang dans la mondialisation ».
D'autres préfèrent la fuir. Pour cette raison, ils revendiquent
l'exclusivité du patriotisme. Reprenant les mots du Premier ministre,
nous leur rétorquerons que si « notre nation c'est notre
protection », c'est aussi « notre tremplin ».
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19 novembre 2009
Article publié dans L'Action Française 2000
Souverainistes et européistes s'offusquent de l'opacité des
négociations européennes.
Les tractations allaient bon train à l'approche du Conseil
européen du 19 novembre, où les chefs d'État et de
gouvernement devaient désigner celui qui présiderait leurs réunions
pendant deux ans et demi, en application du traité de Lisbonne.
Les candidats potentiels à ce genre de poste n'ont pas
l'habitude de se déclarer. Jean-Claude Juncker, le Premier ministre du
Luxembourg, a certes rompu avec la tradition ; gageons que c'était
moins dans l'espoir de satisfaire ses ambitions qu'afin de faire échec
à Tony Blair.
Quoi qu'il en soit, le président du Conseil européen reste
désigné sous l'empire de négociations diplomatiques. Pour les
européistes, cela témoigne de l'empreinte insupportable que les États
continuent d'imprimer sur l'UE. « Ces tractations secrètes
donnent des arguments à ceux qui plaident pour l'élection au suffrage
universel d'un "président de l'Union" », clame Jean Quatremer (Coulisses
de Bruxelles, 11/11/2009). C'est le cas de Ségolène Royal,
qui renouvelle son vœu de « créer les États-Unis
d'Europe » dans un entretien accordé à La Tribune
le 10 novembre. Sans doute aurait-elle mieux fait de se
taire : l'utopie apparaît selon nous trop manifeste pour
berner l'électeur moyen en quête d'un projet mobilisateur.
Comme en URSS...
De son côté, Yves Daoudal a fait écho aux déclarations de Mme Vike-Freiberga, dont le nom était parfois avancé pour prendre la tête
du Conseil européen. L'ancien président de la Lettonie fustige les
nominations décidées « comme toujours dans l'obscurité,
derrière des portes closes » : « Il y en a
assez que l'Union européenne fonctionne comme l'ancienne Union
soviétique. » Le Salon Beige a lui aussi
relayé ses propos, qui semblent réjouir les souverainistes. La
comparaison puise ses racines dans l'histoire, comme le rappelle
L'Encyclopédie de l'Agora : « En 1985, Mikhaïl
Gorbatchev, alors premier secrétaire du Parti communiste au pouvoir en
Union soviétique, fit l'annonce d'une nouvelle politique fondée sur la
Glasnost, mot que l'on traduisit par transparence en français. C'est
ainsi que l'on put connaître les faits sur les grandes purges de
Staline et le massacre de Katyn... »
Cela dit, la blogosphère réactionnaire se fourvoie en versant
apparemment dans l'apologie de la "transparence". En effet, sa
revendication participe d'un libéralisme forcené, tandis que son
application revêt une incontestable dimension totalitaire.
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27 octobre 2009
Lançons une pique contre le manichéisme de nos amis souverainistes.
Les souverainistes s'imaginent qu'ils sont les seuls à
proclamer la vocation des nations à perdurer ; du moins nous
donnent-ils cette impression. C'est à se demander s'ils ont jamais
écouté Hubert Védrine, ou même Jacques Delors. Dans
un entretien accordé à Toute l'Europe,
l'ancien président de la Commission européenne confirme que la
construction d'une Europe véritablement fédérale serait une
utopie : « Si on entend par l'Europe fédérale quelque
chose à l'exemple des États-Unis, je n'ai jamais pensé que c'était
réaliste, parce que les nations existent, avec leur passé, leur
histoire. »
Eurosceptique, Jacques Delors ? Donnons lui
l'occasion de rappeler sa position : « J'ai toujours
dit qu'il fallait une fédération des États-nations, dans laquelle nous
sommes d'accord sur les points dans lesquels nous exerçons en commun la
souveraineté et sur ce qui reste du domaine national, mais où, au
sommet, nous avons un système plutôt fédéral qui nous permet de
préparer les décisions, de décider et d'agir. »
Or, poursuit-il, « ce n'est pas le cas
actuellement ». Quant au traité de Lisbonne, s'il
« apporte quelques améliorations », « ce
n'est pas suffisant » selon lui. Fichtre ! Ce traité
inique n'était-il pas censé priver la France de tous les attributs d'un
État souverain ? Comme tous les traités européens précédents,
soit dit en passant...
Signalons également les réserves de Jacques Delors à propos de
la désignation d'un "président stable" du Conseil européen :
« Si c'est un président exécutif » – hypothèse en
définitive illusoire –, « qui veut représenter l'Europe
partout, il y aura des conflits avec les autres chefs d'État et à
l'intérieur des institutions. Cela amènerait plutôt une paralysie de
l'ensemble... »
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15 octobre 2009
En provenance de Prague, des échos médiatiques dessinent le
portrait d'un trublion tchèque dont l'irresponsabilité apparaît à la
mesure de ses provocations : que vaut la parole d'un État dont
le chef monnaie soudainement sa signature, au mépris des institutions
de son propres pays et des engagements souscrits auprès de vingt-six
partenaires ?
Non content de se réfugier derrière l'ultime recours déposé
par ses complices sénateurs, qui lui imposerait de patienter jusqu'à la
décision de la Cour constitutionnelle pour apposer son paraphe, le
président tchèque a demandé jeudi dernier (8 octobre)
« à ce qu'une note de bas de page de deux lignes soit ajoutée
en lien avec la charte des droits fondamentaux », selon le
témoignage du Premier ministre suédois, président en exercice du
Conseil européen. Autrement dit, Vaclav Klaus suggère la réouverture
des négociations bouclées le 13 décembre 2007. Il a certes
« convenu que le procédé était "peu habituel" »,
rapporte Jean Quatremer. Bel exemple de désinvolture !
Son outrecuidance forcerait l'admiration s'il n'était pas
censé représenter dix millions d'habitants. Les aléas de la
cohabitation française semblent insignifiants comparés au sabotage qui
sévit en Tchéquie. Là-bas, le président s'attaque ouvertement à son
gouvernement, dont il observe pourtant de longue date, depuis le
château de Prague, le déploiement de la politique européenne. Élu par
les parlementaires en février 2003, Vaclav Klaus se trouvait
déjà dans son fauteuil présidentiel quand fut organisé, quatre mois
plus tard, le référendum autorisant l'adhésion de son pays à l'Union
européenne le 1er janvier 2004. Il y était toujours installé quand
furent négociés le traité établissant une constitution pour l'Europe,
puis le traité de Lisbonne.
Un traité dont la portée nous semble largement exagérée par
les souverainistes. Cela n'est pas sans incidence sur l'accueil que
nous réservons à l'édification des barricades tchèques.
Apporteront-elles quoi que ce soit à la France ? Les
responsables politiques ayant bien d'autres chats à fouetter, autant
souhaiter qu'elles s'écroulent au plus vite. Cette conviction nous rend
d'autant plus enclins à fustiger le nationalisme de posture pratiqué
par Vaclav Klaus. Cela dit, nos compatriotes l'ayant choisi
pour coqueluche devraient s'interroger : apparemment, certains
seraient tout disposés à porter à la tête du pays un agitateur qui
en saperait la crédibilité internationale ; cela au nom de
l'intérêt de la France. Nouveau paradoxe.
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15 octobre 2009
Article publié dans L'Action Française 2000
Quand les opposants au traité de Lisbonne se
mordent le queue, par la faute d'une sacro-sainte démocratie
qu'ils veulent s'imaginer bafouée.
Moult nonistes contestent la légitimité
du référendum autorisant la ratification du
traité de Lisbonne par l'Irlande ; la
démocratie n'a-t-elle pas été
bafouée ? Qu'importent les 67 % de
suffrages exprimés en faveur du "oui" : organiser
une seconde consultation, c'était mépriser la
"volonté du peuple", dont certains s'imaginent qu'elle
s'exprime dans le décompte d'opinions aléatoires.
Entorse à leurs principes, ces rhéteurs semblent
refuser au peuple le droit de changer d'avis !
À juste titre, ils observent qu'on se gardera de le
consulter à nouveau après lui avoir
arraché son accord. L'hypocrisie est certes
inhérente à l'entretien du mythe
démocratique. Soulignons néanmoins qu'un "oui" ne
saurait être traité comme un "non"
dès lors qu'un contrat est en jeu – ici un accord
liant vingt-sept États. Me Eolas l'illustre sur son blog
avec un exemple concret : l'installation d'un ordinateur
requiert l'acceptation du contrat d'utilisation.
« Si vous refusez, votre ordinateur ne marchera pas.
Mais vous aurez la satisfaction d'être libre face
à votre écran noir. »
Après avoir cliqué "oui", il fonctionnera, mais
« ne vous demandera plus à chaque
allumage si vous acceptez les conditions contractuelles.
Inutile : vous les avez acceptées et êtes
lié par elles. » Cela relève,
somme toute, du bons sens.
Contestable en théorie, l'invocation de la
démocratie se retourne naturellement contre les
souverainistes. Défendant son principe, ceux-ci s'opposent
à des contradicteurs qui, loin de le rejeter, semblent
l'encenser avec d'autant plus de ferveur qu'ils entendent l'appliquer
dans un cadre supranational dont il était jusqu'alors exclu.
Or, l'influence des gouvernements s'étiolera à
mesure que sera comblé le "déficit
démocratique" affublant l'Union européenne.
À quelques jours du
référendum, Pierre Lellouche évoqua
« le sort institutionnel de 500 millions
d'Européens » placé
« entre les mains de 3 ou 4 millions
d'Irlandais ». Un scandale
démocratique ! Déjà illusoire
dans un cadre national, la pratique de la démocratie l'est
plus encore au niveau européen. Mais se risquer à
l'expliquer, n'est-ce pas commencer à écorcher
son mythe ? Cela réclamerait, quoi qu'il en soit,
une attention du public bien difficile à capter. En cas de
victoire du "non", la démocratie aurait fourni un
prétexte idéal aux européistes
soucieux de passer outre la décision d'un État
souverain... Entre souveraineté et démocratie, le
choix apparaît inévitable.
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6 octobre 2009
Nos lecteurs s'imagineront peut-être que nous sommes partis en
croisade contre Paul-Marie Couteaux. Telle n'était pas notre intention.
Mais sa dernière intervention sur les ondes de Radio
Courtoisie nous force à réagir.
Interrogé par téléphone le lundi 5 octobre 2009 dans le Libre
Journal d'Henry de Lesquen, l'ancien député au Parlement
européen évoqua à
nouveau de supposées « dérogations » au
traité de Lisbonne. Au moins peut-on lui reconnaître le mérite, cette
fois-ci, d'y assimiler ouvertement tout et n'importe quoi, y compris le
rééquilibrage des instituions allemandes exigé par le tribunal
constitutionnel de Karlsruhe.
Prétendant que l'Irlande bénéficiera d'une régime dérogatoire
en matière de fiscalité, Paul-Marie Coûteaux s'est gardé de citer les
conclusions de la présidence communiquées à l'issue du
Conseil européen des 18 et 19 juin 2009, selon
lesquelles « aucune des dispositions du traité de Lisbonne ne
modifie de quelque manière que ce soit, pour aucun État
membre, l'étendue ou la mise en œuvre de la compétence de
l'Union européenne dans le domaine fiscal ». Il affirma
également que l'Eire serait la seule à conserver son commissaire,
hypothèse jamais formulée par aucun texte officiel à notre
connaissance. Bien au contraire : « Ayant pris bonne
note des préoccupations du peuple irlandais telles qu'exposées par le
Premier ministre irlandais, le Conseil européen, réuni les 11 et
12 décembre 2008, est convenu que, à condition que le
traité de Lisbonne entre en vigueur, une décision serait prise,
conformément aux procédures juridiques nécessaires, pour que la
Commission puisse continuer de comprendre un national de
chaque État membre. »
Tandis que certains souverainistes parient sur la résistance
du président tchèque Vaclav Klaus, PMC nous assure que le traité de
Lisbonne s'appliquera de fait, quelle que soit l'issue du processus de
ratification. Ces élucubrations font écho à des fantasmes typiquement
européistes... Qu'on nous explique comment un tel projet pourrait
aboutir sans formalisation juridique ! À la limite, quelques
aménagement informels sont envisageables : par exemple, un
groupe d'États membres pourrait s'accorder sur la désignation d'un
représentant commun, qui jouerait partiellement le rôle de président du
Conseil européen. Mais quid des nouvelles modalités de vote en Conseil
des ministres ? En l'absence d'une base juridique unanimement
admise, le recours à des procédures "illégales" serait inévitablement
contesté chaque fois qu'un acteur se trouverait lésé. On nage en plein
délire.
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21 septembre 2009
Une accusation injuste formulée contre le président de la Commission européenne.
Continuons à remettre quelques pendules à l'heure. Le
Salon Beige
a
dénoncé hier la « menace pitoyable de Barroso sur
l'Irlande ». En effet, le président de la Commission
européenne aurait prévenu « que si les Irlandais votaient
"non" au second référendum sur le traité de Lisbonne du
2 octobre, leur pays perdrait son droit automatique à désigner
un commissaire européen ». Ainsi Michel Janva laisse-t-il
entendre qu'un risque de représailles plane sur le "mouton noir" de
l'UE.
Or, si José Manuel Barroso affirme que « la seule
façon pour l'Irlande d'assurer qu'elle aura toujours un commissaire est
de voter "oui" », et que « dans le cas contraire,
bien entendu, nous devons réduire le nombre de commissaires »,
c'est parce que « cela figure dans les traités actuels et
[que] nous sommes légalement obligés de le faire ». C'est une
réforme programmée de longue date par le traité de Nice, dont l'Irlande
s'accommoderait au même titre que ses partenaires. Mais le traité de
Lisbonne introduirait une "faille juridique" permettant d'y échapper.
Une possibilité que les Vingt-Sept se sont engagés à exploiter.
Autrement dit, si l'on s'en tient aux
propos rapportés par l'AFP, loin de formuler une menace,
José Manuel Barroso a donc souligné une opportunité.
Nouvel exemple de désinformation souverainiste...
Le Salon Beige n'en reste pas moins un
blog riche en informations, que nous continuerons à visiter presque
tous les jours. 😉
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19 septembre 2009
Convaincue de la perversité des institutions européennes, la
presse "europhobe" leur attribue hâtivement certains méfaits.
La méconnaissance des institutions européennes est patente
dans les milieux souverainistes et réactionnaires.
Nouvel
exemple rapporté le 18 septembre par Le Salon Beige,
qui cite le numéro de Présent à paraître
le lendemain : « Le Parlement européen s'est exprimé
jeudi [...] sur une loi lituanienne de protection des mineurs jugée
"homophobe". [...] L'Union européenne a ainsi imposé son diktat
"anti-homophobe" contre une loi qu'elle exècre... »
Inspiré par une idéologie que nous réprouvons, le Parlement
européen a certes réaffirmé « l'importance pour l'Union de
lutter contre toutes les formes de discrimination, en particulier
celles qui sont fondées sur l'orientation sexuelle ».
Précisons toutefois qu'il l'a fait dans
le cadre d'une résolution. Une majorité
de députés "européens" désapprouvent cette loi et le font savoir. Cela
avec la complicité de représentants lituaniens, soit dit en
passant : l'assemblée européenne aura vraisemblablement servi
de tribune à l'opposition nationale, comme pour la loi "Hadopi" en
France. Mais l'histoire s'arrête là. Peut-être rebondira-t-elle à la
faveur de tel ou tel aspect du droit communautaire, mais, le cas
échéant, le vote intervenu à Strasbourg aura surtout contribué à
médiatiser l'affaire. Dans ces conditions, prétendre que l'UE a
« imposé son diktat » relève de
la désinformation.
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17 septembre 2009
Trop soucieux de prouver que la France est lésée par le
traité de Lisbonne, Paul-Marie Couteaux a commis quelques impairs hier
soir au micro de Radio Courtoisie.
En ouverture de son Libre Journal de la nuit
du 16 septembre, Paul-Marie Coûteaux s'est offusqué de l'inégalité
introduite entre les États signataires du traité de Lisbonne par le
tribunal de Karlsruhe. Rappelons que celui-ci a suspendu la
ratification à l'accroissement des pouvoirs du parlement allemand. La
substance du traité s'en trouve-t-elle modifiée ? Bien sûr que
non. Il n'appartient pas à l'Union de définir les institutions dont
doivent se doter les États membres afin de respecter leurs engagements
européens. C'est pourtant ce que regrettent plus ou moins les
souverainistes. Une aberration dont nous avions déjà rendu compte.
L'ancien député au Parlement européen a par ailleurs évoqué
les « dérogations » que l'Irlande aurait obtenues
avant d'organiser un second référendum sur le traité de Lisbonne. Or,
les Vingt-Sept se sont davantage accordés sur des "explications de
texte". Si celles-ci intègrent comme prévu le droit communautaire (sous
forme de protocoles annexés au prochain traité d'élargissement), elles
en éclaireront la teneur pour l'ensemble des États membres.
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